Devoir de Philosophie

version du 9 mars

Publié le 18/03/2012

Extrait du document

 

Signes religieux:

 

Le nom des personnages : Hamm suggère Hammer et Clov, clou ce qui renvoie à la passion du Christ.

Les premères pages:

Quant au drap et au mouchoir taché de sang, «vieux linge» qui recouvrent Hamm et ses parents, je les associerais à des linceuls et même au saint suaire.

Première scène: Clov porte un escabeau, à chacun sa petite croix.

Clov - (…) Je m'en vais dans ma cuisine, trois mètres sur trois mètres sur trois mètres, en attendant qu'il me siffle. Le chiffre trois renvoie à la trinité, à Jésus, Marie, Josef.; Noé avait 3 fils; Pierre renia Jésus 3 fois, il a été crucifié, le troisième jour, il est ressuscité d'entre les morts.

 

P 21. Hamm «-Maudit progéniteur!

Hamm blâme à la fois son père terrestre et son père céleste qui livre sa créature à la souffrance.

P.23 « Hamm- la nature nous a oubliés.»

N'a-t-on pas substitué, depuis le siècle des Lumières, le principe naturel à celui divin ? N'est-ce pas une façon détournée de signifier que Dieu nous a abandonnés ?

p. 37. -Clov « Elle m'a dit de m'en aller, dans le désert »

Un message comparable à celui de Nell fut donné par Dieu à Moïse.

Clov. vit en esclavage chez Hamm à l'instar du peuple Hébreux (version biblique) chez Pharaon mais leur nourriture quotidienne leur est assurée. En quittant tant l'Égypte, Moïse fait prendre à son peuple le passage d'un état de dominé à la maitrise de sa destinée. Il faut pour y parvenir traverser le désert c'est à dire, subir l'

Il semble que Hamm ait saisi le message caché de Nell: Hamm:- De quoi je me mêle ?

 

Le refuge, dans lequel les protagonistes sont cloitrés, n'est pas sans rappeler «l'arche de Noé»

(voir la Genése du chapitre 6 au chapitre 9) mais ici, les seuls et uniques rescapés sont les deux couples Clov et Hamm et Nagg et Nell . L'auteur fait-il référence au déluge: p.44:

«Hamm:-regarde l'Océan?»

«Clov:-Le fanal est dans le canal (…) il en restait un bout» Hamm: «-Et maintenant?» Clov: «plus rien.»

Ce qui signifie que le niveau des eaux s'élève. Dans la genèse, Dieu à puni la corruption des hommes en les noyant sous les flots. Noé, dont le cœur n'était pas corrompu, fut chargé par Dieu de construire une Arche et fut sauvé. Le Déluge se prolonge pendant 40 jours et 40 nuits afin que s'opère le passage vers une nouvelle humanité.

P.48 « une puce! Hamm (très inquiet). - Mais à partir de là l'humanité pourrait se reconstituer !

Hamm:«Pas de mouette!» Clov: «- Mouette!».

Le plumage blanc de la mouette suggère celui de la colombe.

 

Noé recouru à l'aide de cet oiseau afin de s'enquérir si la vie avait refleuri sur terre.

 

A l'instar d'icelui, Hamm, observe la mer, par le truchement de Clov et apprend, consterné que les flots se sont mus en marée de plomb et que la messagère céleste au blanc ramage reste «mouette».

 

Plus loin :P. 50. La construction d'un radeau, à la requête de Hamm, qui ce prend pour (Dieu) le Père, n'est-t-il pas un ersatz d'arche ?

« Hamm- Allons-nous en tous les deux, vers le sud! Sur la mer ! Tu nous feras un radeau- les courants nous emporteront, loin, vers d'autres … mammifères!

Hamm à Clov -tu te souviens de ton père

Cette tirade peut aussi nous inciter à nous souvenir de notre père (céleste). P. 65 Hamm parle d'une sonnerie de réveil digne du jugement dernier. Craint-il le courroux divin, sentant l'échéance de la mort se rapprocher ?

