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Vie inestimable du grand Gargantua de Rabelais

Publié le 22/02/2013

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gargantua

Une série d'épisodes bouffons relatent la vie de Gargantua, géant débonnaire et sympathique, qui triomphera de l'adversité grâce à son éducation humaniste.

Pour dire ses vérités, Rabelais n'a pas écrit un traité mais un roman. Il a choisi le rire comme vecteur, et il en avertit le lecteur avant l'ouvrage: "Voyant le deuil qui vous mine et consomme/ Mieulx est de ris que de larmes escripre, / Pour ce que rire est le propre de l'homrne."

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« "Pendant ce temps quatre de ses gens lui jetaient dans la bouche , l'un après l'autre et sans cesse, de la moutarde à pleine s palerées." EXTRAITS Comment Gargantua paya sa bienve­ nue ès Parisiens et comment il print les grosses cloches de l'eglise Nostre Dame Quelques jours après qu' ilz se /eurent re­ fraichiz, il visita la ville, et fut veu de tout le monde en grande admiration , car le peuple de Pari s est tant sot, tant badault et tant inepte de nature, qu'un basteleur, un por­ teur de rogatons , un mulet avecques ses cymbales, un vielleuz au mylieu d'un carre­ four, assemblera plus de gens que ne ferait un bon prescheur evange­ licque.

Et tant molestement le poursuyvirent qu'il feut contrainct soy reposer su z les tours de l' eglise Nostre Dame.

Auquel lieu estant, et voyant tant de gens à l'entour de soy, dist clerement : "] e croy que ces mar­ roufles voutent que je leurs paye icy ma bien venue et mon proficiat.

C'est raison .

Je leur voys donner le vin, mais ce ne sera que par rys." Lors, en soubriant, destacha sa belle bra­ guette, et, tirant sa mentule en l'air, les com­ pissa si aigrement qu'il en noya deux cens soixante mille quatre cens dix et huyt , sans les femmes et peti z enfans.

Quelque nombre d' iceulx evada ce pissefort à legiereté des pieds, et, quand furent au plus hault del' Université, suans, toussans , crachans et hors d' halene , co mmencerent à renier et jurer, les ungs en cholere, les aultres par rys : "Carymary, carymara ! Par saincte Mamye, nous son baigne z par rys !" Dont fut depuis la ville nommée Paris , laquell e auparavant on appelait Leucece, comme dict Strabo , lib.

iiij, c'est à dire, en grec, Blanchette , pour les blan­ ches cuisses des dames dudict lieu.

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) Ce faict , considera les grosses cloches que estaient esdictes tours, et les feist sonner bien harmonieusement .

Ce que faisant, Luy vint en pensée qu'elles serviraient bien de campanes au cou! de sa jument, laquelle il voulait renvoier à son père toute chargée de froumaiges de Br ye et de harans frays.

De faict, les emporta en son logis.

(Chapitre XVII) Comment estoient reiglez les Thelemites à leur maniere de vivre Toute leur vie estait employée non par Loi x, statuz ou reigles, mais selon leur vouloir et franc arbitre.

Se levaient du lict quand bon leur semblait, beuvoient, mangeaient, tra­ vaillaient, dormaient quand le desir leur ve­ nait ; nul ne les esveilloit, nul ne les parforceoit ny à boire, ny à manger, ny à faire chose aultre quelconques.

Ainsi l'avait estab ly Gargantua.

En leur reigle n' estait que ceste clause : FAY CE QUE VOUL­ DRAS, parce que gens liberes, bien ne z, bien instruict z, conversans en compaignies hon­ nestes , ont par nature un instinct et aiguillon qui tousjours les poulse à faictz vertueux et retire de vice, lequel ilz nom­ maient honneur.

lceulx, quand par vile subjection et co ntraincte sont depri­ me z et asservi z, detour­ nent la noble affection, par laquelle à vertuz franchement tendaient, à deposer et enfraindre ce joug de servitude ; car nous entreprenons tous­ jours choses defendues et convoi tons ce que nous est denié.

(Chapitre LVII) "Comment étaient réglés les Thélémites dans leur manière de vivre.

Toute leur vie était employée, non d'après les lois , statuts, ou règles, mais selon leur volonté et leur libre arbitre." NOTES DE L'ÉDITEUR François Rabelais (1494-1553) 1532 : publication de Pantagruel; 1533 : censure de la Sorbonne; 1534 : publication de Gargantua, l'histoire du père de P antag ruel; 1543 : nouvelle censure après la mort de Du Bellay et de Geoffroy d'Estissac, amis et protecteurs de Rabelai s.

veilleuse Vie de très puissant et redouté Roi de Gargantua vers 1533.

Rabelais s'en inspire en y mêlant les thèmes favoris des humani stes : éducation, politique, morale.

"Marot et Rabelai s sont inexcusables d 'avoir semé l'ordure dans leurs écrits : tous deux avaient assez de génie et de natu­ rel pour pouvoir s'e n passer." -La Bruyère .

L'histoire folklorique du géant Gargantua avait déjà donné lieu à la publication d'ou­ vrages imprimés, dont La Grande et Mer- Si les ouvrages de Rabelai s ont été de grands succè s à leur époque, ils n'en susci­ tèrent pas moin s la censure et de violentes condamnations : "Voici un rustre qui aura des brocards vilains contre !'Écriture Sainte.

( ...

) Ce sont des chiens enragés qui dégorgent leurs ordures à l'encontre de la majesté de Dieu." -Calvin.

(a ) Roger Viollet , détail du portrait de François Rabelai s, Ecole franç aise , Musée de Versa illes; (b , c, d , e) ill.

de Gu sta ve Dor é, cliché s D.R .

Ce n'est qu'à partir du XVill ' siècle que les jugements à l'égard de Rabelais évo­ luèrent: "Il faut avouer que c'est une satire sanglante de ! 'Église, et de tou s les évé nement s de son temps.

Il vo ulut se mettre à couvert so us le masque de la folie ." -Voltaire.

RABELAIS 02. »

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