Devoir de Philosophie

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Publié le 05/01/2015

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PUBLICS : 51s1 Devoir 01 S10-40-0023-3 DAYEZ Maryne ___________________________________________________________ L'attrait de la télé-réalité Le succès de cette émission tient déjà au fait de son concept : la télé-réalité. Il s'agit de faire du spectacle à partir de faits réels ou du moins présentés comme tels. Il existe plusieurs types de télé-réalité : celui qui s'appuie sur l'aventure, la survie, le danger ; celui qui se base sur le sentimentalisme, les difficultés amoureuses, amicales ou familiales ou bien encore, même si la liste n'est pas exhaustive, celui qui a trait au monde artistique ou à la beauté. Quoi qu'il en soit, le point commun est de rendre le spectateur acteur. Il n'y a plus d'identifications lointaines à des héros, à des personnages de rêve, à des acteurs, ici le but est l'adhésion immédiate en produisant un spectacle dans lequel chacun, ou presque, peut se reconnaître. Par la même occasion, il n'est plus seulement question de rêver, de se changer les idées comme avec un spectacle « classique » mais de se transposer dans un contexte qui nous est familier ou dans lequel on s'imagine très bien. Le spectateur partage en fait avec « l'acteur » la même « réalité » et c'est ce qui en fait l'attrait, il en vient à oublier que les personnes qui sont montrées, sont mises en scène et non filmées dans leur spontanéité. On fait du spectacle avec « des vraies vies », de « vraies personnes » pour s'opposer à la fiction et créer l'adhésion. Cette confusion entre témoin et acteur, acteur et spectateur, réalité et fiction est à la base même de la télé-réalité, de son succès mais aussi de ses dangers que nous verrons plus loin. 2. Les raisons du succès de « Super Nanny » La caricature familiale Comme dans toute télé-réalité, les familles choisies pour l'émission le sont par rapport à une configuration précise des rôles et statuts attendue par les producteurs et correspondant à des stéréotypes ou clichés qui vont attirer le spectateur par leur caractère massif, extravagant, spectaculaire. Ce n'est pas forcément une mascarade dans le sens où ce genre de familles existe vraiment mais disons qu'elles sont retenues pour l'amplitude des dysfonctionnements relationnels et éducatifs auxquels on en rajoute parfois encore un peu dans la mise en scène. Ainsi, le spectateur va aller au-delà d'une identification psychologique à des personnages ; il va tenter de s'adapter aux propositions et d'imiter en temps réel les conseils qui sont prodigués ou au contraire renforcer son identité familiale par opposition et distinction aux familles participantes, mais dans tous les cas on peut dire que l'émission « parle » à tout le monde. Ceci n'est pas sans rappeler le cours quant à la constitution de notre identité par adhésion ou comparaison à d'autres groupes. ? Ainsi, certains parents vont être rassurés de voir se jouer sous leur yeux la même dynamique familiale que la leur et vont y puiser un renforcement narcissique dans le sens où leur réalité, devenue commune, va donc leur sembler « normale », les déculpabiliser et les faire adhérer facilement aux conseils prodigués même si certains les remettent en cause. En fait, les spectateurs conquis par l'identification à la famille en difficulté, vont s'appuyer sur « la culture du résultat » de l'émission et se dire qu'ils sont donc tout aussi capables d'y parvenir que d'autres parents démunis. ? D'autres vont renforcer leur identité familiale positive en opposition à ce qu'ils voient et en quoi ils ne se reconnaissent pas. Cela va donc les conforter dans leurs choix, que ceux-ci soient adaptés ou non à une évolution harmonieuse de l'enfant. Bref, comme on vient de le voir, cette télé-réalité peut donc rassurer tout un chacun, que ce soit dans l'identification ou l'opposition, d'où le succès. Les rôles sociaux très marqués et presque caricaturaux sont là pour renforcer ce phénomène qui puise dans nos représentations identitaires et culturelles. Le droit à l'émotion Dans notre société, l'émotion est presque devenue un tabou, elle est anti-productive et en tous les cas montrée comme une faiblesse, presque une maladie dans un monde qui prône l'efficacité, le pragmatisme, la rentabilité, la compétition, le dynamisme. Nous avons eu l'occasion