 

(L'auteur ayant été témoin du bombardement du Japon par la bombe atomique, il pourrait aussi laisser suggérer qu'une «apocalypse» pourrait menacer l'humanité et dont les survivants seraient livrés à un sort comparable aux héros dont il est question ici.)

Le réveil établie une parallèle entre la montre de Pozzo et met en évidence la notion du temps :

Clov -Voilà je mets le réveil.

Hamm -Le réveil, est-ce qu'il marche ?

Clov -Pourquoi ne marcherait-il pas ?

Hamm -D'avoir trop marché.

Clov -Mais il n'a presque pas marché.

Hamm- Alors d'avoir trop peu marché !

Didascalies :

Brève sonnerie du réveil en coulisse. Entre Clov, le réveil à la main. Il l'approche de l'oreille de

Hamm, déclenche la sonnerie (…) Digne du jugement dernier !

L'Apocalypse selon Saint Jean parle du trône de Dieu, entouré de 4 vivants. Dans fin de partie et en attendant Godot, les personnages principaux sont au nombre de 4, répartis en deux couples.

 

Hamm (…) c'est moi qui t'ai servi de père. (…) sans moi pas de père. Sans Hamm pas de home. Hamm, qui veux ardemment se trouver le centre de tout, se substitue au père (céleste):

Hamm - (…) Laisse-le comme ça, en train de m'implorer.»

Le chien blanc (ou presque) incarne l'agnus dei. Il n'a pas échappé à l'auteur que dog et l'anagramme de GOD.

ffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff

Le nom des personnages : Hamm suggère Hammer et Clov, clou ce qui renvoie à la passion du Christ. Quant au drap et au mouchoir taché de sang, «vieux linge» qui recouvrent Hamm et ses parents, je les associerais à des linceuls et même au saint suaire.

Première scène: Clov porte un escabeau, à chacun sa petite croix.

Clov - (…) Je m'en vais dans ma cuisine, trois mètres sur trois mètres sur trois mètres, en attendant qu'il me siffle. Le chiffre trois renvoie à la trinité, à Jésus, Marie, Josef.; Noé avait 3 fils; Pierre renia Jésus 3 fois, il a été crucifié, le troisième jour, il est ressuscité d'entre les morts.

 

 

Références au temps dans «fin de partie».

Leitmotivs:

les didascalies mentionnent «un temps» de façon récurrente dans les deux ouvrages sur lesquels porte mon travail de maturité. Il sert à renforcer la sensation que le temps «ne passe pas, il galope ».

-Mais qu'est-ce qui se passe? (le temps)

-Quelque chose suis son cours

1ère réplique de Clov p.13:

-Fini, c'est fini, ça va finir, ça va peut-être finir (un temps.) Les grains s'ajoutent aux grains, un à un, et une jour, soudain, c'est un tas (…). Par cette métaphore, l'auteur montre aussi que le temps «s'égraine» avec une longueur fastidieuse lorsqu'on est dans l'attente et pourtant passe d'une manière insidieuse. Hamm p.15: «(…) il est temps que ça finisse, dans le refuge aussi. Cependant j'hésite à finir.»

 

Trouvé la réplique de Pozzo

 

Leitmotivs: Je te quitte.... Je vais te laisser.

je t'avais dit de t'en aller:

Hamm- Je croyais que tu allais me laisser.

Clov j'essaie depuis ma naissance

 

(voir réplique: elles accouchent sur des tombeaux...)

 

ça avance.

 

Pourquoi cette comédie tous les jours?

Tout la vie les mêmes inepties.

Vous n'allez donc jamais finir? Ça ne va donc jamais finir?

Hamm -Ce n'est pas l'heure de mon calmant ?

 

 

La notion de temps dans fin de parti :

Hamm : «Tu ne m'aimes pas.»

Clov: «Non.»

Hamm: «autrefois tu m'aimais.»

Clov: « autrefois!

Leitmotiv temporel : «il n'y a plus de (…)

Hamm : «Va me chercher deux roues de bicyclette.

P.20: Clov – il n'y a plus de bicyclette. (…) Quand il y avait encore, j'ai pleuré pour en avoir une. Je me suis traîné à tes pieds, tu m'as envoyé promener. Maintenant il n'y en a plus.»

