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La valeur d'un bien est-elle déterminée par le travail qui le produit ?

Publié le 23/01/2004

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travail
Mais le règne de la technique ne se limite nullement à la seule utilisation de machines et s'exerce dans bien d'autres domaines : en tant que procédure et savoir-faire. Autre paradoxe : la technique est à la fois ce que nous utilisons et ce qui nous utilise, le symbole de la maîtrise comme de la soumission, de la liberté et de la servitude. Cela non seulement parce que la technique contraint les corps, puisque en somme elle est une force, mais aussi, et peut-être davantage encore, parce que notre esprit, nos pensées, nos désirs sont suscités ou commandés par elle. La facilité dans la vie et le travail, justification essentielle et atout majeur de la technique, ne nous prive-t-elle pas, par exemple, de l'effort essentiel à la constitution de notre être ? Tout travail s'applique à la transformation d'un donné, qu'il soit naturel ou artificiel, c'est pourquoi il est souvent défini comme une activité productive. La notion de production semble toutefois réductrice, car bien des activités y échappent sans qu'on puisse si facilement les exclure de la sphère du travail, pour en faire des jeux ou des loisirs, par exemple la création artistique. L'enseignement ou l'industrie du service en général posent un problème semblable. La technique nous renvoie également à la sphère de la production, où l'élément intellectuel semble prendre une place variable. Il a peut-être plus d'importance aujourd'hui, dans la mesure où techniques et sciences semblent devenir indissociables, mais de multiples tâches sont encore dotées d'un caractère répétitif et peu créatif. En ce sens, sciences et techniques peuvent se distinguer, dans leur fonctionnement, leur nature et leur genèse.

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