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Les Vrilles de la vigne

Publié le 05/04/2013

Extrait du document

Divorcée en 1906 d'avec Willy, Colette a pu goûter l'euphorie de la liberté retrouvée. Les « vrilles de la vigne « désignent, par métaphore, les liens contraignants d'un mariage malheureux.

Après avoir brisé les liens du mariage, la narratrice fait l'apprentissage de la liberté.

« ~-------EXTRAITS Le Miroir Un rossignol se trouva un matin prisonnier des vrilles de la vigne Une nuit de printemps , le rossignol dormait debout sur un jeune sa rment, le jabot en boule et la tête inclinée, comme avec un ~-:{p,,,,::·~~ _, gracieux torticolis.

Penda nt son sommeil, les cornes de la vigne, ces vrilles cassantes e t tenaces, dont l'aci dité d'oseille fraîc he irrite et désaltère, l es vrilles de la vigne poussèrent si dru , cette nuit-là , que le rossi­ gnols' éveilla ligoté, les pattes empêtrées de liens fourchus , les ailes impuissantes ...

Il crut mourir, se débattit, ne s'évada qu'au prix de mille peines, et de tout le printemps se jura de ne plus dormir, tant que les vrilles de la vigne pousseraient.

Dès la nuit s ui vante, il ch anta, pour se tenir évei ll é : Tant que la vigne pousse, pousse, pous!)e, Je ne dormirai plus ! Tant que la vigne pousse, pousse , pousse ...

La narratrice a repris sa liberté Cassantes, tenaces, les vrilles d'u ne vigne amè re m 'avaient liée, tandis que dans mon print emps je dormais d'un somme heureux et sans défiance.

Mais j'ai rompu, d'un sursaut effrayé, tous ces fils tors qui déjà tenaient à ma chair, et j'ai fui ...

A son amie Valentine qui vient d'être abandonnée, la narratrice promet qu'après les moments de douleur viendra enfin la guérison Cela vient ...

mystérieusement.

On ne la sent pas tout de suite .

Mais c'est comme la récompense progressive de tant de peines . ..

Croyez -moi! cela viendra , je ne sais quand.

Une journ ée douce de printemp s, ou bien un matin mouillé d'au tomn e, peut-être une nuit de lune, vous sentirez en votre cœu r une chose inexprimable et vivante s'ét irer vo luptu eusement, -une coule uvr e heureuse qui se fait longue, longue, -une ch enill e de ve l ours déroulée , - un desserr eme nt, une d échirur e soyeuse et bienfaisante co mme celle de l'i ris qui éclôt ...

Sans savo ir pourquoi, à ce tte minute, vous noue rez vos main s derrière votre tête, avec un inexpli­ cab le sourire ...

Vous découvrire z, avec une naïveté reconquise, que la lumi è re est rose à travers la dentelle des rideaux , et doux le tapi s aux pieds nus, -que l'ode ur des fleurs et celle des fruits mûrs exa ltent au lieu d 'acca bler.

..

Vous goûterez un craintif bonh eur, pur de toute convoi tise , délicat, un peu honteu x, égoïste et soigneux de lui-m ême ...

Laff ont, 1989 Nonoch e NOTES DE L'ÉDITEUR Jean Larnac, Colette, sa vie, son œuvr e, Kra, 1927.

inch an geab les.

( ...

) Vierge encore de médit ations métaphysiques, d' approfon­ disse ments décrypteurs de vertigineuses découverte s, lécriture se présente comme l a scè n e, comme le lieu où l'e n fance fixée en mots, étayéè d'images ali gnées lin éairement, est sommée d'apparaître .

C'est donc vraime nt l'éc riture qui ress uscite, et pour l'éternité, l'enfance, s ur la page blanche deve nue texte.

».

« D an s La Retraite sentimenta le et Les Vrilles de la vigne, pourrait-on dire, Colette seco ue so n co rps e t so n âme pour se d ébarr asser de la co ntr ainte de Willy .

Elle se révolte contre 'le vice, les mond anit és, le m en so nge.

Elle a hâte de se retr ouve r ell e­ m ême , la chair libre, l'e sprit spontané.

Le résultat de cette libération, nous pouv on s déjà le co nsta ter : de s pages admirables qui font presse ntir les gra ndes œuvres .

» 1 Sipa-lcono 2.

3.

4 dess ins de René L elong.

éd.

Kra.

Paris.

1930 / B .N.

« Pour la narratrice, l'écriture , n'étant corro dée par aucun but commercial, peut être la réalisation no n problématique des aspirati ons esse ntie lles de son être.

Dan s le secret de l'ac te d'éc rire , dan s ce mouvement intime et discret qu 'es t le repli sur soi d e l'écrit ur e, il lui est don né d e revivre son e nfanc e, perpétuée en elle p ar bien des traits inch angés comme Sylvie Tinter, Colette et le temps surmont é, Slatk:ine , 1980.

COLETfE03. »

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