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Le travail permet-il l'accomplissement de l'homme ?

Publié le 05/10/2011

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travail

Dans ce cas c'est notre vision du travail qu'il faut changer. Tant que notre conception du travail n’aura d’horizon que celui du profit, nous n'aurons pas d'autre alternative que d'y voir un simple moyen ; nous n’aurons pas d’autre choix que de passer notre existence à tenter de gagner davantage pour acquérir davantage, pour avoir plus. Nous serons incapables de voir dans le travail autre chose qu'un moyen de profiter, de capitaliser. Mais cela vaut-il vraiment la peine de perdre sa vie tout en cherchant à la gagner ? Ne sommes-nous pas piégés par la représentation postmoderne de la vie?   

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« compétences ou exercer une activité différente (peinture, jardinage, sport...).

Le loisir est avant tout choisit parl'homme et rime bien souvent avec plaisir, il permet aussi bien de se détendre que de s'épanouir avec d'autrespersonnes partageant le même intérêt, c'est un formidable moyen d'échange et de reconnaissance.

Dans ce caspourquoi ne pas simplement arrêter de travailler pour ne vivre une vie remplie que de loisirs ? Malheureusement lesloisirs ont un coût, et le travail permet de payer cela, ainsi nous n'avons d'autre choix que de continuer à travaillerpour nous permettre de nous réaliser en dehors de celui-ci : le travail devient donc un simple moyen.

Mais pourquoile travail est-il toujours perçu comme une contrainte ? N'est-il pas d'après la perspective chrétienne également unmoyen de se racheter et de prouver que l'on est digne de Dieu ? Dans ce cas c'est notre vision du travail qu'il faut changer.

Tant que notre conception du travail n'aura d'horizonque celui du profit, nous n'aurons pas d'autre alternative que d'y voir un simple moyen ; nous n'aurons pas d'autrechoix que de passer notre existence à tenter de gagner davantage pour acquérir davantage, pour avoir plus.

Nousserons incapables de voir dans le travail autre chose qu'un moyen de profiter, de capitaliser.

Mais cela vaut-ilvraiment la peine de perdre sa vie tout en cherchant à la gagner ? Ne sommes-nous pas piégés par lareprésentation postmoderne de la vie? Il faut sans doute rappeler la dialectique du maitre et de l'esclave pour mieux cerner l'utilité du travail pour l'homme.Il s'agit du célèbre épisode de la lutte entre deux consciences décrit par Hegel dans La Phénoménologie de l'esprit :deux hommes luttent l'un contre l'autre.

L'un d'eux est plein de courage et accepte de risquer sa vie dans lecombat, montrant ainsi qu'il est un homme libre capable de mettre sa vie en péril (et donc non subordonné auxinstincts biologiques de survie et de conservation.) L'autre est moins courageux et n'osant pas mettre sa vie enpéril, il se soumet.

Le vainqueur ne tue pas son prisonnier : il en fait un esclave, un témoin vivant de sa victoire.Lemaître contraint l'esclave au travail pendant que lui-même profite de la vie : il ne sait pas cultiver son jardin ni fairecuire ses aliments, n'allume pas son feu puisque toutes ces tâches sont remplies par l'esclave.

Le maître ne connaîtpas les rigueurs du monde matériel puisqu'il a interposé son esclave entre le monde et lui-même.

Mais bientôt, gâtépar l'oisiveté, il ne sait plus rien faire.En revanche, l'esclave sans cesse occupé aux tâches matérielles apprend àvaincre la nature en la travaillant et en développant son savoir faire technique : il finit ainsi par conquérir unecertaine forme de liberté.

Il fut autrefois un homme lâche qui a accepté d'abandonner sa liberté mais il redevient unhomme libre en posant son ingéniosité face à la nature.

L'esclave s'affranchit de la nature alors que le maître, qui nesait plus travailler, a de plus en plus besoin de son esclave pour survivre et devient en quelque sorte l'esclave del'esclave.

