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Maguerite Duras

Publié le 17/11/2013

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duras
d'adultea. Des expériences qui mènent vers l'âge adulteb. Le cinéma comme moteur d'évolutionc. Les figures masculines qui forgent la féminité de Suzanned. Le lecteur s'identifie à Suzanne par l'usage du point de vue internee. Par Suzanne, une description de la propre adolescence de l'auteurII) Les relations au sein de la famille qui met en avant le rôle fédérateur de la mèrea. Liens puissants entre les barrages et la mère-  Source d'intense désespoir-  Stimulant qui guide sa vieb. Entre les deux enfants : un statut différent au sein de la famille-  Rapports entre la mère et Suzanne-  Place prépondérante du filsc. Portrait paradoxale de la mère, à la fois :-  Mère exemplaire-  Mère violemment aimante-  Héroïne mythiqueIII) Réalité colonialea. Le peuple de la plaine condamné à la misèreb. La ville coloniale dédiée à une élitec. Un Contraste saisissant d. Un contexte difficile qui entraîne une quête de l'argent omniprésente et l'exaltation de toutes sortes de désirs. -  La quête de l'argent-  Le désirBiographie de Marguerite DurasMarguerite Duras, de son véritable nom Marguerite Donnadieu, est née le 4 avril 1914 à Gia Dinh, une vielle de la banlieue Nord de Saigon (Indochine). Le pseudo Duras provient du nom du village d'origine de sa famille paternelle dans le Lot-et-Garonne. Son père décède alors qu'elle n'a que 5 ans. Deux ans plus tard, en 1923, sa mère s'installe avec ses trois enfants à Vinh Long, une ville située dans le delta du Mékong.L'enfance et l'adolescence de Marguerite Duras se déroulent en Indochine, pays qui marquera une grande partie de son œuvre. De retour en France en 1932, elle fait des études de mathématiques durant lesquelles elle va rencontrer Robert Antelme. Après avoir obtenu son diplôme de sciences politiques, elle trouve un emploi de secrétaire au ministère des Colonies en 1938, duquel elle démissionnera deux ans plus tard et se marie avec Robert Antelme en 1939. En 1942, elle trouve un emploi au Comité d'organisation du livre où elle fait la connaissance de Dionys Mascolo, qui devient son amant. C'est en 1943, qu'elle publiera son premier roman Les Impudents. Cette même année, elle adhère avec Robert Antelme et Dionys Mascolo au Mouvement National des Prisonniers de Guerre et entre dans la résistance. En 1944, son mari est déporté à Buchenwald : Marguerite rentre au Parti Communiste la même année duquel elle sera exclue en 1955. A la libération de Robert en 1945, ils créent « les Editions de la Cité Universelle », une agence d'édition qui publiera entre autres les œuvres de Saint Just. Après son divorce en 1947, Elle épousera Dionys Mascolo dont elle aura un fils, Jean. L'année 1950 marque son irruption sur la scène littéraire avec la publication d' « Un barrage contre le Pacifique », roman autobiographique évoquant l'Indochine, sa mère et son enfance mais également une prise de position politique qui dénonce le système colonial. Son style, elliptique et simplifié, évolue vers le Nouveau Roman, notamment dans les Petits Chevaux de Tarquinia (1953). En 1958, Marguerite Duras voit pour la première fois un de ses ouvrages adapté au cinéma : Un Barrage contre le Pacifique est réalisé par René Clément. D'autres oeuvres, telles que l'Amant, seront également mises en images plus tard. Parallèlement à son écriture, l'engagement politique de la romancière, dans le camp de la gauche, est de plus en plus fort : elle milite contre la guerre d'Algérie, s'engage dans la révolution féministe de Mai 68 et signe le manifeste contre l'avortement en 1971. Elle s'essaie au théâtre, avec des pièces comme la Musica (1965) et signe des scénarios de films, dont Hiroshima mon amour (1958) et Une aussi longue absence (1960). Elle passe ensuite à la réalisation, notamment avec India Song (1975) ou le Camion (1977). L'Amant (1984) est le livre qui l'ouvre réellement aux yeux du grand public et lui assure un succès certain. En parallèle, sa vie s'écoule aux côtés de son compagnon Yann Andrea Steiner, qui sera le dernier homme à partager sa vie. Rongée par l'alcool, Marguerite Duras continue à écrire (elle publie La pluie d'été en 1990 et L'amant de la Chine du nord en 1992) puis à dicter ses romans avant de s'éteindre le 3 mars 1996.Etude de l'œuvre : « Un barrage contre