Si la vérité change, à quoi bon la connaître ?
Publié le 05/04/2012
Extrait du document
Si en science, il n'y a point de certitudes incontestables, pourquoi faire l'effort de connaître la réalité ?
«
-L'évolution des sciences, et donc les modifications que connaît la vérité,
montrent que la connaissance devient plus précise, et tend à se rapprocher de la
réalité des phénomènes (mais
on doit maintenir la différence entre vérité et réalité, cf.
Einstein).
-
Il y a donc un progrès dans la connaissance (c'est même le seul progrès
incontestable, en tant qu'accumulation du savoir) et l'on voit mal pourquoi le
constat de son existence mènerait au scepticisme.
Modèle cartésien: après
le doute hyperbolique, on échappe au scepticisme à
condition de découvrir une première vérité incontestable.
Dans l'histoire des
mathématiques, la pluralité des géométries
ne rend pas caduque la géométrie
euclidienne en elle-même, mais uniquement l'affirmation selon laquelle elle serait
la seule possible.
-
Le changement de la vérité révèle ainsi que l'esprit humain est capable:
• de modifier ses propres conceptions et de se corriger (ce qui ne signifie nullement
qu'il soit condamné à une erreur permanente);
• de construire des vérités complémentaires dès lors qu'il renonce à confondre
vérité et réalité.
CONCLUSION
L'esprit, dans la connaissance, prouve sa capacité à élaborer des représentations
des phénomènes.
Que
ces représentations se modifient montre:
• que la science n'est pas seulement un donné à recueillir passivement, mais
qu'elle est au contraire un travail sans doute indéfini;
• que l'esprit affirme son indépendance relativement au réel, et par là sa
supériorité (cf.
le roseau pensant pascalien).
SUJET COMPLÉMENTAIRE
No 18A
Diviniser la vérité, n'est-ce pas pécher contre l'esprit?
Antilles-Guyane, sept.
90, CDE
-Analyse de la «divinisation» de la vérité: on lui prête un caractère absolu et
intemporel.
Dès lors, toute possibilité d'évolution de la pensée, mais aussi de débat
critique, disparaît (faire de la vérité une
,, divinité>> peut aussi signifier qu'on la
concevrait comme d'origine divine:
ce qui lui confère une éternité homologue à
celle de Dieu lui-même).
- Montrer
le risque d'aboutir au fanatisme:
• la vérité «divine>> doit être respectée, éventuellement imposée;
• elle ne supporte aucune contradiction et devient totalitaire.
- L'esprit, dans son dynamisme même, est au contraire synonyme de liberté,
d'attitude critique et de quête interminable (on peut, là, prendre appui sur Hegel).
Admettre une vérité
«divine ''• c'est admettre qu'il doit lui être soumis et perd dès
lors son autonomie (cf.
historiquement: la vérité admise, au Moyen Age, des
vérités
«révélées>> sur les vérités «de la raison>>).
67.
»
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