Devoir de Philosophie

AMERIQUE DU SUD.

Publié le 18/10/2013

Extrait du document

AMERIQUE DU SUD. Contrastes et violence caractérisent le sous-continent sud-américain. Contrastes entre les terres tropicales et tempérées, entre plaines et plateaux de l'est et la cordillère des Andes, entre la forêt amazonienne et la pampa argentine. Violence des rapports sociaux. Sur le terreau des civilisations précolombiennes, démantelées par les colonisations portugaise et espagnole, des populations jeunes, métissées, catholiques, tendant à s'agglomérer dans des villes tentaculaires, subissent le joug de la pauvreté, des méfaits d'économies dépendantes et extraverties, et de l'instabilité politique ponctuée de guerres civiles. Au sud de l'isthme de Panamá, le sous-continent sud-américain s'étend en latitude de 11o 33' N à 55o 59' S, au cap Horn. Y vivent les deux tiers de la population latino-américaine de tout le continent américain. La rivalité hispano-portugaise et l'échec du rêve bolivarien d'une Amérique hispanique unie laissent un territoire partagé très inégalement entre douze États indépendants et un département français (Guyane). Les corrélats Horn (cap) Géographie Les conditions naturelles. Le relief présente une asymétrie fondamentale entre les montagnes jeunes de la bordure occidentale et les vieux massifs et plateaux du Centre et de l'Est, frères des plateaux africains. L'Amérique du Sud est en effet l'un des éléments du paléocontinent de Gondwana, et la flore y est plus proche de celles de l'Afrique ou de l'Inde que de celle de l'Amérique du Nord. La nature souvent dévastatrice se caractérise par la démesure des distances et des volumes, et par des contrastes inconnus en Europe. La cordillère des Andes, qui borde l'océan Pacifique, domine une étroite plaine côtière par un versant très abrupt culminant à 7 000 m. Les zones volcaniques et sismiques des Andes résultent des contacts et chevauchements entre les plaques qui forment la surface du globe. À l'est de ce système instable s'étend, sur des milliers de kilomètres, l'Amérique des socles et des bassins sédimentaires. Quatre grands massifs précambriens forment l'armature des socles : le socle guyanais, le bouclier brésilien, son annexe uruguayenne et la Patagonie. L'horizontalité des très vieilles surfaces d'aplanissement fortement minéralisées n'est rompue que par de longues barres rocheuses. Le bouclier brésilien se redresse à plus de 2 000 m sur sa bordure orientale. Les grands bassins fluviaux, comme celui de l'Amazone ou les llanos vénézuéliens, occupent des parties affaissées du socle recouvertes de sédiments marins très épais. Les corrélats A mazone Andes (cordillère des) Gondwana (continent de) Patagonie Les livres carte géologique, page 214, volume 1 Amérique du Sud - l'Amazone à Trioujary, au Brésil, page 215, volume 1 Les milieux climatiques. La plus grande partie de l'Amérique du Sud appartient à la zone intertropicale. Les climats équatorial et tropical humide couvrent le bassin amazonien, la plaine côtière pacifique nord et le plateau brésilien. L'absence d'obstacle à l'ouest des Andes favorise l'avancée des masses d'air humide apportées par les alizés du nord-est et surtout du sud-est. Les pluies saisonnières diminuent vers les contreforts des Andes, et l'on passe sans discontinuité des régions tropicales aux régions tempérées. De même peut-on noter l'irruption d'air froid depuis les latitudes moyennes. À l'est des Andes, la zonalité climatique est perturbée par la disposition méridienne de la cordillère et par les effets des courants marins. Les eaux froides du courant de Humboldt forment un écran aux influences océaniques du Pacifique et créent un désert littoral sur plus de 3 000 km, depuis le nord du Chili jusqu'au sud du golfe de Guayaquil. Une large diagonale aride prend en écharpe le continent depuis la Patagonie