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Toute relation à autrui est-elle un échange ?

Publié le 05/02/2005

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Il est donc évident que la Cité est au nombre des choses qui existent naturellement, et que l'homme est naturellement fait pour la société politique. Celui qui par son naturel, et non par l'effet du hasard, existerait sans aucune patrie, serait un individu détestable, très au-dessus ou très au-dessous de l'homme, selon Homère : "Un être sans foyer, sans famille et sans lois". Celui qui serait tel par sa nature ne respirerait que la guerre, n'étant retenu par aucun frein, - et, comme un oiseau de proie, serait toujours prêt à fondre sur les autres. Aussi l'homme est-il un animal civique, plus social que les abeilles et autres animaux qui vivent ensemble. Et la nature, qui ne fait rien en vain, n'a départi qu'à lui seul le don de la parole, qu'il ne faut pas confondre avec les sons de la voix. Ceux-ci ne sont que l'expression de sensations agréables ou désagréables dont les autres animaux sont, comme nous, susceptibles. La nature leur a donné un organe borné à ce seul effet ; mais nous avons de plus, sinon la connaissance développée, au moins tout le sentiment obscur du bien et du mal, de l'utile et du nuisible, du juste et de l'injuste, objets pour la manifestation desquels nous a été principalement accordé l'organe de la parole. C'est ce commerce de la parole qui est le lien de toute société domestique et civile". 2 Autrui est mon parent Texte Marc-Aurèle «Dès l'aurore, dis-toi par avance : laid, et que la nature du coupable lui-même est d'être mon parent, non par la communauté du sang ou d'une même semence, mais par celle de l'intelligence et d'une même parcelle de la divinité, je ne puis éprouver du dommage de la part d'aucun d'eux, car aucun d'eux ne peut me couvrir de laideur. Je ne puis pas non plus m'irriter contre un parent, ni le prendre en haine, car nous sommes nés pour coopérer, comme les pieds, les mains, les paupières, les deux rangées de dents, celle d'en haut et celle d'en bas.

Lorsque nous échangeons un sourire ou une poignée de main, nous sommes dans une relation à l’autre où un échange s’établit. Peut-on dire que toute relation à l’autre est un échange ? Comment nous faut-il comprendre cette notion d’échange ? Qu’échange-t-on lorsque nous échangeons ? Que signifie « avoir des échanges « ? Echanger un sourire ou des mots est-ce la même chose qu’échanger des objets et des services ? Peut-on concevoir une relation à l’autre qui ne soit pas de l’ordre de l’échange ?

« circonstances où vivent les hommes, quand par exemple il y a une assez grande abondance d'un bien pourcontenter tous les désirs des hommes ; dans ce cas disparaît complètement toute distinction de propriété et toutdemeure en commun Nous pouvons observer cette situation pour l'air et l'eau qui sont pourtant les plus estimablesdes objets extérieurs; et nous pouvons aisément conclure que si les hommes étaient fournis, en même abondance,de tous les biens ou si chacun avait pour autrui la même affection et la même attention tendre que pour soi-même,la justice et l'injustice seraient également inconnues des hommes.Voici donc une proposition qu'on peut, à mon avis, regarder comme certaine : c'est uniquement de l'égoïsme del'homme et de sa générosité limitée, en liaison avec la parcimonie avec laquelle la nature a pourvu à la satisfactionde ses besoins, que la justice tire son origine.» 2 L'égoïsme, principe de tous les vices ? Texte PLATON «Le plus grave cependant des maux qui affligent l'âme de la plupart des hommes, c'est ce mal congénital pour lequelchacun est, envers lui-même, plein d'indulgence, et auquel personne ne s'ingénie à échapper : c'est le mal qu'onappelle l'amour-propre, en ajoutant que cette tendresse de l'individu pour lui-même est naturelle à tout homme etqu'elle est à bon droit obligatoire pour chacun.

