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La nouvelle Héoloise etude de texte

Publié le 11/12/2013

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1ère partie « Tant qu’on désire on peut se passer d’être heureux. » Phrase tout d’abord surprenante car le but de l’homme étant de rechercher le bonheur on s’interroge sur ce que signifie ce verbe « désirer » qui dépasserait les lois humaines. L’attente d’un bonheur futur permet donc de se passer d’un bonheur présent. Mais nous voyons ensuite que cette attente permet de se passer d’un bonheur présent car elle provoque de l’espoir et le charme de l’illusion. Or ce sont deux sentiments positifs. L’espoir procure un plaisir présent car nous supposons qu’un bonheur est à venir. Nous jouissons donc en avance d’un bonheur hypothétique. L’illusion est un mensonge, une image fausse que nous pouvons nous faire et cette illusion peut charmer car elle est positive. Nous sommes en effet attirés par ce qui est beau et plaisant même si ce n’est pas une réalité. Ligne 3 : « ainsi » : l’état d’attente se suffit à lui-même grâce à l’espoir et au charme de l’illusion, ces deux sentiments sont si positifs que le bonheur n’est plus nécessaire, nous n’avons besoin de rien d’autre que cela. Or ce dont nous avons besoin comme tous les humains est le bonheur, on peut donc associer ces états au bonheur. Il utilise le mot « jouissance » qui peut être apparenté au bonheur. Cet état est donc plus positif que la réalité. Cette réalité est donc imparfaite car une illusion lui est préférée. Rousseau considère que ces sentiments sont si positifs qu’ils peuvent remplacer la réalité. Comme ce sont des sentiments procurés par l’attente d’un bonheur incertain, nous ressentons une inquiétude, nous ne pouvons être persuadés que ces désirs vont être accomplis car ils appartiennent au futur qui est incertain. Cette inquiétude excite notre état et y apporte un enjeu important, nous ne pouvons être certains de la finalité de notre attente, cela y apporte une jouissance qui remplace la réalité. Dès le début du second paragraphe il introduit l’idée qu’il développera dans le troisième paragraphe que cette « jouissance » que nous apportent l’espoir et le charme de l’illusion vaut mieux que la réalité elle-même. Après avoir affirmé que l’état d’attente, lorsque nous sommes dominés par un désir, par un espoir et une illusion est un état qui apporte un bonheur qui permet de remplacer le bonheur que nous procure la réalité, il prend un exemple inverse pour appuyer son argumentation, il montre le malheur que provoque une absence de désir. Il prend l’exemple d’une personne qui « n’a plus rien à désirer » et affirme que si quelqu’un n’avait plus rien à désirer il perdrait tout ce qu’il possédait. Cet exemple serait par exemple adapté à un homme très riche, pouvant obtenir tout ce qu’il désire, il n’aurait un jour plus rien à désirer et tout ce qu’il aurait n’aurait alors plus aucune valeur. « On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère » : Thèse principale. Cela reprend l’affirmation du premier paragraphe, en effet si cette attente procure plus de plaisir que la réalité, le bonheur est plus grand lorsque l’on espère obtenir l’objet de notre désir que lorsque ce désir se réalise. « on est heureux qu’avant d’être heureux » : Le premier « heureux » est une conséquence de l’attente, de l’espoir, de cet illusion qui nous envahit, c’est un vrai bonheur même s’il ne dépend que de l’imagination. En revanche le second « heureux » signifie un bonheur supposé mais pas réel. C’est un bonheur qu’il serait normal de ressentir lorsqu’on obtient enfin l’objet de nos désirs, mais un bonheur uniquement supposé et pas réalisé car il est moins fort que le précédent. « En effet l’homme avide et borné, fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du Ciel une force consolante… » : Rousseau semble dire que les hommes ont reçu un handicap naturel, en effet il paraîtrait très improbable que Dieu ait donné un tel handicap à l’homme pour le soulager ensuite. Selon lui la nature n’est donc pas faite pour notre bonheur et Dieu est présent pour nous apporter consolation grâce à l’imagination qu’il nous a donnée et qui nous permet une échappatoire à cette réalité trop dure. En effet cette force rapproche de nous ce que nous désirons, nous pouvons nous l’imaginer avec beaucoup de réalisme grâce à la sensibilité de notre pensée. L’imagination nous rend l’objet de notre désir « sensible », c'est-à-dire que nous pouvons imaginer cet objet en fonction de nos sens, nous pouvons imaginer son apparence, son odeur, son goût… cela nous rend donc cet objet « présent ». En outre nous pouvons la modifier en fonction de nos envies, nous sommes maîtres de l’image que nous nous en faisons. C’est un grand bonheur que de pouvoir grâce à notre imagination, réaliser virtuellement nos plus grands rêves, c’est un outil très développé, nous pouvons nous laisser emporter dans un monde d’illusion très doux car créé selon notre désir. Après avoir fait l’éloge de l’attente, de la puissance de notre imagination qui nous permet d’être heureux sans obtenir l’objet de notre désir, Rousseau continue sa démonstration pour