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André GIDE (1869-1951) L'idéal et la chimère du roman pur

Publié le 15/01/2018

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gide

« reste, à peu près tous les genr es, grands ou petits , fabl es, caractères, maximes, sermons, mémoires, lettr es.

La poésie lyrique , purement lyrique -et le roman point ? (Non ; ne grossissez pas à l'excès La Prin cesse de Clèves ; c'e st surtout une merveille de tact et de goût.

..).

Et ce pur roman, nul ne l'a non plus donné plus tard; non, pas mêm e l'a dmirable Stendhal, qui, de tous les romanciers , est peut-être celui qui en approche le plus .

Mais n'est-il pas rema rquable que Balzac, s'il est peut­ être le plus grand de nos romanciers, est sûremen t celui qui mêla au roman et y anne xa, et y ama lgama, le plus d'élémen ts hétérog ènes, et propre ment inas similables par le roman ; de sorte que la masse d'un de ses livres reste à la fois une des choses les plus puiss antes, mais bien aussi les plus troubles , les plus imparfaites et chargées de scor ies, de toute notre littérature .

Il est à rema rquer que les Ang lais, dont le drame n'a jamais su parfaite ment se purifier (au sens où s'est puri fiée la tragédie de Racine) , son t pa rvenus d'em blée à une beaucoup plus grande pureté dans le roman de De Foë, Fiel ding, et même de Richards on.

Je crois qu'il faut mettre tout cela dans la bou che d'Édouard -ce qui me permettrait d'ajouter que je ne lui accorde pas tous ces points , si judi­ cieuses que soient ses rem arques ; mais que je doute pour ma part qu'il se puisse imaginer plus pur roman que, pa r exemple, La Dou ble Méprise de Mér imée.

Mais, pour exciter Édouard à produ ire ce pur roman qu'il rêvait, la convicti on qu'on n'en avait point produit enco re de semblable, lui était néces saire.

Au surplus , ce pur roman, il ne parv iendra jamais à l'éc rire.

journal des Faux-Monnayeurs, Gallimard, 49e édition, pp.

6z-65.. »

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