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Que voulons-nous dire quand nous disons « C'est beau » ?

Publié le 23/03/2009

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Le sujet présuppose qu’avec la phrase « c’est beau «, j’arrive à dire ce que je veux dire. Cependant, « le prêt-à-porter « du langage semble ne pas pouvoir définir ce sentiment qui, nous l’avons vu, dans la deuxième partie, semble renvoyer à quelque chose de puissant et de métaphysique. D’où la confusion que peut provoquer cet adjectif appliqué pour des objets, qui semble-t-il, ne renvoient, en d’aucune façon, à une dimension universelle.

Par exemple,  je trouve « beau « celui que j’aime, or il n’y a pas de plaisir désintéressé, d’absence de désir comme le définit Kant, puisque justement je désire celui que j’aime. Il en est de même pour un gâteau que  je trouve bien présenté et appétissant de par la beauté des couleurs, sa texture etc., je le trouve beau mais je le désire, je veux le manger. De plus, je peux admettre que le physique de celui que j’aime ne soit pas du goût de tout le monde, ainsi que le gâteau : la dimension universelle est alors anéantie. C’est pour cela que Kant utilisera un autre adjectif « agréable « pour qualifier le sentiment que j’ai devant des réalités comme le corps d’un autre ou un aliment, des réalités qui n’impliquent pas le sentiment de beau d’autrui.

Cependant, malgré cette distinction, l’adjectif « beau « peut sembler faible. On pourra alors évoquer l’aporie d’exprimer ce que l’on ressent. Un simple adjectif comme « beau « suffit-il à décrire la sensation que j’ai, puis-je exprimer ce que je veux à travers ce mot ? Une impression qui s’apparente à la sensation de beauté peut être tellement forte qu’elle en devient indicible, et ainsi je suis dans l’incapacité de dire que je veux dire, à moins d’utiliser l’adjectif « beau « qui trahit alors ma pensée.

 

• « Que veut-on dire ? «

Avant même d'analyser le jugement « c'est beau «, il convient de prêter attention à la formule qui le précède:on ne demande pas seulement « que signifie? « mais « que veut-on dire? «: nous voulons dire, donc nous ne réussissons pas toujours à le faire. Ce jugement appelle-t-il un développement, sous-entend-¡1 quelque chose ? Veut-on dire la même chose lorsqu'on l'applique à un paysage, un objet artisanal ou à une œuvre d'art? On peut éventuellement étendre la réflexion à des usages un peu figurés de ce jugement: on peut dire « c'est beau « à propos d'une action héroïque :qu'est

• « C'est beau «

Il faudra essayer d'analyser précisément l'expression, sans oublier qu'elle recouvre une pluralité d'expériences, selon l'âge, la situation et la culture du sujet. On peut penser à l'émerveillement d'un enfant devant une peluche qu'un adulte trouvera affreuse; la faculté de juger esthétique apparaît très tôt, mais s'éduque !

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