Mais ce qui est très vrai, c'est que chacun de tous nosmanquements en chaque occasion a pour cause l'extrême affection que l'on a pour soi : celui qui aime s'aveugle àtel point en effet à l'endroit de ce qu'il aime, qu'il en vient à juger de travers sur ce qui est juste, bon et beau, dansla conviction que toujours ce qui est sien mérite plus d'estime que ce qui est la vérité ! En fait, celui qui sera ungrand homme, celui-là au moins ne doit chérir ni lui même, ni les choses qui sont siennes, mais ce qui est juste,aussi bien s'il se trouve que ce le soit du fait de sa propre action ou, mieux encore, du fait de celle d'autrui.

Or, elleest également un résultat de cette même faute, l'illusion qui fait prendre à tous les hommes la sottise qui est la leur,pour de la sagesse : d'où il suit que nous, qui, pour ainsi dire, ne savons rien, nous nous figurons savoir tout, etque, faute de nous en remettre à autrui pour faire ce dont nous n'avons pas la connaissance, nous nous tromponsen le faisant nous-mêmes.

Aussi tout homme doit-il éviter de s'aimer véhémentement lui-même, mais être toujours àla poursuite de celui qui vaut mieux que lui, sans chercher à se retrancher, en une pareille situation derrière aucunsentiment de fausse honte.» 3 Transition Avec l'autre j'échange des objets, des services mais aussi des sourires, qui, lorsqu'ils sont de circonstances sontdes échanges très commerçants.

Du coup un tel échange est-il encore humain et authentique ? III Les échanges et leur manque d'authenticité 1 Texte Eckhart Tolle la publicité et l'identité "Les spécialistes du monde de la publicité savent très bien que s'ils veulent vendre ce dont les gens n'ont pas vraiment besoin, ils doivent les persuader que ces choses ajouteront quelque chose à la façon dont ils se voient oudont ils sont vus par les autres.

Autrement dit, ces choses ajouteront au sens qu'ils ont d'eux-mêmes.

C'est cequ'ils font en vous disant par exemple que vous vous distinguerez des autres en employant tel ou tel produit, cecisous-entendant que vous serez plus pleinement vous-même.

Ou bine ces spécialistes créeront une associationdans votre esprit entre le produit et une personne célèbre, une personne jeune et attirante i une personne qui al'air heureuse.

Même les photos des célébrités âgées les montrant dans la force de l'âge fonctionnent bien.

Lasupposition silencieuse suggérée est que, en achetant le produit et par quelque geste magique d'appropriation,vous deviendrez comme eux, ou plutôt comme l'image qu'ils vous renvoient.

Alors dans bien des cas, vousn'achetez pas le produit, mais un renforceur d'identité.

Les étiquettes de grandes marques sont fondamentalementdes identités collectives que vous achetez.

Comme elles coûtent cher, elles ont par conséquent un caractèred'exclusivité.

Si tout le monde pouvait les acheter, elles perdraient leur valeur psychologique et tout ce qu'il vousresterait, ce serait leur valeur matérielle, qui ne correspond qu'à une fraction de ce que vous avez payé" Nouvelle Terre, Ariane, 2005, p.

29-30. 2 L'amitié, fondement des cités Texte ARISTOTE «L'amitié semble aussi constituer le lien des cités, et les législateurs paraissent y attacher un plus grand prix qu'à lajustice même : en effet, la concorde, qui paraît bien être un sentiment voisin de l'amitié, est ce que recherchentavant tout les législateurs, alors que l'esprit de faction, qui est son ennemi, est ce qu'ils pourchassent avec le plusd'énergie.

Et quand les hommes sont amis il n'y a plus besoin de justice, tandis que s'ils se contentent d'être justesils ont en outre besoin d'amitié, et la plus haute expression de la justice est, dans l'opinion générale, de la nature del'amitié.» CONCLUSION Lorsqu'un sourire s'échange entre deux personnes, il se peut qu'un tel sourire ne soit qu'un échange comme tous les. »

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