jusqu'aux Andes boliviennes en englobant les steppes de la Pampa et le désert du Chaco. Quant aux Andes ellesmêmes, l'étagement en altitude et les variations d'exposition y multiplient les milieux bioclimatiques. Ainsi, certaines cultures sont pratiquées jusqu'à 4 000 m ; au-delà, on trouve des pâturages voués à un élevage extensif. Voir aussi Amazone et Andes (cordillère des). Les corrélats A mazone Andes (cordillère des) climat - Les types de climats et leur répartition Humboldt (courant de) Les caractères écologiques. L'Amazonie est la plus grande forêt tropicale du monde. Son équilibre est complexe et fragile. Elle comprend une densité d'espèces animales et végétales inégalée. Plusieurs milliers d'espèces d'arbres poussent en strates : arbres héliophiles de plus de 50 m, arbres sciaphiles d'environ 30 m, et arbustes. Sur un seul arbre, on peut compter jusqu'à quatre-vingts espèces végétales différentes. La faune varie selon les strates. Les animaux sont surtout nombreux dans les branchages : les singes et environ deux mille cinq cents espèces d'oiseaux se nourrissent des baies, fruits, noix et nectars que leur offre la végétation. Quelques félins habitent cette forêt. De nouvelles espèces animales sont découvertes, mais d'autres disparaissent, victimes du commerce d'animaux exotiques. De plus, la destruction de la forêt (construction des routes transamazoniennes, développement des cultures vivrières, malgré la relative pauvreté du sol, et de l'élevage) provoque une disparition massive d'espèces animales. Dans les pampas, les arbres sont rares et laissent place à d'immenses étendues d'herbes où l'on trouve de grands rongeurs et de grands oiseaux. De nombreux animaux sont menacés (tatou, cerf des pampas), car ces milieux sont de plus en plus intensivement exploités pour la culture et l'élevage. Dans les déserts, la végétation est surtout composée de cactées (mille sept cents espèces), qui abritent nombre de petits rongeurs, serpents et insectes. Les montagnes et les plateaux des Andes possèdent une faune particulière adaptée à l'altitude, comme le lama ; le nandou, un grand oiseau près de disparaître car il a été trop chassé, y est désormais protégé. Les corrélats Amazonie forêt - La forêt dans le monde Pampa Les livres Amérique Amérique Amérique Amérique Amérique Amérique Amérique Amérique du du du du du du du du Sud Sud Sud Sud Sud Sud Sud Sud - faune faune faune faune faune faune faune faune et et et et et et et et flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, page page page page page page page page 224, 225, 226, 227, 228, 229, 230, 231, volume volume volume volume volume volume volume volume 1 1 1 1 1 1 1 1 Les aspects humains. Aux origines, il s'agit d'un peuplement allogène tardif datant du paléolithique (20 000 ans pour l'Amérique du Sud) issu des migrations asiatiques par le détroit de Behring. Une immigration par voie maritime depuis la Mélanésie paraît vraisemblable. Avant la conquête européenne, les plus fortes densités de population étaient localisées sur les hautes terres andines, où des paysanneries sédentaires pratiquaient une agriculture avancée. Elles étaient contrôlées par le système politique et administratif très centralisé de l'Empire inca, mais il existait également différentes ethnies indiennes dans la forêt dense, sans État organisé. Quelques centaines de conquérants espagnols et portugais prirent pied sur le continent entre 1495 et 1560. Ils étaient peut-être 200 000 ou 300 000 au XVIIe siècle. Mais la population amérindienne fut décimée par la guerre et, plus efficacement encore, par la propagation des maladies microbiennes et par le système d'exploitation colonial. On estime que la population de l'Empire inca tomba de 8 millions à 1,3 million durant le XVIe siècle. En dépit d'un nouvel afflux ibérique et, localement, d'un apport de population