Devoir de Philosophie

A travers le roman et l'adaptation filmique de Frears des Liaisons Dangereuses, comment expliquer que tant de personnages se dévoilent et se confessent, alors que dans un contexte religieux et culturel du XVIIIe siècle, seul un homme d'église est habilité à entendre un pêcheur en confession ?

Publié le 02/01/2010

Extrait du document

liaisons dangereuses

 

Introduction :  

            Choderlos de Laclos publie les Liaisons Dangereuses en 1782 ; comme l’indique notre sujet la parution d’un tel ouvrage au XVIIIe siècle ne va pas de soi. En effet, le XVIIIe siècle est le siècle des Lumières, de la Raison et de la Morale alors que ce roman épistolaire se présente comme une apologie du plaisir malgré sa visée morale. La marquise de Merteuil est au cœur des différentes correspondances, c’est elle qui organise la mécanique bien huilée qui sert à corrompre la vertu, la vertu de la jeune Cécile de Volanges et celle de la grande Mme de Tourvel. Comment peut-on justifier que les personnages mettent tant d’ardeur à se dévoiler dans leurs lettres alors qu’au XVIIIe siècle, les confessions se font avant tout face à un prêtre ?

 

Problématique :  

            Pourquoi les personnages se confient-ils dans des lettres alors que le contexte religieux et culturel du XVIIIe siècle exige une toute autre pratique ? Bien davantage, il nous faudra nous demander quel est le rôle de la confession épistolaire dans un tel roman ?

 

liaisons dangereuses

« une nouvelle faute.

De la même façon, dans la lettre 150, le chevalier écrit car il ne peut contenir ses sentiments.De nouveau, la lettre cristallise la passion amoureuse.

Le chevalier l'écrit malgré contre la volonté de sa maîtresse.

Transition : La lettre s'impose dans le roman là où dans la société du XVIIIe siècle, le recours à un prêtre seraitobligatoire ainsi la lettre est un élément au service de l'amoralité.

Les confidences se font à l'abris des regards ousous le regard d'un personnage épris du besoin de faire le mal ainsi la lettre apparaît comme un élémentindispensable au bon déroulement de l'intrigue dans une société ou tout repose sur l'apparence.

III.

La lettre comme ressort de l'intrigue romanesque 1) Un autre temps, d'autres mœurs, un roman libéré des contraintes du XVIIe siècle Dans l'avertissement de l'éditeur, celui-ci insiste longuement sur l'idée que l'histoire ne se déroule pas à lamême époque : « plusieurs des personnages qu'il met en scène ont de si mauvaises mœurs, qu'il est impossible desupposer qu'ils aient vécus dans notre siècle, dans ce siècle de philosophie, où les lumières répandues de toutesparts, ont rendu, comme chacun sait, tous les hommes si honnêtes et toutes les femmes si modestes et siréservées.

» On peut lire également « si les aventures rapportées dans cet ouvrage ont un fond de vérité, ellesn'ont pu arriver que dans d'autres lieux ou dans d'autres temps ».

Ces indices révèlent que Laclos n'a pu sepermettre un tel ouvrage uniquement un déplaçant le lieu et l'époque de l'intrigue.

Les personnages en scène nesont pas le reflet de ses contemporains, ils n'obéissent pas aux mêmes mœurs.

Ainsi, la pression religieuse etculturelle s'en trouve-t-elle amoindrie puisque l'intrigue se déroule dans un cadre où elle a moins de force.

2) Un univers romanesque D'autre part, dans cet avertissement de l'éditeur, Laclos insiste sur l'idée qu'il s'agit d'un roman : « nous negarantissons pas l'authenticité de ce recueil » et nous avons même « de fortes raisons de penser que ce n'est qu'unroman ».

Laclos situe d'emblée son ouvrage dans un genre particulier, celui du roman, c'est-à-dire de l'invention.

Ilne propose pas un compte-rendu de faits réels.

Loin de là, il utilise la notion de vraisemblance ainsi il évoque unefiction.

Dès lors, les confessions ne peuvent plus être directement assimilées aux confessions que l'on fait à unprêtre puisqu'elles prennent effet dans un univers romanesque, en dehors des normes d'une époque.

Dès lors, lamettre apparaît moins comme un outil servant exclusivement à la confession que comme un support du roman.

Lesconfessions épistolaires servent à la progression de l'intrigue.

En effet, c'est par la lettre 97 que nous apprenonsque la jeune Cécile a perdu sa virginité dans les bras de Valmont.

Dès lors, la confidence est un ressort de l'intriguebien davantage qu'une véritable confidence.

Conclusion : C'est bien parce que les personnages se dévoilent dans leurs lettres comme ils le feraient dans unconfessionnal que celles-ci peuvent se retourner contre eux et servir d'armes à leurs ennemis.

En effet, la Merteuils'appuie sur les confessions de Solange pour mieux la perdre.

Non seulement la lettre remplace en quelque sorte laconfession mais elle la dépasse, elle se mue en objet ou un acte au point d'apparaître comme un élément essentielde l'intrigue.

Ainsi, s'il peut à première vue sembler choquant de voir les personnages se confier dans leurcorrespondance vu le contexte religieux et culturel dans lequel Laclos écrit l'analyse révèle qu'il ne faut pas s'alerterde cette invraisemblance.

Laclos joue avec les codes de la confession religieuse et les subvertit pour montrercomment les personnages s'éloignent de la vertu.

Ainsi, les confessions sont un élément du roman, de l'intrigue bienplus qu'un indice révélant les mœurs du XVIIIe.

C'est bien parce que la lettre se situe en dehors des codes sociauxque le roman peut acquérir une telle force.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles