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Questionnaire Madame Bovary partie 2 (Q&R)

Publié le 03/03/2014

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bovary
I) Chapitre III   B) La visite chez la nourrice 2) Montrez l’importance des descriptions : à l’aller, dans la masure, au retour. Quelles impressions dégagent-elles ?   Les descriptions sont, dans ce passage, abondantes et détaillés. Flaubert décrit d’abord le chemin à l’aller : « il fallait, après la rue, tourner à gauche, […], et suivre, entre les maisonnettes et des cours, un petit sentier que bordaient des troènes «. Puis il décrit rapidement la faune et la flore qui les entoure (Emma et Léon) : « les véroniques aussi, les églantiers, les orties et les ronces légères « ; « des vaches embricolées, frottant leurs cornes sur le tronc des arbres «. La vitesse de la description du chemin aller (elle ne fait qu’une dizaine de lignes), est contrastée par la lenteur avec laquelle les personnages se rendent chez la nourrice : « ils marchaient doucement «. Quand ils arrivent à la masure, elle est décrite de l’extérieur, « Basse et couverte de tuiles brunes «, puis de l’intérieur, « La chambre au rez-de-chaussée, la seule du logis avait […] un large lit «. Les descriptions montrent la brièveté de cette visite, car Flaubert passe plus de temps à décrire la masure qu’à parler de la visite en elle même ! Enfin, lors du retour à Yonville, Flaubert s’attarde plus sur le décor, presque poétique, du chemin : « Dans la saison chaude, la berge plus élargie découvrait jusqu’à leur base les murs des jardins, qui avaient un escalier de quelques marches descendant à la rivière «. Flaubert délaisse encore une fois l’action pour les descriptions ; en effet, les deux seules phrases (écrites) échangées par les personnages sont : « - Vous irez ? – Si je le peux «. Le narrateur s’étonne même de leur silence : « N’avaient-ils rien autre chose à se dire ? «. Les descriptions de ce passage ont donc quasiment une place plus importante que l’action et les personnages. Flaubert prend le temps d’immobiliser l’action, et peint un véritable tableau descriptif, particulièrement lors du retour. Les descriptions donnent une souvent une impression de réalité, mais également parfois de rêve.   3) Relevez des éléments prouvant le romantisme et la sensualité de la promenade.   On retrouve plusieurs éléments se rapportant au romantisme et à la sensualité lors de la promenade, que ce soit des champs lexicaux ou des descriptions. La présence de fleurs et la lenteur avec laquelle marchent Emma et Léon sur le chemin aller, accompagnés par leur comportement : « Tous les deux côte à côte, ils marchaient doucement, elle s’appuyant sur lui et lui retenant son pas qu’il mesurait sur les siens «, en sont des exemples. Flaubert partage cette idée de romantisme à travers les yeux de Léon dans la masure de la nourrice : « Il lui semblait étrange de voir cette belle dame en robe de nankin, tout au milieu de cette misère «. La présence de fleurs lors du retour, « la pointe des joncs […], la feuille des nénuphars « accentue encore la sensualité, soulignée ici les silences « N’avaient-ils rien autre chose à se dire ? « et les regards : « Leurs yeux «.   4) Concluez sur le refus, de la part de Flaubert, du romantisme et sur la prépondérance de la médiocrité.   Il est clair dans cette partie, que Flaubert vient détruire l’image du romantisme, comme il le faisait dans le passage du bal (dans la première partie). En effet, certains moments censés être romantiques sont dégradés par des images de banalité et de médiocrité, par exemple lorsqu’ils passent devant « un essaim de mouches […], bourdonnant dans l’air chaud « ou lorsque Léon oppose la beauté de Madame Bovary à la « misère « de la masure de la nourrice, mais aussi par la présence de celle-ci : elle fait une requête à Emma, et on ressent toute la haine que porte Emma envers la médiocrité, elle parle à la nourrice avec mépris : « Achevez plus vite « - « Vous m’ennuyez ! «. Emma, malgré toutes ses tentatives se retrouve entourée de médiocrité même lorsqu’elle est seule avec Léon : « ils s’efforçaient à trouver des phrases banales «. Flaubert rejette donc le romantisme, et en fait, ici, une satire.   II) Chapitres IV, V et VI   2) Comparez les couples Charles et Emma/ Léon et Emma. Le couple Charles/Emma est marié. Emma s’ennui avec Charles, elle éprouve même un certains dégoût pour lui : « ses deux grosses lèvres tremblotaient, ce qui ajoutait à son visage quelque chose de stupide « - « la platitude du personnage «. Leur amour n’est pas réciproque. Alors que le couple Léon/Emma est un couple (dans cette partie du roman) amical. Ils partagent certains points communs, comme le goût pour la lecture. Léon voyage souvent à Rouen, et en profite pour faire des cadeaux à la mode à Emma. Celle-ci lui offre d’ailleurs un tapis, ce qui fait penser à tout le village qu’elle est « sa bonne amie «. Contre toute attente, Charles n’est pas soupçonneux ou envieux envers le couple Léon/Emma : « peu jaloux, [il] ne s’en étonnait pas «.   3) Que ressentent Léon et Emma ? Pourquoi ?   Les relations entre Léon et Emma évoluent au cours des trois chapitres de cette partie. À la fin du chapitre IV, on apprend que Léon est passionnément amoureux de Emma, il cherche par tous les moyens à lui « faire sa déclaration «. Emma, quant à elle, à ce moment du roman, « ne s’interrogea point pour savoir si elle l’aimait «. Plus tard, alors Léon abandonne « toute espérance, même la plus vague « de séduire Emma, cela lui semble être une entreprise surhumaine. C’est à ce moment même du roman qu’on apprend que Emma « était amoureuse de Léon «. Ils s’aiment tous les deux, mais ils n’osent pas se l’avouer, ils ressentent de la frustration. Pour Léon, Emma est « vertueuse et inaccessible «, Emma, elle, cherche désespérément à fuir cette passion, elle veut rester vertueuse : « Puis l’orgueil, la joie de se dire « Je suis vertueuse « «. Leur amour semble impossible à ce stade du roman puisqu’ils semblent tous deux avoir renoncés à une passion commune.   4) De quel ordre sont les rêves de Emma ?   Emma rêve éperdument de luxe (« d’argent «), et de « passion «. Elle est à la poursuite d’un idéal inatteignable : « ses rêves trop hauts «. Ses rêves sont d’ordre matériels et sentimentaux, elle veut vivre à Paris, dans le luxe, avec Léon, et vivre une idylle amoureuse avec lui.   