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VOLTAIRE LE TRADITIONALISTE

Publié le 03/04/2011

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voltaire

   Voltaire est un traditionaliste non seulement par sa formation, ses goûts, ses idées littéraires, mais encore par ses idées politiques et sociales.    Élève des Jésuites au collège Louis-le-Grand, Voltaire avait reçu, sinon une solide, du moins une brillante culture. Il avait eu pour maîtres le P. Porée, le P. Tournemine, l'abbé d'Olivet et jusqu'en 1750 — date à laquelle il s'engage dans la lutte philosophique — il leur garda son respect et son affection.    Quoique je sois en commerce avec Newton-Maupertuis et avec Descartes-Mairan3 cela n'empêche pas que Quintilien-d'Olivet soit toujours dans mon cœur, et que je ne le regarde comme mon maître et mon ami (lettre du 20 octobre 1738). Il n'avait appris à leur école ni l'histoire, ni les mathématiques, ni la physique, ni la philosophie, car l'instruction qu'on y recevait était exclusivement littéraire ; mais il avait appris à s'exprimer avec élégance et à admirer les chefs-d'œuvre; on avait fait de lui non un érudit — il ignorait à peu près le grec — mais un « honnête homme «, aimable et cultivé, d'un goût sûr mais étroit.

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« mots bas et vulgaires.

Tout en admettant que la hiérarchie des mots varie suivant les époques (Lettre à Madame duDeffand du 28 janvier 1770), il croit a cette hiérarchie.

Plus encore il n'aime pas les mots rares ni les termesétrangers.

Il reproche à d'Alembert d'employer le mot Prospectus et il raille les Helvétismes de Rousseau. Quand il trouve qu'un néologisme est indispensable le risque et le défend avec beaucoup de gravité; mais, dehors dequelques plaisanteries réservées aux ennemi il ne lance pas volontiers dans la circulation des m nouveaux.

C'est cerespect presque outré des traditions qui explique pourquoi, tout en étant inimitable par grâce pimpante et spirituelledans ses poésies légères, reste guindé dans ce qu'on a coutume d'appeler la haute poésie.

Ses odes, son épopée,ses tragédies sont écrit dans ce langage convenu, encombré de périphrases, de mythologie et d'allégories, qu'on atrop longtemps cor sidéré comme une marque de noblesse. Le 2 avril 1764 il écrivait à M.

de Chauvelin : « Tout ce que je vois jette les semences d'une révolution qui arriveraimmanquablement, et dont je n'aurai pas le plaisir d'être témoin.

Les Français arrivent tard à tout, mais enfin ilarrivent.

La lumière s'est tellement répandue de proche et proche, qu'on éclatera à la première occasion ; et alorset sera un beau tapage.

Les jeunes gens sont bien heureux, ils verront de belles choses.

» Il faudrait pourtant segarder de croire que Voltaire eût été un révolutionnaire.

Ennemi du fanatisme et de tous les abus, il n'en restait pasmoins un partisan de la monarchie et, s'il se méfiait des grands, il ne pouvait penser que la démocratie pût convenirà un grand pays.

Le véritable vice d'une république civilisée est dans la fable turque du dragon à plusieurs queues.La multitude des têtes se nuit, et la multitude des queues obéit à une seule tête qui veut tout dévorer (DictionnairePhilosophique, article Démocratie, 1771).

Le souverain idéal était donc pour lui celui qui, protégeant les Lettres etles Arts et s'abstenant de la folie des conquêtes, assure parmi ses sujets le bien-être, la tolérance et la justice,mais fait aussi sentir à tous le pouvoir sacré des lois.

Il était partisan d'un pouvoir juste, mais fort.

Il ne cachait passon admiration pour Colbert. Mais, si partisan qu'il eût été des réformes, il ne lui venait pas du tout à l'esprit qu'il pût y avoir entre les citoyensune égalité sociale.

Résumant la pensée de Voltaire, d'après son article Égalité du Dictionnaire Philosophique, M.

PaulHazard écrit : « Oui, tous les hommes jouissant des facultés attachées à leur nature sont égaux ; ils le sont quandils s'acquittent des fonctions animales et quand ils exercent leur entendement.

Mais ils ont des besoins; pour lessatisfaire, une certaine organisation est nécessaire, donc ils se subordonnent les uns les autres ».. »

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