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Vladimir MAÏAKOVSKI : Le Nuage en pantalon

Publié le 23/09/2012

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Si, de son vivant, Vladimir Maïakovski (1893-1930) a défrayé la chronique, c'est moins par son talent de poète, que par sa taille kilométrique, sa démesure, son engagement, sa passion pour Lili Brik et son suicide. Mais, comme l'explique son traducteur Claude Frioux dans la préface du premier tome de Poèmes, son génie est ailleurs. Il est dans la recherche de formes nouvelles et dans cet élan qui fait que à la limite, le "moi", l'histoire et l'univers ne sont plus qu'une seule parabole... Le "moi " glisse vers le gigantisme, l'histoire et l'univers tendent vers un jeu de masques où se projettent ses obsessions existentielles et spirituelles...

« Le livre devait avoir pour titr e Le Trei­ zième apôtre.

Maïa­ kovski raco nte dans un e préfa ce datant de 191 8 pourquoi ce titr e a é té c han gé : « Quand j'ai app ort é cett e œuvre à la cen­ sure , écrit-il , on nz'a demand é: " Vous vou­ lez aller au bagn e ? " J'ai ré pondu : " En aucun ca s, ce la ne fait pas du tout mon affair e.

" Alors o n m 'a barr é six pages, y compri s le titre ...

J'ai dit : " Bon , si vous v oul ez je se rai furi eu x, si vous voul ez je s erai du plu s tendr e, pas un homm e, mai s un nua ­ g e en pantal o n.

" » Le livre Quatre cris de révolte M aïakovski n'a pas vingt-deux ans quand , au cours d'une tournée de conférences et de déclamation s du groupe futuriste qu'il a formé avec d'autres écrivains , il rencontre en janvier 1914 à Odessa une jeune fille, Maria Deniseva , qui repousse ses avance s.

Le poète , qui associe volontiers dans ses ouvrages sa vie sentimentale à de grands thèmes politiques et sociaux, prend cette idylle manquée pour point de départ d'une œuvre qui n'a pourtant rien d'intimiste.

Il s'agit en effet , comme l'annonce le sous-titre, d'un >,d'un tableau blasphématoire en quatre parties dans lequel l'auteur part en guerre à la fois contre l'amour , contre l'art, contre l' ordre, contre la religion vus sou s leur aspect traditionnel.

Les expressions religieuses ne manquent pas et l'écrivain se pré sente comme une sorte d'antéchrist( > ).

Il défie le dieu dont il se moque ( > ), comme il se moque de lui-même( >).

Deux aspirations contradictoires P lus que la provocation , qui aujourd 'hui peut paraître désuète, ce qui reste émouvant et moderne chez ce poète est le choc verbal suscité par le déchirement entre deux tendances contradictoires -d'un côté l'aspiration à une autre vie, une sorte d 'impatience radicale ( de la réalité : L'inspiration lui venait en marchant :. »

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