le Pacifique »IntroductionLorsque que Marguerite Duras commence la rédaction de son œuvre, « Un barrage contre le Pacifique » en 1947, la guerre d'Indochine dure déjà depuis un an du fait des tensions opposants les colons français installés dans cette région asiatique et les nationalistes indochinois, soutenus par le parti communiste. Il s'agit donc d'un contexte relativement troublée de l'Histoire qui confère une autre dimension à cet ouvrage qui nous donne à voir une autre perspective de la vie en Indochine, au travers du regard des colons français de toutes conditions, mais également en décrivant les conditions de vie des populations indigènes. Il ne s'agit pas ici d'un simple roman de fiction où l'auteur s'inspirerait de ce qu'il aurait appris d'autres sur le sujet, mais bel et bien d'un roman autobiographique. En effet, Marguerite Duras a une connaissance toute particulière du contexte dont on traite dans cet ouvrage ayant elle-même vécue en Indochine jusqu'en 1932. Elle mêle ainsi habilement des éléments ayants trait à sa propre histoire et de la fiction pure, rendant la frontière entre réalité et imagination romanesque d'autant plus intéressante qu'elle est rendue difficile à discerner. Différents thèmes s'entrecroisent dans ce roman publié en 1950 parmi lesquels la désillusion des espérances que les colons venus en Indochine ont pu placé dans ce qui leur semblait pouvoir devenir leur paradis terrestre. Seulement comme toute rêve utopique, il comporte une part de contre utopie et une fois cette face sombre dévoilée, il s'est renfermé à la manière d'un piège sur ceux qui y avaient cru. Ces victimes de l'espérance se sont alors retrouvés condamnés à une existence de misère, enferrés à des territoires inhospitaliers qui se révèleront être de vrais incubateurs, propices au développement de toute sorte de vice et d'espoirs déçus. Résumé de l'intrigueCe récit de Marguerite Duras relate la vie d'une mère et de ses deux enfants, Joseph et Suzanne, en Indochine, pendant la période de colonisation française. La mère, propriétaire d'une concession incultivable, tente désespérément de construire un barrage contre le Pacifique, qui inonde régulièrement ses terres et lui enlève toute perspective d'avenir heureux pour elle et ses enfants. Joseph et Suzanne, l'un révolté, l'autre passive, attendent de pouvoir aller enfin quitter la plaine. La rencontre du fils de M.Jo, un riche planteur va bouleverser leur vie. Lorsque celui-ci s'éprend de Suzanne, l'horizon s'entrouvre pour chacun, jusqu'à ce qu'ils comprennent qu'il ne l'épousera pas. Cependant avant de quitter la concession, il laisse à la jeune fille une bague ornée d'un diamant : un diamant qui va être déterminant dans leur vie.Première partieLes événements de la première partie ont lieu dans la plaine de Kam en Indochine.Page 17 à 38L'histoire débute autour de l'achat d'un cheval qui ne vécut que huit jours. Celui-ci devait servir à Joseph pour qu'il ramène un peu d'argent. La vie dans la plaine est alors décrite comme étant misérable, amère et ennuyeuse. Les relations conflictuelles entre la mère et ses enfants sont dès lors mise en avant. Quelques années plus tôt, la mère était arrivée à la colonie avec son mari, tous deux instituteurs, sous les promesses faites de s'y enrichir. Ils eurent alors deux enfants, Joseph et Suzanne. Ils vécurent aisément pendant de nombreuses années. A la mort du père, la mère dut élever ses enfants avec difficulté. Elle avait abandonné l'enseignement d'Etat pour donner des leçons particulières, auxquelles s'ajoutèrent des leçons de piano. Puis, elle fut engagée comme pianiste à l'Eden-Cinéma pendant dix ans ; dix années durant lesquelles elle économisa dans le but d'acheter une concession au cadastre de la colonie. Dès son achat, elle mit ainsi en culture la moitié de sa concession en espérant que les récoltes lui rapporteraient de quoi payer la construction d'un bungalow. Cela faisait maintenant six ans qu'elle vivait dans la plaine, ces terres s'étaient trouvées être incultivables car sans cesse inondées par les eaux du Pacifique et la famille s'était retrouvée ruinée et endettée par ces investissements malheureux. Elle avait ainsi jeté « ses économies de dix ans dans les vagues du Pacifique » (page 25), lui faisant prendre conscience du « grand vampirisme colonial ». Elle s'était alors lancée dans une lutte acharnée et sans fin contre