 

Hamm: «La nature nous a oubliés.» (p.23)

Clov: « il n'y a plus de Nature»

Hamm: «Mais nous changeons! Nous perdons nos cheveux, nos dents! Notre faîcheur!

P.24:

Clov: «je vois ma lumière qui meurt.»

p.28.

Nagg- j'ai perdu ma dent.

Nell-Quand cela ?

Nagg – je l'avais «Hier»

Nell (élégiaque)- Ah hier!

Nagg. -(...) Notre vue a baissé.

p.30

Nagg- Autrefois c'était de la sciure, (…) Maintenant c'est du sable.

P.46

Hamm – Et le soleil?

Clov – Néant. Hamm- IL devrait être en train de se coucher (signe du Nadir de leur vie)

P.58: Hamm -Elle était jolie, autrefois... Clov – Nous aussi on était jolis- autrefois.

Clov- Fais ceci, fais cela, et je ne refuse jamais. Pourquoi ?

Hamm- Tu ne peux pas. Clov – Bientôt je ne le ferai plus. Hamm- Tu ne pourras plus.

P.61 (…) Hamm.-Tu n'étais pas encore de ce monde.

Clov – La belle époque!

 

Entre la notion de temps et de souffrance : la mort :

p 62. Hamm -Moi je ne peux pas te quitter.

Clov -Je sais. Et tu ne peux pas me suivre.

Hamm -Si tu me quittes comment le saurai-je?

Clov – Et bien tu me siffles et si je n'accours pas c'est que je t'aurai quitté.

(…) Hamm -Mais tu pourrais être seulement mort dans ta cuisine.

P63 : Clov -Je finirais bien par puer.

Hamm -Tu pues déjà. Toute la maison pue le cadavre.

Clov -Tout l'univers.

 

Et pourquoi insulte-t-il le Créateur s'il n'est pas supposé exister?

 

Et si Dieu n'était pas la cible de cette insulte mais plutôt Nagg qui, durant l'enfance de Hamm tenait lieu de père «tout-puissant» mais, pourtant, défaillant car incapable de lui prodiguer le sentiment de sécurité et de soutien dont les enfants ont besoin?

Il n'est pas mal aisé d'établir un parallèle entre l'abandon du père céleste et celui du père terrestre.

 

Nagg, qui afin de préserver la tranquillité de son sommeil, avait éloigné son enfant dans une autre pièce, le laissait pleurer, livré à la peur et à la solitude.

Son père n'était-il pas «inexistant» lorsque Hamm, enfant, l'implorait à l'aide, en vain.

P21: Hamm- «Maudit progéniteur!»

Voici le passage qui illustre cette assertion :

P.65 :

(…) Hamm -C'est l'heure de mon histoire. Tu veux écouter mon histoire?

Clov – Non.

Hamm -Demande à mon père s'il veut écouter mon histoire.

Didascalies: Clov va aux poubelles (...)

Clov -Il dort.

Hamm -Réveille-le.

Clov se penche, réveille Nagg en faison sonner le réveil. (...)

Clov -Il ne veut pas écouter ton histoire.

Hamm -Je lui donnerai un bonbon.

Les rôles sont inversés ici. Les parents promettent des bonbons à leurs enfants en échange de concessions. Hamm échange l'attention de Nagg contre une hypothétique dragée.

À noter que les dragées se distribues surtout lors de baptême et de mariage.

Nagg – J'écoute.

Hamm - «Salopard! Pourquoi m'as-tu fait?

Nagg – Je ne pouvais pas savoir (…) que ce serait toi.

 

La possibilité de l'existence d'un Dieu rédempteur permet à Hamm de ne pas désespérer.

Compte tenu qu'il ne peut se soustraire à l'action destructrice du temps, ce qui implique, à brève échéance, la mort, il ressent le manque d'un Dieu qui absoudrait ses mauvaises actions et le gratifierait de la force d'affronter la grande Faucheuse et l'au-delà, d'un esprit plus serein.

