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Les Tragiques - Agrippa d’Aubigné : livre I, « Misères » - v.372 au v.408 (commentaire)

Publié le 27/11/2011

Extrait du document

La répétition du verbe « voir « (v.1, 5, 12), l’emploi du verbe « ouïr « (v.11), le passé composé + la 1ère pers. du sing.  narrateur = un témoin des horreurs de la guerre. Certaines marques d’énonciation « à l’instant « (v.12) + « Là « (v. 8) + « devant moi « (v. 10) donnent au lecteur le sentiment du reportage en direct. On est en focalisation interne puisque le narrateur est en même temps perso  effet pathétique.  Témoignage aussi car évocation des contraintes que doit supporter le narrateur  effet réaliste  v. 6-7  insistance sur l’épuisement du narrateur et de sa troupe ; le contre-rejet « une troupe lassée « et la rime « lassée/ harassée « soulignent cette fatigue  élément du vécu du narrateur, de la situation réelle  art du ‘‘faire vrai’’ et du pathétique.

« volontairement, rien n'est épargné au lecteur. 2/ La technique du témoignageLa répétition du verbe « voir » (v.1, 5, 12), l'emploi du verbe « ouïr » (v.11), le passé composé + la 1ère pers.

dusing.

narrateur = un témoin des horreurs de la guerre.

Certaines marques d'énonciation « à l'instant » (v.12) +« Là » (v.

8) + « devant moi » (v.

10) donnent au lecteur le sentiment du reportage en direct.

On est enfocalisation interne puisque le narrateur est en même temps perso effet pathétique.Témoignage aussi car évocation des contraintes que doit supporter le narrateur effet réaliste v.

6-7 insistance sur l'épuisement du narrateur et de sa troupe ; le contre-rejet « une troupe lassée » et la rime « lassée/harassée » soulignent cette fatigue élément du vécu du narrateur, de la situation réelle art du ‘‘faire vrai'' etdu pathétique. 3/ Le goût du détail réalisteIl permet de révéler la vérité sans concession, donc d'émouvoir le lecteur avec le tableau de l'horreur v.

13-14 détails de l'agonie (« le chef se débattant ») et horreur de la blessure v.14 la sensibilité du lecteur n'est pasépargnée.

De même, v24-27 détails sordides de mutilation avec mise en valeur par l'enjambement du v.25 quisuggère la distance séparent le bras et le corps.

De même, l'allitération en [-k] + [-d] et l'assonance en [-ou] + [-eu] de retour toutes les deux syllabes évoquent le coup porté.

Mais aussi détail historique du v.18 « Français » (2fois) rappelle la présence de mercenaires étrangers dans ces guerres, « le reître noir » du v.1, qui étaientimpitoyables effet de réel.

Au v.30, l'indice temporel « il y a quatre jours » nous introduit dans la réalité dumalheureux mourant ancrage dans la réalité tragique.

Par ailleurs, l'utilisation du discours direct (v.18-37) donnela parole à la victime qui peut ainsi exprimer son malheur, accentuant pathétique et tragique mise en abîme durécit (récit dans le récit) et focalisation externe (témoignage extérieur d'un moment du récit) témoignage (lemourant) au témoignage (le narrateur) effet de vérité.

Enfin, v.17 = réalisme linguistique mention du patois duPérigord.

D'ailleurs, même la confusion de dialecte du narrateur ajoute davantage à l'authenticité car l'erreur n'estpas corrigée. II.

Un monde chaotique1.

La violence et la mort*La violenceLes deux champs lexicaux apparaissent : la violence (v.

1, 3, 8, 14…) ; la mort (v.9, 11, 13, 15, 16, 19, 21…).

Laviolence v.1 à 3 violence météorologique champ lexical du cataclysme (« foudroyer », « tempête »,« emporter », « ravager »).

Noter les verbes « emporter » et « ravager », au début de chaque hémistiche ; demême, sonorités dures.

Caractère inédit, inconnu de cette violence par la construction en chiasme du v.5 avecrépétition de « nouveau », et « spectacle » et « horreur » de chaque côté de la césure amplification de cetteviolence.

v.8-9 amplification encore dans le contraste saisissant entre l'hyperbole « mille » et la négationrestrictive « ne…que ».

On passe de la profusion de la vie (« mille maisons ») à la destruction et à la mort(accumulation « feux », « charognes », « morts », « visages affreux »).

La violence a toutes les apparences v.10« la faim » est une figure allégorique de la misère, compagne dans la guerre et que l'on suit.

Violence physique dansles synecdoques des parties du corps (v.13,14,16 la voix, 24,25,26) tous les termes sont associés à ladouleur.

Cette violence s'inscrit dans un registre épique avec les pluriels d'amplifications (v.8-9), les soldats (v.1« le reître noir »), les armes (v.24 « coutelas » + v.26 « deux balles de pistolet » …).

Violence des détails sordides(mutilation du v.24-25) + (acharnement des reîtres contre le mourant dont l'omniprésence est mise en valeur par lecontre-rejet du v.23, très péjoratif).

Enfin, cette violence est aussi morale avec la souffrance morale des parents,impuissants à sauver leurs enfants (v.

31-37) accentuation pathétique avec le thème de l'enfant innocent etmartyrisé (« liés en leurs berceaux » + « leurs cris nous appelaient ») émouvoir le lecteur-parent.

Cette violenceest soulignée au v.28 en discours direct par une gradation dramatique de l'horreur (signification = « et vous n'avezencore rien vu ») qui trouvera son terme au v.

35-38 avec le massacre des enfants.

L'horreur de la guerre civile les enfants sont victimes, mais aussi les femmes, pourtant symboles de vie (« grosse »).

Ainsi la violence s'exerce-t-elle contre des êtres sans défense les « masures » du v.2 évoque la pauvreté des occupants ; l'homme demi-mort était seul face à ses assassins.

La faiblesse est soulignée par son incapacité à agir et même à comprendre lesraisons de son assassinat (v.22-23).

Noter la longueur du passage consacré au massacre des innocents (v.30-37)*La mortElle est omniprésente dans tout l'extrait par v.11-17 une surcharge baroque du motif de la mort avec des variations(« demi-vif »/ « demi-mort » + le contraste saisissant dans le même hémistiche v.15 « demi-vif »/ « la mort » +polyptote ; répétition de le même racine, « mourante »/ « demi-mort »).

De même, tout est sujet à la mort, même lavoix, comme le suggère l'hypallage « un gosier mourant ».Un hypallage : reporter une détermination sur un autre mot que celui auquel il se rapporte par le sens.

Ex : « Ilsallaient obscurs dans la mort solitaire ».

Ici double hypallagePartout la mort est pathétique et se trouve liée au tragique. 2/.

Le tragiqueLa mort inévitable, faisant référence à la fatalité, renvoie au registre tragique.v.22-37, le récit de ses malheurs par le mourant appartient au registre tragique car a) le motif de sa mort estdérisoire, b) il ne pouvait agir sur son destin.v.

31 le rejet « Chassés à la minuit » souligne l'impuissance tragique de ces malheureux pris au dépourvu.

Letragique apparaît dans le paradoxe (v.18-21) qui fait demander aux malheureux de l'aide (champ lexical : « adjure ,donnez secours, l'aide, le moyen de guérir ») mais pour mourir (paradoxe tragique).

De même, v.21, on peu noterl'urgence le l'appel souffrance du blessé.

De plus, v.34, paradoxe tragique réitéré autour de la césure. »

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