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Deportation

Publié le 05/04/2016

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III) La découverte de l'univers concentrationnaire La découverte des premiers camps vides en 1944 (Majdanek et Struthof) n’a pas permis de comprendre les spécificités de l'univers concentrationnaire nazi. La libération du complexe d’Auschwitz, puis des camps de l’Ouest, est un choc dont rendent compte la presse écrite et les actualités cinématographiques en diffusant rapidement les premiers témoignages et les premières images. Immédiatement, dans le but de préparer les procès à venir des responsables nazis, un travail de collecte de documentation est réalisé : il s’agit de comprendre l’origine et le fonctionnement du système concentrationnaire et d’expliquer la situation découverte par les Alliés. Parallèlement, est mise en évidence l’ampleur de l’extermination des juifs d’Europe, même si, dans un premier temps, toutes les victimes des crimes nazis sont prises en compte dans leur globalité. 1) Les marches de la mort Les nazis ne veulent pas que les détenus tombent dans les mains des Alliés de l'Est et de l'Ouest. Au fur et à mesure de leur approche, ils décident de faire évacuer les camps. C’est ce qui donne lieu aux tragiques “marches de la mort” dont les itinéraires sont jalonnés de cadavres. La mortalité est encore plus forte dans cette période, surtout que s’ajoutent des tragédies comme celle de la rade de Lübeck où les Alliés bombardèrent des navires dans lesquels les SS avaient entassé des déportés de Neuengamme. De même, les nazis se sont efforcés de détruire les preuves de l’extermination. Ces destructions commencent dès novembre 1944 à Auschwitz. 2) L'ouverture des premières portes Le premier camp libéré est celui de Maïdanek, en juillet 1944 par les soldats soviétiques. À Auschwitz il ne reste que les déportés trop faibles pour être évacués, quand arrivent les soldats de l’Armée Rouge le 27 janvier1945. Parfois, les détenus ont participé à la libération de leur camp comme à Buchenwald.Face à l’ampleur des crimes nazis, les libérateurs ont du mal à comprendre la tragédie qu’ils viennent de découvrir. Il faut attendre les libérations faites par les Britanniques et les Américains pour que la réalité de la barbarie nazie soit vraiment comprise à l’Ouest. me d'honnêtes citoyens. d'autres ont depuis la fin de la guerre vécu tranquillement, cachés ou non, comme 3) Enquête sur les procès La découverte des camps de concentration et d'extermination ont bouleversés l'opinion internationale. Pour éviter le retour d'une telle barbarie, les dirigeants hitlériens, accusés de crimes contre l'humanité, seront jugés par une cour internationale de justice à Nuremberg, en 1945 et 1946. Vingt trois des principaux responsables nazis seront jugés, dont douze seront condamnés à mort. Citoyen .Au début de l’hiver 1942, les gouvernements des puissances alliées annoncèrent leur détermination de punir les criminels de guerre nazis. Le 17 décembre 1942, les dirigeants des États-Unis, de Grande-Bretagne et d’Union soviétique publièrent la première déclaration conjointe mentionnant officiellement l’extermination en masse des Juifs européens et décidant de poursuivre en justice les responsables de violences à l’encontre de populations civiles. La Déclaration de Moscou d’octobre 1943, signée par le président américain Franklin D. Roosevelt, le Premier ministre britannique Winston Churchill et le dirigeant soviétique Joseph Staline, stipulait qu’après l’armistice, les individus jugés responsables de crimes de guerre seraient extradés dans les pays où les actes avaient été commis, et jugés d’après les lois de la nation concernée. Les grands criminels de guerre, dont les crimes n’étaient pas circonscrits à un lieu géographique précis, seraient passibles de peines infligées conjointement par les gouvernements alliés. Le procès des principaux responsables allemands devant le Tribunal militaire international (TMI) se déroula à Nuremberg. Ce fut le plus célèbre des procès devant des juges représentant les puissances alliées. Entre le 18 octobre 1945 et le 1er octobre 1946, le TMI jugea 22 "grands" criminels de guerre accusés de complot, de crimes contre la paix, de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité. Le tribunal définit les crimes contre l’Humanité comme étant des "assassinat, extermination, asservissement, déportations ou persécutions pour des raisons politiques, raciales ou religieuses". Douze des accusés reconnus coupables furent condamnés à mort, dont Hans Frank, Hermann Göring, Alfred Rosenberg et Julius Streicher. Le TMI prononça trois peines de prison à vie et quatre peines de prison allant de 10 à 20 ans. Trois des accusés furent acquittés. Sous l’égide du TMI, les tribunaux militaires américains menèrent, à Nuremberg, douze autres procès d’officiers supérieurs allemands à Nuremberg. Ces procès sont souvent désignés collectivement par l’expression "autres procès de Nuremberg". Les membres de la Gestapo (police secrète de l’État allemand), les SS, ainsi que des