 

Car selon l'adage : «la foi (en Dieu) déplace des montagnes » ce qui suggère qu'elle trace une voie qui indique une direction dans le néant et donnant un sens à l'existence de l'Homme.

Si Dieu n'existe pas, c'est à l'Homme lui-même de se forger une destinée, d'assumer les conséquences de choix erronés et de devenir ce qu'il est ou d'assumer l'être qu'il devient.

Si Dieu n'existe pas. Hamm ne peut blâmer un tiers de ces propres manquement et d'en faire son bouc émissaire.

 

  1. N'est-ce pas la condition humaine ici-bas qui désespère Hamm et lui fait pointer un doigt accusateur contre le Tout-Puissant qui permet tant de souffrances?

Dans « fin de partie  plus que dans « en attendant Godot  la condition humaine est décrite avec noirceur et présentée comme un monde obscure, pesant.

 

Dans En attendant Godot, Estragon souffre des pieds et Vladimir lui rappelle qu'il a aussi connu la souffrance. Ajouter toutes les souffrances physiques et morales …

Pozzo et Lucky ont une relation verticale comparable à celle qu'entretiennent Hamm et Clov.

souffrances physiques et morales

Hamm s'interroge: « Peut-il y avoir misère plus... haute que la mienne ?». (…) Mon père? (un temps) Ma mère? Mon … chien? Je veux bien qu'ils souffrent autant que de tels êtres peuvent souffrir. Mais est-ce dire que tout les souffrances se valent? p.15» Il a oublié de mentionner Clov.

 

Hamm, n'ayant pas les moyens de battre son ex-pupille, -puisque paralytique et aveugle-, abuse de son autorité, le contraint à l'obéissance par le chantage et lui impose toutes sortes de privations et souffrances : «Hamm: -Je ne te donnerai plus rien à manger» (...) Je te donnerai juste assez pour t'empêcher de mourir. Tu auras tout le temps faim. p.18.».

Hamm à conscience des souffrances qu'il lui impose: « … Je t'ai trop fait souffrir? » Il s'excuse mais ne change pas d'attitude.

Hamm rabaisse Clov comme il avait humilier le père d'icelui : -Clov : -Je me suis trainé à tes pieds.les humiliations qu'il lui inflige sont moralement douloureuses.

 

Les yeux et les jambes de Clov vont mal.

 

 

 

Siter la page dans le livre et copier le texte.

 

le premier est le maître et le second porte la marque de son asservissement autour du cou (corde = entrave=chaîne= servage). Lucky reçoit des coups et des insultes.

P.39

Estragon attire l'attention de Vladimir. ? (…)  t’as vu son cou, il est tout râpé ?...

 

Cette pièce n'a pas une portée politique, l'auteur n'a pas voulu montrer l'asservissement des prolétaires par les capitalistes ou les bourgeois ? Il dépeint l'espèce humaine. Quelles que soient les révolutions entreprises pour améliorer la condition des hommes, il existera toujours dans l'espèce humaine des dominants et des dominés.

On retrouve cet état de fait dans les relations d'interdépendance qui lient Hamm et Clov.

Ajouter : les souffrances physiques et morales de Fin de partie

 

3) Comment la condition humaine est-t-elle présentée dans les deux pièces: n'est ce pas comme une épouvantable épreuve pétrie de douleur d'icelle découle l'insulte de Hamm: «Salaud».

     

    Dans fin de partie., tous les protagonistes sont infirmes.

    Les yeux et les jambes de Clov vont mal et il ne peux pas s'assoir alors que Hamm ne peut se lever. Nagg et Neil ont été emputés des jambes suite à une accident, leur vue a baissée et ils vivent dans des poubelles qui rappellent des cercueils. Le chien n'a plus que 3 pattes. P.14 Hamm s'exclame : « Peut-il y avoir misère plus...haute que la mienne ? Sans doute. Autrefois mais aujourd'hui ?

    Il énumère les personnes mentionnées ci-dessous. Et continue:

    Je veux bien qu'ils souffrent autant que de tels êtres peuvent souffrir. Mais est-ce dire que nos souffrances se valent ?