appuyer sa thèse en montrant le malheur que provoque la réalisation de ce désir. En effet l’état de bonheur lié à l’imagination et à l’illusion cesse lorsque l’objet de nos désirs se présente à nous. Notre imagination avait transformé cet objet pour nous rendre son image encore plus plaisante qu’elle ne l’est mais la réalité détruit tout ce rêve que nous avions construit. L’objet peut être beau mais il ne pourra jamais être plus beau que notre idéalisation. Notre imagination avait prévu que le moment où notre désir se réaliserait serait un moment de pur bonheur et la réalité n’est pas aussi douce et parfaite que nos rêves. En outre cet état de bonheur qu’apporte le désir cesse d’exister au moment où le désir s’accomplit, or comme Rousseau l’a dit précédemment le moment de désir se suffit à lui-même et vaut mieux que la réalité, au moment de l’accomplissement du désir, cet état cesse. Pour Rousseau la réalité du corps est décevante, il préfère même imaginer ressentir physiquement un plaisir que de le ressentir en réalité. Il préfère l’activité de l’esprit. Le dernier paragraphe constitue la conclusion de sa démonstration. En effet Rousseau a précédemment affirmé que le désir procure plus de bonheur que l’accomplissement de ce désir, cela grâce à notre imagination qui nous fait vivre une illusion plaisante. Il sait que c’est un mensonge mais le préfère à une réalité décevante après un rêve trop parfait. Il préfère donc l’illusion à la réalité et selon lui « le pays des Chimères » comme il dit est « le seul digne d’être habité ». Or les « Chimères » sont des animaux fantastiques ayant une tête de lion, un corps de chèvre et une queue de serpent, elles appartiennent au monde de l’imagination. Il va donc encore plus loin qu’affirmer que l’illusion vaut mieux que la réalité, il pense que le monde réel n’est pas digne d’être habité des êtres humains, c'est-à-dire qu’il n’a pas assez de qualités pour que les Hommes y vivent, il serait trop imparfait car trop dur et pas assez adapté aux plaisirs des vivants. Ce pays d’illusion est digne d’être habité car la beauté y règne : « il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas », c'est-à-dire ce qui existe uniquement dans le monde de l’imagination. Ces choses sont belles car les Hommes les désireraient sans jamais pouvoir les obtenir. Ils seraient donc éternellement dans ce plaisir de l’attente et l’objet de notre désir ne pourrait pas être obtenu, n’existant pas. Jamais notre bonheur ne pourrait donc être troublé par l’acquisition de l’objet de notre désir qui détruirait cet état pour être remplacé par la déception. Il émet cependant une seule exception à son affirmation, selon lui il est une seule chose qui est beau et qui existe, Dieu. En effet le pays des chimères est le seul qui, selon Rousseau, vaut la peine d’être habité car dans le monde réel notre imagination rend toujours plus beau qu’il n’est ce que nous désirons. Or Dieu n’a pas d’image, l’Homme ne peut donc pas l’imaginer plus beau qu’il n’est. Il est une entité indéfinie et surtout immatérielle, il est transcendant à la nature et à tout ce que nous connaissons, à toutes les images sur lesquels notre imagination s’appuie pour créer une illusion. Selon Rousseau ce sont nos sensations qui nous déçoivent, c’est parce que nous voyons, touchons, entendons, sentons ou goutons ce que nous obtenons que nous sommes déçu car notre imagination avait idéalisé cette sensations que nous pourrions ressentir. Or Dieu n’est accessible par aucun de ces sens, il ne peut exister que dans notre imagination et y prendre des formes multiples. Nous ne pourrons donc jamais être déçus par sa réalité, c’est pour cela qu’il est beau tout en existant. 2ème partie Rousseau affirme que l’attente d’un bonheur procure plus de bonheur que la réalisation de cette attente. Cela grâce à l’imagination de l’Homme qui est très développée et qui nous permet de jouir de ce que l’on crée virtuellement. Nous verrons que différentes idées de Rousseau sont ici réfutables. Tout d’abord le désir n’apporte selon lui que le bonheur, puis le bonheur est dans le désir et non dans l’acquisition, ensuite il envisage le bonheur d’un point de vu uniquement psychique et enfin il considère que le monde des illusions est le seul digne d’être habité. Selon Rousseau le désir n’apporte que du bonheur. Or le désir est la conséquence d’un manque, d’un désir d’échapper à une souffrance, cela naît donc d’une chose négative. L’homme qui désire est insatisfait, il manque de quelque chose qui lui apporterait un bonheur. Il ne sait pas s’il l’obtiendra, il doute, a peur, comment ces sentiments pourraient apporter un état de bonheur ? En outre c’est une envie tournée vers le futur, on désire quelque chose qu’on obtiendra peut être. Or penser uniquement à un plaisir futur et incertain nous fait oublier les plaisirs présents, nous ne vivons pas notre vie pleinement. Par exemple comme l’affirme D’Holbach les hommes désirent que leur âme soit immortelle car ils ne veulent pas cesser d’exister, ils croient donc en l’au delà et l’attendent avec enthousiasme. Or ce désir les empêchent de profiter de leur vie présente car ils ne désirent que la vie après la mort. C’est