Vladimir MAIAKOVSKI

« La romance Le garçon marchait, les yeux sur le couchant.

Le couchant était plus jaune que de raison, jaunissant la neige de la Tverskaïa.

Le garçon marchait sans rien voir autour.

Marche puis stop.

L'acier raye la soie des mains.

Toute une heure le couchant fixait ses yeux sur la traîne laissée par le petit.

Et la neige faisait craquer ses jointures.

Pour qui? Pourquoi? A qui? Le vent-voleur fouillait le petit, le vent trouva un billet sur lui, le vent téléphone au Petrovski Parc : -Adieu ...

j'en finis ...

n 'accusez personne ...

(De ceci, La nuit de Noël, 1923, traduction Elsa Triolet in Maiakovski, E.ER., 1957 p.

202) L'influence de Maïakovski et la portée novatrice de son œuvre s'avè­ rent a posteriori considérables.

Loin de se satisfaire d'introduire des thèmes nouveaux dans la poésie, il s'efforça également d'en renouveler les rythmes, les rimes et les registres.

Il voulut mettre le renouveau esthétique au service du socialisme mais ne fut pas suivi par les apparatchiks.

Il ne put que constater le clivage croissant entre l'intelligentsia et le pouvoir politique.

Lui qui s'était voué corps et âme à la révolution ne le supporta pas.

On ne sait si c'est là la cause de son suicide, ou si celui-ci tient à une déception amoureuse : "Ne blâmez personne( ...

) le bateau d'amour s'est heurté aux conventions".

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