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La Vie immédiate de Eluard

Publié le 27/03/2013

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Paul Éluard ( 1895-1952), de son vrai nom Eugène Paul Grindel, fut l'un des fondateurs du groupe surréaliste et un ami intime de peintres tels que Dali, Ernst ou Picasso. Considéré comme l'un des poètes français majeurs du xxe siècle, il fut avant tout le chantre de l'Amour et de la Femme. Trois inspiratrices se sont succédé dans sa vie : Gala, qui deviendra la femme de Dalf, Nush, qui mourra en 1946, et Dominique, la compagne de ses dernières années...

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« « Ta tête est plus petite que la mienne/ La mer voisine règne avec le printemps ...

» ~------- EXTRAITS Le poète vénère la femme aimée ; il traverse le cosmos pour « venir à elle » La saison des amours Par le chemin des côtes Dans l'omb re à trois pans d'un sommeil agité Je viens à toi la double la mul­ tiple A toi semblable à l'ère des deltas.

Ta tête est plus petite que la mienne La mer voisine règne avec le printemps Sur les étés de tes formes fra­ giles Et voici qu'on y brûle des fa­ gots d'hermines.

( ...

) Par le chemin des côtes Et sans le talisman qui révèle Tes rires à la foule des femmes Et tes larmes à qui n'en veut pas.

Parlant des femmes, le poète parle de celle qu'il aime, la liant intimement à lui à la fin du poème Amoureuses Elles ont les épaules hautes Et l'air malin Ou bien des mines qui déroutent La confiance est dans la poitrine A la hauteur où l'aube de leurs seins se lève Pour dévêtir la nuit.

(.

..

) Il faut les croire sur baiser Et sur parole et sur regard Et ne baiser que leurs baisers Je ne montre que ton visage Les grands orages de ta go rge Tout ce que je connais et tout ce que j'ignore Mon amour ton amour ton amour ton amour.

Ici, Éluard écrit un hymne à la fidélité, fidélité à la femme absente Et dans l'unit é d'un temps parta gé, il y eut soudain tel jour de telle année que je ne pu s ac­ ce pter.

Tous les autres jours, toutes les autres nuits, mais ce jour-là j'ai trop souffert.

La vie, l'amour avaient perdu leur point de fixation.

Rassure­ toi , ce n'est pas au profit de quoi que ce soit de durable , que j'a i désespéré de notre entente.

Je n 'ai pas imaginé une autre vie, de­ vant d'autres bras, dans d'au tres bras .

Je n'ai pas pensé que je cesserais un jour de t'être fi­ dèle, puisqu 'à tout jamais j'avais com­ pris ta pensée et la pensée que tu existes , que tu ne cesses d'exister qu'avec moi.

J 'ai dit à des femmes que je n'aimais pas que leur existence dépendait de la tienne.

Et la vie, pourtant, s'en prenait à notre amour.

Gallimard, 1971 «Je n'ai pas imaginé une autre vie, devant d'autres bras, dans d'autres bras.» NOTES DE L'ÉDITEUR Le désir est le sujet de prédilection des s urréaliste s parce qu 'il est le moyen d'accès à l'inconscient.

Le merveilleux est intimement lié au désir dans La Vie immédiate : « Le merveilleux sexuel est une découverte aisément décelable dans la plupart des manifestations de l'activité surréa liste.

Il est la projection du désir sur les choses et les êtres, il est un principe d 'érotisation -subtile et impérieuse -de tout le réel , il se " cristallise " volontiers sur l 'image de la femme( ...

) autour de laquelle tout un climat de fascinante féerie sensuelle s'établit.

» Raymond Jean, Lectures du désir,« Éluard », Seuil, 1977.

Tout acte et tout poème , chez Éluard , se situent dans la transparence ; aim er, voir et écrire procèdent d' un même élan, d'une même image.

Le regard est « conforme à l'ordre du désir, parce que l 'émotion et Dans ses poèmes, Éluard s'adresse à une autre qu'il tutoie.

Le poète, à travers le tutoiement, recherche l'échange : « Le face­ à-face, voilà bien ici la figure même de toute fécondité, de toute intelligence .

l a connaissance érotiques reposent sur un transfert du visuel au charnel.

Conforme à l'ordre de l'amour parce qu'aimer, c'es t instaurer entre soi et autrui une totale visibilité.

» Ibid.

1 Roge r-Vio l le t 2.

3.

4 dess ins de Picasso.

Club de !'H onnête Homme , 1 986/ SPAOEM Avant les paroles , les images, les paysages même, s'affirme , pour et devant le poète , la présence ardente d'un autrui, d' un " toi " miraculeusement jailli sur fond d'espace.

» Jean-Pierre Richard, Onze Études sur la poési e mod erne, Seuil, 1981.

ÉLU A RD 02. »

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