noire (Nordeste brésilien), l'Amérique du Sud était trois fois moins peuplée lors de l'accès des territoires à l'indépendance qu'au moment de la conquête. Le XIXe siècle fut marqué par une reprise de l'accroissement naturel de la population amérindienne, une forte croissance de la population métisse et noire, et une immigration européenne massive (14 millions d'immigrants entre 1821 et 1930). Celleci s'inscrivit dans la vague planétaire de colonisation européenne des grandes plaines tempérées (Amérique du Nord, Australie...). Dès les décennies trente et quarante s'amorça l'explosion démographique la plus précoce du tiers-monde. Aujourd'hui, il existe des décalages entre les pays : certains, comme l'Argentine ou l'Uruguay, ont presque achevé leur transition démographique alors que d'autres connaissent encore une forte croissance naturelle (Pérou, Brésil...) et des mouvements migratoires. L'occupation de l'espace demeure très inégale, et globalement faible. En Amazonie, en Patagonie ou dans les Andes chiliennes du Sud, les densités sont inférieures à 1 habitant au km 2. Les hommes sont concentrés sur les hauts plateaux andins qui constituaient le pôle démographique de l'Empire inca, et dans de grandes villes situées le long des côtes et des fleuves où furent créés les ports à l'époque coloniale. Le taux d'urbanisation moyen atteint désormais 70 %. São Paulo, Rio de Janeiro et Buenos Aires comptent parmi les agglomérations géantes de la planète. Les corrélats Amazonie Andes (cordillère des) Incas Patagonie précolombiennes (civilisations) Les médias Amérique du Sud - Peuples et cultures Les livres Brésil - les Indiens Yanomamis, page 743, volume 2 La vie économique. Elle est caractérisée depuis la colonisation par la dépendance et l'extraversion. À l'exclusif colonial succéda l'emprise commerciale de la Grande-Bretagne, relayée par celle des États-Unis au XXe siècle. Commerce, investissements directs, influence politique et militaire, aide au développement, diffusion de l'american way of life parmi les classes moyennes sont autant de facettes des relations asymétriques et souvent conflictuelles avec les États-Unis. L'essentiel des ressources provient de l'exportation de produits agricoles ou miniers, dont les cycles de prospérité ou de déclin se succèdent au gré de la conjoncture mondiale : or, laine, viande, cacao, nitrates, étain... De nombreux pays restent tributaires de monoproductions : étain en Bolivie, cuivre au Chili, café en Colombie... Des diversifications ont été tentées, souvent sans succès. Le Brésil (8 512 000 km 2 e t 157 800 000 habitants) forme à lui seul un sous- continent et possède l'économie la plus puissante et la plus diversifiée. Moyens et petits pays se trouvent dans des situations beaucoup plus défavorables. Des millions de personnes - paysans des petites exploitations ( minifundios), ouvriers agricoles temporaires et masses urbaines sans travail - vivent dans la pauvreté. La croissance de l'économie n'empêche pas l'aggravation des disparités sociales. Les paysans, qui sont souvent les plus défavorisés, ont souffert des échecs des réformes agraires tentées dans les années soixante et soixante-dix. Bien que la population paysanne continue d'augmenter, elle ne forme plus, sauf exception, la majorité de la population active, et l'agriculture contribue de moins en moins à la production intérieure brute. Les politiques gouvernementales sacrifient l'agriculture vivrière de la petite paysannerie à l'agriculture commerciale de la grande exploitation. Il en résulte notamment un accroissement des importations alimentaires. L'industrie, dont la mise en place est à l'origine d'un endettement énorme, occupe de 15 à 25 % de la population active. Les activités tertiaires, hypertrophiées, comprennent la masse des activités urbaines dites « informelles « : multiplication des petits