d'aborder cela dans la partie du cours sur les valeurs « travail » ou bien encore dans celle liée au jeunisme ou à la peur de la retraite. Bref, la population ne doit pas montrer ses sentiments et ses émotions, par conséquent elle les intériorise, les refoule et ce n'est pas sans lien d'une part avec la montée de la violence dans la sphère intime car les individus explosent dès qu'ils sont chez eux et d'autre part avec l'engouement pour ce type de télé-réalité où l'on peut vivre par procuration ses émotions refoulées. Ne parvenant plus à vivre leur vie de manière authentique, les individus fantasment la réalité par écran interposé et s'insèrent dans l'intimité des autres via l'oeil de la caméra qui leur donne aussi l'illusion d'une promiscuité humaine dont la société nous prive de plus en plus. ? Ainsi, lorsque « Super Nanny » montre des mères épuisées, dépassées par les évènements et qui pleurent à chaudes larmes, elle « autorise » indirectement des centaines de mères à se reconnaître dans ce rôle humain loin des exigences sociétales sur les super « woman », quitte à ce qu'ensuite la mère « défaillante » se fasse gronder comme une enfant par celle qui lui prête une épaule savamment orchestrée... Le besoin de se référer à des experts, à des coaches, dans une société et une cellule familiale en crise Depuis quelques années, les parents issus de la génération des « enfants rois », ont du mal à poser un cadre à leurs enfants puisqu'ils ne l'ont pas eu eux-mêmes ou au contraire en opposition au cadre rigide qu'ils ont parfois vécu même si c'est plus rare. ? Il s'ensuit une éducation trop permissive, où l'autorité est vécue comme un frein à la liberté d'expression de l'enfant, ce qui est une grave erreur. ? De même, les parents recherchent une relation de copinage avec leurs enfants en pensant être ainsi modernes et nient tout autant leurs responsabilités que la nécessaire différence de génération. ? Les parents surprotègent leurs enfants en niant leur besoin d'indépendance ce qui à long terme aboutira soit à une trop forte dépendance, soit à des prises de risques importantes, notamment à l'adolescence, où l'enfant aura besoin d'expérimenter la vie et ses limites, faute d'y avoir été préparé depuis la plus jeune enfance. ? Les parents répondent aux désirs de l'enfants dans l'immédiateté sans lui apprendre à les différer car ils ne supportent pas de le frustrer ou bien n'osent pas le faire par peur des caprices, de la violence qui leur demanderaient de se positionner et de s'affirmer et cela va en fait bloquer la créativité de l'enfant, sa curiosité intellectuelle, un développement psychique harmonieux et son accès à la responsabilité d'adulte. Tous ces points sont amplement repris par l'émission et ont été vus dans le cours en montrant que l'enfant a besoin d'un cadre pour se construire et s'émanciper, loin de le restreindre, celui-ci lui permet d'intégrer la loi et d'être rassuré tant dans l'amour qu'on lui porte que la place qu'il occupe. ? L'émission de « Super Nanny » montre bien que les enfants qui n'ont pas de cadre cachent derrière leur violence, leurs provocations et caprices, d'énormes angoisses et un appel au secours pour que leurs parents retrouvent le chemin de la responsabilité à travers un cadre aimant, cohérent dans le couple et ferme. Si l'émission remporte un tel succès, c'est parce qu'elle illustre une évidence pourtant perdue par les parents actuels, celle du cadre nécessaire mais aussi parce qu'elle correspond au besoin de modèles, d'experts et de coaching en tous domaines. En fait, ces deux points se rejoignent, car si le coaching est à la mode, c'est parce que beaucoup d'adultes ont besoin que des personnes les guident et les cadrent comme des enfants, ainsi, ces parents encore « enfants » et infantilisés par ailleurs dans notre société, réclament un cadre, un substitut paternel ou maternel pour avancer au même titre que leurs enfants à qui ils ne parviennent pas à en donner un puisqu'ils en manquent eux-mêmes...La boucle est bouclée... ? L'image sévère, caricaturale de « Super Nanny » est d'ailleurs porteuse des symboles traditionnels de l'autorité et de la mère « Fouettard ». C'est ainsi, que beaucoup de parents attendent tout des experts, des médecins, des instituteurs, des éducateurs, de la justice, de la police, de la presse et de la télévision, allant parfois jusqu'à perdre tout bon