un plaisir incertain, cela signifie que certains hommes oublient des plaisirs qui sont devant aux et dont ils pourraient jouir pour se consacrer à des plaisirs qui peut être ne s’accompliront jamais. Pour Schopenhauer le désir est souffrance tant qu’il n’est pas satisfait, or la satisfaction est de courte durée, elle est très rapidement remplacée par un nouveau désir et donc par une nouvelle souffrance. Ce serait donc la nature même du désir qui nous ferait souffrir. Or ces désirs viennent d’une situation à laquelle nous voulons échapper, cela étant un cercle sans fin il vaudrait mieux à notre bonheur que nous essayions de nous adapter au monde dans lequel nous vivons et d’en tirer les bonheurs qu’il contient plutôt que de vouloir en vain le changer. Comme le dit Descartes il faut changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde. En effet c’est un effort vain que de vouloir changer ce qui ne peut pas l’être, il vaut mieux canaliser ses désirs vers un but plus atteignable. Le bonheur qu’un désir peut nous procurer dépend bien sûr de la nature de celui ci. Epictète déclare « Ne désire que ce qui dépend de toi ». En effet il considère que si l’homme a des désirs qu’il peut atteindre, il se sent puissant et donc heureux, il parvient mieux à accepter le fonctionnement du monde qu’il ne peut pas modifier. En revanche un désir irréalisable ne peut apporter que de la frustration, l’effet de manque perdurera sans jamais être soulagé et l’homme se sentira impuissant et donc malheureux. Le désir apporterait donc un plaisir uniquement s’il est réalisé, ce n’est pas l’état d’attente qui le procure. En outre même si cette thèse s’avérait vraie et que le désir n’apportait vraiment que du bonheur à l’être qui le ressent, Rousseau ne pense qu’à un bonheur individuel, il ne prend pas en considération les effets que les désirs d’une personne peuvent avoir sur une autre personne. Sa définition du bonheur est donc individuelle, il ne pense pas au bonheur collectif. Selon Pascal les désirs sont la cause de tous les malheurs des Hommes, ils désirent toujours plus. Si tous les hommes pouvaient se contenter de ce qu’ils possèdent ils ne chercheraient pas a en avoir toujours plus. Prenons l’exemple d’un roi qui possède une terre : s’il pouvait en jouir comme cela semble logique sans désirer obtenir celle de son voisin, la paix serait stabilisée, il y aurait moins de malheur. Le désir est donc égoïste, il ne prend pas en compte que l’homme vit dans une société, parmi d’autres hommes qu’il doit respecter. Cet état de désir procurerait selon Rousseau un bonheur plus grand que la réalisation de ce désir. Rousseau affirme qu’ « on jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère ». Rousseau prend l’exemple de quelqu’un qui posséderait une imagination si développée qu’il pourrait se faire une image précise de ce qu’il désire obtenir. Or il peut s’avérer que notre imagination soit limitée et que la réalité la dépasse. En effet nous ne pouvons pas tout imaginer. Pour Descartes les concepts et les images sont distingués, nous pouvons désirer quelque chose qui n’aurait pas d’image. Nous pouvons aussi désirer quelque chose que nous ne connaitrions pas, nous pouvons désirer découvrir une vérité par exemple, ou comprendre un mystère. Cela n’a pas d’image, c’est un inconnu, nous pouvons le désirer sans l’imaginer, nous ne pouvons donc pas l’idéaliser. En outre il y a une réalité en dehors de notre esprit, en effet l’objet de notre désir peut avoir une utilité pratique. Quelqu’un qui désire acheter une voiture peut imaginer quel plaisir il aurait à aller dans tel ou tel endroit au volant de sa voiture, mais s’il ne l’a pas il ne pourra pas le faire. Même si son imagination a idéalisé cette voiture, oubliant tous les petits désagréments que cela peut apporter, la personne sera tout de même très heureuse de l’acquérir car elle aura le souvenir de l’époque où elle ne la possédait pas. Cela pourra peut être s’avérer moins bien que ce qu’il s’imaginait mais ce sera tout de même mieux que s’il n’en avait pas. L’état que décrit Rousseau est individuel, c’est un bonheur qui ne peut être partagé. Or dans la vie une grande partie du bonheur vient de ce que les personnes que l’on aime soient heureuses, le bonheur partagé est bien plus intense qu’un bonheur individuel. L’objet de notre désir concerne parfois les personnes qui nous entourent, or notre plaisir dépend donc de l’extérieur, le bonheur ne peut donc se limiter à une activité de notre esprit. Certaines personnes préfèrent le moment qui précède une relation amoureuse à la relation en elle-même. En effet toutes les relations apportent des souffrances et même si elles peuvent être minimes par rapport au bonheur qu’elles procurent, cela peut effrayer. Il est donc évidemment plus facile de vivre dans un monde d’illusion, d’idéaliser la relation parfaite et le bonheur absolu qui pourrait résulter d’une relation amoureuse. A cause de cela certaines personnes préfèrent rester seules toute leur vie, préférant une image parfaite d’une relation que les quelques déceptions qu’elles pourraient vivre. C’est un comportement contrôlé par la peur, or il est dommage de vivre contrôlé