    Clov et Hamm entretiennent une relation de dépendance plutôt malsaine. (semblable à celle de Lucky et Pozzo mais moins violente extérieurement ou physiquement car c'est une violence morale)

    Hamm à Clov « je ne t'ai pas trop fait souffrir ? -Clov «si ».

    Hamm «pourquoi ne me tues-tu pas ?

Introduction du thème de la mort en tant qu'échappatoire face à la souffrance et à une vie vide de sens.

 

Dans en attendant Godot:

La première scène montre Estragon qui se plaint d'avoir été battu et de souffrir des pieds. Vladimir lui rappelle que lui aussi a connu la souffrance.

Le cou de Lucky est râpé par la corde qu'il porte. La ration quotidienne de coups et d'insultes qu'il reçoit, engendre de la douleur somatique aussi bien que psychique. Citations et références

La souffrance morale est suggérée par l'isolement, leur abandon, leur manque des repères, l'absurdité de l'existence dont les protagonistes sont en proie en plus de la peur et du désarroi.

 

-les tirades des personnages en sont empreintes : Estragon : - « chacun porte sa petite croix... ».

P157 : Vladimir : « -l'aire est plein de nos cries. Mais l'habitude est une grande sourdine.

 

Estragon, citant Héraclite : « on ne se baigne jamais dans le même pue » cherche ainsi à nous faire comprendre la relativité de nos perceptions et que les éléments nous échappe, passent, se transforment car la citation originelle de ce philosophe était « on ne descend jamais deux fois dans le même fleuve » l'eau, suivant son cours, n'est jamais identique au même endroit à deux laps de temps différents. L'eau qui s'écoule nous renvoie au temps insaisissable. Ce temps qui échappe à l'humanité est, selon Vladimir, comme infecté puisque qu'il compare sa course à du pue(qui n'est sécrétée par le corps que lors d'infection.) Cette analogie est à l'effigie de toute la souffrance qui l'habite.

Cette souffrance semble ne pas avoir de logique et frappe chaque Homme sur terre car elle est liée à la condition humaine.

 

  1. Si Dieu n'existe pas, n'en résulte-t-il pas un sentiment d'abandon et de solitude qui explique la tirade de Hamm: (...) - la nature nous a oublié...

Clov lui rappelle qu' « il n'y a plus de nature »

Il en résulte aussi une révolte et une ironie grinçante Voir chapitre Marissel

 

 

Les athées ont substitué la nature à Dieu et le droit naturel au divin afin de s'affranchir de la religion.

 

  1. Le Temps n'est-il pas la substance tragique de la condition humaine? Comment Beckett l'évoque-t-il dans ces œuvres?

 

la notion de temps

 

L'auteur, grâce aux didascalies, « un temps » qui se retrouvent de façon récurrentes tout au long des deux pièces, réussissent à nous faire prendre conscience de la course du temps.

 

Lorsque Hamm demande l'heure à Clov, ce dernier répond « la même que d'habitude » Comme si le refuge dans lequel ils sont confinés échappait au temps.

Hamm à Clov « Autrefois tu m'aimais. » « Autrefois ! »

P.23 Hamm : - la nature nous a oubliés (…) nous perdons nos cheveux, nos dents ! Notre fraîcheur ! Nos idéaux !

Clov- Alors elle ne nous a pas oubliés.

Hamm « (…) c'est toujours comme ça en fait de journé... »

 

La fin de journée est une allégorie pour exprimer la fin de la vie.

Clov- quelque chose suit son cours.

Il est clair qu'il ne peut s'agir que tu temps.

 

L'emprise du temps a raison non seulement des objets ou des êtres mais aussi des sentiments.

 

la condition humaine y baigne. Dès notre naissance, le temps nous est compté car nous sommes destinés à mourir lorsque notre heure aura sonnée.

Pozzo illustre cette réalité lors de sa tirade sur les femmes :

 

P.154. «(...) Elles accouchent à cheval sur une tombe, le jour brille un instant puis c’est la nuit à nouveau .»

A la page 157, Vladimir y faire écho : « A cheval sur une tombe et une naissance difficile. Du fond du trou, rêveusement, le fossoyeur applique des fers. ».

