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q u'on d it, s ubit p ar l a s uite l a p eine d e s on l arcin ( 322a), d ont É piméthée avait é té l a c ause.

Publié le 19/01/2013

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q u'on d it, s ubit p ar l a s uite l a p eine d e s on l arcin ( 322a), d ont É piméthée avait é té l a c ause. L 'homme h éritant d onc d e q uelques p arties d u l ot divin, e t d u fait d e sa p arenté avec les dieux, f ut aussi le seul d 'entre les a nimaux q ui, à cause d e s on affinité avec les dieux, r econnut l eur e xistence, c onçut l a p ensée d e l eur d resser d es autels, e t d e l eur é riger d es statues. Ensuite, il t rouva b ientôt l 'art d 'articuler d es s ons e t d e f ormer d es m ots; il se p rocura u ne h abitation, d es v êtements, des chaussures, d e q uoi se couvrir l a n uit, e t t ira sa n ourriture d e l a t erre. Ainsi p ourvus d u nécessaire, les p remiers h ommes vivaient dispersés (322b), e t les cités n 'existaient p as e ncore. C 'est p ourquoi ils é taient d étruits p ar les bêtes, é tant t rop faibles à tous é gards p our l eur r ésister; e t l eur artisanat, q ui suffisait p our l eur d onner d e q uoi vivre, n e suffisait p oint p our c ombattre les a nimaux; c ar ils n e c onnaissaient p as e ncore l 'art p olitique 40 , d ont c elui d e l a g uerre fait partie. Aussi ils c herchaient à se rassembler, e t à se m ettre e n s ûreté e n b âtissant d es villes; mais, l orsqu'ils é taient r éunis, ils se nuisaient les u ns a ux a utres, p arce q ue l a science politique l eur m anquait; d e s orte q ue, se d ispersant d e n ouveau, ils d evenaient l a p roie d es b êtes f éroces. (322c) Z eus, c raignant d onc q ue n otre e spèce n e p érît e ntièrement, envoya H ermès p our faire p résent a ux h ommes d e l a v ergogne e t d e l a j ustice, a fin q u'elles m issent d e l 'ordre d ans l es villes, e t r esserrassent les liens d e l 'union sociale. H ermès d emanda a lors à Z eus d e q uelle m anière il d evait f aire l a distribution d e l a j ustice e t d e l a v ergogne : L es distribueraije c omme o n a f ait les a rts? O r les a rts o nt é té d istribués à u n s eul p our l 'usage d e p lusieurs q ui n 'en o nt a ucune c onnaissance, e t d e m ême p ar r apport a ux a utres a rtisans. S uivraije l a m ême r ègle d ans le p artage d e l a j ustice e t d e l a v ergogne, o u l es d istribueraije e ntre t ous? - Entre t ous, r epartit Zeus, (322d) e t q ue t ous y a ient p art. C ar si l a d istribution se fait e ntre u n p etit n ombre, c omme c elle d es a utres a rts, j amais les villes n e se f ormeront. D e p lus, t u l eur i mposeras d e m a p art c ette l oi : m ettre à m ort q uiconque, c es f léaux d e l a s ociété, se m ontre i ncapable d e v ergogne e t d e j ustice. C 'est ainsi, S ocrate, e t p our ces raisons q ue les Athéniens e t l es a utres p euples, l orsqu'ils d élibèrent s ur d es m atières r elatives à l a p rofession d u c harpentier, o u à q uelque a utre m étier, c roient d evoir p rendre l 'avis d e p eu d e p ersonnes ( 322e); e t, si q uelqu'un n 'étant p as d u p etit n ombre d e c es e xperts, s'avise d e d ire s on s entiment, ils n e l 'écoutent p as, c omme t u dis, e t à b on d roit, à c e q ue j e p rétends. E n r evanche, ( 323a) q uand l eurs d élibérations p ortent s ur l a v ertu p olitique, q ui c omprend n écessairement l a j ustice e t l a t empérance, ils é coutent t out le m onde, e t ils f ont b ien; c ar il f aut q ue t ous p articipent à l a v ertu politique, o u alors il n 'y a p oint d e cités. Telle est, Socrate, l a raison d e c ette conduite. Afin q ue t u n e p enses p as q ue j e te t rompe e n d isant q ue t ous les h ommes s ont v éritablement p ersuadés q ue c haque i ndividu p rend p art à l a justice e t a ux a utres b ranches d e l a v ertu p olitique, e n voici u ne p reuve q ue j e te p rie d 'écouter : p ar r apport a ux a utres talents, c omme t u dis toi-même, si q uelqu'un p rétend b ien j ouer d e l a flûte, o u p osséder q uelque a utre a rt q u'il n e p ossède p oint, o n s 'en m oque, (323b) o u l 'on s 'emporte c ontre lui, e t ses p roches t âchent d e l ui r emettre l a t ête à l 'endroit c omme l 'on fait à u n i nsensé. Mais p our c e q ui e st d e l a j ustice e t d es a utres v ertus civiles, alors m ême q ue l 'on sait q u'un h omme e st injuste, s'il se m ettait à d ire l a vérité s ur l ui-même e n p résence d e p lusieurs p ersonnes, l'aveu d e l a v érité q ui a urait passé dans le cas p récédent p our sagesse, passerait ici p our f olie; l 'on t ient q u'il f aut q ue t ous se d isent j ustes, q u'ils l e s oient o u n on, s ous p eine d 'être r éputé i nsensé si l 'on n e se d onne p our t el; p arce q ue c 'est u ne nécessité q ue t out h omme, q uel q u'il soit, (323c) participe d e q uelque m anière à l a justice o u q u'il n e soit p oint c ompté p armi les h ommes. Voilà ce q ue j 'avais à d ire p our e xpliquer p ourquoi les A théniens o nt r aison d 'admettre q ue t out l e m onde d oit d onner s on avis e n ce q ui c oncerne c ette vertu, p arce q ue n ous s ommes p ersuadés q ue t ous y o nt p art.Je vais m aintenant essayer d e te d émontrer q ue les h ommes n e r egardent c ette v ertu n i c omme u n d on d e l a n ature n i c omme u ne q ualité q ui n aît d 'elle-même, m ais c omme u ne c hose q ui p eut s 'enseigner e t q ui e st le f ruit d e l 'étude e t d e l 'exercice. C ar p our les vices (323d) q ue les h ommes a ttribuent à l a n ature o u a u h asard, o n n e se fâche p oint c ontre c eux q ui les p ossèdent. N ul n e les r éprimande, n ul n e l eur f ait des leçons n i n e les châtie, afin qu'ils cessent d 'être tels, mais o n e n a p itié. P ar e xemple, q ui s erait assez insensé p our s 'aviser d e c orriger les personnes l aides, d e p etite taille, o u d e f aible constitution? C 'est q ue p ersonne n 'ignore, j e p ense, q ue les b onnes q ualités e n c e g enre, ainsi q ue les mauvaises, v iennent a ux h ommes d e l a n ature o u d e l a f ortune. Mais, p our les b iens q u'on c roit q ue l 'homme p eut a cquérir p ar l 'application, l 'exercice e t l 'instruction, l orsque q uelqu'un n e les a p oint, e t q u'il a les vices c ontraires, c 'est a lors q ue l a colère, les c hâtiments e t les r éprimandes o nt lieu. A u n ombre d e ces vices, il f aut c ompter l 'injustice, l 'impiété, e n u n m ot, (324a) t out c e q ui e st o pposé à l a v ertu p olitique. Si l 'on se f âche d ans ces cas-là, si l 'on u se d e r éprimandes, c 'est é videmment p arce q u'on p eut a cquérir c ette v ertu p ar l 'exercice e t p ar