les agents du cadastre mais aussi contre le Pacifique en tentant d'ériger un barrage avec l'aide des paysans de la région. L'écroulement du barrage, dans lequel elle avait mis tant d'espoir avait tout bouleversé dans leur vie, et avait rendu la mère malade.Le portrait de la mère se dessine alors : une femme dévouée pour ses enfants, courageuse, et qui n'abandonne jamais. On apprend qu'elle passe la nuit à faire ses comptes comme si elle n'était jamais tranquille et sans cesse obligée de trouver des solutions et d'élaborer de nouveaux projets pour améliorer la situation.Page 39 à 65Après la mort du cheval, Joseph, Suzanne et la mère se rendent à Ram, le village voisin, au café du père Bart. Ils y rencontrent M. Jo, le fils d'un riche planteur. Aussitôt, le jeune homme est séduit par Suzanne et l'intention de la mère de marier sa fille se dessine. Lors de leur discussion avec M.Jo, Ils se mettent à rire de leur condition et du sort qui s'acharne sur eux, notamment en décrivant l'état de leur vieille Citroën B.12 et en racontant l'histoire du barrage qui s'est écroulé.A la fin de la soirée, M.Jo raccompagne Suzanne et la mère en limousine à leur bungalow. La mère lui fait alors savoir qu'il peut revenir quand il le souhaite.PAGE 67à 87M. Jo revient régulièrement au Bungalow, notamment pour voir Suzanne. Mais malgré ses visites assidues, il reste méprisé : Joseph le hait et Suzanne l'ignore. Seul la mère semble lui montre de l'intérêt mais seulement parce qu'elle voit en lui la possibilité de marier sa fille. Voyant l'importance de l'argent chez Suzanne, il pense pouvoir se faire aimer d'elle en affichant sa fortune et en la couvrant de cadeaux. Afin de s'attirer ses faveurs M.Jo lui suggère l'idée de lui acheter un nouveau phonographe, mais il demande en échange à la voir nue. Bien que réticente, Suzanne finit par accepter dans l'envie de faire plaisir à son frère en lui donnant le phonographe « C'est ainsi qu'au moment où elle allait ouvrir et se donner à voir au monde, le monde la prostitua » p 73. M. Jo commence à prendre conscience qu'il ne réussira jamais à séduire Suzanne par aucun moyen.Un peu plus tard, M. Jo apporte un paquet contenant le phonographe. La mère et Joseph cachent leur curiosité et ne montrent aucun signe d'intérêt pour le paquet. La mère l'invite à diner et Suzanne annonce alors que le paquet contient un phonographe. Joseph paraît alors fasciné, la mère ,elle, est déçue. (ils écoutent Ramona, qui représente pour eux la chanson de tous les espoirs) M. Jo a alors l'espoir de voir son cas reconsidéré mais personne ne lui prête attention. PAGE 89 à 98Les visites de M.Jo sont devenues une habitude à laquelle la famille a pris goût. Celui-ci les emmène tous les soirs à Ram danser et boire. La famille continue à le mépriser et à se moquer de lui. Au cours d'une de ces soirées, Joseph a décidé de parler à M.Jo car il ne supporte plus la situation et lui explique qu'il doit se décider rapidement concernant le mariage avec sa sœur. La mère le met aussi sous pression.PAGE 99 à 111M. Jo continue à faire des avances à Suzanne et à lui faire part de ses sentiments, laissant Suzanne toujours aussi indifférente. Il commence à évoquer un possible mariage. Mais seul l'intérêt financier préoccupe Suzanne. M.Jo a trouvé une nouvelle ruse pour voir Suzanne nue en l'accusant d'être méchante. La veille, il a fait la promesse à Suzanne de lui offrir une bague si elle acceptait de faire un voyage de quelques jours en ville avec lui. La mère menace M.Jo de le forcer à épouser sa fille s'il s'était passé quelque chose entre eux deux. Page 113 à 132La mère a décidé de ne plus laisser Suzanne et M.Jo seuls dans le bungalow et lui a donné huit jours pour se décider à l'épouser, malgré le fait que celui-ci soit engagé à épouser une riche jeune fille, selon les volontés de son père. M.Jo continue à parler à Suzanne de l'offre du diamant en échange du voyage en ville à ses côtés ; il s'engage même à l'épouser si elle accepte. On apprend alors l'importance qu'a le cinéma pour Suzanne et son frère. De son côté, la mère a déjà fait ses projets en fonction de ce mariage et place tous ses espoirs dans sa fille. Car ce mariage pourrait être un moyen de s'en sortir et de pouvoir partir de la plaine. Mais Joseph sait déjà que M. Jo ne l'épousera jamais.M. Jo apporte trois diamants à Suzanne pour qu'elle en choisisse un. Tout ce qui