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L'Algérie.

Publié le 18/10/2013

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L'Algérie. L'Algérie, pays méditerranéen adossé à l'immense Sahara, est riche de ses hommes, et de ses gisements d'hydrocarbures. Au lendemain de l'indépendance, acquise après plus de cent trente ans d'occupation française et une longue guerre, elle a opté pour un modèle de développement industriel planifié qui n'a pu lui éviter une profonde crise économique et sociale. Face à la progression de l'intégrisme musulman, mais aussi des idées démocratiques, le Front de libération nationale (FLN), au pouvoir, avait entamé la libéralisation du régime, avant de procéder à un nouveau durcissement de celui-ci. L'Algérie, en arabe Al-Djaz?'ir - Définition. est une République occupant la partie centrale de l'Afrique du Nord, celle du dj?zirat Al-Maghr?b (« l'île du Couchant «), comprise entre le Maroc et la Tunisie. La majeure partie de ce pays très vaste - le deuxième d'Afrique en superficie après le Soudan - est occupée par le Sahara tandis que la région côtière est densément peuplée. Selon les Constitutions de 1962 et de 1976, l'Algérie était une république démocratique et populaire, dirigée par un parti unique, le Front de libération nationale (FLN). S'appuyant sur ce dernier, le président de la République conservait l'essentiel du pouvoir. La Constitution adoptée en 1989 a instauré le multipartisme et la référence au socialisme a été abandonnée. Les corrélats Maghreb Géographie Les conditions naturelles L'Algérie est constituée de trois zones parallèles et inégales en superficie du nord au sud. Au nord, le Tell montagneux, étroite bande n'offrant que de rares ouvertures sur la Méditerranée, est cloisonné en petites régions de montagnes, collines, plateaux et plaines qui rendent les communications difficiles. C'est dans le Tell, qui bénéficie d'un climat humide et tempéré, qu'est produit l'essentiel de la richesse agricole du pays. Au centre, la vaste écharpe des Hautes Plaines, monotones et sèches, traverse le territoire d'est en ouest : c'est le front pionnier pour l'an 2000. Enfin, au sud, un immense ensemble saharien, au-delà de l'Atlas saharien, s'enfonce en Afrique. Ce désert, que des aménagements routiers (la Transaharienne, ou route de l'Unité africaine) ont ouvert, recèle des richesses en hydrocarbures. L'Algérie tellienne. Elle est fort différente à l'ouest et à l'est du méridien d'Alger. L'Algérie tellienne occidentale juxtapose des bandes de relief contrastées : une zone littorale (le Sahel), tantôt bordée de côtes basses, tantôt de falaises, s'appuyant sur des collines (Trara, Sahel oranais, Dahra) ou des montagnes (monts de Miliana) ; puis des plaines ouvertes en fenêtres sur la mer (Oran et Mostaganem) ; ensuite des chaînons et des plaines intérieures (de Tlemcen, de Sidibel-Abbès) ; enfin des massifs modestes (monts de Tlemcen et de Saïda) ou imposants (Ouarsenis, 1983 m). C'est donc une marqueterie de paysages et de régions qui se déploie dans cet Ouest algérien, où dominent les sillons est-ouest (plaine de la sebkha d'Oran, vallée du Cheliff, plaine de la Mitidja au sud d'Alger). C'est ici que la colonisation européenne fut le plus intense ; elle développa une agriculture commerciale : vignobles, primeurs, oliviers, agrumes, céréales, refoulant les populations indigènes vers les reliefs, qui furent déboisés. Nombre de plaines ou de bassins ont été drainés, assainis, irrigués, pour y installer de riches domaines agricoles : la Mitidja en est le plus bel exemple. Les grandes villes sont littorales : Oran, Arziw (ou Arzew) - port des hydrocarbures et terminal méthanier -, Mostaganem et Alger, la métropole-capitale. L'Algérie tellienne orientale est de configuration plus simple et plus massive. De g ros massifs montagneux (Grande et Petite Kabylie, plus de 2 000 m ; les monts Babors, Edough) tombent sur la mer où s'ouvrent de petites plaines côtières : Bejaia, Jijel, Skikda, Annaba, cette dernière étant la plus vaste. Ces massifs arrosés sont couverts de forêts, mais la population, berbérophone, très dense, y a ouvert de multiples clairières de cultures (oliviers, figuiers, orge). Cette zone, en dehors du littoral, a été peu pénétrée par la colonisation, car elle était alors considérée comme pauvre, surpeuplée et résistante. Très tôt, l'émigration des Kabyles vers la France devint la solution de leur survie, et cet Est algérien accumula un net retard de développement jusqu'à l'indépendance. Bejaia, port pétrolier, Skikda et Annaba, ports industriels, ont depuis réanimé le littoral oriental. Les corrélats Alger Annaba Arziw Bejaia Cheliff Cheliff (Ech-) Jijel Kabylie Mitidja Mostaganem Oran Oranais Sidi-bel-Abbès Skikda Tell Tlemcen Les livres Oran, page 3598, volume 7 L'Algérie médiane. Elle est marquée par l'extension des Hautes Plaines, étendues monotones qui s'abaissent de 1 200 m à l'ouest à 400 m à l'est. L'Ouest (Sud oranais) est homogène avec les cuvettes des chotts El-Gharbi et Ech-Chergui. Le Centre est morcelé par des chaînons (Seba Rous) et des bassins (Zahrez, chott du Hodna). L'Est est beaucoup plus cloisonné : Hautes Plaines constantinoises relevées à 1 000 m d'altitude et cernées par les massifs de l'Aurès et des Nementcha. Les massifs allongés de l'Atlas saharien (djebels Ksour, Amour, Ouled-Naïl), qui constituent la frontière sud de cette Algérie médiane, séparent les réseaux hydrographiques orientés vers le nord de ceux qui sont tournés vers le Sahara. Pays subaride (de 200 à 400 mm de pluie par an), aux hivers glaciaux et aux étés torrides, domaine des grands espaces, cette zone abrite les deux tiers du cheptel national de caprins et d'ovins. Mais les nomades qui pratiquent la transhumance et les pasteurs semi-nomades y sont en régression devant l'avancée des cultures céréalières mécanisées. Les Hautes Plaines constantinoises constituent depuis un siècle un véritable bassin céréalier. Un ambitieux projet, le « Barrage vert «, a été lancé en 1973 pour stopper l'avancée du désert. Une industrialisation volontaire des centres urbains (Constantine et Guelma dans la mécanique, Sétif pour la chimie, Batna pour le textile...) tente de rééquilibrer cette région par rapport au littoral. Les corrélats Aurès Batna Constantine Ksour (monts des) Sétif Les livres Algérie - l'oued Touil dans les hautes plaines, entre l'Atlas tellien et l'Atlas saharien, page 136, volume 1 L'Algérie saharienne. Occupant 87 % du territoire, elle oppose les hamadas, vastes plateaux que découpent les oueds allant se perdre dans le désert, aux ergs, ensembles dunaires d'énormes dimensions, et aux plaines désolées (Tanezrouft). Un lourd massif, l'Ahaggar (ou Hoggar), interrompt au sud cette monotonie. Mais c'est l'économie qui divise ce Sahara algérien en deux parties : un Ouest, pays des pasteurs et des vieilles oasis, et un Est, pays des nouveaux périmètres irrigués et des hydrocarbures (pétrole d'Edjelé et d'Hassi-Messaoud, gaz de Hassi-R'Mel). Les corrélats Beni-Abbès Hassi-Messaoud Hassi-R'Mel Hoggar In-Salah Tanezrouft Les livres Sahara - l'Assekrem et le Tahat, dans le Hoggar, page 4564, volume 8 Sahara - caravane à El Goléa, dans le Sahara algérien, page 4566, volume 8 Sahara - le « peigne « dans la palmeraie de Ghardaïa, dans le Nord du Sahara algérien, page 4567, volume 8 Climat et hydrographie. Le climat de l'Algérie se dégrade rapidement du littoral vers l'intérieur. La zone tellienne bénéficie de températures douces et peu contrastées ; elle est assez arrosée, sauf dans l'Ouest (Oranie), véritable « golfe d'aridité «. Cette opposition ouest-est se retrouve dans la végétation, basse et dégradée en Oranie, forestière (chêne-liège, chêne vert) en Kabylie et dans l'Est. Les Hautes Plaines ont un climat continental sec, avec de fortes variations annuelles. Elles sont le domaine de la steppe aux herbes courtes et du mouton. Ces caractéristiques sont