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La valeur morale d'une action tient-elle à son caractère rationnel ?

Publié le 17/11/2009

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morale

La valeur morale d'une action tient-elle à son caractère rationnel ?

morale

« charité, car elle est surnaturelle» ; la grandeur charnelle, c'est celle des rois et des riches, la grandeur desesprits c'est celle des savant, d'Archimède par exemple, et la grandeur de la charité, c'est celle du Christ.

Or,puisque ces grandeurs sont des ordres différents, cela veut dire qu'on ne saurait passer d'une grandeur àl'autre par simple addition : « de tous les corps ensemble, on ne saurait faire réussi une petite pensée : celaest impossible et d'un autre ordre.

De tous les corps et esprits, on ne saurait tirer un mouvement de vraiecharité : cela est impossible et d'un autre ordre ».

On ordre est donc un domaine, un règne (comme on parlede règne animal).

Ce que Pascal appelle la charité a ici un sens chrétien très fort, proche de celui d'amour :dans la pensée 283 (Brunschvicg), Pascal écrit par exemple : « on ne prouve pas qu'on doit être aimé enexposant d'ordre les causes de l'amour, ce serait ridicule ».

On ne saurait donc prouver par la force de laraison, que l'on peut assimiler pour les besoins de notre réflexion à l'ordre des esprits, qu'il faut aimer un tiersou même l'humanité et la vie.

L'action morale, celle qui est faite par amour, puisqu'elle est faite pour le bien del'humanité, le bien de l'autre, son propre bien ne peut donc être démontrée, justifiée, argumentée par la raison.La morale ne peut donc être réduite à la raison.

La rationalité d'une action peut suffire à montrer que celle-ciest morale.

L'action morale peut être rationnelle comme elle peut ne pas l'être : l'union des deux estaccidentelle et en aucun cas essentielle. B. Glorifier le rationnel n'est rien de plus qu'un préjugé moral. III. Nietzsche, dans Humain, trop Humain écrit que « L'illogique est nécessaire aux hommes et de l'illogique prend naissance beaucoup de bien ».

Autrement dit, l'illogique, ce qui est contraire aux règles de raison nonseulement n'est pas un gage du mal ou de l'absence de bien, mais il peut être la source de beaucoup de bien.Dans La volonté de puissance , Nietzsche va plus loin encore puisqu'il écrit que c'est un préjugé moral que de croire « que l'ordre, la clarté, la méthode doivent tenir à l'être vrai des choses, alors qu'au contraire, ledésordre, le chaos, l'imprévu, n'apparaissent dans le monde faux ou insuffisant ». A. Autrement dit, non seulement le caractère rationnel d'une action ne peut suffire à garantir son caractèremoral, mais le fait que le rationnel soit donné pour une valeur supérieure à l'irrationnel, que l'ordre soit donnépour une valeur supérieure au désordre est en soi une valeur morale.

Or, pour Nietzsche, la morale n'est pas unabsolu donné comme tel, mais est bel et bien humainement construite, élaborée, comme un élabore unscénario, comme on construit un système.

C'est le sens qu'il faut donner à sa Généalogie de la morale : la généalogie, c'est l'analyse archéologique, c'est comprendre comment certains concepts, en l'occurrence lesconcepts moraux ont pu prendre forme.

Or, selon Nietzsche, la morale n'est rien d'autre que la doctrineélaborée par les esclaves et les dominés, pour lutter contre les dominants, en condamnant la victoire, et enimposant un système de valeurs qui assure leur défense. B. Le bien et le mal ne sont donc pas des valeurs transcendantes et immuables que l'homme doit contempler,comprendre et respecter.

Elles sont des constructions de l'esprit humain, fruits de la raison humaine (et non dela volonté de puissance, ou de la force, de la gloire qui caractérise la race des guerriers, des maitres, paropposition à celle des esclaves).

En retour, elles prônent le vrai comme supérieur au faux, le bien commesupérieur au mal, l'ordre comme supérieur au désordre. C. Conclusion En conclusion, nous pouvons dire que morale et rationnel sont deux ordres distincts : si la rationalité a pu être auservice d'actions véritablement immorales, cela nous montre bien que la rationalité n'est pas un critère nécessaire etencore moins suffisant pour définir le bien.

Mais nous pouvons même aller plus loin et nous demander, dans ce cas,pourquoi l'on part toujours du principe que le rationnel est supérieur à l'irrationnel.

Peut-être faut-il inverser la thèseet avancer l'hypothèse selon laquelle la valeur accordée au caractère rationnel d'une action tient à la morale entant que système humain et hiérarchisé de valeurs.. »

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