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Zaher Chah

Publié le 07/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Zaher Chah (1914-2007), roi d’Afghanistan (1933 à 1973), ayant reçu le titre honorifique de « père de la nation afghane « en 2002.

2 UN RÈGNE CONTESTÉ

Né à Kaboul, Mohammad Zaher Chah passe une grande partie de son enfance en France, à Paris, où son père est ambassadeur d’Afghanistan. Celui-ci se fait couronner roi sous le nom de Nader Chah en 1930, mais est assassiné par un étudiant trois ans plus tard. L’ancien élève du lycée Janson-de-Sailly lui succède à l’âge de dix-neuf ans seulement. Selon la tradition, ses oncles gouvernent en son nom, avant que son cousin Mohammad Daoud Khan ne s’empare du pouvoir en 1953.

Dix ans plus tard, Zaher Chah le destitue et entreprend un vaste programme de modernisation sociale et politique. Il encourage l’abandon du voile et instaure la mixité dans les universités. En 1964, il promulgue une nouvelle Constitution, avant d’autoriser les partis politiques l’année suivante. Les nouvelles institutions rencontrent toutefois l’hostilité des chefs de tribu. Les lois devant compléter la Constitution ne sont pas promulguées. Prudent jusqu’à l’inertie, le roi laisse le Parlement et le pays tout entier plonger dans un immobilisme dangereux.

Souvent à l’étranger, Zaher Chah affiche une certaine distance à l’égard de la population afghane, qui se manifeste notamment lors de la grande famine de 1971-1972. Le roi d’Afghanistan est en Italie lorsque son cousin Mohammad Daoud Khan le destitue en juillet 1973, et proclame la première République afghane.

3 LE RETOUR EN AFGHANISTAN APRÈS VINGT-NEUF ANS D’EXIL

L’éventualité du retour de Zaher Chah dans son pays est évoquée à plusieurs reprises durant les longues années de son exil à Rome, notamment en 1989, à la fin de la guerre d’Afghanistan, et en 1996, après l’arrivée au pouvoir des talibans. Ce n’est toutefois qu’à la faveur de leur chute, en décembre 2001, que la question du retour de Zaher Chah en Afghanistan se pose avec une nouvelle acuité. En effet, dans un pays qui tente de se reconstruire après trente ans de conflits et de rivalités ethniques, l’ancien monarque apparaît comme le symbole de l’unité retrouvée et le garant d’une paix fragile. Son retour est en outre largement favorisé par le soutien que lui manifeste Hamid Karzaï, le chef de l’autorité intérimaire mise en place en Afghanistan au lendemain de la chute du régime taliban — les deux hommes appartiennent au demeurant à la même tribu pachtoune des Dorrani.

L’ancien roi quitte son exil romain en avril 2002 et, accompagné de Hamid Karzaï, rentre dans son pays natal, où il est accueilli avec enthousiasme. Même s’il exclut le retour à la monarchie, il se déclare prêt à assumer la fonction de chef de l’État. Au mois de juin, il préside l’ouverture de la Loya Jirga, grande assemblée traditionnelle afghane chargée d’élire le président du gouvernement de transition. Malgré le soutien de nombre de ses partisans pachtounes désireux de le voir jouer un rôle dans le nouvel exécutif, il renonce à toute candidature, en raison notamment des pressions qu’il aurait subies de la part des États-Unis et des Tadjiks, qui dominent la scène politique afghane depuis le départ des talibans. Tandis que Hamid Karzaï est élu chef de l’État, Zaher Chah reçoit officiellement le titre honorifique de « père de la nation «.

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