l'importe alors c'est de connaître son prix car c'est l'argent qu'il rapportera qui détermina des possibilités d'avenir. Joseph arrive alors et Suzanne lui fait prendre connaissance de l'offre de M.Jo. Il est furieux et exige la restitution du bijou. Suzanne s'exécute et conseille M.Jo de ne jamais revenir. Finalement M.Jo, bouleversé, lui laisse la bague.PAGE 133 à 145Suzanne rentre au bungalow pour montrer la bague à la mère qui part immédiatement le cacher. Au cours du repas, la mère se plaint de son état, de ses enfants et fait part de sa honte et de son dégoût vis-à-vis de ce que représente cette bague. Une querelle éclate entre mère et fille au sujet du bijou. Elle veut que Suzanne avoue qu'elle a couché avec M.Jo. Suzanne est alors battue pendant des heures jusqu'à ce que Joseph intervienne- On apprend aussi que la mère a battu Joseph lorsqu'il était plus jeune et qu'elle bat régulièrement Suzanne depuis l'écroulement des barrages - La mère finit par se calmer et il est décidé qu'ils iront vendre la bague à la ville et que tout contact doit être rompu avec M.Jo.Page 147à 164M. Jo est revenu le lendemain ; Suzanne lui annonce qu'il ne doit plus revenir car sa mère en a décidé ainsi. Elle lui explique qu'ils comptent aller vendre la bague en ville. M.jo est alors anéanti, il comprend qu'on s'est servi de lui et les accusent d'être « immoraux » avant de repartir avec sa limousine. Le soir, au diner, la famille semble avoir de nouveaux espoirs grâce à la bague.Deuxième partiePAGE 167- 176La famille se rend à la ville dans le but de vendre le diamant. Ils sont accueillis à l'hôtel central par Carmen, la première maitresse de Joseph. La mère charge celle-ci de l'aider à vendre le diamant mais l'annonce passée dans le bureau de l'hôtel ne donna aucun résultat. PAGE 177-180La mère commença donc de son côté à parcourir tous les diamantaires et les bijoutiers de la ville pour leur vendre la bague au prix que M.Jo leur avait annoncé, c'est-à-dire vingt mille francs. Mais à l'estimation, elle apprend que le bijou a un défaut (un crapaud) et en vaut la moitié. Cependant, elle continue à s'acharner pour obtenir cet argent tant espéré. Finalement, elle a une autre idée : elle tente de convaincre sa fille de renouer avec M.Jo afin de lui soutirer d'autres objets de valeur. Suzanne accepte mais refuse de le chercher.PAGE 181-184Suzanne et Joseph ont arrêté d'accompagner leur mère au bout de deux jours. Joseph part seul de con côté et profite de son séjour en ville pour s'y débaucher. Il ne rentre plus que le soir à l'hôtel, pour ensuite de plus rentrer du tout. Lorsque la mère termine ses démarches, l'absence de Joseph commence à se faire sentir. Elle se met alors à passer ses journées à dormir et à prendre des pilules.De son côté, Suzanne est prise en charge par Carmen qui la fait même dormir dans sa chambre. Carmen la conseille de trouver un mari idiot mais riche, qu'elle s'émancipe de l'autorité maternelle et qu'elle mette à profit son pouvoir de séduction. Elle lui prête ainsi une robe et de l'argent et lui suggère de se promener seule en ville.Page 185- 193Sa promenade dans le haut quartier des riches européens est un désastre : Suzanne, affublée de cette manière ne sent pas à sa place, voire ridicule et laide. De plus, elle se fait remarquée par les passants car il est inhabituel de voir une jeune fille blanche se promener seule. Mortifiée par la honte, elle se réfugie dans un cinéma. En sortant, elle aperçoit son frère en B.12 accompagné de deux prostituées. Il semble différent et elle se met soudainement à le haïr. De son côté, la mère commence à comprendre que Joseph s'en ira bientôt.PAGE 195-203On apprend la raison de l'absence de Joseph : il a rencontré une femme. La mère est épuisée et ne compte plus que sur les clients de l'hôtel pour vendre son diamant. Elle a décidé que dès que Joseph reviendra, elle irait vendre le diamant pour onze mille francs et qu'ils rentreraient tous à la plaine. Quant à Suzanne, elle a choisi de ne plus suivre les conseils de Carmen et passe ses journées entre l'hôtel et le cinéma. Elle commence à songer à son avenir et la magie du cinéma lui donne envie de quitter sa mère. Joseph n'est toujours pas rentré et la mère continue désespérément à l'attendre tout en avalant ses pilules.Page 204-212Carmen présente à Suzanne, Barner, un riche client de passage qui cherche à épouser une jeune