VERMEER Jan : GENTILHOMME ET DAME BUVANT DU VIN

« VERMEER Jan GENTILHOMME ET DAME BUVANT DU VTN Vers 1660 Peintre hollandais Analyse ^, Une scène intime et familière se déroule danslecadre, habituel chezVermeer, d'une maison bourgeoise.

Un homme vient d'arriver — il porte encore son chapeau et son manteau — et offre à boire à une femme dont le visage est caché par l'ample coiffe hollandaise. La lumière particulière des pays du nord, ténue mais précise, entre par la fenêtre décorée de vitraux aux garnitures de plomb.

La fenêtre du fond est occultée par un rideau de voile qui laisse filtrer un rayon de soleil.

Dans cette pièce d'une grande sobriété, le tableauau belencadrement doré, figurant un paysage forestier, constitue l'unique décor. Au centre de la scène, sur le pavement en damier, estsituée la table, recouverte selon l'usage d'un tapis indien.

La jeune femme, semble-t-il,était occupée à jouer de la cithare, comme le laisse supposer l'instrumentposé sur la chaise ornée d'un coussinde soie bleue,et les partitions endésordre sur la table. picto uEMALDEGALERIE 462 BERLIN XVIIe siècle  Huile sur toile 66,3 x76,5 cm Les objets, les personnages, les lieux sont représentés par Vermeer avec la même intention investigatrice et distante.

La lumière objective dévoile, à nos yeux, chaque élément de la scène. L'œuvre UEn 1736, letableau est mentionné lors de son adjudication pour 16 florins à la vente J. Van Loo de Delft. En 1891, il fit partie de la collection de Lord Fr. Pelham Clinton Hope à Londres. Il a appartenu ensuite, en 1898, au marchand londonien Colnaghi et fut acquis, en 1901, par le musée de Berlin pour 5 000 livres. Les armes représentées au centre de la fenêtre sont celles de Jannetje J. Vogel, la voisine de Vermeer sur la place principale de Delft. Elles sont identiques àcelles d'un tableau voisin La Jeune Fille au verre de vin (Brunswick, Allemagne). ê La lumière de Vermeer ^ «Chez Vermeer, la lumière n'est point du tout artificielle : elle est précise et normale, comme dans la nature, et telle qu'un physicien scrupuleux peut la désirer.

Le rayon qui entre à un bord du cadre transperce l'espace jusqu'à l'autre bord. La lumière semble venir de la peinture même, et lesspectateurs naïfs s'imagi neraient volontiers que le jour glisse entre la toile et la bordure.

Quelqu'un, entrant chez M. Double, où le Soldat et la jeune fille qui rit était exposé sur unchevalet, alla regarder derrière le tableau pour voir d'où venait ce merveilleux Du même peintre : PICTO 460 à 469 © NardiniEditore1992.

VPC Larousse-Laffont pour l'édifion française, 1992 rayonnementà lafenêtre ouverte.

Aussi les cadres noirs vont-ils très bien aux tableaux de Vermeer. (...) Vermeer est dans les lumières couleur d'argent,et dans les ombres couleur de perle. DansVermeer, point de noir.

Ni barbouillage, niescamotage.

Il fait clair partout, au revers d'un fauteuil, d'une table ou d'un clavecin, comme auprès de la fenêtre.

Seulement,chaque objet ajuste sa pénombre et même ses reflets aux rayons ambiants.

» (W. Burger, Van der Meer de Delft, 1866.) Photo Nardini Editore. »