La Concentration en économie

« A l'issue d'une bataille boursière acharnée, l'OPA échoue.

Antoine Riboud change alors de stratégie.

Puisqu'il ne peut pas devenir un géant du verre, il va chercher à garantir des débouchés aux emballages qu'il fabrique.

Or, les gros consommateurs de verre d'emballage sont les sociétés ali­ mentaires.

BSN va donc acquérir des entreprises alimentaires, qui seront alors bien forcées de lui acheter ses emballages.

En quelques années, les sociétés Évian, Kronenbourg et Gervais-Danone sont rachetées.

Rachats logiques : les deux premières utilisent des bouteilles, la troisième des pots en verre pour ses yaourts.

Mais Antoine Riboud se rend vite compte de l'intérêt du marché alimentaire.

Il va alors se désengager graduellement du verre, revendant ses activités «verre plat» pour faire de BSN le premier groupe alimen­ taire français.

Si le rachat d' Amora, n° 1 français de la mou­ tarde, permet encore d'écouler des verres et des bocaux, celui des biscuits Lu, Beukelaer et Belin ou des plats surge­ lés Marie n'a pas la même justification.

Aujourd'hui, dans le groupe international BSN, devenu depuis Danone groupe, le verre est une activité mineure, sinon marginale.

Cet exemple est intéressant car il montre le passage d'une concentration horizontale ratée à une concentration horizon­ tale réussie, par le biais d'une concentration verticale.

Concentration horizontale, concentration verticale La concentration est le mouvement par lequel des entre­ prises se regroupent, volontairement ou non, pour donner naissance à de nouvelles entités de taille plus importante.

Si la concentration se fait entre entreprises d'un même secteur, on parle de concentration horizontale.

Si elle a lieu entre des entreprises travaillant en amont les unes des autres, on parle de concentration verticale ou d'intégration.. »