française. Ils passent la soirée ensemble.PAGE 213-219En dépit de sa répugnance pour le prétendant, Suzanne le présente à sa mère ; Barner déclare vouloir épouser sa fille en échange de trente mille francs, la mère au départ indécise finit par refuser la demande.Page 221-228A la sortie de l'hôtel, un après midi, Suzanne rencontre M.Jo qui se propose de l'accompagner au cinéma. M. Jo lui déclare qu'il l'aime. Suzanne comprend alors que ces mots peuvent être seulement dits pour obtenir ce que l'on désire. Elle repousse à nouveau ses avances et lui explique qu'elle ne voudra jamais de lui.Page 229-232Carmen vient annoncer à la mère que Joseph a réussi à vendre le diamant pour le prix tant désiré et qu'elle doit le lui apporter. En revenant, Carmen raconte à Suzanne que l'acheteur de la bague n'est autre que la femme dont Joseph s'est épris et que Joseph compte bientôt revenir pour les ramener à la plaine. Dès le lendemain, la mère se rend dans les banques pour rembourser ses dettes avec l'argent de la vente et solliciter de nouveaux crédits en vain, si bien qu'au bout de quelques jours, elle n'a déjà presque plus d'argent. Désespérée, elle se recouche, gavée de pilules et dort toute la journée en attendant Joseph.Page 233-242Joseph est revenu et presse Suzanne et sa mère pour partir immédiatement. Suzanne montre des signes de rébellion en annonçant qu'elle rentrera seulement si elle en a envie mais personne n'y prête attention. Pour la première fois, alors que sa mère tente de la gifler, sa fille lui immobile la main. Joseph semble ailleurs et différent, son langage a changé. Amers et désenchantés, ils se mettent en route pour la plaine. Joseph parle à peine tandis que la mère, soudainement enthousiaste, parle de ses nouveaux projets et de la bonne affaire qu'elle a faite avec les banques, sans même faire un seul reproche à son fils sur son absence de huit jours. Elle a l'intention d'obtenir une hypothèque sur cinq hectares de la concession mais elle ne reçoit aucun encouragement de la part de ses enfants. Finalement, alors que la mère a repris ses habituelles pensées défaitistes, Joseph lui tend le diamant sans explications précises : l'acquéreur lui a simplement restitué le bijou. La mère se remet à pleurer grommelant qu'elle n'a plus la force de tout recommencer.Page 243-255De retour au Bungalow. A leur retour La mère annonce au caporal qu'elle te pourrait plus le payer. La mère a abandonné sa plantation de bananiers et ne plante plus rien. Toute la famille est devenue paresseuse et passe la plupart de son temps à dormir. Joseph ne chasse plus la nuit, il attend de pouvoir retrouver sa maitresse avec mélancolie. L'achat d'un nouveau cheval avec le reste de l'argent permet à Joseph de s'acheter ses cigarettes américaines. La nuit, la mère fait ses comptes et de nouveaux projets, sous l'œil du caporal. Elle écrit alors sa dernière lettre au cadastre de la colonie mais ses derniers espoirs d'obtenir quoi que ce soit commencent déjà à s'éteindre. Elle se concentre alors sur la vente du phonographe mais aucun de ses enfants ne veut s'en charger. Cependant, un jour, Joseph décide d'aller le vendre. La mère voit cela comme l'approche de son départ. Il le vend au père Bart et en donnant l'argent à la mère, celle-ci sombre dans une espèce de folie et recommence à pleurer. Le seul bien qui leur reste à présent est le diamant de M.Jo.P 257- 278Joseph raconte à sa sœur l'événement qui a bouleversé sa vie pour qu'elle sache tout avant qu'il parte : à la ville, il a rencontré un couple au cinéma et s'est senti très attiré par la femme, Lina. Le soir même, ils ont tous les trois fait la tournée des bars ; Devant le mari complètement saoul et inconscient, ils ont flirté et se sont embrassés à plusieurs reprises. Après avoir fait l'amour dans la voiture, Joseph lui a raconté son histoire et lui a parlé du diamant ; Elle s'est alors proposée de l'acheter. C'est donc au côté de cette femme que Joseph a passé huit jours à la ville ; Au terme de son séjour, elle lui a rendu le diamant sans qu'il le sache.Page 279-286La mère semble commencer à se faire à l'idée du départ de son fils au fur et à mesure qu'elle le sent approcher. Elle a compris que c'est son seul moyen de s'en sortir. Elle se met à penser que sa mort résoudrait tous leurs problèmes.Joseph avoue enfin à Suzanne que la femme va revenir le chercher très prochainement. Il semble