« qu'elles missent de l'ordre dans les villes, et resser­ rassent les liens de l'union sociale.

Hermès demanda alors à Zeus de quelle manière il devait faire la dis­ tribution de la justice et de la vergogne : Les distri­ bueraije comme on a fait les arts? Or les arts ont été distribués à un seul pour l'usage de plusieurs qui n'en ont aucune connaissance, et de même par rap­ port aux autres artisans.

Suivraije la même règle dans le partage de la justice et de la vergogne, ou les distribueraije entre tous? -Entre tous, repartit Zeus, (322d) et que tous y aient part.

Car si la distribution se fait entre un petit nombre, comme celle des autres arts, jamais les villes ne se formeront.

De plus, tu leur imposeras de ma part cette loi : mettre à mort qui­ conque, ces fléaux de la société, se montre incapable de vergogne et de justice.

C'est ainsi, Socrate, et pour ces raisons que les Athé­ niens et les autres peuples, lorsqu'ils délibèrent sur des matières relatives à la profession du charpentier, ou à quelque autre métier, croient devoir prendre l'avis de peu de personnes (322e); et, si quelqu'un n'étant pas du petit nombre de ces experts, s'avise de dire son sentiment, ils ne l'écoutent pas, comme tu dis, et à bon droit, à ce que je prétends.

En revanche, (323a) quand leurs délibérations portent sur la vertu politique, qui comprend nécessairement la justice et la tempérance, ils écoutent tout le monde, et ils font. »

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