III) Chapitre VII   1) Étudiez l’ennui de Madame Bovary après le départ de Léon.   Emma est de nouveau touchée par un puissant ennui, qu’elle a déjà rencontré à maintes reprises. Elle pense sans cesse à Léon pour le combler (l’ennui)cot, mais « ce souvenir de Léon fut comme le centre de son ennui «. Elle commença même à l’oublier : « L’amour peu à peu s’éteignit par l’absence, le regret s’étouffa sous l’habitude «. Emma reprend sa routine quotidienne « Alors les mauvais jours de Tostes recommencèrent «. Son ennui se transforme en malheur, « elle avait l’expérience du chagrin, avec la certitude qu’il ne finirait pas «, puis en douleur physique : « Souvent des défaillances la prenaient. Un jour même, elle eut un crachement de sang «.   3) Comparez Léon et Rodolphe.   Il y a une certaine différence entre Léon et Rodolphe. Léon ressemble à Madame Bovary par sa passion pour la littérature, la poésie et la musique. Il y a une véritable passion amoureuse entre le deux personnages. Alors que Rodolphe se comporte plus comme le Dom Juan de Molière, c’est un séducteur qui a « beaucoup fréquenté les femmes «, il le montre lors de sa première rencontre avec Emma, puisqu’il a pratiquement la même démarche que le personnage de Molière, comme une sorte de parodie : « Avec trois mots de galanterie, cela vous adorerait, j’en suis sûr ! ce serait tendre ! charmant !... Oui, mais comment s’en débarrasser ensuite ? «   IV) Chapitre VIII Les comices   2) Qu’apporte l’alternance entre la remise des récompenses et la déclaration de Rodolphe ? En quoi cette déclaration est-elle hypocrite ?   Cette alternance apporte de prime abord un tournant comique au roman. Le discours amoureux de Rodolphe vient s’opposer avec le discours agricole tenu par le Conseiller. La médiocrité de ce duo d’allocutions leur apporte une part de ridicule. Les propos de Rodolphe sont hypocrites, il fait de belles phrases pour séduire Emma : « le devoir, c’est de sentir ce qui est grand, de chérir ce qui est beau «, dans le seul but de se séparer d’elle par la suite, c’est un comportement purement égoïste.    3) Comment Emma réagit-elle ? Pourquoi ?   Madame Bovary se laisse berner par le discours Rodolphe. La raison est que Rodolphe sait justement comment parler à Emma. Il lui parle d’amour et de passion avec de belles métaphores, et Emma est évidemment touchée car Rodolphe lui parle comme dans les livres qu’elle lit ; elle voit en lui un moyen d’assouvir enfin ses rêves. Flaubert fait d’ailleurs ici une comparaison lui aussi : « comme une tourterelle « qui colle à la réaction de Emma.   V) Chapitres IX et X   1) Montrez l’aveuglement de Charles.   Charles ne fait preuve d’aucune lucidité en ce qui concerne Emma. Il est convaincu que Rodolphe est une personne honnête, qui ne cherche en aucun cas à séduire Madame Bovary. C’est pour cela qu’il va, involontairement, rendre possible l’adultère de sa femme, en lui offrant un cheval pour qu’elle aille se promener avec Rodolphe, sous prétexte de sa « santé «.   2) Comment Flaubert exprime-t-il l’érotisme latent de la première promenade (portraits, descriptions, …) ?   Flaubert symbolise l’érotisme dans un premier temps avec les descriptions des actions des personnages. Certains détails d’ordre physique le manifestent particulièrement : « Elle se détournait de temps à autre afin d’éviter son regard « - « Il claqua de la langue « - « Emma sentait son genou lui frôler la jambe « - « Sa robe trop longue l’embarrassait, bien qu’elle la porta relevée «. Les silences participent également à l’ambiance qui s’installe : « Il ne répondit rien «. Le décor : « de grands espaces pleins de bruyères tout en fleurs « est, en quelques sortes, une métaphore érotique.   3) Comment évoluent les relations entre Emma et Rodolphe ? Quels sentiments éprouve chacun d’eux ?   La liaison entre Emma et Rodolphe se poursuit de rendez-vous matinaux et de lettres passionnées : « Ils s’écrivirent régulièrement tous les soirs «. Emma est éperdument amoureuse de Rodolphe, elle lui rend visite à son château dès qu’elle le peut et pleure à chaque séparation : « Elle aurait voulu ne jamais abandonner Rodolphe «. Rodolphe, quant à lui, commence à émettre quelques réticences à leur relation, il pense que Emma se « compromettait « et que ses visites sont « imprudentes «. C’est dès le début du chapitre X que Emma se laisse elle aussi gagner par la crainte. Si bien que leurs entrevues sont moins nombreuses, et plus courtes. Elles se font le soir, au fond du jardin des Bovary. Rodolphe commence à s’en lasser et Emma, elle, à culpabiliser : « Elle se demanda même pourquoi donc elle exécrait Charles «.   4) Dans quelle mesure Rodolphe correspond-il aux attentes de Emma ?   Rodolphe est exactement l’homme dont Madame Bovary rêvait : il est fortuné (il possède un château), il est romantique et lui fait de nombreux compliments. En plus de sa ressemblance avec le Dom Juan de Molière, il est amusant de constater sa ressemblance avec Georges Duroy dans Bel-Ami de Maupassant (bien qu’il est été écrit après Madame Bovary...). On peut donc considérer Rodolphe comme un archétype de séducteur de roman, Emma ayant rêvé de ce genre de personnage avec ses livres, il est normal que Rodolphe corresponde à ses attentes.   SYNTHÈSE   1) Concluez sur les rapports constants entre médiocrité et romantisme, rêves et réalité triviale.   Deux allégories exprimées par les personnages, montrent ces rapports constants. Emma représente le romantisme et Charles la médiocrité. Rodolphe représente les rêves et Charles la réalité triviale. Charles est donc au centre de ces rapports et Emma les éprouve au quotidien.   2) Montrez que Madame Bovary est à la poursuite d’un idéal impossible à atteindre.   L’idéal d’Emma est impossible à atteindre car son idéal provient d’un livre qu’elle lit, c’est donc un idéal fictif. Non réel, imaginaire. Étant encrée dans le réalisme, elle ne peut pas atteindre un idéal fictif. Emma est donc condamnée à vivre dans la réalité.
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« Les descriptions de ce passage ont donc quasiment une place plus importante que l'action et les personnages. Flaubert prend le temps d'immobiliser l'action, et peint un véritable tableau descriptif, particulièrement lors du retour.