métiers du commerce, de l'artisanat ou de la récupération. Certains pays, comme la Bolivie ou la Colombie, vivent des ressources occultes considérables de la production et de la transformation du coca. Les livres carte de la végétation et de l'utilisation du sol, page 218, volume 1 carte de l'industrie et des matières premières, page 219, volume 1 Amérique du Sud - un marché indien dans les Andes péruviennes, page 220, volume 1 L'organisation de l'espace. Les pays d'Amérique du Sud, et particulièrement ceux de l'Amérique hispanique, présentent de nombreux traits communs. La mosaïque des minifundios s'y oppose aux grands domaines d'agriculture (haciendas) ou d'élevage (estancias). La ville espagnole en damier, avec sa Plaza Mayor, s'impose comme modèle urbain. Partout, les villes sudaméricaines s'étendent largement en raison de l'afflux des ruraux et de la forte croissance naturelle. Les migrants sans ressources s'installent dans les taudis des centres, occupent illégalement des bidonvilles insalubres ou construisent eux-mêmes, à la périphérie, d'immenses quartiers d'habitat populaire. Le niveau des infrastructures reflète assez bien l'ancienneté de l'occupation et la combativité des habitants. Villas miserias de Buenos Aires, ranchitos de Caracas, barriadas de Lima, favelas de Rio de Janeiro, autant de noms pour une vie toujours précaire, souvent misérable, qui concerne de 40 à 50 % de la population des grandes métropoles et n'épargne pas les villes plus modestes. La grande ville, littorale ou bien reliée aux façades maritimes, anime une région qui regroupe de 50 à 75 % de l'activité économique dans la plupart des pays. Au-delà de la ville tentaculaire se déploie un espace jamais totalement maîtrisé par l'homme. De grandes superficies inexploitées permettent la mobilité traditionnelle des Latino-Américains. Aux marges de cette frontière intérieure, la petite paysannerie sans terres trouve quelques hectares à défricher dans le cadre d'une migration spontanée ou encadrée par l'État. Les entrepreneurs urbains s'intéressent à ces terres vierges, où ils reproduisent le grand domaine extensif et prédateur le long des routes de désenclavement construites par l'État. Dans ces espaces de transition qui entament la forêt, l'État de droit cède le pas à la violence du plus fort selon un processus d'oppression et d'exclusion sans cesse renouvelé depuis la conquête. Dans les pays andins tropicaux de taille moyenne, les territoires s'organisent en trois unités : d'ouest en est se succèdent la Costa, la Sierra des paysanneries amérindiennes et la S elva des fronts pionniers aux confins amazoniens. Le Brésil demeure à bien des égards un pays neuf. Le littoral peuplé s'oppose aux immensités vides de l'intérieur, dont les ressources sont inestimées. Le sud du Brésil se rattache par son milieu physique et son peuplement à l'Amérique du Sud tempérée, qui est surtout peuplée d'Européens. Les Guyanes enfin (Guyana, Surinam, Guyane française), séparées du monde continental par la forêt amazonienne, s'apparentent davantage au monde caraïbe. Les corrélats Buenos Aires Caracas estancia favela fazenda Guyanes (les) hacienda latifundium Lima Rio de Janeiro ville - Les grands types de villes dans le monde contemporain - Les villes des pays du tiers-monde Les livres Amérique du Sud - favelas à São Paulo, page 220, volume 1 Les corrélats Orénoque Pacifique (océan) Paraná quinquina Uruguay Histoire Le continent sud-américain a connu une longue colonisation européenne qui dura du XVIe au XVIIIe siècle. Cette colonisation, d'origine hispano-portugaise, a fortement modelé l'identité latine et catholique du continent. Aux XIXe et XXe siècles se sont constitués des États nationaux qui furent le cadre d'accueil des migrants à la charnière du XXe siècle. Mais, dans ces États où se maintiennent de fortes inégalités