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Tout Ce Qui Est Vrai Est-Il Démontrable ?

Publié le 23/07/2010

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• Introduction    Le théâtre est le domaine de prédilection de nombreux auteurs aux 17ème et 18ème siècles. C’est au cours de cette période qu’il prend véritablement toute son ampleur. Il est alors considéré comme une véritable forme d’écriture reconnue et permet aux différents mouvements littéraires de s’exprimer. C’est au cours du mouvement baroque (1600-1660) que auteur et metteur en scène sont dissociés ; ainsi la mise en place d’un spectacle est complète. De cette manière, «  pourquoi peut-on dire que le théâtre est illusion tout en étant dans le même temps le lieu d’expression de la vérité ? « Dans un premier temps, le théâtre permet au spectateur comme au lecteur de laisser libre cours à son imagination, lui permettant de mettre en scène ses propres situations ainsi que personnages et ainsi, de prendre parti au jeu de l’illusion. Dans un second temps, celui-ci retranscrit le quotidien de tout à chacun, permettant ainsi à tous de s’identifier tout en donnant lieu à l’expression des sentiments à travers le jeu des comédiens. Dans ce cas, n’y a-t-il pas complémentarité entre l’illusion et la vérité au théâtre ?    Première partie    • Le théâtre est un lieu de convention    Une oeuvre théâtrale adaptée en spectacle peut être considérée comme une activité dont le but est de divertir, instruire ou encore toucher émotionnellement. Une pièce fait plus ou moins appel à l’imagination du spectateur, selon que l’illusion s’appuie sur un décor ou non. Pour cela, le metteur en scène a recours à des éléments représenter l’illusion. D’autre part, le spectateur joue son rôle, il doit croire en l’illusion pour que celle-ci soit crédible. En effet, la construction d’un récit, d’une histoire lors d’une pièce passe aussi par les éléments matériels utilisés. Cela comprend les décors, les bruitages et effets sonores, les jeux de lumière, eux même au service de l’illusion et permettant au spectateur de percevoir une ambiance. De plus, les costumes utilisés participent à la mise en place de cette illusion, tout comme le choix des personnages. Leur apparence physique doit correspondre avec la personnalité décrite lords de la pièce pour que l’illusion soit totale. De même, le metteur en scène a recours à des objets, sollicitant plus ou moins l’imagination du spectateur. Ceux-ci peuvent représenter concrètement une pièce, un lieu, comme une chambre, ou bien avoir un côté abstrait, incitant le spectateur à imaginer le lieu précis. Dans tout les cas, ils ont un rôle important lors d’une représentation comme celui qu’a fauteuil dans « Le mariage de Figaro « de Beaumarchais. Certains objets permettent même de faire avancer l’intrigue, comme le sac utilisé dans « Les Fourberies de Scapin «. Tout ceci met en place un monde fictif, un monde de convention, permettant l’illusion de la réalité.    • L’intrigue mise en scène est imaginaire    D’autre part, le rôle du spectateur n’est pas moindre puisque pour que l’illusion opère il faut que celui-ci y soit réceptif. En effet, une représentation de théâtre ne dure que l’espace du temps du spectacle et donc de la pièce. Ainsi, celle-ci est éphémère et le spectateur doit en comprendre les subtilités au cours même de l’action. De plus, la mise en scène a pour but de bâtir l’illusion, tout n’y est donc qu’artifice. Le spectateur doit alors prendre part à ce jeu de l’illusion pour entrer dans la pièce. Il est au second plan lors d’un spectacle, ce grâce au quatrième mur invisible. Ceci étant le fait de considérer la présence d’un mur entre la scène et les spectateurs, empêchant ainsi tout échange avec les acteurs. Ceci ayant pour but d’accentuer encore le côté de l’illusion. Ainsi, ces facteurs, ajoutés au jeu des comédiens, permettent de dire que le théâtre est bien le lieu de l’illusion, tout y étant pour que le spectateur soit face à une véritable représentation, une reproduction soucieuse des actions pour donner un sens réel à la pièce.    Deuxième partie    • Les acteurs qui doivent jouer avec vérité pour persuader le spectateur de croire à la réalité du spectacle    Dans une autre mesure, le théâtre, tout en étant illusion, permet l’expression des sentiments, le divertissement, par le biais du jeu des acteurs, ceux-ci doivent véritablement sentir les émotions, ou encore les mimer, pour les partager avec les spectateurs. De plus, les pièces peuvent s’inspirer d’éléments historiques, ou vrais, étudier des sujets fondés et réels. De ce fait, il est vrai que le rôle des acteurs lors d’une représentation est primordial. En effet, ceux-ci permettent de mettre en avant la crédibilité de la scène jouée. Pour transmettre aux spectateurs les sentiments ressentis au cours d’une action, ils doivent eux même les vivre ou bien les simuler au mieux. Ils ne sont donc pas sincères mais vrais. Ceci fait appel à la vérité car ils s’inspirent d’expériences personnelles pour ressentir les émotions qui leur sont demandées. Comme c’est le cas dans la pièce de Corneille, « Horace «, lorsque le personnage féminin déclare son amour et que cela suscite chez elle un sentiment de profonde souffrance. Ce sentiment n’est pas sincère, car il est joué par la comédienne, néanmoins, il est tiré de la réalité, permettant ainsi d’être vrai.    • La vérité du spectacle dans les émotions véhiculées par les personnages    De plus, certaines pièces de théâtre sont tirées de l’histoire. En effet, elles sont inspirées de faits réels ou encore traitent de situations connues. Ainsi, les personnages peuvent vivre des scènes quotidiennes ou encore être confrontés au malheur. Ceci peut donc être tiré de la vie de tout à chacun et aborde des sujets vrais, l’auteur s’inspire de la vérité pour traiter le déroulement de son intrigue. De cette manière, le théâtre confronte le spectateur à la vérité puisqu’il le met face à des situations que lui-même a vécu. Tout comme c’est le cas dans « Le Cid « de Corneille, lorsque Don Rodrigue se trouve face à un terrible dilemme et que celui-ci préfère privilégier son honneur ainsi que celui de son père plutôt que son amour pour Chimène. Ceci permet donc et met en évidence le fait que le théâtre est aussi le lieu de la vérité et que les auteurs y ont recours pour y exposer des situations.    Troisième partie    • Le spectateur va au théâtre pour être sciemment trompé    De cette manière, le théâtre n’est pas le lieu de l’illusion ou bien le lieu de la vérité, mais bien les deux à la fois. Il y a donc complémentarité entre ces deux-ci. En effet, l’illusion au théâtre est toujours fondée pour qu’elle puisse être le plus réaliste possible et avoir un impact sur le spectateur, elle s’inspire donc de certaines vérités. D’autre part, l’illusion mise en place au théâtre laisse apparaître un sens caché, permettant ainsi à l’auteur de dénoncer ou de critiquer, ce par le biais d’un procédé bien particulier qui est la double énonciation. Dès lors, il est vrai que pour que l’illusion d’une pièce de théâtre soit parfaite, il faut que la retranscription du réel dans ses détails soit fondée pour qu’elle puisse prendre toute son ampleur. Ainsi, celle-ci a besoin d’un minimum de bon sens pour exister. De ce faite, il existe trois règles au théâtre : la règle des trois unités, la règle de la vraisemblance et enfin celle de la bien faisance. L’auteur du « Barbier de Séville «, Beaumarchais, n’a pas respecté ces règles puisque dans son oeuvre, il arrive un moment où le spectateur en sait plus que les personnages eux même, cela car la pièce est fondée sur le mensonge. Par exemple, il est mis en avant que illusion et vérité peuvent être associées et ce notamment par le biais des apartés utilisées lors d’une représentation.    • Vérité des émotions exprimées a pour but de faire réfléchir le lecteur ou spectateur sur lui-même    D’autre part, le théâtre sous entend l’utilisation d’un procédé qui lui est propre : la double énonciation. Celle-ci permet à l’auteur, au cours de l’illusion donnée par la pièce, de dénoncer certains faits ou encore de d’exprimer son point de vue, ses idées. Il se sert donc de l’illusion mise en place par le spectacle pour donner son point de vue, expliciter certaines vérités, évitant ainsi la censure comme n’a pu le faire Molière avec « Les Femmes Savantes «. Ce procédé permet donc à l’auteur de dire ce qu’il pense voir même la vérité sur certains points, celle-ci pouvant être parfois dure à entendre, tout en restant dans l’illusion de la pièce puisqu’il passe par le rôle des acteurs pour se faire. Tout comme le fait Corneille dans « L’Illusion Comique « qui utilise notamment le procédé du théâtre dans le théâtre. Ainsi, le théâtre arrive à allier l’illusion et la vérité, permettant au spectateur et lecteur de se divertir tout en effectuant une réflexion personnelle.    • Conclusion    Le théâtre a donc de nombreuses visées. En effet c’est une oeuvre artistique, il permet ainsi aux spectateurs de se divertir ou de s’amuser, d’assister à une représentation pour le plaisir de l’art, avec le côté artificiel et illusionniste que cela engendre. Mais dans une autre mesure, il permet aussi aux auteurs d’exprimer leurs opinions à travers des procédés propres au théâtre dans le théâtre. De cette manière, il combine l’art de la scène et la réflexion portée sur certains sujets, pouvant ainsi être considérés comme le lieu de l’illusion et de la vérité, ce dans le même temps. On peut alors se demander si le théâtre peut être abordé plutôt comme une oeuvre littéraire ou comme spectacle.