Les descriptions donnent une souvent une impression de réalité, mais également parfois de rêve.   3) Relevez des éléments prouvant le romantisme et la sensualité de la promenade.   On retrouve plusieurs éléments se rapportant au romantisme et à la sensualité lors de la promenade, que ce soit des champs lexicaux ou des descriptions.

La présence de fleurs et la lenteur avec laquelle marchent Emma et Léon sur le chemin aller, accompagnés par leur comportement : « Tous les deux côte à côte, ils marchaient doucement, elle s'appuyant sur lui et lui retenant son pas qu'il mesurait sur les siens », en sont des exemples. Flaubert partage cette idée de romantisme à travers les yeux de Léon dans la masure de la nourrice : « Il lui semblait étrange de voir cette belle dame en robe de nankin, tout au milieu de cette misère ». La présence de fleurs lors du retour, « la pointe des joncs [...], la feuille des nénuphars » accentue encore la sensualité, soulignée ici les silences « N'avaient-ils rien autre chose à se dire ? » et les regards : « Leurs yeux ».   4) Concluez sur le refus, de la part de Flaubert, du romantisme et sur la prépondérance de la médiocrité.   Il est clair dans cette partie, que Flaubert vient détruire l'image du romantisme, comme il le faisait dans le passage du bal (dans la première partie).

En effet, certains moments censés être romantiques sont dégradés par des images de banalité et de médiocrité, par exemple lorsqu'ils passent devant « un essaim de mouches [...], bourdonnant dans l'air chaud » ou lorsque Léon oppose la beauté de Madame Bovary à la « misère » de la masure de la nourrice, mais aussi par la présence de celle-ci : elle fait une requête à Emma, et on ressent toute la haine que porte Emma envers la médiocrité, elle parle à la nourrice avec mépris : « Achevez plus vite » - « Vous m'ennuyez ! ».

Emma, malgré toutes ses tentatives se retrouve entourée de médiocrité même lorsqu'elle est seule avec Léon : « ils s'efforçaient à trouver des phrases banales ».

Flaubert rejette donc le romantisme, et en fait, ici, une satire.. »

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