par un sentiment négatif. La personne peut penser qu’elle est plus heureuse que si elle vivait vraiment une relation mais l’imagination même si elle est très développée ne peut pas reproduire exactement tous les éléments d’une relation. L’imagination a ses limites et à moins de sombrer dans la folie, la personne n’aura pas quelqu’un présent pour la rassurer en cas de tristesse, elle ne connaitra pas tous les bonheurs quotidiens que peut apporter l’amour. En outre le bonheur dépend ici d’une autre personne, il ne peut donc pas être obtenu uniquement grâce à l’imagination. En effet les relations qu’un homme entretient avec d’autres personnes sont irremplaçables, l’imagination ne peut se figurer de tout car cela ne dépend pas uniquement de nous, un plaisir imprévu peut se présenter à nous sans que nous l’ayons envisagé car il est l’initiative d’une personne désirant notre bonheur. En effet une personne peut imaginer être aimée mais son bonheur sera vraiment inferieur à celui que procure le réel amour. Rousseau préfère donc l’attente que procure l’état de désir que l’accomplissement de celui-ci, le bonheur dont il parle ici est uniquement psychique. Rousseau se limite ici aux sentiments, aux bonheurs que notre imagination donc notre pensée, notre esprit nous procure et semble affirmer que les sensations du corps n’apportent que des déceptions. Les êtres humains sont tout d’abord des êtres vivants, des animaux, très évolués certes mais ayant comme eux des besoins physiques. Une personne mourant de faim ou de soif peut s’imaginer par une concentration très pointue manger ou boire. Cela demande un réel travail sur notre pensée mais chez une personne maîtrisant cette technique cela pourra lui apporter un plaisir virtuel, elle pourra s’imaginer, se souvenant de l’effet que manger lui a procuré dans le passé, ce qu’il ressentirait dans un cas pareil. Cependant le corps a des besoins matériels que l’imagination ne peut pas lui apporter et même si cette personne a une imagination très sensible et précise, cela ne l’empêchera pas de mourir de faim au bout d’un certain temps. Cependant il faut distinguer les différents désirs, l’exemple donné précédemment est un désir nécessaire selon Epicure car il est lié au désir naturel de vivre. C’est un besoin que nous avons en commun avec les animaux. En dehors de ce désir de vivre, l’homme a aussi des désirs superflus mais toujours naturels selon Epicure, comme la recherche de l’agréable, du plaisir. En cela nous sommes différents des animaux car nous pouvons par exemple ressentir du plaisir sexuel alors que leur actes sont uniquement liés à la reproduction. Pour reprendre cet exemple un acte sexuel imaginé ne pourra pas procurer autant de plaisir que s’il est réalisé car c’est un plaisir physique et même si le mental compte, ce plaisir ne peut exister sans le corps. Rousseau affirme que notre imagination nous rend l’objet de notre désir « sensible », or l’imagination ne crée que des images affaiblies, elles ne peuvent pas apporter la même jouissance que dans la réalité. En outre ces images se créeront en fonction d’un souvenir : le souvenir du goût du chocolat si nous désirons en manger par exemple. Ce souvenir ne pourra pas être aussi fort que la réalisation de ce désir. Lors du désir nous vivons donc dans le passé et dans le futur mais jamais dans le présent. Nous sommes donc déconnectés de la réalité dans laquelle nous vivons. C’est probablement parce qu’il considère que les sensations du corps sont décevantes par rapport aux plaisirs que nous procure notre imagination que Rousseau aime l’illusion, il vit donc ses bonheurs uniquement à travers de son mental. Rousseau considère que le monde réel n’est pas digne d’être habité, il y préfère un monde d’illusions. Il choisit donc le bonheur au dessus de tous les autres principes, il n’est pas attaché à la vérité. Ceci est un problème de société, les règles sont posées et celui qui ne les accepterait pas en serait exclu. C’est le cas des personnes folles, elles ne perçoivent pas la réalité comme la majorité des personnes et elles sont considérées comme différentes et donc rejetées. Quelqu’un qui voudrait vivre dans un monde d’illusion car il ne veut pas souffrir de la dureté de la réalité serait traité comme un fou. C’est la preuve que les humains sont fermés aux autres visions de la vie et de la réalité que la leur, ils n’acceptent pas la différence. Cependant on peut penser que Rousseau extrêmise la situation en disant que le monde réel n’est pas digne d’être habité par les êtres humains, cela signifierait qu’il n’y a pas de bonheur sur Terre, que le monde n’est pas adapté aux êtres humains. Il est évidemment plus facile de se réfugier dans un monde d’illusion mais cela impliquerait être fermé au monde, aux gens. Cela signifie être seul, or c’est justement le rapport entre les humains qui peuvent créer les choses belles de ce monde : l’amour, l’amitié… Cependant vivre peut apporter des grands malheurs mais aussi des bonheurs extrêmes qui ne peuvent êtres atteints dans un monde d’illusion. C’est donc un monde sans malheurs mais sans vrais bonheurs, cela peut s’apparenter à un long sommeil et donc un peu à la mort.