Le travail et le savoir faire technique constituent ainsi une forme de liberté reconquise, et sont donc lecontraire de la contrainte, puisque généralement la liberté est définie comme étant une absente de contraintes.

Letravail permet donc d'une part d'être libre.

Mais est-ce là son seul rôle ? N'est-il pas également une activitéparticulière spécifique à l'homme ? Il serait donc également une preuve de notre intelligence par rapport aux animauxpuisque nécessitant conscience pour être accomplit.

Le travail a également un but de cohésion sociale : travailler,c'est s'insérer dans l'organisme social : le travail nous sauve de l'ennui (sentiment de l'absurdité de l'existence,ausens pascalien) « Rien n'est si insupportable à l'homme que d'être en plein repos, sans passions sans affaire, sansdivertissement, sans application.

Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, sonimpuissance, son vide.

» Pascal.

Voltaire dit également dans Candide que " le travail éloigne de nous trois grandsmaux : l'ennui, le vice et le besoin ", on se rend compte que le travail est indispensable et qu'il est finalement ce quile différencie des animaux, il est le propre de l'homme, on ne peut donc pas s'imaginer sans, encore plus à l'heureactuelle où il est un révélateur plus ou moins valorisant selon son métier de sa propre personne, l'inactivité étantperçue comme de l'oisiveté. Autrui aurait donc un lien avec la réalisation de soi ? Y aurait-il donc un sens moins évident qui lierait travail etréalisation de soi ? Finalement au fond nous cherchons tous à travailler, mais est-ce juste uniquement par nécessité? N'y a-t-il pas un autre élément qui permettrait à l'homme de s'épanouir dans le travail ? Que cherchons-nous exactement dans le travail ? La plupart d'entre nous répondront : « un moyen de gagner del'argent ».

Mais la nécessité qui nous pousse à chercher du travail et à travailler n'est elle pas bien plusqu'économique ? C'est la jouissance entière de la Vie que nous cherchons.

Elle n'est pas seulement en dehors dutravail.

Elle est aussi dans le travail.

Au fond de nous, chacun aspire à un travail qui soit accomplissement de soi.Travailler c'est aussi se réaliser.

Nous cherchons dans le travail un vrai plaisir, une satisfaction, une reconnaissancesociale, nous cherchons dans le travail une justification du sens à donner à notre vie.

Nous avons besoin de noussentir utile pour les autres et de nous sentir justifié à nos propres yeux.

Il y a donc beaucoup d'hypocrisie à vouloirjustifier le travail pour des motifs purement économiques.

Les vraies raisons sont bien plus profondes.

Chacun travaille pour l'estime de soi, comme le dit Kant, chacun travaille pour soi.

Fondamentalement, et même si cetteconscience n'est pas très claire, nous ne travaillons pas pour avoir, mais surtout pour être et nous sentir êtredavantage.

C'est la raison pour laquelle le travail peut nous procurer de la joie.

Il ne s'agit donc pas seulement dechercher à gagner sa vie tout en la perdant, ce que font hélas la plupart des gens, en ne voyant de justification dutravail qu'économique.

Il s'agit plutôt de gagner sa vie, tout en gagnant la Vie.

La nécessité qui pousse l'homme àtravailler, c'est la nécessité de s'accomplir en tant qu'être humain.

Le travail, comme toute autre activité, est uneforme d'expansion de la conscience, une jouissance et conquête de soi. Finalement si le travail n'est au premier abord pas vu comme il le devrait, c'est à cause de sa représentation et de lavision des choses qui ont été colportées à travers les siècles par des exemples qui les ont discréditées, le slogannazi « Arbeit macht frei » même s'il s'avère vrai n'est pas accepté puisque ses créateurs l'utilisant à de mauvaisesfins, ou le fait qu'une civilisation brillante comme celle des grecs méprisait le travail n'ont pas aidé à la vision dutravail comme accomplissement de soi.

Une meilleur définition du travail serait : action intelligente des hommes en. »

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