encore plus accusées au Sahara : aridité prononcée et forts contrastes de températures (jour/nuit, été/hiver). Les rivières (oueds) sont donc intermittentes - le Cheliff et la Seybouse faisant exception -, mais les crues sont brutales et dévastatrices en hiver. Dans les steppes et le Sahara, ces oueds n'aboutissent qu'à des cuvettes fermées (les chotts), d'où l'eau s'évapore vite. La maîtrise de l'eau est donc vitale. Sous l'effet de la déforestation et de l'érosion, de nombreux lacs de barrage construits pendant la période coloniale se sont envasés. La politique d'aménagement hydraulique a connu d'importants retards jusqu'aux années soixante-dix, alors que la consommation en eau des villes et des industries ne cessait d'augmenter. Mais un vaste programme de rattrapage est en cours de réalisation. Les corrélats Cheliff Rummel (oued) Les livres Algérie - un barrage-réservoir dans la région de Béchar, aux confins du Sahara, page 138, volume 1 Les aspects humains La population est très inégalement répartie. Les zones littorales en concentrent la plus grande partie (densités de 100 à 600 habitants au km2) ; les steppes centrales ont un peuplement clairsemé ; le Sahara est vide, à l'exception des oasis et de quelques centres pétroliers ou administratifs. Le peuplement français compta jusqu'à 1 100 000 personnes (pieds-noirs). L'essentiel de la population est aujourd'hui arabe, avec une minorité berbère, notamment dans les Kabylies, les Aurès, le Hoggar et le Tassili. La population a doublé en vingt-six ans, et le taux de natalité reste élevé, alors que le taux de mortalité a beaucoup baissé. L'Algérie devrait passer à plus de 38 millions d'habitants en 2010. 44 % des Algériens ont moins de 15 ans. Plus de la moitié de cette population est urbaine. Les grandes villes se sont édifiées dans le Tell. Alger, la capitale, regroupe 3 702 000 habitants dans son agglomération, Oran a dépassé 900 000 habitants, Annaba 329 000, Skikda et Mostaganem 100 000. Constantine est la seule grande ville de l'intérieur avec 651 000 habitants. Les petits centres de la steppe et du Sahara, sous l'impulsion des plans de l'État (création d'industries, de services administratifs), ont beaucoup grossi. Jusqu'en 1973-1974, l'importance du chômage explique celle de l'émigration, qui a jeté vers l'Europe, et principalement la France, quelque 1 800 000 personnes. Elle est aujourd'hui freinée, mais la guerre civile continue de pousser à l'exil des centaines de familles. Les corrélats Alger Annaba arabe Batna Berbères Constantine Djamila Kabyles Kabylie Mostaganem Oran Skikda Les livres Algérie - la Casbah d'Alger, page 138, volume 1 La vie économique Au lendemain de l'indépendance, l'Algérie avait opté pour un modèle de développement socialiste. L'héritage agricole colonial (2 700 000 hectares, un tiers des terres cultivables) est passé d'abord sous le régime de l'autogestion, puis, en 1972, la révolution agraire a effectué une distribution des terres, lancé un programme (réalisé à 40 % seulement) de mille nouveaux villages et développé les coopératives. L'effort porte à présent sur le secteur agricole privé, afin que soit encouragée l'intensification de certaines cultures (légumières et fruitières, par exemple). L'agriculture a connu des déboires : faible productivité, blocages administratifs, mais son équipement a progressé. Les deux tiers du vignoble ont été arrachés et la superficie plantée en agrumes, maintenue à 50 000 hectares. Cependant, la dépendance alimentaire s'accroît : 70 % des céréales sont importés. La stratégie industrielle est originale pour un pays du tiers-monde. Reposant sur les hydrocarbures, qui financent l'essentiel du développement, la politique d'« industries industrialisantes « a permis de constituer des pôles d'industries lourdes (pétrochimie à Arziw et Skikda, sidérurgie au sud d'Annaba), puis de développer la fabrication de biens d'équipement (constructions mécaniques, équipements ménagers) ou de consommation (textiles, produits chimiques) dans la région algéroise, dans les Hautes Plaines et même au Sahara, afin de « dégonfler « le littoral. Par la suite, un effort en faveur des petites et moyennes industries, censées animer les zones rurales ou déshéritées, a été réalisé, tandis que diminuait le rôle des sociétés ex-nationales, jugées trop autonomes (telle la première d'entres elles, la Sonatrach, qui a été restructurée). Ce choix volontariste d'industrialisation s'est toutefois heurté au manque de cadres, aux surcapacités de production, aux importations clandestines, au freinage des approvisionnements extérieurs pour économiser les devises et au renforcement d'anciens sites urbains. La chute des prix pétroliers, depuis 1985, a affecté la balance commerciale. En effet, les ventes de combustibles minéraux et lubrifiants constituent plus de 95 % de la valeur des exportations. Pétrole et gaz naturel sont acheminés depuis le Sahara par oléoducs et gazoducs vers de puissants terminaux portuaires en Algérie et en Tunisie ; un gazoduc sous-marin est raccordé à l'Italie et à la Slovénie. D'importants contrats de livraison de gaz naturel ont été passés avec les États-Unis et l'Europe. L'Algérie a besoin de ses hydrocarbures pour parachever son développement agricole et minier, construire des logements, équiper les petites industries, importer des produits alimentaires, et élever le niveau de vie général de la population. Or la dégradation, depuis 1990, de la situation politique a gravement désorganisé l'économie ; en 1994-1995, l'industrie algérienne ne tournait plus guère qu'à 55 % de sa capacité, et la dette extérieure du pays, dont une partie devait être rééchelonnée, atteignait près de 150 milliards de francs. Les corrélats Alger Annaba Arziw Hassi-Messaoud Hassi-R'Mel Skikda Sonatrach Les livres Algérie - le terminal d'Arziw, page 139, volume 1 Algérie - le complexe sidérurgique d'El-Hadjar, page 139, volume 1 Sahara - le gisement de gaz d'Hassi-R'Mel, en Algérie, page 4567, volume 8 Les corrélats Aïn-Sefra Alger Annaba Aurès Bechar Bejaia Bibans (chaîne des) Blida Al-Boulayda Bougaroun (cap) Cheliff Cheliff (Ech-) Cherchell Constantine Ghardaïa Hoggar Jijel Kabyles Kabylie Kantara (El-) Ksour (monts des) Mers el-Kébir Mitidja Mostaganem Mouaskar M zab Oranais Ouargla Reggane Rummel (oued) Sahara - Géographie Saoura Sétif Sidi-bel-Abbès Skikda Souf Souk-Ahras Tamanrasset Tazoult Tell Tiaret Timgad Tindouf Tipaza Tizi-Ouzou Tlemcen Touggourt wilaya Zab (monts du) Les livres Alger, page 130, volume 1 Constantine, page 1236, volume 3 Histoire L'abondance des vestiges préhistoriques témoigne d'une occupation du territoire au paléolithique inférieur, et l'on a des preuves d'échanges entre l'Algérie occidentale et l'Espagne dès le néolithique. L'implantation phénicienne commença dès la fin du IIe millénaire, par des comptoirs portuaires, et marqua les langues, les techniques et la religion des indigènes. Ceux-ci, appelés alors Libyens, étaient organisés en tribus, mais aussi en royaumes. Des Romains aux Arabes Sous l'Empire romain (à partir de 146 avant J.-C.), le territoire algérien fut divisé entre la province d'Africa, à l'est, et la Maurétanie (césarienne et tingitane), à l'ouest. L'invasion vandale (429), puis la reconquête byzantine (533) n'empêchèrent pas la constitution de principautés berbères. L'Algérie fut conquise par les Arabes à la fin du VIIe siècle. L'islamisation fut rapide, mais très vite l'Algérie s'éloigna du pouvoir califal, et les Roustémides établirent autour de T?hert (Tiaret) le royaume ib?dite. Au Xe siècle, les F ?timides confièrent le gouvernement du Maghreb aux tribus des Sanh?djas, mais, devant leur insoumission, leur envoyèrent les hordes des Ban? Hil?l (vers 1050). Le Maghreb s'affranchit cependant de la domination f?timide, et les Almoravides, depuis le Maroc, envahirent l'Algérie (vers 1080). Leurs successeurs, les Almohades, la divisèrent en deux régions, l'une autour de Bejaia, l'autre autour de Tlemcen. Ils y installèrent les 'Abdalw?dides, qui fondèrent le royaume de Tlemcen (1235), tandis que les Hafsides de Tunis occupaient Bejaia, Constantine et Alger. Ces derniers conquirent Tlemcen à la fin du XVe siècle, mais furent vite défaits par les Espagnols. En 1516, les pirates turcs de Barberousse prirent Alger, puis placèrent l'Algérie sous protectorat ottoman. Gouvernée par un pacha, puis, à partir de 1711, par un dey plus autonome, elle s'individualisa au sein du Maghreb. La régence d'Alger, État corsaire, fut prospère au XVIIe siècle, mais connut vers la fin du XVIIIe siècle des difficultés économiques croissantes, tout en intensifiant ses échanges avec l'Europe et surtout la France. Les corrélats Almohades Almoravides arabe (monde) - Histoire - Les conquêtes arabes Barberousse - Barberousse Aruj Barberousse - Barberousse Khayr ad-Din Fatimides Hafsides Hammadides Maurétanie Tahert (royaume de) Tiaret Zenatas Les débuts de la colonisation En 1827, le dey insulta le consul de France à propos d'une créance restée impayée. Cet incident décida Charles X à instaurer un blocus naval. C'est probablement pour faire diversion à de nombreuses difficultés intérieures que le roi décida le débarquement de ses troupes à Alger, en juin 1830. Le général français Clauzel opta tout d'abord pour une politique d'occupation restreinte, et tenta de négocier avec Abd el-Kader, émir de Mascara, qui se dressait contre les Français. L'émir continuant d'appeler à la guerre sainte et leur infligeant de sérieux revers, les Français adoptèrent en 1841 une stratégie de conquête et le vainquirent en 1847. Napoléon III instaura un régime militaire plutôt favorable aux indigènes, et eut même le projet de renoncer à la colonisation pour promouvoir un royaume arabe. Sous la IIIe République, la colonisation, de nouveau encouragée, s'accéléra. Les colons (pieds-noirs) obtinrent de relever des lois françaises, tandis que les autochtones furent soumis au statut de l'Indigénat, plus arbitraire et répressif. Les colons développèrent l'agriculture, équipèrent le pays en voies de communication et introduisirent l'enseignement primaire. Mais les Algériens souffrirent de la destruction de leurs cadres sociaux traditionnels, de l'accaparement de leurs terres, du déclin de leur artisanat. Les corrélats Abd el-Kader Aumale (Henri Eugène Philippe d'Orléans, duc d') Charles - FRANCE - Charles X Clausel Bertrand Hussein ibn al-Hussein Mouaskar Les livres Algérie - le consul de France insulté par le dey d'Alger (avril 1827), page 140, volume 1 L'émergence du nationalisme algérien et la guerre d'Algérie Après les insurrections sporadiques et souvent vite réprimées de la seconde moitié du XIXe siècle, deux types de revendications émergèrent. La première, assimilationniste (tendance des Jeunes-Algériens), perdit toute crédibilité après l'échec du projet de loi Blum-Viollette (1936), qui visait à étendre les droits politiques à l'élite algérienne. La seconde, indépendantiste, gagna de l'audience après la Première Guerre mondiale, à laquelle participèrent de nombreux Algériens sans que la France leur témoignât la reconnaissance escomptée. Elle fut représentée par l'Étoile nord-africaine de Messali Hadj (1927). En 1931, un 'alim (chef religieux) fit paraître la première histoire de l'Algérie écrite en arabe. Après l'armistice de 1940, la législation de Vichy fut appliquée, et le décret Crémieux de 1870, qui facilitait la naturalisation des juifs d'Algérie, fut aboli. Le débarquement anglo-américain du 8 novembre 1942 fit passer l'Algérie du côté de la France libre et le pays devint le siège du gouvernement provisoire dirigé par le général de Gaulle. Celui-ci accorda la citoyenneté française à l'élite arabe. Mais les nationalistes furent déçus par cette mesure, et les manifestations du 8 mai 1945 tournèrent à l'émeute à Sétif et Guelma. Plus de cent Européens furent massacrés, et la répression fut impitoyable. Le statut de l'Algérie de 1947 favorisait trop encore les Européens d'Algérie et fut mal accueilli. Les nationalistes (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques [MTLD] de Messali Hadj et Union démocratique du Manifeste algérien [UDMA] de Ferhat 'Abb?s) accrurent leur audience, et le MTLD se dota d'une Organisation spéciale (OS) pour l'action clandestine. L'OS fut démantelée en 1950, mais ses cadres (Mohammed Boudiaf, Ahmed Ben Bella, Hocine Aït Ahmed et Mohammed Khider) purent préparer l'insurrection décisive du 1 er novembre 1954 depuis Le Caire, où ils créèrent l'Armée de libération nationale (ALN) et le Front de libération national (FLN). L'état d'urgence fut instauré, et les partis furent dissous. Puis, le FLN ayant décidé de recourir au terrorisme urbain, l'armée française engagea la bataille d'Alger en 1957. Craignant que le nouveau président du Conseil, Pierre Pflimlin, négociât avec le FLN, les Européens d'Algérie organisèrent, le 13 mai 1958, un Comité de salut public et provoquèrent le retour au pouvoir du général de Gaulle. Celui-ci intensifia la répression, puis opta pour une politique de négociation qui déçut les Français d'Algérie, dont certains se tournèrent alors vers l'organisation terroriste O AS ( voir ce sigle ). Reconnaissant la souveraineté de l'Algérie, les accords d'Évian (voir ce nom ) du 18 mars 1962 mirent fin à sept ans de guerre et provoquèrent le départ d'un million de pieds-noirs vers la métropole. Le général de Gaulle proclama l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet 1962. Les corrélats 'Abbas Ferhat Aït Ahmed Hocine Ben Bella Ahmed Ben Khedda Youssef Crémieux (Isaac Moïse, dit Adolphe) Évian-les-Bains - Les accords d'Évian FLN (Front de libération nationale) France - Histoire - Guerre et après-guerre ; croissance et crises - La IVe République (1946-1958) France - Histoire - Guerre et après-guerre ; croissance et crises - Les débuts de la Ve République (1958-1981) Gaulle (Charles André Joseph Marie de) Lacoste Robert mai 1958 (crise du 13) Messali Hadj Ahmed OAS (Organisation armée secrète) Pflimlin Pierre rapatriés République (IVe) Les livres décolonisation - Algérie, page 1398, volume 3 République (IVe) - incidents à Alger en février 1965, page 4318, volume 8 Algérie - In memoriam, page 136, volume 1 Algérie - barricades à Alger en 1960, page 141, volume 1 France - le général de Gaulle à Alger, le 4 juin 1958, page 2021, volume 4 L'Algérie indépendante Le FLN connut alors une grave crise interne, puis se maintint comme parti unique. Ben Bella, élu président de la République, s'imposa momentanément, mais fut déposé en 1965 par son ministre Houari Boumediene. D'inspiration nassérienne, le régime s'employa à arabiser le pays. Il confirma l'isl?m comme religion d'État et socialisa largement l'économie. Boumediene, élu président de la République le 10 décembre 1976, renforça son pouvoir exécutif et affirma son rôle de leader tiers-mondiste. Le colonel Chadli Bendjedid, au pouvoir de 1979 à 1992, se résolut à amorcer une libéralisation politique et économique, qui n'empêcha pourtant pas les partisans d'un isl?m intégriste d'exercer une influence croissante dans le pays. Ces derniers formèrent le Front islamique du salut (FIS) dès la reconnaissance du multipartisme en 1989. Or, leur emprise sur la société algérienne leur promettant une victoire aux élections législatives de janvier 1992, le processus électoral fut interrompu et, le président Bendjedid ayant été déposé, un Haut Comité d'État de cinq membres fut institué. Placé à sa tête, Mohammed Boudiaf, l'un des chefs historiques de l'Algérie, fut assassiné le 29 juin dans des circonstances mal élucidées. Contrainte à l'exil après la dissolution du FIS, mais défiant l'appareil d'État par les bras armés dont elle dispose -Armée islamique du salut (AIS), Groupe islamique armé (GIA) -, l'opposition intégriste est tenue pour responsable de l'explosion de violence qui a déjà fait plus de 50 000 victimes parmi les Algériens et les ressortissants étrangers, laïcs ou religieux. Porté officiellement à la tête de l'État par les élections présidentielles du 16 novembre 1995 (61,34 % des suffrages exprimés), le général Liamine Zeroual avait apporté la preuve que l'islamisme radical était rejeté, mais les chances d'un retour à la paix civile étaient toujours aussi compromises, alors même qu'en novembre 1996, la réforme de la Constitution renforçait les pouvoirs du président. Les corrélats Aït Ahmed Hocine Ben Bella Ahmed Boumediene (Mohammed ibn Brahim Bukharruba, dit Houari) Chadli (Chadli Bendjedid, dit) FIS (Front islamique du salut) FLN (Front de libération nationale) Les livres Algérie - célébration du 25e anniversaire de la Révolution, page 141, volume 1 Algérie - l'Algérie déchirée et la Kabylie en colère, page 141, volume 1 élections - manifestation populaire de soutien au général Liamine Zéroual, page 1613, volume 3 Arts Littérature L'Algérie, ou Maghreb central, a hérité d'une tradition culturelle à dominante arabe, mais également marquée par les revendications berbères, et par la permanence du français, contesté et cependant officiel dans certains secteurs scientifiques de l'enseignement supérieur. Les premiers occupants (Berbères, puis Phéniciens) ne laissèrent que des traces, mais la littérature en langue latine, païenne et chrétienne eut une grande importance, avec notamment Apulée, Fronton, saint Augustin. Pendant la longue période islamique (qui débuta au VII e siècle, connut son plein achèvement au XII e siècle et dure toujours), Alger, Tlemcen, Bejaia et Nedroma furent des foyers de diffusion culturelle. Les relations avec les autres centres du Maghreb (Kairouan, Fès) et d'Espagne furent incessantes. Les textes écrits durant cette période sont des récits de voyages, des oeuvres historiques, mais surtout des commentaires juridiques et religieux (le bibliographe Ibn Qunf?d, 1340-1407 ; le Tlemcénien as-San?ssi, mort en 1490). La poésie savante fleurit avec Ibn Hamis (1252-1308) - encore un Tlemcénien - et la poésie populaire (dite du malh?n, c'est-à-dire de l'arabe parlé), toujours vivante, abondait en chansons, rondes enfantines et refrains amoureux. La production littéraire actuelle en langue arabe est surtout le fait de Abdelhamid Ben Haddouga et Tahar Wattar. La littérature d'expression française ne commence qu'au XXe siècle avec Louis Bertrand (1866-1941), à qui l'on doit l e S ang des races ( 1899), et Robert Randau (1873-1946), qui a écrit les Colons (1907). Son époque de gloire fut celle qui réunit à la fois Albert Camus (1913-1960), Jules Roy (les Chevaux du soleil), Emmanuel Roblès, René-Jean Clot, Jean Sénac... Mais, à côté de celle des Français d'Algérie, il y eut une littérature maghrébine d'expression française remarquable : Jean Amrouche (19061962), Mohammed Dib (né en 1920), Kateb Yacine (1929-1989), Mouloud Fer'aoun (1913-1962), Mouloud M'ammeri (1917-1989), ces deux derniers d'origine kabyle. La relève est assurée avec le romancier Rachid Boudjedra (né en 1941), le romancier et poète Nabil Farès (né en 1940), le dramaturge Slimane Benaïssa, le romancier Rachid Mimouni (1945-1995). Les femmes sont également présentes, n'hésitant pas à défendre leur liberté au moyen de l'écrit (Assia Djebbar, Leïla Sebbar). Les corrélats Amrouche - Amrouche Jean Amrouche - Amrouche Taos arabe (monde) - Littérature Augustin (Aurelius Augustinus, saint) Dib Mohammed Feraoun Mouloud Roblès Emmanuel Roy Jules Yacine Kateb Cinéma La production nationale s'est affirmée après l'indépendance, dans une optique militante : l'Aube des damnés (1965), d'Ahmed Rachedi, le Vent des Aurès (1966), Chronique des années de braise (1975), l'un et l'autre de Lakhdar Hamina, optique parfois teintée d'humour : Omar Gatlato (1976), Salut, cousin (1996), de Merzak Allouache. En 1994, ce dernier avait aussi signé un courageux pamphlet contre le fanatisme intégriste, Bab El-Oued City.

« gros massifs montagneux (Grande et Petite Kabylie, plus de 2 000 m ; les monts Babors, Edough) tombent sur la mer où s'ouvrent de petites plaines côtières : Bejaia, Jijel, Skikda, Annaba, cette dernière étant la plus vaste.

Ces massifs arrosés sont couverts de forêts, mais la population, berbérophone, très dense, y a ouvert de multiples clairières de cultures (oliviers, figuiers, orge).

Cette zone, en dehors du littoral, a été peu pénétrée par la colonisation, car elle était alors considérée comme pauvre, surpeuplée et résistante.

Très tôt, l'émigration des Kabyles vers la France devint la solution de leur survie, et cet Est algérien accumula un net retard de développement jusqu'à l'indépendance.

Bejaia, port pétrolier, Skikda et Annaba, ports industriels, ont depuis réanimé le littoral oriental. Les corrélats Alger Annaba Arziw Bejaia Cheliff Cheliff (Ech-) Jijel Kabylie Mitidja Mostaganem Oran Oranais Sidi-bel-Abbès Skikda Tell Tlemcen Les livres Oran, page 3598, volume 7 L'Algérie médiane. Elle est marquée par l'extension des Hautes Plaines, étendues monotones qui s'abaissent de 1 200 m à l'ouest à 400 m à l'est.

L'Ouest (Sud oranais) est homogène avec les cuvettes des chotts El-Gharbi et Ech-Chergui.

Le Centre est morcelé par des chaînons (Seba Rous) et des bassins (Zahrez, chott du Hodna). L'Est est beaucoup plus cloisonné : Hautes Plaines constantinoises relevées à 1 000 m d'altitude et cernées par les massifs de l'Aurès et des Nementcha.

Les massifs allongés de l'Atlas saharien (djebels Ksour, Amour, Ouled-Naïl), qui constituent la frontière sud de cette Algérie médiane, séparent les réseaux hydrographiques orientés vers le nord de ceux qui sont tournés vers le Sahara. Pays subaride (de 200 à 400 mm de pluie par an), aux hivers glaciaux et aux étés torrides, domaine des grands espaces, cette zone abrite les deux tiers du cheptel national de caprins et d'ovins.

Mais les nomades qui pratiquent la transhumance et les pasteurs semi-nomades y sont en régression devant l'avancée des cultures céréalières mécanisées.

Les Hautes Plaines constantinoises constituent depuis un siècle un véritable bassin céréalier.

Un ambitieux projet, le « Barrage vert », a été lancé en 1973 pour stopper l'avancée du désert.

Une industrialisation volontaire des centres urbains (Constantine et Guelma dans la mécanique, Sétif pour la chimie, Batna pour le textile...) tente de rééquilibrer cette région par rapport au littoral. Les corrélats Aurès Batna Constantine Ksour (monts des) Sétif Les livres. »

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