« temps, semble nous condamner à des croyances incertaines, tout au plus à des connaissances valides en attentede réfutation: ce qui est vrai semble l'être pour l'Homme en un temps et un espace donné.

En outre, aucune théoriescientifique ne semble avoir résisté aux assauts du temps.

Il faut en effet garder à l'esprit que l'une des constantesde l'histoire des sciences, pourtant considérée comme dépositaire de la vérité, est la réfutation de théories que l'onpensait être absolument vraies.

Or, la vérité prétend être immuable et universelle.Ainsi, nous avons vu que l'Homme ne peut espérer parvenir au bout de sa quête de vérité qu'en soumettant sespensées aux exigences que sont la cohérence, l'universalité et la possibilité d'être communicable.

Toute fois,l'incertitude, risque clé de cette dialectique, amène l'Homme à vouloir soumettre chaque pensée et théorie à unedémonstration dans le but d'en déterminer la légitimité du fondement.

Légitimer, cela signifie justifier par la raison etle bon sens.

La démonstration s'oppose au fait de montrer.

Montrer, c'est enlever le doute de manière immédiate.Démontrer, c'est mettre en avant la nécessité d'un phénomène en s'appuyant sur un cheminement qui estreproductible et vérifiable par toute raison.

Est nécessaire ce qui est et ne peut pas ne pas être.

La démonstrationest médiate et sert à convaincre.

Là encore, le problème se pose quant à la légitimité du fondement même de ladémonstration, de son point de départ: faut-il qu'il s'agisse d'une induction ou d'une déduction? Si elle se fonde surl'induction, alors elle repose sur quelque chose qui n'est pas démontré.

L'induction, en effet, permet de généraliserune proposition particulière.

Si la démonstration se fonde sur la déduction, alors elle n'a pas de point de départpuisqu'il est toujours possible de rechercher une autre déduction fondatrice.

Déduire, cela consiste à conclure uneproposition particulière à partir d'une vérité générale prouvée au préalable.

Le risque est alors de s'engager dans unerégression à l'infini.

La question ici est primordiale puisqu'il s'agit de remettre en cause le fondement même de lascience. * * * Dans quelle mesure la démonstration peut-elle se porter garant de la vérité? Nous avons donc établi la nécessité delégitimer le fondement même de la science dans la mesure où celle-ci est reconnue comme étant la faculté deparvenir discursivement à la vérité.

Ainsi, il convient de prouver le principe premier à la base de la démonstration,opérateur de la science.C'est le problème que se pose Aristote dans Organon, où il se penche sur la définition d'une connaissance vraie.Selon lui, en effet, le verbe « savoir » signifie « connaître par le moyen de la démonstration ».