sens. Ils se déchargent de leurs responsabilités et les fuient d'autant plus que l'infantilisation est encouragée de manière indirecte dans toute notre société et permet les conditionnements sociaux. ? « Super Nanny » arrive donc à temps avec sa pédagogie simplifiée en quelques leçons pour redresser rapidement les petits » monstres », les pères « insignifiants » et les mères « dépassées ». Elle correspond en plus à l'exigence de rapidité et d'efficacité prônée dans notre société qui ferait croire que l'éducation se résume à une marchandise ou un livre de recettes. On ne peut nier une certaine justesse du fond éducatif qui est transmis par l'émission, mais il est plus grave de faire croire à l'unicité du modèle éducatif dans lequel vont se « jeter » les parents qui vont tenter de se l'approprier. La pédagogie qui est transmise, tend à faire croire qu'elle s'adapte à tous et en toutes circonstances et c'est ce qui plaît, car cela paraît abordable mais nie les particularités individuelles, l'importance du contexte social et culturel, comme l'histoire familiale. L'éducation ne se résume pas à ce qui est montré dans cette émission, encore faut-il le redire... Les « recettes » éducatives peuvent rassurer un temps sur le droit à ne pas être parfait mais peuvent aussi déresponsabiliser encore un peu plus des parents qui n'ont pas confiance en eux et attendent des autres ce qu'ils savent déjà ou pressentent mais qu'ils n'osent appliquer. Comme nous l'avions vu dans le cours, les parents doivent être satisfaits d'eux-mêmes, sûrs d'eux et responsables pour permettre à leurs enfants de construire leur identité dans le respect de ce qu'ils sont et non de ce que l'on veut en faire, pour leur permettre de donner du sens à ce qu'ils vivent et non le sens qu'on prête à ce qu'ils vivent et là, l'émission peut aboutir à l'inverse... Nous allons donc aborder les limites de celles-ci. 3. Les limites de l'émission « Super Nanny » Outre la dépersonnalisation de l'éducation, l'infantilisation des parents, la culture du résultat, la confusion entre réel et virtuel qui ont déjà été abordés ci-dessus de manière indirecte, voici quelques autres limites envisageables. Humiliations, instrumentalisation, conditionnement Il faut bien reconnaître que cette émission de télé-réalité s'empare de situations catastrophiques sur le plan éducatif ce qui lui permet de justifier des interventions « musclées » sur le principe : « aux grands maux, les grands remèdes » ! ? Les moqueries, les sourires en coin ou les « gros yeux » de « Super Nanny » tout comme les flatteries douteuses et la sécheresse des bilans faits avec les parents sont assez peu éducatifs et n'ont d'autres objets que d'instrumentaliser des familles pour en tirer parti et valoriser une technique « éducative » transmise dans la soumission parentale. Plus que d'apporter une aide réelle qui ne peut se satisfaire du temps très court de l'émission comme de son caractère public, on infantilise ces parents, on montre à quel point leur docilité envers « l'éducatrice » peut être payante, on les gronde comme des enfants, on leur fait la leçon et on attend d'eux non pas une compréhension en profondeur de leurs dysfonctionnements mais l'application « bête et méchante » de principes dictés ce qui nous amène à une « pédagogie » qui n'en est pas une et qui ressemble fortement en fait à un conditionnement pavlovien : à tel stimuli (tel comportement de l'enfant) correspond telle « bonne » réponse parentale. ? Cela amène certains spectateurs à reproduire des schémas, des stéréotypes éducatifs et il n'est plus rare de rencontrer dans la rue, dans les magasins, des parents qui s'agenouillent devant leurs enfants pour les regarder droit dans les yeux comme le préconise « Super Nanny » en tentant une pédagogie qu'ils ne maîtrisent pas et à laquelle ils ne croient pas... Les enfants sont souvent amusés ou perturbés de voir ainsi leurs parents qui n'ont assimilé qu'une partie du principe éducatif sousjacent et qui discutent inlassablement en se répétant des dizaines de fois pour tenter d'obtenir « la bonne réponse de l'enfant », qui ne vient pas... Il est indéniable que beaucoup de parents ont besoin d'aide et que cette émission correspond à un besoin dans une société où les individus se sentent de plus en plus isolés, perdus dans leur vie entre le travail de plus en plus exigent, les contraintes matérielles de