Devoir de Philosophie

Vous expliquerez ce texte sous la forme d'un commentaire composé. Vous montrerez par exemple comment ce poème en prose constitue une méditation dont vous essaierez de préciser les thèmes et l'art avec lequel Chateaubriand les combine les uns avec les autres. Mais ces indications ne sont pas contraignantes : vous avez toute latitude pour orienter votre lecture à votre gré.

Publié le 06/02/2011

Extrait du document

chateaubriand

Venise, quand je vous vis, un quart de siècle écoulé, vous étiez sous l'empire du grand homme (1), votre oppresseur et le mien ; une île attendait sa tombe ; une île est la vôtre : vous dormez l'un et l'autre immortels dans vos Sainte-Hélène. Venise ! nos destins ont été pareils ! mes songes s'évanouissent à mesure que vos palais s'écroulent ; les heures de mon printemps se sont noircies, comme les arabesques dont le faîte de vos monuments est orné. Mais vous périssez à votre insu ; moi, je sais mes ruines ; votre ciel voluptueux, la vénusté (2) des flots qui vous lavent, me trouvent aussi sensible que je le fus jamais. Inutilement je vieillis ; je rêve encore mille chimères. L'énergie de ma nature s'est resserrée au fond de mon cœur ; les ans au lieu de m'assagir, n'ont réussi qu'à chasser ma jeunesse extérieure, à la faire rentrer dans mon sein. Quelles caresses l'attireront maintenant au dehors, pour l'empêcher de m'étouffer ? Quelle rosée descendra sur moi ? Quelle brise émanée des fleurs, me pénétrera de sa tiède haleine ? Le vent qui souffle sur une tête à demi dépouillée, ne vient d'aucun rivage heureux ! CHATEAUBRIAND, Mémoires d'outre-tombe. Vous expliquerez ce texte sous la forme d'un commentaire composé. Vous montrerez par exemple comment ce poème en prose constitue une méditation dont vous essaierez de préciser les thèmes et l'art avec lequel Chateaubriand les combine les uns avec les autres. Mais ces indications ne sont pas contraignantes : vous avez toute latitude pour orienter votre lecture à votre gré. remarque Outre le devoir précédent, utiliser pour traiter ce texte, la formule suivante de Sainte-Beuve : « Quand on est René, on est double ; on est deux êtres d'âge différent, et l'un des deux, le plus vieux, le plus froid, le plus désabusé, regarde l'autre agir et sentir... «.

(1) Napoléon Ier (2) Grâce, beauté.  

 

Liens utiles