sociales, l'industrialisation a été tardive et la dépendance vis-à-vis de l'étranger est restée forte. L'époque précolombienne. Les plus anciennes civilisations connues s'épanouirent dans les Andes et sur le littoral péruvien au Ier siècle de notre ère. L'empire montagnard des Incas ne s'organisa qu'à partir du XIIIe siècle (fondation de Cuzco). L'Inca Tupac Yupanqui (XVe siècle) étendit son administration très loin sur les Andes méridionales. Dans les plaines et forêts atlantiques, les Amérindiens étaient organisés en petites tribus peu nombreuses et nomades (Aruaks au Venezuela, Tupis et Guaranis dans le Chaco, Araucans et Patagons dans le Sud). Leur soumission par les colons fut pourtant plus difficile. Les corrélats Andes (cordillère des) Araucanie Chaco Guaranis Patagonie précolombiennes (civilisations) Tupis De la découverte à l'organisation des empires coloniaux. Après avoir découvert des îles de la mer des Caraïbes, Christophe Colomb aborda en 1498 le continent, près de l'embouchure de l'Orénoque. Puis le Portugais Cabral longea en 1500 le littoral brésilien jusqu'au 17e parallèle. Amerigo Vespucci, qui laissa son nom au continent, pénétra la « Rivière de Janvier « (Rio de Janeiro) et Díaz de Solís, l'estuaire du Río de la Plata ; Magellan, enfin, contourna le cap Horn en 1519. La conquête pouvait commencer, selon le traité de Tordesillas (1494) qui partageait le continent entre Espagnols et Portugais, ces derniers ne possédant que l'ouest du Brésil. De 1531 à 1534, le conquistador Francisco Pizarro anéantit l'Empire inca et fonda Lima, Almagro conquit la Bolivie, Valdivia le Chili, Quesada la Colombie. Malgré les ambitions rivales de ces conquérants, la monarchie espagnole tenait à capter les richesses fabuleuses du Nouveau Monde et à maîtriser son pillage, soit indirectement (les Wesler d'Augsbourg obtinrent le Venezuela en gage), soit par une administration directe. Des vice-rois furent installés (Pérou, 1542) et des audiencias, tribunaux dotés de fonctions administratives, furent créées (Lima, Bogotá). Des villes furent fondées : Potosí, le centre minier de l'argent, en 1546 ; Santiago, et surtout Callao, port par lequel le Pérou fut relié à l'isthme de Panamá et à l'Europe. La « Casa de Contratación « et le Conseil des Indes étaient installés à Séville ; la première contrôlait le commerce et prélevait des taxes sur la cargaison des galions, le second assurait l'administration centrale de l'Empire. Les Amérindiens furent évangélisés, souvent par la force ; ils devaient travailler dans les encomiendas, grands domaines de type féodal. Les sesmarias étaient les équivalents brésiliens des encomiendas, mais dans un empire beaucoup plus fondé sur le pacte colonial et le mercantilisme. Quinze capitaineries découpées à partir du littoral furent attribuées aux contratatores, qui devinrent, en 1548, des gouverneurs sous tutelle du gouverneur général de Bahia. Le « cycle colonial « du bois commença, relayé au XVII e siècle par celui du sucre, puis au XVIIIe par celui des mines d'or et de diamants (Minas Gerais). La société de ces empires était organisée en castes hiérarchisées. Les esclaves noirs, de plus en plus nombreux, remplacèrent souvent les Indiens dans les plantations. Les paysans et villageois indiens étaient protégés dans l'Empire espagnol par un statut d'indigénat, mais ils restaient dépendants des seigneurs à cause de leurs dettes. Les Castas (sang-mêlé de tous types) vivaient davantage en ville où ils étaient souvent salariés. Les créoles (Blancs nés en Amérique) s'assurèrent un pouvoir local par la possession des domaines et l'exercice des fonctions de corregidores et alcaldes mayores (maires). Mais, au XVIIIe siècle, après l'avènement des Bourbons centralisateurs en Espagne (1713), ils furent remplacés par des intendants et administrateurs européens, représentants directs de