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Tout est-il prévisible ?

Publié le 22/02/2012

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Kant définit la nature comme « l'ensemble des phénomènes en tant qu'ils sont régis par des lois nécessaires ». En considérant la thèse de Kant, nous pouvons alors dire que tout est prévisible puisque nous possédons un certain nombre de lois scientifiques et mathématiques qui régissent les phénomènes. Or, d'après Popper, une vérité scientifique et donc une loi scientifique « est vraie tant qu'elle n'est pas fausse ». Ce principe de falsifiabilité qui définit les lois comme provisoires montre alors que la prévision des phénomènes n'est pas nécessairement une certitude puisque des faits polémiques nouveaux peuvent nous amener à controverser les prévisions faites à partir de lois. La prévision est un énoncé portant sur l'évolution future d'un système physique : il consiste à émettre un jugement sur ce qui sera le cas dans le futur. Prévoir se rapporterait donc au hasard, à la probabilité et à la connaissance.

« ce verre se brisera, ni la direction et la vitesse que ceux-ci prendront lors de l'éclat.Nous nous retrouvons alors confronté à un problème à savoir, différencier le prévisible et l'imprévisible.

En effet,comment savoir ce qui est prévisible et ce qui ne l'est pas ? Pour répondre à cette interrogation, il faut étudier laprobabilité des théories et donc des prévisions. L'estimation des probabilités s'appuie classiquement sur le principe de raison suffisante.

L'inventaire des symétriesd'une situation expérimentale permet d'établir une liste d'options telles que l'on n'a aucune raison de favoriser l'unepar rapport à l'autre.Au sens épistémologique, la probabilité d'un énoncé s'oppose à la certitude.

Elle renvoi à la crédibilité d'un énoncédont elle est l'évaluation plus ou moins précise.

La probabilité d'une prévision permet donc de l'évaluer.Nous ne pouvons pas être certains que les formes par lesquelles nous connaissons épuisent tout ce qu'il y a à saisirdans la nature.

La probabilité apparaît alors comme une marque de modestie par la raison qui doit prévoirl'émergence possible de faits polémiques ou la possibilité de découvrir de nouveaux phénomènes grâce à latechnique.D'après Cournot, la probabilité dépend tout d'abord de la simplicité : il peut alors s'agir du principe d'économie quiconsiste à produire un maximum d'effet en un minimum d'effort.

Ce principe nous conduit à rechercher la théorie deprévision la plus simple possible.

Comme la nature prend souvent le chemin le plus simple, les prévisions concernantcelle-ci se doivent d'être épurées.

Par exemple, la probabilité qu'un feu dévaste une foret est très grande et l'on neprend pas en compte la pluie, le vent et les éléments extérieurs.

De ce fait, la théorie est très probable.

Il fautformuler plusieurs petites théories pour arriver à une prévision complexe et très probable.La probabilité d'une théorie dépend aussi du nombre de faits qu'elle relie.

En effet, plus une théorie justifie des faitsen nombre important, plus elle est probable parce qu'elle fonctionne comme un bon modèle.

La prévision fonctionnesur le modèle des théories scientifiques.

Trop compliquées, elles s'effondrent et il en va de même pour la prévision.Une prévision qui prend en compte un trop grand nombre de faits et de phénomènes s'éloigne de la réalité future.Par exemple, si l'on reprend l'exemple du feu dans un bois, en tenant compte des éléments extérieurs comme le ventet la pluie, la probabilité de la prévision faite précédemment va s'amoindrir car on ne sait alors plus du tout commentva réagir l'incendie à ces nouveaux éléments.

Or, au contraire, si l'on prend l'exemple d'un dé à six faces non truqué,« il y a une chance sur six d'obtenir un cinq » est une certitude et même une tautologie.

La tautologie est uneproposition nécessairement vraie en vertu de sa seule forme logique et indépendamment du sens de ses termes.

Elleest fondée sur le principe d'identité et fait appel à la déduction qui produit une inférence analytique.

La probabilitépermet donc de donner une valeur aux prévisions.

Les prévisions mathématiques ont une probabilité très forte tandisque la probabilité des prévisions faites grâce aux sciences molles est plus faible.La probabilité permet donc de distinguer le prévisible de l'imprévisible en jugeant sur certains critères. Toutefois, la prévision a certaines limites.En effet, le hasard échappe à toute prévision, c'est un phénomène qui ne s'inscrit pas dans le cadre d'un processusdéterminé.

Il relève de causes accidentelles.

De plus les conceptions du hasard sont étroitement liées au statut dela causalité.De même que l'anticipation c'est-à-dire la connaissance avec les sens, n'est pas la prévision.Nous pouvons en effet anticiper certaines situations mais cela n'a rien à voir avec la prévision.

On admet dans laprévision un doute, une possibilité de fausseté tandis que l'anticipation montre une certitude.De plus, même si certaines choses sont prévisibles, il y en avait quelques-unes que nous n'aurions pas pu imaginer.Par exemple la crise financière actuelle.

Elle aurait pu être prévisible mais personne n'aurait pu imaginer qu'elle arrivesi vite et l'ampleur des dégâts qu'elle provoque.On ne peut pas prévoir le futur malgré les théories et les lois existantes puisque la nature est instable et réactive etque l'évolution future de celle-ci dépend de nombreux facteurs que nous ne pourrons jamais prendre en compte.

Demême, les espèces sont instables et ne sont pas fixes ; nous ne savons pas si l'humain existera encore dans 100ans, nous ne pouvons pas prévoir de telle chose.

La prévision a une limite dans le temps.

Sur le long terme, il estplus difficile de prévoir.

En effet, il est presque impossible de prévoir l'évolution d'un système à une date trèséloignée de celle à laquelle nous vivons puisque entre ce moment et cette date, une infinité de phénomènespeuvent survenir et peuvent venir perturber le système.Enfin, la limite de l'expérience est marquée par ce qui apparaît c'est-à-dire que l'observateur en reste auxsensations et à l'enregistrement de ce qu'il voit.Le propre de l'expérience sensible c'est que nous croyons la découvrir alors même que nous en sommes lesarchitectes et qu'aucun idéal rationnel qui l'aurait ordonnée ne lui préexiste : c'est une surprise sur laquelle nouspouvons revenir mais ce ne sera jamais une réponse à une question, la confirmation ou l'infirmation d'une prévision.La prévision admet donc des limites qui ne nous permettent donc pas de prévoir correctement ou de prévoirsimplement. D'après tous ces éléments, il apparaît donc impossible à l'homme de tout prévoir du fait de l'instabilité de notreunivers mais aussi du temps.Nous imaginons toujours le futur par une évolution de ce que nous connaissons.

Mais ce futur n'est pas forcémentprobable, il se peut que chaque chose change ses propriétés et les prévisions s'en trouveraient chamboulées. Stephen Crane a dit dans son livre Le bateau ouvert : « Si seulement on pouvait s'entraîner en prévision des. »

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