avoir certains scrupules à laisser la mère mais il ne lui voit plus d'avenir en dehors de la concession et dit ne plus avoir d'autre choix que de la faire souffrir. Il se remémore alors les sacrifices qu'elle a fait pour eux, notamment lorsqu'elle travaillait à l'Eden-Cinéma. Ces pensées lui sont tellement intenables qu'il préférerait la voir mourir. Son seul regret est de ne pas pouvoir tuer les agents du cadastre avant son départ. On apprend alors qu'il a gardé la dernière lettre que la mère voulait leur envoyé, après l'avoir lu. Suzanne se sent capable de mener sa vie comme Joseph la conçoit.Le départ de Joseph approche ; celui-ci a recommencé à chasser et à prendre soin de lui. La mère a un nouveau projet qui lui occupe l'esprit : vendre le diamant au père Bart après le départ de Joseph. PAGE 287-297Avant son départ, Joseph confie à Suzanne la lettre de leur mère adressée aux agents des cadastres pour qu'elle la lise. Dans cette lettre, la mère demande l'accord en concession définitive des cinq hectares de terres qui entourent son bungalow et explique pourquoi elle le mérite tant. Elle s'y plaint d'être spoliée, escroquée et y dénonce l'ignominie de l'organisation cadastrale. Elle menace même les agents de mort expliquant que si elle n'a plus d'espoir pour sa concession, leur mort est le seul qu'elle puisse encore avoir. Cette lettre est donc un moyen pour ne jamais oublier les injustices dont la famille a été victime.P 299-305Un soir, le bruit d'un klaxon retentit. Lina est enfin venue chercher Joseph. L'attente aura duré un mois. Il part après avoir juré à plusieurs reprises à la mère qu'il reviendrait et après l'avoir embrassé. Suzanne a le sentiment que Joseph est devenu un étranger. Sur le moment, la mère ne pleure même pas et semble accepter son départ. Elle cache sa tristesse dans une nouvelle crainte : celle que son fils ne trouve pas de travail. Cependant, sa douleur se manifeste au couché ; la nuit elle a une crise et échappe à la mort de près. Page 307-315C'est avec nostalgie que Suzanne se souvient de son frère, de sa force, de son caractère, du temps où ils formaient une famille unie. Elle fait remonter le véritable changement de Joseph à un événement qui l'a marqué : il y a deux ans, peu de temps après l'écroulement du barrage, un agent du cadastre était venu inspecter leur concession. Joseph, pour la première fois et avec beaucoup d'assurance était intervenu. Après l'avoir ridiculisé et menacé, il l'avait fait partir en l'effrayant avec son fusil. Page 317-320Suzanne passe à présent son temps à attendre près du pont que les autos des chasseurs passent dans l'espoir que l'une s'arrête un jour. Pendant ce temps, la mère sombre peu à peu dans la dépression, elle ne sort plus de son lit, prétendant que si elle se lève, elle attendra Joseph encore plus. Pour la première fois, elle s'est totalement désintéressée de la concession et seule la vente du diamant la préoccupe. Suzanne s'impatiente et décide un jour de s'habiller comme une « putain » avec la robe offerte par M.Jo mais, toujours, rien ne se passe.Page 321-325Trois semaines après le départ de Joseph, Jean Agosti, fils d'un colon ruiné et contrebandier, s'arrête en auto. La mère lui a demandé de vendre son diamant. Après une brève conversation où ils partagent leur désir de quitter la plaine, il invite Suzanne à aller voir sa plantation d'ananas dans les prochains jours.Page 327-333La mère reçoit un mot de Joseph dans lequel il lui explique qu'il a trouvé du travail et qu'il viendrait bientôt les voir. Elle n'en retient que les fautes d'orthographe de son fils. Elle continue à solliciter le fils Agosti pour la vente de la bague, notamment car elle a trouvé une utilité à l'argent : aller voir son fils pour lui apprendre la grammaire. Suzanne s'interroge sur son avenir en observant la piste qui symbolise de nombreux changements dans sa vie.Page 335-356Le fils Agosti est revenu pour conduire Suzanne voir sa plantation d'ananas. Il l'emmène ensuite aux abords d'une clairière où il fait vivre à Suzanne sa première expérience charnelle. En raccompagnant Suzanne au bungalow, il rend visite à la mère. Celle-ci s'efforce à être aimable et lui parle avant tout de Joseph car préoccupée par son problème d'orthographe. Elle tente de convaincre le fils Agosti et Suzanne de la nécessité de l'écriture, en vain. Elle reparle de sa concession et des sacrif...
duras

