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La transition de l'art objectif à l'art subjectif

Publié le 20/01/2011

Extrait du document

I- Une évolution des critères réalistes  A- Une perfection formelle  B- Une grande sensualité  C- L'expression du thème                    II- Une représentation subjective, révolutionnaire  A- Une esthétique réadaptée  B- Un accord historique  C- Subjectivité au service de la beauté     

« A- Une perfection formelle La perfection formelle est premièrement exprimée par la minutie du travail.

Chez Ingres, La Grande Odalisque a faitl'objet de nombreux croquis d'une qualité exceptionnelle, aux proportions parfaites.

Lorsque l'on observe les croquisd'Ingres on découvre une précision académique.

En effet Ingres est formé par l'Académie des Beaux-arts et apprendainsi la science anatomique qui s'applique au dessin.

Le jeu d'ombres et de lumières ci-contre est complètementopposé à l'homogénéité lumineuse de La Grande Odalisque.

Mais le travail préparatoire d'Ingres n'est pas le seulsouci de réalisme de la part du peintre.

Sans en approfondir la signification, l'abondance d'attributs et de détails surle tableau évoque sans aucun doute le réalisme et le souci de témoignage de la scène.

Ingres peint cette Odalisquedans le temps où la photographie vient d'apparaitre.

Avec la précision photographique d'Ingres, ce qui frappe c'estle fini d'un « précieux inimaginable qui ne trouble en rien la tranquilité des masses, ne nuit en aucune manière àl'effet général ».

Ce qui signifie que Ingres peut prétendre à avoir la caution « objective » de cette technique qu'estla photographie.

En effet, de par et d'autre de la scène, on peut apercevoir un éventail, des bijoux, un turban et unchasse mouche.

Ces petits objets qui parsèment l'½uvre sont peints de manière formelle, neutre et très réaliste.

Iln'y a pas la place à la subjectivité.

Ces attributs orientaux sont également comme un témoignage oriental del'époque.

Le courent artistique oriental (illustré notamment par Delacroix) se superpose avec l'extrême minutie dutravail d'Ingres.

En observant La Grande Odalisque, on observe une précision académique.

Qu'il s'agisse des détailsdu drapé ou de l'enchainement de lumière et de couleur qui s'y reflète, on retrouve dans l'½uvre un souci de rigueurpour la mise en scène spectaculaire.Chez Picasso, bien que l'évolution des trois sculptures nous présente différents points de vue, on peut observer quesur la première sculpture de la série Transformation, l'artiste a voulu présenter son point de départ.

Il s'agit d'unpoint de départ strictement objectif qui présente Marie Thérèse Walter selon des proportions juste et sans réelleimplication personnelle de la part de l'artiste.

Les traits sont épurés au maximum mais correspondent toujours auvisage de Marie Thérèse.

On pourrait interpréter ce point de départ comme une maquette qui permet à Picasso defaire évoluer progressivement sa pensée vers une pièce plus subjective et ainsi d'avancer dans l'applicationartistique de sont état d'esprit.

Est-ce un point de départ objectif pour le spectateur avant de s'aventurer dans lefantasme de Picasso ? La neutralité de la première sculpture n'est pas le seul élément objectif du travail de Picasso.Comme chez Ingres, Picasso n'a aucun problème avec la science du dessin et la science anatomique : au début desa carrière, Picasso se livre à un travail de croquis impressionnant, certains de ses dessins de nus sont considéréscomme parmi les meilleurs dans l'Histoire.

Ci contre, on a un croquis de Picasso prouvant que l'objectivité et laneutralité est entièrement possible pour Picasso.

Le traitement des traits du visage, le jeu de clair obscur etl'expressivité du visage démontre une perfection formelle dans le traitement du dessin.C'est par désir qu'Ingres et Picasso s'éloignent de la vérité.

Tous deux ont les moyens de figurer parmi les plusgrands peintres réalistes mais c'est volontairement que le subjectif prend une place de plus en plus importante dansla vie de l'artiste, quitte à être incompris par la société dans laquelle ils se trouvent. B- Une grande sensualité La sensualité qui se dégage de chacune des deux ½uvres est différente mais comparable.

Chez Ingres, plusieurséléments viennent donner une grande sensualité.

En premier lieu, il est nécessaire d'observer la grande beauté del'odalisque représentée par l'artiste, ses traits sont simples et elle correspond à l'esthétique de beauté de l'époque.Le modèle mythologique a été emprunté à la Renaissance et réadapté au néoclassicisme du XIXème siècle.

Le nuféminin, comparable à ceux de Venus réalisés pendant la Renaissance, vient renforcer l'influence du XVème siècle.En cela, Ingres était influencé par son gout de la peinture maniériste et peut être des enluminures persanes.

Eneffet, on dénote dans la position de la femme allongée une position maniérée.

La grande sensualité de La GrandeOdalisque est également renforcée par la position du personnage.

Cette femme allongée sur un divan est offerte parsa nudité et son visage est tourné vers le spectateur.

C'est un orient sensuel qu'Ingres a voulu transposer tout enrestant dans la sensualité néoclassique.Avec La Grande Odalisque, Ingres a voulu présenter une version parfaite de l'archétype féminin, sans défaut.

Le jeude courbes sur son corps renforce le côté sensuel et ondulé de la femme.Dans Transformations de Picasso, la sensualité est beaucoup plus personnelle, elle est réservée à Picasso et à ceuxqui tentent de suivre son fantasme artistique.

Le mouvement artistique dans lequel se trouve Picasso estindividualiste et la sensualité qui se dégage des trois sculpture l'est donc aussi.

Cependant certains indices peuventnous permettre de comprendre la Transformation de Picasso.

La simplification progressive des traits du visage deMarie-Thérèse met en avant certains caractères de son visage.

Dès la première sculpture, on peut observer que lenez est l'élément central du visage de la femme ; le nez forme deux arrêtes bien distinctes qui se prolongent enarcade sourcilière.

Le nez est mis en avant dès le début.Si l'on part du principe que Picasso considère le nez de Marie-Thérèse comme l'élément le plus important et le plussensuel, on comprend que la Transformation jusqu'à la troisième sculpture fasse du nez l'élément prédominant,central.

Sur la seconde sculpture, le nez englobe l'oeil et l'arcade sourcilière, puis, sur la troisième, il ne s'agit plusque d'une masse énorme qui surplombe un visage simplifié au maximum.

Il s'agit là de la vision personnelle dePicasso, là où son fantasme artistique atteint son optimum.Les deux oeuvres de Ingres et Picasso sont donc toutes deux sensuelles, l'une s'inscrit dans un idéal de sensualitécollectif tandis qu'avec Picasso, la sensualité et personnelle et abstraite, indéfinissable.

La Grande Odalisquereprésente un femme sensuelle d'après les critères de la société (revisité par Ingres) ; Transformation représente unfemme sensuelle d'après les critères de Picasso. C- L'expression du thème. »

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