 

(Il ne s'agit pas de misogynie larvée, mais de la condition humaine livrée à la dépendance du temps)

le jour, symbolise la venu au monde du bébé (donner le jour à ) et la nuit le crépuscule de sa vie !

La position «à cheval» représente la position de la femme qui accouche, (les jambes écartées) sur une tombe (sous entendu nous sommes condamnés à une mort (à terme) dès notre naissance.

Cette phrase nous renvoie à la férocité du temps dans la condition humaine.

Déjà les anciens grecs l'évoquaient par le truchement du mythe de Chronos qui dévorait ses enfants, Chronos étant le temps. Chaque seconde créées est aussitôt anéanti.

 

Dans fin de partie :

Hamm à Clov -(...) je croyais que je t'avais dit de t'en aller.

Clov – J'essaie. Depuis ma naissance.

Hamm – ça avance. Leit-motiv

 

Il essaie de mourir depuis sa naissance. Hamm par « ça avance » laisse entendre qu' ils en prennent le chemin.

Nagg J'ai perdu ma dent. (…) Je l'avais hier.

Nell (élégiaque) – Ah hier !

 

Hier signifie durant ses années d'or, lorsque le soleil de sa vie était à son Zénith.

 

Dans en attendant Godot :

P 60 : Pozzo (…) -après nous avoir versé des torrents de lumière rouge et blanche, il s'est mis à perdre de son éclat, à pâlir, toujours un peu plus, jusqu'à vlan ! Fini ! Il ne bouge plus!(...)

(Cette réplique rejoint celle de Clov p. 24 : « je regarde ma lumière qui meurt ». )

La nuit galope et viendra se jeter sur nous au moment où nous nous y attendrons le moins.

 

Pozzo veut leur transmettre « d'une voie vibrante » le constat d'une vérité évidente: le drame du « temps » sur lequel l'être humaine ne peut avoir aucune emprise et qui est exprime par L'allégorie de La nuit galopant...(le temps passe comme un cheval au galop) et viendra se jeter sur nous comme un fauve bondissant.

Le temps qui passse est imperceptible à l'homme lorsque le soleil brille, il ne prend pas la peine de lever les yeux vers le ciel pour le contempler. Ce n'est que la nuit tombée que il se rend compte que  temps  d'une journée est passé sans qu' a eu temps d'entreprendre les grandes réalisations auxquelles il aurait aspiré. Ce n'est que lorsqu 'il ne lui reste plus qu'en hiver à vivre qu' il saisi avec toute sa force, la notion du Temps. Citation Pozzo : le temps ne passe pas mais a passé

 

  1. Le tragique de la vie n'est-t-il pas la fragilité des humains face aux coups du sort :

    N'est-t-il pas légitime que les personnages profèrent de telles paroles: «le salaud, il n'existe pas!

 

ex. l'accident de tandem dans les Ardennes de Nell et de Nagg, la cécité de Hamm, et de Pozzo Nagg à Nell « l'accident de tandem où nous laissâmes nos guibolles. » Ils rient

Nell «  C'était dans les Ardennes ». Ils rient encore moins fort.

 

Hamm (…) Un cœur dans la tête.

Nagg glousse précautionneusement.

Nell - « il ne faut pas rire de ces choses Nagg. Pourquoi en ris-tu toujours. (…) Rien n'est plus drôle que le malheur, je te l'accord. (…) si si, c'est la chose la plus comique au monde et nous en rions de bon cœur, les premiers temps. Mais c'est toujours la même chose. Oui, c'est comme la bonne histoire qu'on nous raconte trop souvent, nous la trouvons toujours bonne, mais nous n''en rions plus.

Beckett insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas de se morfondre lorsque le malheur et la souffrance nous frappent.(Blin)

La dignité voudrait que nous sachions rire de nos malheurs comme les deux personnages nommés ci-dessus.

Lorsque Pozzo au vu des larmes de Lucky s'exclame : « Les vieux chiens ont plus de dignité. »

Cela suggère l'attitude a adoptée. Beckett, qui avait lu le traité de Bergson sur le rire a réussi à rire de soi et de son propre Malheur.

