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Toutes les cultures se valent-elles ?

Publié le 21/02/2011

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Si tous les hommes et tous les peuples possèdent une culture, il est évident que toutes les cultures ne se ressemblent pas ; elles sont multiples et non identiques. Toutes les cultures se valent t’elles revient à réfléchir à l’aspect qualitatif d’une culture et à une hiérarchie entre elles.
Peut-on dire qu’une culture en vaut une autre, comme on dirait "un homme en vaut un autre" ?
Mais que signifie le mot culture ? La culture est ce qui s’oppose à la nature c’est l’artificiel, c‘est ce qu’on peut appeler un ordre symbolique qui fait sens. Ici culture a un sens collectif. Mais a sens sociologique et anthropologique c’est l’ensemble des sciences, des faits sociaux , des croyances , de l’art…
Pour comparer les cultures et pouvoir préciser éventuellement en quoi elles ne se valent pas, il faut dans un premier temps dégager une hiérarchie puis montrer que toutes les cultures se valent et enfin qu’une hiérarchisation objective des cultures est impossible.



« civilisation.

Une culture désigne l'ensemble des manifestations et productions spé cifiques à un groupe humain déterminé, c'est à dire l'ensemble des techniques, savoirs, institutions et traditions et coutumes d'un groupe.

La civilisation se détermine à partir de l'aptitude propre à une culture à humaniser l'homme.

A partir de là, si un homme civilisé est le produit d'une culture, toute culture ne permet pas de porter l'homme au même degré de civilisation.

A partir de là, nous disposons d'un critère permettant de juger la valeur des cultures : l'aptitude à civiliser l'homme, c'est -à-dire à conduire l'homme au -delà de la nature, aptitude qui se laisse reconnaître à partir du degré du développement technique, scientifique par exemple.

Pour certaine population le cannibalisme est naturelle pourtant il choque les occidentaux. Il est normal que les cultures se différencient puisqu'elles reflètent l'expérience vécue de peuples séparés géographiquement, n'ayant pas les mêmes besoins et impératifs de survie.

Ainsi l'ethnologie révèle des différences notables dans les structures de parenté (monogami e, polygamie...), dans les rites de politesse ou l'expression des sentiments amoureux, etc.

Cette diversité n'est pas un hasard : les cultures « cultivent » leurs différences.

Lévi -Strauss a révélé que plus la proximité géographique est grande, plus la dif férenciation culturelle augmente : affirmation d'une identité collective qui passe par la rupture avec le modèle culturel voisin... Transition : S'ils existent des cultures, existent -ils néanmoins des cultures supérieures à d'autres ? Du constat de leurs d ifférences, il faudrait s'interdire de passer à tout jugement introduisant l'infériorisation de certaines au profit d'autres.

En effet, dans quelle mesure le critère les différenciant n'est pas impartial et déterminé culturellement ? Ne juge -t-on pas les a utres cultures à partir des critères définies par notre propre culture ? Contre la hiérarchisation des cultures, ne faut -il pas plutôt défendre un relativisme respectueux des différences ? 2 ) T o u t e s l e s c u l t u r e s o n t u n e é g a l e v a l e u r a) Il est barbare de considérer que certaines cultures sont plus civilisées que d'autres Il est ethnocentriste de considérer que sa culture est supérieure à une autre sachant que toute culture a tendance à dévaloriser et inférioriser tout ce qui ne lui appartient pas.

D'ailleu rs selon Claude Lévi -Strauss dans Race et Histoire le premier mouvement propre à chaque culture mise en contact avec une autre est de rejeter hors de la culture.

Chaque société a donc toujours tendance à confondre sa propre culture avec la culture.

Ainsi l es Grecs appelaient « barbares » les hommes qui ne parlaient pas le latin.

Il en ira de même plus tard lorsque les Occidentaux qualifieront d' « incultes » et de « sauvages » les sociétés indiennes.

Ainsi, comme le dit pertinemment Lévi -Strauss : « Derrièr e ces épithètes se dissimule un même jugement ; il est probable que le mot barbare se réfère étymologiquement à la confusion et à l'inarticulation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du langage humain ; et sauvage, qui veut dire « de la forêt », évoque aussi un genre de vie animal, par opposition à la culture humaine.

Dans les deux cas, on refuse d'admettre le fait même de la diversité culturelle.

On préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la n orme sous laquelle on vit » (Race et histoire). Par conséquent, c'est l'ethnocentrisme qui conduit à considérer les autres cultures comme « barbares » et à introduire une échelle de valeur et des critères visant à les hiérarchiser.

Or, au nom de quoi un p oint de vue culturel particulier peut être érigé en critère universel ? Comme le soulignait déjà Montaigne dans les Essais , « Chacun appelle barbare ce qui n'est pas de son usage ».

Ainsi, considérer que certaines cultures valent moins que d'autres, c'est les rejeter du côté de la barbarie.

Comme l'affirme Lévi -Strauss, c'est bien plutôt le mépris des autres cultures: « Le barbare, c'est d'abord l'homme qui croît à la barbarie », dit -il dans Race et histoire .

b) Il n'y a pas de cultures inférieures à d'autres : réponse de Lévi -Strauss à Lévi -Bruhl En effet, chaque culture représente un ensemble d'adaptations à un milieu donné et de réponses aux interrogations de l'homme.

Chacune correspond à des exigences et des projets spécifiques.

Chacune civilise l 'homme à sa façon, c'est -à-dire que chacune permet à l'homme d'accomplir son humanité dans une structure déterminée.

Toute culture, en effet, est un monde de rapports symboliques qui a sa cohérence culturelle propre donnant à l'activité humaine un forme, u n sens et un contenu déterminés.

Ainsi Lévi -Strauss met en garde contre les effets pervers de toute conception linéaire et univoque du devenir historique de l'humanité.

Une telle perspective conduit à la consécration de la domination d'une culture unique q ue l'on érige en modèle culturel de référence, en norme absolue à partir de laquelle les autres cultures sont jugées.

Une telle perspective n'est qu'une expression de l'ethnocentrisme des sociétés dominantes qui sert de prétexte à toutes sortes d'idéologie s dangereuses comme le racisme et l'eugénisme par exemple.

Ainsi on peut néanmoins noter certaines valeurs communes à toutes les sociétés Parmi toutes les règles et les normes édictées par culture, on peut citer la prohibition de l'inceste comme étant la p lus universelle.

Toutes les cultures rejettent cette pratique d'essence animale pour lui substituer une codification des échanges (amoureux aussi qu'économiques) permettant à la communauté de se développer.

Le trait commun à toute les culture est la présen ce d'une Tradition.

Intégrer la mémoire d'un peuple, pérenniser son identité, transmettre les symboles et les savoirs -faires : telles sont les que l'on peut assigner à la culture en tant que Tradition.. »

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