plus en plus pressantes et des rôles parentaux mis à mal par l'évolution des moeurs, mais, l'émission peut faire croire qu'il suffit de trouver le moyen de supprimer un symptôme pour que la relation parent-enfant s'améliore alors qu'il n'en est rien... ? Si l'enfant ne supporte pas la frustration lorsque sa mère lui refuse un bonbon ou un jouet au supermarché, il ne s'agit pas de bien savoir lui expliquer pourquoi, mais de comprendre que ce comportement prend ses sources dans la prime enfance, peut-être lors de l'allaitement, du sevrage ou de l'impossibilité pour la mère de se distancier de son bébé comme on a pu le voir dans le cours... Cette compréhension demande du temps, un accompagnement professionnel des parents et de l'enfant et une écoute spécifique pour amener des changements en profondeur qui seront durables. Il se peut tout à fait que les conseils de « Super Nanny » puissent marcher et que l'enfant cesse ses caprices au supermarché, mais cela ne voudra pas dire qu'il sait mieux gérer la frustration, il aura « appris » de manière inconsciente à déplacer son angoisse sur d'autres supports... Que penser aussi des enfants qui ont été filmés et qui vont voir à la télévision leurs parents-acteurs se faire humilier, quelle image vont-ils garder ? Quelle sécurité cela peut-il bien leur apporter ? Du manque de pudeur à la télé-surveillance La télé-réalité telle qu'elle se présente avec « Super Nanny » peut poser la question du voyeurisme des téléspectateurs et du manque de pudeur des familles qui sont filmées. Comme on l'a vu plus haut, les familles participantes sont volontaires au départ, mais il est vrai qu'elles sont instrumentalisées et pour cela, il faut qu'elles soient mises à l'aise, qu'on leur propose une pseudo-intimité, et qu'on les « manipule » d'une certaine manière en leur montrant d'une part qu'elles vont y gagner en confort quotidien grâce à la gratuité et la pertinence de l'aide, et que d'autre part elles sont des sortes d'exemples pour des tas d'autres familles ce qui leur confère une sorte de prestige... On est pas loin ici de ce que l'on a pu voir dans le cours quant à la capacité de se soumettre dès lors que la présentation du but est attrayante et encore mieux lorsqu'elle est pseudo-scientifique. Par ailleurs les familles, prises dans l'effervescence des tournages, ne mesurent souvent qu'a posteriori l'importance de l'audimat, lorsqu'elles ont des retours négatifs après la diffusion des images. Beaucoup de personnes dans notre société n'ont plus le sentiment d'être écoutées, d'exister aux yeux des autres et ce manque d'humanité relationnelle les encourage aussi à se livrer en public comme pour montrer à tous leur souffrance. Ainsi leur pudeur est mise à mal, pudeur physique mais surtout psychique et sentimentale et cela peut laisser des traces avec le sentiment, pour les familles, d'avoir été abusées dans tous les sens du terme ; abusées par l'instrumentalisation mais aussi « violées » dans leur intimité familiale (sentiments et univers matériel). ? Ce sentiment peut être d'autant plus fort, que beaucoup de familles qui témoignent dans l'après-coup, disent que leurs réalités ont été modifiées et qu'elles ne sont pas suivies sur le long terme alors que parfois, les critiques sociales viennent se surajouter à la problématique familiale. Elles ont alors la douloureuse surprise de se vivre comme des marchandises de petit écran, bafouées et jetées après le spectacle ! Enfin, la télé-réalité pose le problème de la confusion entre la sphère intime et la sphère sociale, autrement dit entre le privé et le public, le dedans et le dehors, qui trouvent ici des frontières illusoires mettant en péril cette différenciation capitale que nous acquérons au cours de notre existence. ? Comment faire comprendre à un enfant que, ce qu'il vit chez lui est différent de ce qu'il peut s'autoriser dans la sphère sociale quand il visionne une intimité devenue publique ?! Comment lui apprendre la beauté des sentiments, le privilège des mots intimes lorsque par ailleurs ceux-ci sont jetés en pâture dans une émission ? Comment lui apprendre à protéger son corps en lui disant que seuls maman ou papa ont le droit de le voir tout nu, lorsqu'il visionne des enfants qui prennent leur bain en public puisque c'est aux yeux de tout le monde, même si le « floutage » du sexe donne encore l'illusion d'une protection ? Comme on