la couronne (les gachupines ). Les vice-royautés de Nouvelle-Grenade (Bogotá) et du Río de la Plata furent ainsi créées (1739 et 1776). En 1767, l'expulsion des jésuites mit un terme à l'originale expérience missionnaire des « réductions indiennes « dans les régions intérieures (Paraguay). La fiscalité s'alourdit, les restrictions du commerce avec l'Espagne furent levées (1778) et des concessions furent accordées aux Anglais. Des révoltes indiennes, comme celle de Tupac Amaru au Pérou en 1780, semblaient annoncer l'indépendance ; mais celle-ci résulta davantage de l'opposition des créoles (20 % de la population) au centralisme métropolitain. Les corrélats Afrique - Histoire - Afrique noire - Les premiers contacts avec les Européens Almagro (Diego de) Bahia Bogotá Cabral Pedro Álvares Callao Colomb Christophe colonisation - Le système colonial moderne - Introduction conquistador créoles C uzco découverte du monde - L'âge des Grandes Découvertes Espagne - Histoire - Suprématie et déclin Incas - La conquête espagnole Lima Magellan (Fernão de Magalhães, en français Fernand de) Pizarro Portugal - Histoire - Le Portugal des découvertes Potosí Santiago Tordesillas Tordesillas - Le traité de Tordesillas Vespucci Amerigo L'indépendance et ses désillusions. Après l'invasion par Napoléon de la péninsule Ibérique (1808), qui coupa les empires de leurs métropoles, tous les territoires du continent accédèrent à l'indépendance entre 1811 et 1822. Au Brésil, le processus fut pacifique. Réfugié outre-Atlantique depuis que les Français occupaient son pays, le prince héritier refusa de rentrer au Portugal après la chute de Napoléon, et devint, en 1822, l'empereur Pierre Ier du Brésil ; il prêta serment à la charte constitutionnelle le 25 mars 1824. En « Amérique espagnole «, quinze années de guerre civile opposèrent loyalistes et créoles. Ces derniers, imprégnés des idées des Lumières, de la Révolution française, étaient influencés par le précédent nordaméricain (indépendance des États-Unis proclamée en 1776 et reconnue par l'Angleterre en 1783). Et ils craignaient que ne se renouvelât l'expérience d'Haïti (1804), qui pouvait mettre un terme à leur domination sur les Amérindiens, les Noirs et les Castas. Les armées furent organisées par les libertadores créoles : le général de San Martín (17781850) déclara indépendantes les provinces de la Plata en 1810, et Simón Bolívar (17831830) celles du Venezuela en 1811. La métropole rétablit son autorité de 1814 à 1816. Mais, aidés par l'Angleterre, les « patriotes « finirent par libérer toute l'Argentine (1816), le Chili (1818) et, à partir de la Grande Colombie (1819), le Venezuela (1821). L'épopée se termina par la victoire d'Ayacucho remportée au Pérou en 1824 par Antonio José de Sucre, un fidèle de Bolívar. Malgré le rêve unioniste de Bolívar, le congrès de Panamá (1826) échoua et le continent se morcela en de nombreux États qui correspondaient aux anciennes provinces coloniales. La Bolivie se sépara du Pérou (1825), la Grande Colombie éclata en 1830 pour donner naissance à l'Équateur, au Venezuela et à la Nouvelle-Grenade. Débuta alors une période troublée. Des guerres civiles opposèrent les fédéralistes aux unitaires (Argentine : 1853-1862) ou les cléricaux, puis les conservateurs, aux libéraux (Venezuela : 1861-1868). Plusieurs guerres (guerre du Salpêtre, Bolivie-Chili : 1879-1883 ; guerre des Trois-États, contre le Paraguay : 1865-1870) eurent pour effet de fixer les frontières. Mais tous ces conflits renforcèrent le pouvoir des militaires (pratique des pronunciamientos) et installèrent une tradition de violence politique. Après l'abolition de l'esclavage (Brésil : 1888), ces pays restèrent dominés par les caudillos (notables clientélistes contrôlant les provinces) et par les élites libérales et urbaines dont la richesse foncière demeurait la base de la