« « jouissance » que nous apportent l'espoir et le charme de l'illusion vaut mieux que la réalité elle-même. Après avoir affirmé que l'état d'attente, lorsque nous sommes dominés par un désir, par un espoir et une illusion est un état qui apporte un bonheur qui permet de remplacer le bonheur que nous procure la réalité, il prend un exemple inverse pour appuyer son argumentation, il montre le malheur que provoque une absence de désir. Il prend l'exemple d'une personne qui « n'a plus rien à désirer » et affirme que si quelqu'un n'avait plus rien à désirer il perdrait tout ce qu'il possédait.

Cet exemple serait par exemple adapté à un homme très riche, pouvant obtenir tout ce qu'il désire, il n'aurait un jour plus rien à désirer et tout ce qu'il aurait n'aurait alors plus aucune valeur. « On jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère » : Thèse principale.

Cela reprend l'affirmation du premier paragraphe, en effet si cette attente procure plus de plaisir que la réalité, le bonheur est plus grand lorsque l'on espère obtenir l'objet de notre désir que lorsque ce désir se réalise.

« on est heureux qu'avant d'être heureux » : Le premier « heureux » est une conséquence de l'attente, de l'espoir, de cet illusion qui nous envahit, c'est un vrai bonheur même s'il ne dépend que de l'imagination.

En revanche le second « heureux » signifie un bonheur supposé mais pas réel.

C'est un bonheur qu'il serait normal de ressentir lorsqu'on obtient enfin l'objet de nos désirs, mais un bonheur uniquement supposé et pas réalisé car il est moins fort que le précédent. « En effet l'homme avide et borné, fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du Ciel une force consolante...

» : Rousseau semble dire que les hommes ont reçu un handicap naturel, en effet il paraîtrait très improbable que Dieu ait donné un tel handicap à l'homme pour le soulager ensuite.

Selon lui la nature n'est donc pas faite pour notre bonheur et Dieu est présent pour nous apporter consolation grâce à l'imagination qu'il nous a donnée et qui nous permet une échappatoire à cette réalité trop dure.

En effet cette force rapproche de nous ce que nous désirons, nous pouvons nous l'imaginer avec beaucoup de réalisme grâce à la sensibilité de notre pensée.. »

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