industriels allemands furent jugés pour leur rôle dans l’application des lois de Nuremberg : "aryanisation", assassinats en masse de Juifs dans les camps de concentration, meurtres perpétrés par les Einsatzgruppen (unités mobiles d'extermination), déportations, travail forcé, vente de Zyklon B et expériences médicales. L’immense majorité des procès pour crimes de guerre après 1945 impliquait des fonctionnaires et des officiers de rang inférieur : gardes et commandants des camps de concentration, policiers, membres des Einsatzgruppen et médecins qui avaient participé à des expériences médicales. Ces criminels de guerre furent jugés par des tribunaux militaires dans les zones britannique, américaine, française et soviétique de l’Allemagne et de l’Autriche occupées, ainsi qu’en Italie. D’autres accusés furent jugés dans les pays où ils avaient commis leurs crimes. En 1947, un tribunal de Pologne condamna à mort Rudolf Hoess, le commandant du camp d’Auschwitz. des procès eurent lieu en Allemagne de l’Ouest, plusieurs Nazis furent condamnés à des peines légères, sous prétexte qu’ils avaient obéi aux ordres de leurs supérieurs, ce qui fut considéré comme une circonstance atténuante. Un certain nombre de criminels nazis reprirent rapidement une vie normale dans la société allemande, notamment dans le monde des affaires. Les efforts des chasseurs de Nazis (comme Simon Wiesenthal et Beate Klarsfeld) ont permis la capture, l’extradition et le jugement d’un certain nombre de Nazis qui s’étaient enfuis d’Allemagne après la guerre. Le procès d’Adolf Eichmann, organisé à Jérusalem en 1961, captiva le monde entier. De nombreux criminels de guerre ne furent cependant jamais jugés ou punis. La chasse aux criminels de guerre nazis continue, encore aujourd'hui. 4) Un nouveau therme apparraît: le génocide Le terme "génocide" n'existait pas jusqu'en 1944. Il désigne spécifiquement des crimes violents perpétrés contre des groupes avec l'intention de détruire leur existence en tant que groupe. Les droits de l'homme, tels qu'ils ont été définis dans la Déclaration des droits américaines (US Bill of Rights) ou dans la Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations Unies (1948), se rapportent aux droits des individus. En 1944, Raphaël Lemkin (1900-1959), un juriste juif polonais, chercha à décrire les politiques nazies d'extermination systématique, dont l'anéantissement des Juifs européens. Il créa le mot "génocide" en associant la racine grecque geno- pour race, espèce et -cide, la racine latine signifiant tuer, massacrer. En proposant ce terme, il avait à l'esprit la notion de "plan coordonné de différentes actions visant à la destruction des fondements essentiels de la vie de groupes nationaux dans le but d'annihiler les groupes concernés". L'année suivante, le Tribunal militaire international de Nuremberg inculpa les responsables nazis pour "crimes contre l'humanité". Le mot "génocide" figurait dans le réquisitoire mais en tant que terme descriptif et non juridique. Le 9 décembre 1948, à la suite de la Shoah et en grande partie grâce aux efforts continus du Professeur Lemkin, les Nations Unies approuvèrent la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Cette convention fait du génocide un crime international que les nations signataires "s'engagent à prévenir et à punir". Elle définit le génocide de la manière suivante : Le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :(a) meurtre de membres du groupe,(b) atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe,(c) soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle,(d) mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe,(e) transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe. Alors que l'Histoire compte de nombreux exemples de violence dirigée contre un groupe, le développement juridique et international du terme se concentre sur deux périodes historiques distinctes: la période qui s'étend de la création du terme jusqu'à son adoption en tant que loi internationale (1944-1948) et celle de son activation avec la création de tribunaux pénaux internationaux pour poursuivre le crime de génocide (1991-1998). La prévention du génocide, l'autre obligation majeure établie par la convention, demeure un défi auquel les nations et les individus restent confrontés. 5) Le rôle de la presse après la seconde guerre mondiale Lorsque le monde a connu le caractère génocidaire du système concentrationnaire nazi par le biais des actualités du grand écran ou le curriculum académique des cours d'histoire contemporaine, il a eu une prise de conscience des excès que peuvent causer la combinaison terrible de l'idéologie, de l'économie et du militarisme. http://musee.delaresistance.free.fr/educatif/dossier/camps.pdf http://missiontice.ac-besancon.fr/hg/grenier/PDF/Histoire/CNRD_2015-MRD. http://histoire-sociale.univ-paris1.fr/Collo/17-Presse%20cland%20colloque%20paris.pdf http://www.ushmm.org/wlc/fr/article.php?ModuleId=5 http://crdp.ac-bordeaux.fr/cddp24/document/dossiers/CNRD%202014/Axes-01.pdf

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