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De la croissance à la crise : 1945 - 1991 (cours)

Publié le 30/07/2014

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LA CRISE (DEPUIS 1974)

C'est donc un monde inégalement bénéficiaire de la croissance qui est entré

depuis une quinzaine d'années dans la récession puis la dépression.

- 1. Origines de la crise

Elle frappe tout d'abord les pays industrialisés.

a. Le premier choc pétrolier. Le détonateur en est la décision prise par les

pays de l'O. P. E. P. de quadrupler le prix du pétrole (qui passe de 3 à 12 dollars

le baril) entre octobre 1973 et janvier 1974. Or, le pétrole constitue les 75 % de

l'énergie consommée par les pays industrialisés (40 % dans le monde) .

• Un tel renchérissement déséquilibre donc les balances de paiement de tous les

pays importateurs de pétrole, et surtout, des pays sous-développés ne disposant

d'aucune ressource pétroli�re, mais le choc pétrolier ne saurait suffire à expliquer

la crise.

b. La diminution des gains de productivité depuis le milieu des années

soixante

• Les salaires et les prestations sociales continuent d'augmenter. D�s lors, la part

de la valeur ajoutée revenant aux entreprises (le profit) diminue. Pour continuer

de se moderniser, les entreprises, ayant plus de mal à s'autofinancer, s'endettent

et par là même se fragilisent.

• Le marché est saturé. En effet, au début des années 70, une majorité de

ménages occidentaux est équipée de biens de consommation durables.

c. Le syst�me monétaire international se dér�gle

• Le 15 août 1971, le président des États-Unis, R. Nixon, réalise un véritable

coup d'état monétaire en suspendant la convertibilité en or du dollar.

3. De la Croissance à la Crise

• Le dollar reste cependant une monnaie-refuge pour les capitaux flottants, plus

attirés par les marchés boursiers et bancaires américains que par des investissements

productifs ailleurs dans le monde (voir Exercice corrigé).

- 2. Manifestations de la crise

a. La production industrielle recule en 1975 (-1 %) pour la premi�re fois

depuis 1945. Elle reprend de 1976 à 1979 mais à un rythme ralenti. Apr�s le

second choc pétrolier qui suit la révolution iranienne de 1979 (le prix du

baril passant dans l'année de 13 à 30 $), la production industrielle des pays de

l'O. C. D. E. (Organisation de Coopération et de Développement Économique)

recule à nouveau (- 5 % en 1982, par exemple).

b. L'inflation s'accél�re : la hausse des prix, de moins de 5 % dans les années

60 dans l'O. C. D. E., franchit le cap des 10 % en 1975 .

• La "stagflation". La concomitance de la stagnation de la croissance avec

l'augmentation de l'inflation est l'une des nouveautés de cette crise (par rapport

à la crise de 1929), aussi a-t-on désigné cette particularité sous le terme de "stagflation".

c. Le chômage s'accroît. De 3,5 % de la population active dans l'O. C. D. E. en

1973, il atteint les 5 % en 1975 et dépasse 10 % en 1982 (voir l'exemple français

au chapitre 11).

d. Le commerce international est épargné, malgré des reclassements. Les

cinq premiers exportateurs mondiaux de l'O. C. D. E. (États-Unis, Japon, R.F. A.,

France et Royaume-Uni), qui, en 1972, formaient 47 % des exportations mondiales

(en valeur), n'en représentent plus que 41 % six ans plus tard. A l'inverse,

les pays exportateurs de pétrole et les Nouveaux Pays Industrialisés se signalent

par leur essor (voir chap. 9) .

• Mais pas de crise générale. La dépression de 1929 avait vu se déchaîner les

protectionnismes (à la fois réponses et causes de la crise générale du commerce

mondial) ; ici rien de tel : ni cloisonnement douanier, ni décroissance commerciale

durable.

Au total, une crise originale en regard de celle des années trente : pas de chute

comparable de la production, des prix ou du commerce international, mais un

chômage et une inflation incontrôlables.

Comment remédier à cette crise d'un type nouveau ?

Pourquoi le monde en général,

l'Occident en particulier, connaissent-

ils pendant trente ans, de 1945

à 1973 une croissance exceptionnelle

qualifiée par J. Fourastié de

"Trente Glorieuses" ?

• Les conditions et les conséquences

de la croissance sont-elles

les mêmes selon que l'on se situe

dans les pays industrialisés à économie

de marché (Amérique du

Nord, Europe occidentale, Japon,

Australie et Nouvelle-Zélande), le

Tiers monde ou les pays socialistes ?

• Comment expliquer que le monde

soit entré en crise en 1974, dans

une dépression dont il n'est pas

encore sorti ?

« b.

Un cadre monétaire et commercial favorable • La conférence de Bretton Woods Guillet 1944) consacre la domination du dollar (voir exercice corrigé) .

• "L' Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce" (G.

A.

T.

T.

) en octobre 194 7, tend à développer les échanges commerciaux entre les pays, à réduire le plus possible taxes et droits de douane (de 1963 à 1967, le "Kennedy Round" baisse de plus d'un tiers entre pays occidentaux).

Le développement du commerce international qui en résulte(+ 7 % par an entre 1950 et 1975) stimule la croissance.

c.

L'intervention de l'État.

Par une planification indicative, la mise en place d'une politique de régulation conjoncturelle , l'amélioration des comptabilités nationales, une politique de redistribution des revenu s et par les crédits octroyés à la recherche, l'État favorise aussi la croissance.

d.

Les progrès scientifiques et techniques sont décisifs : depuis 1945, le nombre des savants et de leurs inventions a dépassé celui de l'histoire du monde des Pharaons à Hitler ! • Progrès d 'abord de la physique nucléaire.

Les premières centrales apparaissent dans les années 50; une centaine de centrales nucléaires fonctionnent déjà en 1973 .

• Progrès ensuite dans l'industrie : la chimie offre une gamme toujours plus grande de nouveaux produits (colorant s, colles, matières plastiques) ; dans l 'élec­ tronique, trois générations d'ordinateurs se succèdent, et leur vitesse de calcul est quintuplée quand leur taille est divisée par 10 tous les 5 ans ! • La conquête spatiale , symbole et synthèse de l'accélération du progrès .

Le premier satellite est envoyé dans l 'es pace en 1957, c'est le Spoutnik.

Cinq ans plus tard est mis sur orbite le premier satellite de communications.

Le 21 juillet 1969, au cours de la mission américaine Apollo XI, des hommes marchent sur la Lune! Ces progrè s scientifiques et technique s ont donné lieu à une troisième révolu­ tion industrielle.

e.

L'investissement.

Il y a corrélation entre taux d'investissement et taux de croissance .

• On observe que, depuis la Seconde Guerre mondiale , la durée qui s'écoule entre la découverte, l'expérimentation scientifique et l'application industrielle ne cesse de diminuer.

• L'investissement fait des inventions des innovations en intégrant rapidement les nouvelles techniques dans les méthodes de production des entreprises.

- 2.

Aspects de la croissance Le P.

N.B .

mondial augmente comme jamais auparavant (en moyenne de 5 % l'an: de l'indice 100 en 1950 à 270 en 1970) et cela pendant presque 30 an s! a.

Dans l'agriculture, si les volumes de production augmentent alors que le nombre des agriculteurs diminue, c'est le résultat de l'amélioration des rende-. »

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