« en 1955.

A la libération de Robert en 1945, ils créent « les Editions de la Cité Universelle », une agence d'édition qui publiera entre autres les oeuvres de Saint Just.

Après son divorce en 1947, Elle épousera Dionys Mascolo dont elle aura un fils, Jean.

L'année 1950 marque son irruption sur la scène littéraire avec la publication d' « Un barrage contre le Pacifique », roman autobiographique évoquant l'Indochine, sa mère et son enfance mais également une prise de position politique qui dénonce le système colonial.

Son style, elliptique et simplifié, évolue vers le Nouveau Roman, notamment dans les Petits Chevaux de Tarquinia (1953).

En 1958, Marguerite Duras voit pour la première fois un de ses ouvrages adapté au cinéma : Un Barrage contre le Pacifique est réalisé par René Clément.

D'autres oeuvres, telles que l'Amant, seront également mises en images plus tard. Parallèlement à son écriture, l'engagement politique de la romancière, dans le camp de la gauche, est de plus en plus fort : elle milite contre la guerre d'Algérie, s'engage dans la révolution féministe de Mai 68 et signe le manifeste contre l'avortement en 1971.

Elle s'essaie au théâtre, avec des pièces comme la Musica (1965) et signe des scénarios de films, dont Hiroshima mon amour (1958) et Une aussi longue absence (1960).

Elle passe ensuite à la réalisation, notamment avec India Song (1975) ou le Camion (1977).

L'Amant (1984) est le livre qui l'ouvre réellement aux yeux du grand public et lui assure un succès certain.

En parallèle, sa vie s'écoule aux côtés de son compagnon Yann Andrea Steiner, qui sera le dernier homme à partager sa vie.

Rongée par l'alcool, Marguerite Duras continue à écrire (elle publie La pluie d'été en 1990 et L'amant de la Chine du nord en 1992) puis à dicter ses romans avant de s'éteindre le 3 mars 1996.Etude de l'oeuvre : « Un barrage contre le Pacifique »IntroductionLorsque que Marguerite Duras commence la rédaction de son oeuvre, « Un barrage contre le Pacifique » en 1947, la guerre d'Indochine dure déjà depuis un an du fait des tensions opposants les colons français installés dans cette région asiatique et les nationalistes indochinois, soutenus par le parti communiste.

Il s'agit donc d'un contexte relativement troublée de l'Histoire qui confère une autre dimension à cet ouvrage qui nous donne à voir une autre perspective de la vie en Indochine, au travers du regard des colons français de toutes conditions, mais également en décrivant les conditions de vie des populations indigènes.

Il ne s'agit pas ici d'un simple roman de fiction où l'auteur s'inspirerait de ce qu'il aurait appris d'autres sur le sujet, mais bel et bien d'un roman autobiographique.

En effet, Marguerite Duras a une connaissance toute particulière du contexte dont on traite dans cet ouvrage ayant elle-même vécue en. »

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