puissance. L'économie fut dépendante de la Grande-Bretagne et des États-Unis (la « République des coroneis « au Brésil). L'immigration européenne (italienne, allemande, slave) fut importante dans les régions tempérées, mais elle ne parvint à démocratiser temporairement que certains États (Argentine, Uruguay). Les corrélats Ayacucho Bolívar Simón esclavage Espagne - Histoire - L'Espagne des Bourbons Pierre - BRÉSIL - Pierre Ier Portugal - Histoire - Le Portugal des Bragance San Martín (José Francisco de) Sucre (Antonio José de) Les crises du XXe siècle. La dépression des années trente frappa durement des économies exportatrices de produits alimentaires, et, partout, des coups d'État militaires installèrent des dictatures soutenues par les États-Unis. Ces régimes firent échouer les réformes agraires entreprises durant les phases de démocratisation. Au Brésil et en Argentine, des leaders populistes comme Getúlio Vargas et Juan Perón firent barrière un temps aux militaires en redistribuant les richesses accumulées. Dans les États andins, les conflits se radicalisèrent dans les années soixante, opposant une guérilla castriste (Che Guevara fut tué en 1967 en Bolivie) ou maoïste (le « Sentier lumineux « au Pérou) à des juntes militaires. En 1973 s'ajouta le putsch du général Pinochet au Chili, et, dans cette décennie marquée par les régimes oppressifs, seul le Venezuela, dont la prospérité était soutenue par le pétrole, fit exception. La crise économique s'était en effet aggravée dans les années soixante-dix en sapant les revenus des classes moyennes, sans que la misère et les bidonvilles eussent régressé. Cela montre l'échec de la politique dite d'« industrialisation par substitution des importations « préconisée par l'ONU depuis les années cinquante et menée par des États interventionnistes mais corrompus. Le fardeau de la dette extérieure et l'austérité prônée par le Fonds monétaire international (FMI), de même que le néolibéralisme, nouvelle doctrine du continent, hypothèquent l'avenir. En dépit du courant de démocratisation qui s'est amorcé à partir des années quatrevingt, l'Amérique du Sud demeure le continent de l'injustice sociale et de la violence civile (Pérou, Colombie). Quels que soient les obstacles qui se dressent devant son intégration sous la forme d'une union politique et économique, le MERCOSUR, effectif depuis 1995, a donné l'exemple d'un groupement régional en créant un Marché commun entre les quatre États dits du Cône sud : Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay. Les corrélats coup d'État Guevara (Ernesto, dit Che) Perón Juan Domingo Pinochet Augusto Sentier lumineux Vargas Getúlio Les livres Amérique du Sud - un épisode du voyage du naturaliste anglais Charles Darwin, page 214, volume 1 Amérique du Sud - victoire de Gabriel de Rojas devant Cuzco, page 222, volume 1 Amérique du Sud - ruines de la forteresse inca de Sacsahuamán, page 222, volume 1 Amérique du Sud - Guérilleros au Pérou en 1990, page 223, volume 1 Amérique du Sud - Bolívar et son lieutenant Sucre (tableau anonyme du XIXe siècle), page 223, volume 1 Les corrélats Amérique Amérique latine Argentine Bolivie Brésil Chaco Chili Colombie Équateur Guyana Guyane (973) Guyanes (les) Malouines (îles) Paraguay Pérou Surinam Uruguay Venezuela Les médias Amérique Amérique Amérique Amérique du du du du Sud Sud Sud Sud - tableau en chiffres tableau en bref carte physique carte politique Les indications bibliographiques F. Chevallier, l'Amérique latine de l'indépendance à nos jours, PUF, Paris, 1993. O. Dabène, l'Amérique latine au XXe siècle, Armand Colin, Paris, 1994. S. de Madariaga, le Déclin de l'Empire espagnol d'Amérique, Albin Michel, Paris, 1986. L'Essor de l'Empire espagnol d'Amérique, Albin Michel, Paris, 1986. A. Rouquié, Amérique latine, introduction à l'Extrême Occident, Seuil, Paris, 1987.

