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SAGESSE ET IGNORANCE (cours de philosophie)

Publié le 10/07/2016

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Le sage est celui qui est conscient de son ignorance et l’ignorant celui qui en est inconscient. Pour Socrate, l’un n’allait pas sans l’autre. Mais pour le vulgaire, le sage est seulement celui qui se croit sage et l’ignorant celui qui se croit ignorant. Le premier croit se suffire à lui-même, et le second manifeste son besoin des autres. On en revient à Socrate, car le premier est un faux-sage et le second un vrai. Le faux-sage sait répondre à tout, alors que le vrai sage sait seulement demander. Le premier est un sot, le second est un sage.

 

« C’est ce qui me sauve, dit Socrate, et je suis convaincu que je ne sais rien parce que, en tout, je suis de l’opinion contraire à celle de vous autres qui savez. C’est pourquoi j'interroge toujours et je suis tr�s reconnaissant quand on me répond. », Hyppias Mineur - 372 a-b.

PREMIER PRÉSUPPOSÉ

 

LE PHILOSOPHE EST À LA FOIS «SAGE» ET «IGNORANT»

 

« ... Ainsi Eros n’est ni pauvre, ni riche, et se tient à mi-chemin entre la science et l’ignorance. C’est que nul Dieu ne philosophe, ni ne désire devenir savant — ils le sont tous — et quelqu’un de savant ne philosophe pas ; les ignorants ne philosophent pas non plus, et ne désirent pas devenir savants : ce qu’il y a de plus pénible dans l’ignorance, c’est qu’avec elle, sans être beau ni bon, ni intelligent, on croit toujours l’être assez; qui ne croit pas manque d’un bien, ne le désire pas. » Quels sont alors — demande Socrate à Diotile — les philosophes, une fois exclus les savants et les ignorants ? »

 

« Évidemment un enfant le comprendrait, ceux qui se trouvent entre les deux ; parmi eux Eros, aussi bien ; car la science fait partie des choses belles par excellence et Eros est amoureux de la beauté : inévitable donc qu’Eros philosophe, puisque le philosophe se situe entre le savant et l’ignorant. Cela s’explique par son origine, avec un p�re savant et plein de moyens et une m�re point savante et démunie. », Platon - Le Banquet - 204 a-b.

 

C’est la présence ensemble d’un savoir et d’une ignorance infinie, d’une mis�re et d’une richesse reconnues que le philosophe est seul à vivre... un peu sage et un peu ignorant...

 

Un peu sage parce qu’il est encore ignorant. Un peu ignorant parce qu’il n’est pas tout à fait sage. En même temps nanti et démuni, possesseur et dépossédé, le philosophe sait une chose (d’où sa sagesse), c’est qu’il ne sait rien (d’où son ignorance).

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« - Le philosophe Alain a loué par endroits, celui qui« sait ignorer», c'est-à-dire celui qui tout en sachant qu'il ignore, affirme son ignorance, ose dire qu'il ne sait pas et cherche par conséquent à savoir par opposition à l'imbécile qui dissimule son ignorance et affiche un faux savoir.

Huysmans: «Le propre de l'imbécile est de croire qu'il ne l'est pas.» CE QUI EN DÉCOULE 1.

Il faut désormais renoncer à confondre science et sagesse même si elles étaient quasiment synonymes à l'origine (sophos: sage et savant) pour entreprendre l'élu· cidation de l'énoncé sans croire à une« opposition insoluble» (aporia).

2.

La sagesse n'est pas aussi inaccessible qu'elle en a l'air.

Le bon sens, l'âge et l'expérience peuvent y prétendre.

«La sagesse, au temps où elle était respectée, a toujours été regardée comme une prérogative de l'âge.», G.

Marcel.

Le bon sens, par exemple, fait preuve de beaucoup,de sagesse tout en ignorant beaucoup de choses.

«Le bon sens n'exige pas un jugement bien profond; il semble consister à n'aper· cevoir les objets que dans la proportion exacte qu'ils ont avec notre nature ou notre condition.

Le bon sens n'est donc pas à penser sur les choses avec trop de sagacité, mais à les concevoir d'une manière utile, à les prendre par leur vrai côté.», Vauvenargues.

3.

L'ignorance est l'opposé de la science et non de la sagesse.

«La science des choses extérieures ne me consolera pas de l'ignorance de la morale, autant de l'affliction; mais la science des mœurs me consolera toujours de l'ignorance des choses extérieures.

», (Pascal).

PREMIER PRÉSUPPOSÉ LE PHILOSOPHE EST À LA FOIS «SAGE» ET. »

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