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Le tyran est-il un homme libre ?

Publié le 08/11/2005

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Tyrannie ou liberté de la pensée et de l'intériorité ? Maîtrise des autres ou maîtrise de soi-même ?CONSEILS PRATIQUESIl faut examiner avec beaucoup de soin chacun des termes de l'alternative qui est posée, et bien en analyser les inconvénients : le tyran devient le prisonnier de ses désirs, le sage jouit peut-être d'une fausse liberté, car il se refuse à l'action. Vous pouvez, dès lors, introduire la notion d'autonomie comme fondement réel de la liberté, autonomie qui seule permet d'être réellement libre.BIBLIOGRAPHIEPLATON, La République, Livre V, Garnier-Flammarion.Gorgias, Garnier-Flammarion. (Lire le dialogue de Socrate et Calliclès.)Léo STRAUSS, De la tyrannie, Tel-Gallimard.I- QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ? Le sujet pose la question du type de comportement que nous devons adopter pour atteindre à la liberté.

« - en effet, d'un côté, elle distingue le tyran qui agit selon son bon vouloir des autres hommes qui eux se soumettentaux limites de la loi ; et comme telle elle se répartit inégalement selon les individus. - et d'un autre côté, elle conduit à un esclavage insidieux dans la mesure où le tyran, s'il s'illusionne sur le caractèreillimité de sa liberté et de son pouvoir sur autrui, demeure cependant esclave de ses propres désirs. L'homme libre ne peut donc pas considérer la tyrannie comme la vérification et l'authentification de son expériencede liberté. La première ruine la seconde plus qu'elle n'en est la condition de réalisation. B - LA LIBERTE COMME PURE INTERIORITE. Il faut alors se poser la question de savoir si la liberté ne renvoie pas premièrement et simplement à un sentiment,c'est-à-dire à une donnée intérieure indifférente à sa concrétisation politique. Épictète a ainsi montré à quel point l'esclave, même totalement soumis aupouvoir de son maître, pouvait cependant demeurer libre en conscience,c'est-à-dire à la fois libre de penser et libre de désirer des objetsindépendants de la volonté de son maître.

C'est ici la sagesse de l'ataraxie, c'est-à-dire la condition même de l'atteinte d'un pouvoir sur soi. L'homme possède par nature une volonté qui ne connaît ni obstacles, nicontraintes.

Personne ne peut nous empêcher de donner ou de refuser notreassentiment.

Nul n'est en mesure de nous forcer d'admettre l'erreur, ou denous empêcher d'adhérer à la vérité.

La volonté est une puissance absoluequi ne connaît ni contraintes, ni obstacles, ni empêchements.

La volonté n'ad'autres causes que la volonté elle-même.

Une tendance peut être vaincuepar une autre tendance, un désir par un autre désir, une aversion par uneautre aversion.

Une menace de mort n'est même pas une contrainte : nousjugeons qu'il est préférable de faire telle ou telle chose plutôt que de mourir.La seule et unique obligation que nous connaissions est celle de notrejugement.

Il faut tenir la volonté pour un don des dieux, et son origine neserait pas divine si elle était soumise à des obstacles ou à de quelconquescontraintes.

Toute volonté qui se veut elle-même est libre, si elle choisit sonpropre pouvoir.

Tout ce qui est peut répondre à notre volonté si nous jugeonscorrectement.

Être libre, c'est ne se préoccuper que des choses qui nousconcernent et qui dépendent de nous, choses sur lesquelles notre volonté a un pouvoir absolu, pour se rendre indifférent à ce qui ne nous concerne en rien, choses sur lesquelles nous n'avonsaucun pouvoir. Mais n'est-ce pas aussi le préalable indispensable à l'accomplissement d'une liberté intérieure qui se concrétiseraitalors sous la forme de la sagesse ? C'est alors la fidélité à l'ordre de la raison, la conformité morale à la sphère de ses intentions qui viendrait donner unsens à l'expérience de la liberté. Voilà pourquoi le sage, c'est-à-dire celui qui a réalisé l'accord avec la partie rationnelle de lui-même, peut être ditlibre au sens où le monde a cessé de commander à son âme. Cependant, qu'est cette liberté dont Hegel dit qu'elle est celle de "la belle âme", cette liberté de pure intérioritéindifférente à l'existence de l'autre et du monde ? Existe-t-elle réellement en tant que liberté ? Ou n'est-elle qu'une pure forme morale, politiquement inachevée etimparfaite ? C - QU'EST-CE QUE LA LIBERTE ? La liberté suppose la satisfaction d'une exigence de raison ; elle n'a rien à voir avec le caractère illimité d'un libre-arbitre qui n'assignerait aucune limite à sa volonté de puissance. Aussi le tyran qui vit selon ses désirs ne peut-il à la fois vivre selon la raison. Mais d'un autre côté, la liberté suppose aussi son extériorisation et sa concrétisation dans le champ politique. Et le sage est-il réellement libre qui respecte la raison en lui-même mais s'interdit cependant, par son attitude, de laconsidérer en l'autre ?. »

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