L'histoire du tailleur

 

Un Anglais ayant besoin dun pantalon rayé pour les fêtes du Nouvel An se rend chez son tailleur qui lui prend ses mesures. (…) revenez dans quatre jours, ils sera prêt. » quatre jours plus tard, « Sorry, revenz dans 8 jours, j'ai raté le fond. » Bon, ça va, le fond, c'est pas commode. Huit jours plus tard. « désolé, revenez dans dix jours, j'ai salopé l'entre-jambes. » (…)

Enfin bref, de faufil en aiguille, voici Pâques Fleuries et il loup les boutonnières.

Le Client : - « Goddam Sir, non vraiment, c'est indécent, à la fin ! En six jours, (…) Dieu fit le MONDE. (…) Et vous n'êtes pas foutu de me faire un pantalon en trois mois ! »

le tailleur - « Mais Milord ! Regardez (geste méprisant, avec dégoût) – le monde...et regardez – (geste amoureux, avec orgueil) – mon PANTALON ! »

 

 

  1. () NellRien n'est plus drôle que le malheur ()

Le comique permet d'énoncer des vérités métaphysiques de manière plus légère que des discours ou des doctrines tout en incitant à la réflexion et en stimulant la pensée.

Ex: le l'histoire de tailleur...

 

 

  1. Quels sont les éléments qui font partie des deux pièces de Beckett et qui ne découlent pas de notre situation de départ ?

     

    Malgré le tragique de la condition humaine, l'auteur aborde des aspects plus positifs : ex : La solidarité et l'amour de Nagg et de Nell, L'affection et l'amitié que se porte «Didi et Gogo.» ; la reconnaissance de Pozzo envers Lucky de lui avoir appris tant de belles choses ; l'amour filial de Hamm envers Clov et le dévouement de ce dernier. La beauté des cartes de la Terre sainte ou du lac de Côme.

 

« Vladimir : - (…) La main dans la main on se serait jeté en bas de la tour Eiffel parmi les premiers. On portait beau alors. Maintenant il est trop tard. On ne nous laisserait même pas monter.

Ce dialogue nous montre qu'une amitié profonde et de longue date unie Vladimir et Estragon,

qu'ils ont vécu des heures plus faste avant de connaitre une forme de déchéance qui a réduit à attendre Godot dans l'espoir d'un lieu d'accueil.

 

Vladimir demande à Estragon: - tu as lu la Bible ?

 

(...) « Estragon . -Je me rappelle les cartes de la Terre-Sainte. En couleur. Très jolie. La mer morte était bleu pâle. J'avais soif rien qu'en la regardant. Je me disais, c'est là que nous irons passer notre lune de miel. Nous nagerons. Nous serons heureux.»

 

La dernière phrase nous indique qu'Estragon tout comme Vladimir a connu une vie plus heureuse avant qu'un destin hostile lui en prive.

(La mer mort et la terre sainte se trouve en Palestine dont le « sauveur » est originaire. Le bleu est associé au Christ et la vierge que en sont vêtus sur les représentations picturales religieuses. ) Esragon, avec indiférence : j'y ai jeté un coup d'oeil. (estragon représente le corps, il entretient des rapports plus matérialiste avec le monde qui l'entoure. (voir la symbolique des chaussures).

 

 Dans fin de partie  la solidarité entre Nagg et Nell est admirable : Nagg montrant le biscuit, à Nell – Tu veux un bout (…) De Biscuit. Je t'en ai gardé la moitié. Les trois quart pour toi. Tiens.

 

Il aurait pu le garder pour lui car il semblait affamé mais il a préféré le partager avec sa compagne.

Plus loin, ils évoquent leur souvenir avant de raconter la blague du tailleur :

Nell- « nous nous sommes promenés sur le lac de Côme Une après-midi d'avril.

Nagg - « On s'était fiancés la veille (…).

Nagg - « tu as tellement ri que tu nous as fait chavirer. …

Nell- C'était parce que je me sentais heureuse.

Nagg- Mais non, c'était mon histoire. La preuve, tu en ris encore.

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