Une poésie de la simplicité.

Une poésie de la simplicité. Les Regrets est un recueil de poèmes de Joachim du Bellay (1522-1560), écrit lors de son voyage à Rome de 1553 à 1557 et publié à son retour en 1558. On observe dans ce recueil la désillusion du poète par rapport à la « capitale de l'antiquité «, idéalisée par les humanistes, et dont il s'aperçoit qu'elle n'est plus que ruine et débauche. Cependant ce recueil est une véritable révolution poétique : d'abord par sa forme toute nouvelle : un recueil de sonnets portant sur des sujets de la vie quotidienne, mais aussi par la poétique que Du Bellay met en place. Nous allons voir en quoi il est possible de définir l'oeuvre de Du Bellay comme une poésie de la simplicité. Autrement dit, sa façon d'être naturelle et spontanée, sans affectation ni prétention ni même raffinement. Avant tout, il conviendra de voir en quoi ce recueil reflète avant tout le malheur du poète qui subit un séjour douloureux, et qui décide de cultiver la simplicité dans sa poésie, qui refuse toute prétention. Puis il sera intéressant d'étudier le refus très évident du Pétrarquisme ce qui signifie un refus d'une poésie trop savante, de la fureur politique mais aussi et surtout un refus de l'ornementation. Pour finir, il adviendra d'observer le détachement qu'opère Du Bellay vis-à-vis de ses contemporains mais en particulier son éloignement de Ronsard. C'est tout d'abord l'oeuvre d'un homme malheureux que nous livre ici le poète. Du Bellay, exilé loin de sa patrie, loin de ses amis, et loin de la Cour de France, vit un séjour extrêmement douloureux dans une Rome qui est loin de ressembler à la Rome antique qu'il imaginait. Il regrette la France, devenue sa mère nourricière dans le sonnet LXXIX. Il assimile à plusieurs reprises son séjour à Rome au siège de Troie, comme par exemple dans le sonnet XXXVI où il compare ses trois ans passé en Italie au siège de Troie qui pour lui, n'a pas pu sembler plus long que son propre séjour. C'est donc un poète incroyablement malheureux qui écrit ce recueil, et cette profonde souffrance va &ea...