« l'avancée des masses d'air humide apportées par les alizés du nord-est et surtout du sud-est.

Les pluies saisonnières diminuent vers les contreforts des Andes, et l'on passe sans discontinuité des régions tropicales aux régions tempérées.

De même peut-on noter l'irruption d'air froid depuis les latitudes moyennes.

À l'est des Andes, la zonalité climatique est perturbée par la disposition méridienne de la cordillère et par les effets des courants marins.

Les eaux froides du courant de Humboldt forment un écran aux influences océaniques du Pacifique et créent un désert littoral sur plus de 3 000 km, depuis le nord du Chili jusqu'au sud du golfe de Guayaquil.

Une large diagonale aride prend en écharpe le continent depuis la Patagonie jusqu'aux Andes boliviennes en englobant les steppes de la Pampa et le désert du Chaco.

Quant aux Andes elles- mêmes, l'étagement en altitude et les variations d'exposition y multiplient les milieux bioclimatiques.

Ainsi, certaines cultures sont pratiquées jusqu'à 4 000 m ; au-delà, on trouve des pâturages voués à un élevage extensif.

Voir aussi Amazone et Andes (cordillère des) . Les corrélats Amazone Andes (cordillère des) climat - Les types de climats et leur répartition Humboldt (courant de) Les caractères écologiques. L'Amazonie est la plus grande forêt tropicale du monde.

Son équilibre est complexe et fragile.

Elle comprend une densité d'espèces animales et végétales inégalée.

Plusieurs milliers d'espèces d'arbres poussent en strates : arbres héliophiles de plus de 50 m, arbres sciaphiles d'environ 30 m, et arbustes.

Sur un seul arbre, on peut compter jusqu'à quatre-vingts espèces végétales différentes.

La faune varie selon les strates.

Les animaux sont surtout nombreux dans les branchages : les singes et environ deux mille cinq cents espèces d'oiseaux se nourrissent des baies, fruits, noix et nectars que leur offre la végétation.

Quelques félins habitent cette forêt.

De nouvelles espèces animales sont découvertes, mais d'autres disparaissent, victimes du commerce d'animaux exotiques.

De plus, la destruction de la forêt (construction des routes transamazoniennes, développement des cultures vivrières, malgré la relative pauvreté du sol, et de l'élevage) provoque une disparition massive d'espèces animales. Dans les pampas, les arbres sont rares et laissent place à d'immenses étendues d'herbes où l'on trouve de grands rongeurs et de grands oiseaux.

De nombreux animaux sont menacés (tatou, cerf des pampas), car ces milieux sont de plus en plus intensivement exploités pour la culture et l'élevage.

Dans les déserts, la végétation est surtout composée de cactées (mille sept cents espèces), qui abritent nombre de petits rongeurs, serpents et insectes.

Les montagnes et les plateaux des Andes possèdent une faune particulière adaptée à l'altitude, comme le lama ; le nandou, un grand oiseau près de disparaître car il a été trop chassé, y est désormais protégé. Les corrélats Amazonie forêt - La forêt dans le monde Pampa Les livres Amérique du Sud - faune et flore, page 224, volume 1 Amérique du Sud - faune et flore, page 225, volume 1 Amérique du Sud - faune et flore, page 226, volume 1 Amérique du Sud - faune et flore, page 227, volume 1 Amérique du Sud - faune et flore, page 228, volume 1 Amérique du Sud - faune et flore, page 229, volume 1 Amérique du Sud - faune et flore, page 230, volume 1 Amérique du Sud - faune et flore, page 231, volume 1. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles