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Victor Hugo, « Melancholia », Les Contemplations, Autrefois, III, 2, 1856 (commentaire)

Publié le 14/09/2011

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Étymologie : Mélancolie, du latin melancholia et du grec melas,-anos, noir,et kholê,bile.    Quelques données :  Poème d’alexandrins séparé en deux parties par la mort de Léopoldine: Autrefois et Aujourd’hui. 336 vers au total avec trois thèmes : la femme que la pauvreté pousse à la prostitution, un bagnard condamné pour avoir volé un pain, et les enfants au travail.    Cf aussi Mal du siècle, Spleen (Splin), Les Misérables, « L’enfant « de Les Orientales etc.    I. Les enfants, des victimes    1. Les enfants en général    Généralisation avec l’utilisation du pronom démonstratif « ces enfants « (l.1), « ces filles « (l.3) mais aussi avec « Oh servitude imposée à l’enfant « (l.17) « qui se sert d’un enfant ainsi qu’un outil « (l.25)( n’importe lequel, tous.     

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« 1ère partie qui commence par une question rhétorique « Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? » et setermine par « Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! » (l.16) (passage descriptif avec l’emploi d’un plurieltotalement anonyme.

L’enfant, victime de la condition humaine.

2ème partie de « O servitude infâme imposée àl’enfant !» (l.17) à « Qui fait le peuple libre et qui rend l’homme heureux ! » (l.34) ( discours indigné du poètemettant en évidence la dénonciation et condamnation du travail des enfants et qui se clôt par un éloge du travail.Ponctuation avec accumulation de propositions exclamatives et emphatiques (emphase de l’indignation, signe de larévolte et de la polémique) (lyrisme polémique.

Registre pathétique (et registre élégiaque). 2.

Dénonciation, condamnation et réquisitoire et fonction du poète Technique pour inviter le lecteur à contempler et ensuite à s’indigner.

Tout d’abord, par une question rhétorique« Où vont tous ces enfants […]?», puis par une description contradictoire entre la nature de leur être et leursituation (enfants maigres et seuls).

Utilisation d’un présent de narration pour actualiser la description.

« quinzeheures » (l.4)( Indignation car c’est égal à environ le double d’heure de travail des adultes d’aujourd’hui.

« Innocentsdans un bagne, anges dans un enfer, » (l.9)(Oxymore : innocent/bagne (injustice laïque ; anges/enfer(injusticedivine ; enfants = innocents.

Passage du pluriel générique au singulier pour désigner l’enfant.

« Ils semblent dire àDieu : ‘Petits comme nous sommes, /Voyez ce que nous font les hommes’ » (l.15-16) (on donne la parole auxenfants par l’intermédiaire du poète qui est leur interprète.

C’est une prière collective et générale qui s’adresse à lapuissance divine (apostrophe).

Appel au regard de Dieu, plainte(référence au début du poème : appel au regard dulecteur((Parallélisme.

Victor Hugo est la voix de l’enfant.

Propositions exclamatives(Indignation, révolte.

Le travaildes enfants est inadmissible et doit être interdit(hérésie.

En effet, c’est un travail péjoratif (esclavage : « servitudeinfâme » l.

17).

« Défait ce qu’à fait Dieu, qui tue, œuvre insensée, /La beauté sur les fronts, dans les cœurs lapensée, » (l.19-20) (Injustice.

Hyperbole («qui tue») montre que le travail des enfants est un crime.Beauté/pensée ; front/cœur (Chiasme : c’est un immense gâchis.

Deux images incohérentes en parallélisme :Apollon/bossu (or c’est le dieu de la beauté), Voltaire/crétin (or il symbolise l’esprit).

Utilisation du conditionnel(puissance criminelle du travail.

Parallélisme, antinomie entre « produit la richesse » et « créant la misère ».

Séries de4 malédictions pour mettre en évidence le côté révoltant du travail des enfants « Maudit comme le vice où l’ons’abâtardit, /Maudit comme l’opprobre et comme le blasphème !/ O dieu qu’il soit maudit au nom du travail même, »(l.30(34) 3.

Paradoxe du travail « Défait ce qu’à fait Dieu, qui tue, œuvre insensée, /La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée, » (l.19-20)(contradiction du principe divin.

« O Dieu ! qu’il soit maudit au nom du travail même, /Au nom du vrai travail, saint,fécond, généreux, /Qu’il fait le peuple libre et qui rend l’homme heureux ! » (l.32-33-34) ( Après une série demalédictions, éloge du travail par l’hémistiche, trilogie laudatif avec gradation ternaire.

Travail au sens religieux : quilibère l’homme, qui donne un sens à la vie.

Condamnation du travail des enfants et non du vrai travail, qui rendl’homme heureux et non les enfants. Conclusion : Ainsi « Melancholia » est un poème à visée argumentative et polémique contre le travail des enfants.

Ilmet en évidence la maîtrise de l’art poétique de son auteur, Victor Hugo, et dénonce l’injustice sociale de l’époque.. »

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