Celle-ci consiste en ladéduction d'une conclusion à partir de prémisses considérées comme vraies, certaines.

Il insiste par dessus tout surla nécessité pour la « science démonstrative » d'avoir comme point de départ des prémisses à la fois vraies,premières, immédiates et indémontrable.

Le philosophe définit alors les vérités premières: « Sont vraies et premièresles choses qui tirent leurs certitudes, non pas d'autres choses, mais d'elles-mêmes ».

Ainsi, bien que ladémonstration soit source de vérité, celle-ci peut aisément se voir restreinte à une valeur de validité dans la mesureoù on ne peut pas démontrer a priori les prémisses elles-mêmes par le biais de la démonstration, puisqu'elles nepeuvent, par définition, être à leur tour sujets à ce qu'Aristote appelle le « syllogisme scientifique ».Pour autant, cela ne peut pas signifier qu'il n'y ait pas de méthode permettant de légitimer le fondement de lascience, car une telle chose marquerait l'effondrement de celle-ci.

Si l'on suppose que la science n'existe pas, alorsla connaissance humaine n'est que vraisemblable.

Aristote cherche à défendre la science et propose l'hypothèsesuivante: si le point de départ de toute démonstration ne peut résulter du « syllogisme scientifique », il trouveraiten réalité sa source en une capacité de la raison.

Il s'agit de l'intuition.

Le philosophe définit celle-ci comme étant lafaculté inhérente à la raison permettant de définir.

Il pose alors que la science quant à elle constitue la faculté dedémontrer.

Il pousse sa thèse jusqu'à avancer que la sagesse résulterait de l'union de ces deux facultés.

Mais le faitest que cette faculté reste indéniablement lié à un mystère, et semble même relever d'un don.

Aristote en effetreconnaît qu'il existe des Hommes capables de démontrer mais incapables de définir.

Cette capacité serait doncprésente chez tous les Hommes, mais seuls certains d'entre eux seraient capables d'en faire usage.

Si l'intuitionconstitue le fondement de la science, comment donc comprendre son surgissement? Si cette hypothèse nouspermet de légitimer le fondement de la science, elle semble tout de même troquer une réponse au prix d'un mystère.La vérité semble donc partiellement démontrable puisqu'elle ne connaît de limite que l'incertitude à laquelle sembleêtre condamné le principe premier de toute démonstration.

Nous avons cependant vu qu'il nous était possible des'affranchir de cette incertitude dans le but de défendre la science, notamment de par l'hypothèse d'une capacitéintuitive inhérente à la raison humaine mais indémontrable.Pour autant, toutes les vérités ne viennent pas par voie de démonstration.

C'est ce que s'efforce de montrer Kantdans la Critique de la raison pure.

Il prend pour se faire l'exemple de la question très controversée de l'immortalité del'âme.

Selon lui, il n'est pas possible pour l'Homme de démontrer son immortalité.

Son argument consiste en ce que laraison ne peut acquérir de connaissances que sur la base de l'expérience.

Or, il est indéniable que l'âme ne puisse enaucun cas se soumettre à une quelconque expérience.

Il faut cependant prendre garde à ne pas voir en la théoriekantienne la négation de l'immortalité de l'âme.

Le philosophe affirme simplement l'impossibilité pour l'Hommed'acquérir une connaissance certaine et rationnellement justifiée à ce sujet.

Selon lui, il n'est pas permis à la raisonhumaine de s'aventurer au delà des limites de l'expérience.

Pour autant, il ne faut pas perdre de vue le fait que Kantaffirme par la suite la nécessité d'une loi morale ancrée dans toute raison humaine et pourtant indémontrable.

Cettethéorie nous ouvre ainsi une piste de réflexion: peut-être la vérité peut-elle surgir indépendamment de toutedémonstration? * * * À quelle condition la vérité peut-elle trouver son fondement au cœur même de la raison? C'est ce à quoi s'adonneKant dans la Critique de la raison pure.

Selon lui, la connaissance scientifique possède un fondement rationnel etl'expérience elle même est fondamentalement déterminée par la raison.

Le philosophe affirme dans un premier temps. »

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