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La vérité scientifique suppose-t-elle de ne pas croire ?

Publié le 11/08/2009

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            La vérité peut se définir, de façon simple, comme ce qui est le critère qui vrai et du faux, c’est-à-dire plus spécifiquement la vérité-correspondance donc l’accord entre l’idée et la chose. Il y a aussi la vérité-cohérence. La croyance semble être le contraire du savoir, de la certitude. Elle paraît prendre sa place au cœur de l’opinion, de la foi et de la Religion qui en serait le paradigme. En ce sens, parler de la croyance, ce serait parler en quelque de sorte d’une enfance de la raison, d’une illusion consolatrice voire d’une erreur fondée sur une vision seulement subjective du monde qui nous entoure. Ainsi, la croyance serait une notion restreinte est négative dont il conviendrait de savoir systématiquement la critique afin d’atteindre la certitude de la science et de magnifier le pouvoir de la raison. Dès lors, il semble y avoir une exclusion conceptuelle entre la vérité scientifique et la croyance. On pourrait même dire que la vérité cherche à éliminer toute croyance. Pourtant ne faut-il pas déjà croire en l’existence d’une vérité ?

            Ainsi, si la vérité scientifique s’oppose à la croyance (1ère partie), il n’en reste pas moins qu’il faut déjà croire en la vérité (2nd partie), même s’il y a une différence de domaine entre le domaine de la croyance et de la foi et celui de la vérité scientifique (3ème partie).

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« Ainsi la vérité scientifique suppose que nous ne devons pas croire.

Il s'agit de deux ordre radicalement différent.Cependant, l'exemple de Hume nous montre bien qu'il est parfois difficile de ne pas croire.

Est-ce à dire que l'on nepeut pas ne pas croire même sous couvert de la méthode scientifique ? II – La croyance en la vérité a) La croyance est intrinsèque à la science, elle lui est nécessaire même dans les productions d'un savoir positif.

Etde ce point de vue, il ne faut pas « faire le philosophe » pour reprendre une expression de Pascal dans les Pensées.En effet, comme il le dit, on se fait de la vérité une idole même.

Et c'est bien ce que critique notamment Nietzsche dans le Gai savoir notamment au paragraphe contre la volonté de vérité.

La recherche de la vérité suppose effectivement que l'on croit à l'existence d'une vérité ou rien ne l'indique : "Dans quel sens nous sommes encorepieux.

-Dans la science, les convictions n'ont pas droit de cité, voilà ce qu'on dit à juste titre; ce n'est quelorsqu'elles se décident à s'abaisser modestement au niveau d'une hypothèse, à adopter le point de vue provisoired'un essai expérimental, d'une fiction régulatrice, que l'on peut leur accorder l'accès et même une certaine valeur àl'intérieur du domaine de la connaissance - avec cette restriction toutefois, de rester sous la surveillance policièrede la méfiance.

- Mais si l'on y regarde de plus près, cela ne signifie-t-il pas que la conviction n'est admissible dansla science que lorsqu'elle cesse d'être conviction? La discipline de l'esprit scientifique ne débuterait-elle pas par lefait de s'interdire dorénavant toute conviction?...Il en est probablement ainsi: reste à savoir s'il ne faudrait pas,pour que pareille discipline pût s'instaurer, qu'il y eût déjà conviction, conviction si impérative et inconditionnellequ'elle sacrifiât pour son compte toutes autres convictions.

On le voit, la science elle aussi se fonde sur unecroyance, il n'est point de science "sans présuppositio".

la question de savoir si la vérité est nécessaire ne doit pasavoir trouvé au préalable sa réponse affirmative, cette réponse doit encore l'affirmer de telle sorte qu'elle exprime leprincipe, la croyance, la conviction que "rien n'est aussi nécessaire que la vérité et que par rapport à elle, tout lereste n'est que d'importance secondaire." - Cette volonté absolue de vérité : qu'est-elle? Est-ce la volonté de nepas se laisser tromper? Est-ce la volonté de ne point tromper? ce serait dans ce dernier sens, en effet, que lavolonté de vérité pourrait être interprétée: à condition que l'on subordonnât à la généralisation : "Je ne veux pointtromper", et même le cas particulier: "je ne veux point me tromper".

