LA TOUR Georges de : NATIVITE
Publié le 15/09/2012
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Cette reconnaissance est pourtant tardive : considérée comme une oeuvre flamande de Schalken lorsqu'elle entra au musée de Rennes, elle fut ensuite attribuée, par son caractère très français, aux frères Le Nain. Puis, après avoir reconstruit le corpus des oeuvres de Georges de La Tour, Voss décida d'inclure en 1915...
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LATOUR Georges de
NATIVITE
1646-1648
Peintre français
Analyse
♦'La Nativité estl'un deschefs-d'œuvre de
Georges de La Tour.
La scène représente— dans
une ambiance dépouillée— deux femmes, dont
l'une tient sur ses genoux un nouveau-né emmail
loté de langes.
Les deux personnages émergent
de l'obscurité grâce à un effet très prononcéde
clair-obscur : cette lumière magique est dispen
sée par la chandelle que tient dans sa main la
femme située à gauche.
La géométrisation très
marquée, les tons affirmés, notamment le rouge
de la robe de la Vierge Marie, sont des éléments
quiattestent bien qu'il s'agit là d'une toile de de
La Tour.
Cette reconnaissance est pourtanttardive :
considérée comme une œuvre flamande de
Schalken lorsqu'elle entra au musée de Rennes,
elle futensuite attribuée, par soncaractère très
français, aux frères Le Nain.
Puis, après avoir
reconstruit le corpus des œuvres de Georges de
La Tour, Voss décida d'inclure en 1915 cette
Nativité parmi les œuvresdupeintre lorrain, la
considérant même comme une œuvre capitale
permettant d'établircertains repères chronologi
ques.
Les liens qui existent entre le tableau de
Rennes et les autres toiles de l'artiste sont,en
réalité, très évidents : le geste de la main de la
femme à gauche qui protège la flamme de la
chandelle ressemble beaucoup à celui de la
Madeleine à la veilleuse (Louvre, Paris) ; quant au
MUSEE DES BEAUX-ARTS
RENNES
Ie siècle
Huile sur toile 76 x 91 cm
formalisme de l'œuvre, ilrenvoie àL'Education
de la Vierge (Frick Collection, New York).
La
Nativité date très vraisemblablement de lamême
époque que L'Adoration des Bergers, exécutée
vers 1646 et aujourd'huiau Louvre, même s'il
s'agit sans doute d'une copie autographe d'un
tableau perdu peint aux alentours de 1640.
L'iconographie du tableau suscite toujours des
controverses.
La tradition veut que la scènereprésente la naissance de Jésus, mais la pré
sence des deux femmes près de l'enfant suggère
davantage le thème de la maternité.Toutefois
cette dernière hypothèse n'a pas convaincu
Rosenberg : certain qu'il s'agit bien d'un événe
ment sacré, le chercheura supposé en 1973 que la
partie droite du tableau, qui a été amputée,
abritait le personnage de saint Joseph.
L'œuvre
U Récupérée en 1794, après les séquestres opérés
pendant la Révolution, la toile appartenait, selon
des documents relatifs aux confiscations, à une
famille d'émigrants jamais identifiée. Les petites
dimensions du tableau suggèrent qu'il s'agit d'une
commande strictement privée. Trois copies du
tableau se trouvent dans des collections privées :
parmi elles, la version avec des variantes du nabi
Maurice Denis.
Une page dédiéeà laNativité
?Lecritique français Taine a écrit en 1863 une
page très sensible sur le chef-d'œuvrede de La
Tour: « Ce qui est absolumentsublime, c'est un
tableauhollandais, le"Nouveau-Né", [...] : deux
femmes regardant un petit enfant de huit jours,
endormi. Tout ce que la physiologie peut dire
Du même peintre :PICTO 361 à 366 eNa'dmi Editore.
1993VPCLarcusse-Laffont pour
édition française 1993
sur les commencements de l'homme est là !... Le
front sans cheveux, les yeux sans cils, la lèvre
inférieure rabaissée,le nez et la bouche ouverte,
simples trous pour respirer l'air, la peau unie,
luisante, que l'air a touchée encore à peine, tout
l'engloutissement primitif dans la vie végétative...»
Photo musée des Beaux-Arts, Rennes..
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