a pu le voir dans le cours, c'est l'acquisition de la différenciation entre soi et l'autre qui intervient très tôt dans l'existence, qui va nous permettre de nous émanciper et c'est là aussi que la pudeur prend sa source. Il convient donc d'aider l'enfant à décrypter l'image pour prendre du recul et pour qu'il comprenne bien que ce qu'il voit n'est qu'un faux semblant ; mais encore faut-il que les parents en aient eux-mêmes conscience... C'est d'ailleurs ce recul sur l'image qui permet aussi de se distancier du voyeurisme pour analyser l'émission comme un produit fabriqué, orchestré, aux multiples facettes sociologiques mais non un modèle psychopédagogique auquel adhérer aveuglément... Toute cette problématique est renforcée par le principe même de la télé-réalité, basé sur le filmage quasi permanent de l'intimité et cela n'est pas sans lien avec la montée en flèche de la télésurveillance dans notre société à laquelle ce genre d'émission tente, en fait, de nous préparer indirectement. En effet, si sous un aspect ludique nous acceptons le principe, il nous sera plus facile de le tolérer socialement car il sera devenu commun, banal, et donc... normal... du moins c'est ce que l'on voudrait nous faire croire... Cela nous amène à une autre limite d'ordre plus politique et social. Contrôle social et « flicage » de la population D'un problème de pudeur on en arrive à un problème éthique. En effet, beaucoup d'individus ne perçoivent pas la télé-réalité comme une composition artificielle mais comme une réalité brute et n'ont pas conscience que l'exposition de la famille bafoue le respect dû à chacun au nom de la pudeur et de la protection de la vie privée. Ce manque de distance ne leur permet pas d'appréhender non plus les enjeux sociaux et politiques qui peuvent se cacher derrière ce style d'émission. En effet, si la télé-réalité devient courante et qu'elle est communément admise ou presque, elle normalise l'oeil qui nous surveille de partout, y compris dans la sphère intime, et pire encore elle le justifie et le rend nécessaire. De là, au bout de quelques années ce qui aurait horrifié un temps devient à la mode et le public réclame massivement, au nom de la sécurité qu'on lui promet, des caméras de surveillance de partout : aux feux rouges, dans les rues et même des résidences surveillées devenues le « must ». De là il n'y a plus qu'un pas avec le contrôle de la population, voire le flicage de celle-ci devenu plus qu'aisé puisque réclamé ! Méfions-nous pourtant de ce dispositif qui nous voudrait du bien et qui peut être utilisé à bien d'autres fi ns que celle d'une pseudo-sécurité particulièrement ciblée... Ne soyons pas aveuglés par les coups médiatiques montrant la bonne fée caméra au secours de la population et tous ces chiffres annoncés de la baisse de la délinquance dans les lieux de leur implantation qui ne font que masquer la réalité d'une augmentation de la délinquance, simplement illusoirement déplacée. Je n'hésiterai donc pas à dire que pour vivre heureux vivons encore cachés ! Conclusion Il faudra retenir que l'enfant a besoin d'un cadre pour grandir et ce, dès ses premiers jours. Loin de l'anéantir, il lui permet de trouver des limites et de s'y opposer de manière constructive, à condition qu'il ne soit pas anarchique mais ferme et souple à la fois, contenant et aimant. Si les parents ont peur de le poser, l'enfant, loin d'être rassuré dans son for intérieur, aura tendance à s'éparpiller, à être angoissé, parfois à être violent et ne verra dans le regard de ses parents qu'une anxiété alimentant la sienne. Les parents doivent prendre leurs responsabilités pour assumer leur rôle, se faire confiance et parfois se faire aider dans un cadre professionnel, et non par l'intermédiaire de la télé-réalité, pour se départir des rigidités défensives qu'ils peuvent avoir, afin de laisser à leur enfant la possibilité d'exister par lui-même et d'avoir une place réelle. La télé-réalité, comme objet sociologique ou de divertissement, peut avoir un intérêt mais elle nécessite d'être décryptée avec recul pour éviter l'enfermement psychique, le conditionnement et l'attente de recettes miracles. Restons vigilants aux manipulations de toutes sortes qui, sous l'angle de l'amusement peuvent détourner notre bon sens, notre conscience, notre libre pensée et notre indépendance.

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