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Victor HUGO : Le poète s'en va dans les champs (Contemplations)

Publié le 15/05/2012

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hugo

  • Le poète s'en va dans les champs ; il admire,

Il adore ; il écoute en lui-même une lyre ; Et le voyant venir, les fleurs, toutes les fleurs, Celles qui des rubis font pâlir les couleurs, Celles qui des paons même éclipseraient les queues, Les petites fleurs d'or, les petites fleurs bleues, Prennent, pour l'accueillir agitant leurs bouquets, De petits airs penchés ou de grands airs coquets, Et, familièrement, car cela sied aux belles : - Tiens ! c'est notre amoureux qui passe ! disent-elles. Et, pleins de jour et d'ombre et de confuses voix, Les grands arbres profonds qui vivent dans les bois, Tous ces vieillards, les ifs, les tilleuls, les érables, Les saules tout ridés, les chênes vénérables, L'orme au branchage noir, de mousse appesanti, Comme les ulémas quand paraît le muphti, Lui font de grands saluts et courbent jusqu'à terre Leurs têtes de feuillée et leurs barbes de lierre, Contemplent de son front la sereine lueur, Et murmurent tout bas : C'est lui ! c'est le rêveur !

Victor Hugo a publié les Contemplations en 1856. Mals ee

recueil renferme des plècps de ditrérentes époques. Ce sont les

mémoires de son âme. Tous les souvenirs, les sentiments de

sa vie déjà longue y ont leur place. Le poète nous dit dans cette

pièce, datée de 1831, son attitude en face de la nature.

hugo

« Victor Hugo a publié les Contemplations en 1856.

Mals ee recueil renferme des plècps de ditrérentes époques.

Ce sont les mémoires de son âme.

Tous les souvenirs, les sentiments de sa vie déjà longue y ont leur place.

Le poète nous dit dans cette pièce, datée de 1831, son attitude en face de la nature 1 • 1.

Le poète s'en va dans les champs ....

Il admire : sentiment instinctif qui n'était pas nouveau, bien que les romantiques l'aient particulièrement exploite.

Cf.

La Fontaine, Fénelon.

Noter qu'il ne s'agit pas ici de la nature sauvage et pittoresque, mais de la campagne.

Il adore: cette nuance ne se trouve guère avant J .·J.

Rousseau et Lamartine.

La nature n'est pas seulement belle, elle est mystérieuse et divine.

Il écoute : La nature parle et éveille des résonances dans l'âme du poète qui porte une lyre en lui.

Elle le fait sponta· nément vibrer et chanter, car elle s'accorde avec ses sentiments •ntimes.

Nous sommes maintenant en plein romantisme.

Il.

Suivent 16 vers de description.

Hugo est un grand peintre.

Il ne s'attache pas d'ordinaire à des objets particuliers, comme La Fontaine, mais à des ensembles.

Il procède souvent par énumération et accumule les détails précis ou pittoresques.

Nous ne sommes pas d'ailleurs ici devant un paysage bien individualisé.

La nature est représentée par les fleurs et les plantes.

D'où deux parties qui se répondent.

1.

Les fleurs, dont l'éclat et les couleurs sont comparés aux rubis, ce qui est banal, et à la queue des paons, ce qui est plus nouveau; Hugo s'amuse aux jeux de la rime (queues, bleues).

1.

La date indiquée sur le manuscrit est 18 3.

Un chiffre a été effacé.

M.

Vianey lit 1843, La pièce aurait donc été écrite un mois seulement après la mort de Léopo1dine.

Le poète n'aurait pas attendu un an pour pouvoir « regarder Jes fleurs qui sont dans le-gazon.

11 (Les Contemplations, Collection des Grands Écrivains, Hachette.). »

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