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Les Troyennes de Euripide

Publié le 31/03/2013

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Le rôle du dramaturge grec ne consistait pas, comme c'est le cas à notre époque, à faire preuve d'invention dans les sujets. Euripide, comme ses prédécesseurs, puise à des sources connues du public : soit, comme c'est ici le cas, dans des épisodes de L'Iliade ou de L'Odyssée, soit, plus généralement, dans la mythologie. L'excellence de la pièce, dès lors, consistait, comme le précise Aristote dans sa Poétique, à délimiter correctement un épisode susceptible d'être dramatisé.

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« Pour situer plus précisément la guerre de Troie, il est nécessaire d'en rappeler les causes.

La faute revient initialement aux Troyens, en l'occurrence à Pâris, qui a séduit une Grecque, Hélène, en l'enlevant à son mari.

C'est pour récupérer Hélène que les Grecs entreprennent la guerre contre Troie.

Le conflit entraînera la ruine de la ville, puis, par la suite, la mort d'une bonne partie des Grecs au cours du voyage de retour.

~------- EXTRAITS La sentence d'Athéna ATHÉNA Quand ils navigueront de Troie vers leurs demeures.

Oui, Zeus leur enverra pluie et grêle en rafales, et les nuages noirs des ouragans.

Il me promet de me prêter sa foudre pour frapper les Grecs, incendier leurs vais­ seaux.

Et quant à toi, dans ton domaine, sur leur route égéenne, tiens prêts pour eux tourbillons et tempêtes ; que les falaises creuses de l' Eubée soient pleines de cadavres, et que les Grecs apprennent désormais à respecter mes temples, à craindre tous les dieux.

Les lamentations d 'Hécube Infortunée ! pour le lit d'une seule femme combien j'ai souffert et souffrirai encore ! Ô ma fille, ô Cassandre qui partageas les extases des dieux, quelle ruine mit fin à ta virginité! Et toi, ma pauvre enfant, où es-tu, Polyxène? Quand tant d'enfants sont nés de moi, nul de mes fils et nulle de mes filles n'est là pour secourir la malheureuse ! (Aux Troyennes qui la relèvent.) A quoi bon me relevez-vous ? Dans quelle espérance? Mes pieds, si délicats naguère à Troie, ceux d'une servante à présent, guidez-les vers le lit de paille, vers l'oreiller de pierre où je pourrai tom­ ber et me laisser mourir, rongée de larmes.

Ne croyez au bonheur d'aucun homme, fût-il des plus heureux, avant qu'il ne soit mort.

(Elle se laisse retomber.) La compassion de Talthybios Vous les capitaines chargés de mettre enfeu la citadelle de Priam, on vous ordonne par ma bouche de ne pas laisser plus longtemps la flamme inerte dans vos mains.

Qu'elle se déchaîne et anéantisse la cité troyenne, et qu'enfin commence pour nous le bonheur du retour.

Et vous, filles de Troie, car ma mission a deux aspects, dès que les chefs auront donné le signal des trompettes, portez-vous vers la flotte grecque, pour votre embarquement.

Pour toi, vénérable Hécube, la plus mal­ heureuse des femmes, il te faut suivre ceux qu'Ulysse envoie pour t'emmener, puisque le sort te donne à lui en esclavage, bien loin de ta patrie.

Édition de Marie Delcourt-Curvers, Gallimard, 1990 La mort d'Astyanax , NOTES DE L'EDITEUR « Fréquemment la recherche du " pathétique " semble être la préoccupation dominante de telle scène, voire d'une pièce entière, mais on ferait tort au poète si l'on voulait considérer cette recherche comme la fin suprême de son art, à moins qu'on n'entende par le mot" pathétique" quelque chose de beaucoup plus profond et d'une portée beaucoup plus vaste qu'on n'a coutume de le faire.

Souvent, dans les tragédies d 'Euripide, le sublime poétique avoisine la prose des réflexions terre à terre et le mythique pur et simple y fait bon ( ...

) ménage avec la représentation des choses humaines ( ...

),de la réalité terrestre et même sordide.

» J.-C.

Kamerbeek, Mythe et réalité dans/' œuvre d' Euripide, édition Fondation Hardt, 1960.

éclaircies.

Il faut dépasser ce stade et tenter, en soulevant le voile, d'apercevoir le moi dans le miroir des autres.

Pour donner la vie, il faut l'avoir reçue.

Euripide a été vivant ; il a cherché le bonheur, ne «Tel est le théâtre d'Euripide, du moins vu des gradins : une accumulation d'orages et de cataclysmes, entrecoupés de sporadiques l'a trouvé que par à-coups, jusqu'au bout il s'interroge sur le sens du destin de l'homme, sans découvrir la solution qu'il pourchasse avec la curiosité d'un savant, la passion d'un être qui souffre.

» E.

Delebecque, Encyclopœdia Universalis, 1970.

1 buste d'Euripide, British Museum I Roger-Viollet 2, 3 Illustrations du XVIe siècle pour La Tragédie des Troades d'Euripide, Chantilly, Musée Condé/ Lauros-Giraudon EURIPIDE02. »

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