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Les Vers d'or de Pythagore

Publié le 21/02/2013

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La vie de Pythagore de Samos (v. 570 - v. 480 av. J.-C.), très mal connue, est comme étouffée par la légende qui s'est très tôt formée autour de sa personne. Il aurait appris les mathématiques en Égypte, puis se serait installé en Italie du Sud, à Crotone, où il fonda une école. Le poème des Vers d'or lui a été attribué, mais c'est sans doute l'un de ses disciples qui l'a rédigé. Pythagore fut le premier à désigner le savoir sous le nom de philosophia. Son enseignement influença profondément la philosophie grecque, et notamment Platon.

« EXTRAITS ----- - -~ Pythagore, comme tous les philosophes antiques, reste extrêmement respectueux des structures traditionnelles de la société, comme le montrent les premiers vers du poème Tout d'abord, vénère les dieux, selon le rang qui leur est attribué ; respecte ta parole et honore les nobles héros et les génies sou­ terrains, tu accompliras, ce faisant, ce que prescrivent les lois.

Honore aussi tes parents et ceux qui te sont le plus proches par le sang.

Parmi les autres, fais-toi des amis de ceux qui sont particulièrement vertueux.

Cède à la douceur des paroles et ne t'op­ pose pas aux actes utiles ; ne va pas prendre en haine un ami pour une faute légère.

Les principes à suivre ne sont pas très sévères : il ne faut pas devenir un héros mais chercher la mesure et la quiétude Ne fait rien sans connaissance de cause et apprends ce qu'il faut savoir.

Telle est la règle pour vivre le plus agéablement .

Ne néglige pas non plus ta santé : apporte de la mesure quand tu bois, manges, te livres aux exercices physiques.

J'entends par mesure ce qui ne te nuira pas.

Accoutume­ toi à un régime sain, dénué de mollesse et garde-toi de faire tout ce qui suscite l'envie.

L'un des traits caractéristiques de la morale prêchée par les pythagoriciens est l'examen de conscience régulier et sans complaisance, seul moyen selon eux de se rapprocher de l'harmonie universelle Ne laisse pas le sommeil envahir tes yeux alanguis avant d'avoir procédé à ton examen de conscience quotidien : « En quoi ai-je failli ? Qu 'ai-je fait ? Q u'ai-je omis de mes devoirs ? » Commence par le commen­ cement et pose-toi, une à une, toutes ces questions.

Ensuite, si tu as mal agi, blâme ta conduite ; dans le cas contraire, réjouis­ toi.

Voilà à quoi il faut t'efforcer, à quoi il faut donner tous tes soins ; voilà à quoi il faut t'attacher avec ferveur.

Ces préoccu­ pations te mettront sur la voie de la divine sagesse.

Je le jure par celui qui nous a donné le Quaternaire, principe de la nature éternelle.

Les Vers d'or s'achèvent sur l'exposé de la croyance pythagoricienne à la métempsycose (transmigration des âmes) ; une conduite exemplaire permettra un jour de vaincre la mort Pour toi, aie confiance, puisque les mortels sont de race divine et que la sainte nature leur montre et leur découvre tous les secrets.

Si tu en prends ta part, tu observeras mes ordres et, par la vertu de ce remède, tu libé­ reras ton âme de ces soucis.

Aussi abstiens­ toi des mets que nous avons dits et, aussi bien dans les purifications que dans l 'af­ franchissement de l'âme séparée du corps, applique ton jugement, réfléchis sur chaque chose, en élevant très haut ta pensée qui est le meilleur des guides.

Si tu négliges ton corps pour t'envoler jusqu 'aux hauteurs libres de l'éther, tu seras un dieu immortel , incorruptible et tu cesseras d'être ex posé à la mort .

Trad uct ion de J.

Voilquin, Garnier-Flammarion, 1964 « Acco utum e-t oi à un r égime sain, d énué de molle sse et garde-toi de faire tout ce qui suscit e l'en vie.,.

NOTES DE L'ÉDITEUR ésotérique sur les dieux moins superficiel que celui de la religion populaire.

Au cours des transmigrations, le s âmes expient les fautes qu'elles ont pu comme ttre dans leur vie antérieure; lorsqu'elles sont jugées dignes d'être libérées de la roue des existences elles connaissent une immortelle vie divine.

( ...

) Les nombreuses règles ascétiques et morales qu'observaient «Après [Th alès], ce fut Pythagore qui fit de l'enseignement philosop hiqu e de la géométrie de quoi former un h omme libre.» Prokl os, d'après Eud ème, Histoire des sciences, fin du ive siècle av.

J.-C.

« De bonne heure, des âmes plus pieuses et plus curieuses ont deman dé un enseignement moral plus accusé que celui d e la religio n officie lle et un enseignement I, 2 coll.

Viollet Un élément moral s'était introduit dans la religion grecque.

» J.

V oilquin, Les Penseurs grecs avant Socrate, introduction, Garnier-Flammarion, 1964.

« Po ur les pythagoriciens, l'âme est un être démoniaque jeté d ans la prison du corps.

( . ..

) Après la mort, l'âme se sépare du corps e t va se purifier dans l'Hadès avant de revenir sur terre hab iter un no uve au corps .

les pythagoriciens visaient à instaurer l'harmonie entre les hommes et e ntre les hommes et le cosmos afin de parvenir à une u nité anthropocosmique.

» J.

B ru n, Les Présocratiques, PUF, 1989 .

ANONYM E 15. »

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