Mais pourquoi ne pas tromper? Pourquoi ne passe laisser tromper? - Remarquez que les raisons du premier cas résident dans un domaine tout différent de celui dusecond cas: on ne peut pas se laisser tromper parce que l'on suppose qu'il est nuisible, dangereux, fatal de l'être, -dans ce sens la science constituerait une perspicacité soutenue, une précaution, une utilité contre laquelle onserait cependant en droit d'objecter : Qu'est-ce à dire? vouloir-ne-pas-se-laisser-tromper serait-ce réellementmoins nuisible, moins dangereux, moins fatal? Que savez-vous au préalable du caractère du caractère de l'existencepour pouvoir établir s'il est de plus grands avantages du côté de l'absolue méfiance ou de l'absolue confiance? Maisdans le cas où l'un et l'autre seraient indispensables, beaucoup de confiance et beaucoup de méfiance: Où donc lascience prendrait-elle son absolue croyance, sa conviction sur lesquelles elle repose, à savoir que la vérité seraitplus importante que toute autre chose, voire plus que toute autre conviction? Cette conviction-là précisémentn'aurait pu du tout naître, si la vérité et la non-vérité se révélaient constamment utiles l'une en même temps quel'autre : ainsi qu'il en est effectivement.

Par conséquent - la croyance à la science qui existe indubitablement, nesaurait avoir pris son origine dans pareil calcul d'utilité, elle est née bien plutôt en dépit du fait que l'inutilité et ledanger de la"volonté de vérité", de la "vérité à tout prix" sont constamment démontrés."A tout prix" : oh! nouscomprenons cela parfaitement, pour avoir sacrifié et égorgé une croyance après l'autre sur cet autel! -parconséquent la "volonté de vérité" signifie non pas: "je ne veux pas me laisser tromper", mais - il n'y a pas d'autrealternative -"je ne veux pas me tromper, pas même me tromper moi-même:- nous voilà sur le terrain de la morale.que l'on s'interroge donc sérieusement : "Pourquoi ne veux-tu pas tromper?" lors même qu'il y aurait apparence - etil y a apparence en effet - que la vie n'est faite que pour l'apparence, j'entends pour l'erreur, l'imposture, ladissimulation, l'aveuglement et l'auto-aveuglément, alors que d'autre part la grande forme de la vie s'est en effetmontrée toujours du côté des scientifiques les moins scrupuleux.

pareil propos, on pourrait peut-être l'expliquer avecaménité comme une don quichotterie, une petite facétie enthousiaste: il pourrait tout aussi bien s'agir de quelquechose de pire, d'un principe destructeur hostile à la vie...

"Volonté de vérité" - elle pourrait être secrètement unevolonté de mort.

- Ainsi la question posée : Pourquoi la science? ramène au problème moral : à quoi bon, sommetoute, la morale? quand la vie, la nature, l'histoire sont "immorales"? Sans nul doute, l'esprit véridique dans ce sensaudacieux et dernier, tel que le pré-suppose la croyance en la science, affirme par là même un autre monde quecelui de la vie, de la nature, de l'histoire, et pour autant qu'il affirme cet "autre monde", eh bien, ne doit-il pas nierson contraire, ce monde-ci, notre monde?...Mais l'on aura déjà compris à quoi j'en veux venir, à savoir que c'estencore et toujours une croyance métaphysique sur quoi repose notre croyance en la science, - et que nous autresqui cherchons aujourd'hui la connaissance, nous autres sans dieu et antimétaphysiciens, nous puisons encore notrefeu à l'incendie qu'une croyance millénaire a enflammé, cette croyance chrétienne qui était aussi celle de Platon, lacroyance que Dieu est la vérité, que la vérité est divine...

Mais que dire, si cela même se discrédite de plus en plus,si tout cesse de se révéler divin, sinon l'erreur, l'aveuglement - et si Dieu même se révélait comme notre plusdurable mensonge? ».

Il s'agit bien d'une croyance et explique alors que cette croyance en la vérité, cette volontéde vérité soit en fait une nouvelle croyance.

Mais faut la détruire ?b) Sans doute non.

En effet, si la croyance est nécessaire c'est bien parce qu'elle a une utilité notammentpsychologique : elle répond à un besoin ; souvent à la nécessité de trouver du sens ou d'en fixer un auquel seraccrocher afin de ne pas sombrer dans le vide, dans le gouffre du non-sens qui anime le monde.

Et c'est bien ceque l'on peut voir avec Nietzsche dans la Le Crépuscule des Idôles , l'illusion s'enracine dans l'affectivité.

L'illusion est en fait la condition même de la vie.

Grâce à elle, le poids des difficultés est amoindri.

En d'autres termes, lebonheur donne un sens à la vie humaine bien qu'il puisse être une illusion.

L'illusion du bonheur console et protège dudésespoir et de l'angoisse, elle donne une sens à ce qui n'en a sans doute pas.

La croyance est donc positive : elle. »

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