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Ancien Régime.

Publié le 18/10/2013

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Ancien Régime. concept historique s'appliquant à la France d'avant 1789, considérée à la fois du point de vue de la société et de celui du régime politique. Employée dès la seconde moitié du XVIIIe siècle par les hommes de l'ère des Lumières pour critiquer les institutions politiques et sociales du royaume, l'expression « Ancien Régime « désigna, sous la Révolution, tout ce que les députés entreprenaient de réformer. En 1790, Mirabeau écrivait au roi : « Comparez le nouvel état des choses avec l'Ancien Régime. « Les historiens popularisèrent cette expression, qui perdit alors sa connotation péjorative. Alexis de Tocqueville écrivit l'Ancien Régime et la Révolution (1856) et Hippolyte Taine les Origines de la France contemporaine : I. L'Ancien Régime (1875). L'historien de l'économie Ernest Labrousse parle à son tour d'un « Ancien Régime économique «, et Pierre Goubert, d'un « Ancien Régime démographique «. Les « Anciens Régimes «. Cent cinquante millions de Français ont vécu sous l'« Ancien Régime «, d'Henri IV à Louis XVI, dans une société rurale que Mirabeau a comparée à un « agrégat inconstitué de peuples désunis «. Très hiérarchisée, cette société était répartie en trois groupes appelés ordres et rigoureusement différenciés : le clergé, la noblesse et le tiers état. Les deux premiers jouissaient de privilèges honorifiques, judiciaires et fiscaux. Quant au tiers état, il comprenait la haute et la moyenne bourgeoisie (exempte parfois de certaines charges fiscales), l'artisanat urbain, les ouvriers des manufactures et les paysans, qui constituaient les neuf dixièmes de la population et demeuraient soumis aux droits seigneuriaux. De l'époque féodale la société avait hérité des divisions territoriales multiples et qui se chevauchaient les unes les autres (diocèses, gouvernements, généralités, bailliages, etc.) et, d'une manière générale, l'absence d'unité. Les poids et les mesures changeaient de nom et de valeur d'une province à l'autre ; la répartition des impôts était faite par les députés des trois ordres réunis en « états provinciaux « dans les « pays d'états « et, ailleurs, par les agents du roi. Les tarifs, pour le même impôt, variaient avec les régions ; à la sortie et à l'entrée de certaines provinces, les marchandises étaient soumises à des droits de douane, alors que dans les autres elles circulaient librement ; la jurisprudence était fixée différemment selon qu'on était en « pays de droit écrit « ou en « pays de droit coutumier « ; la langue elle-même n'était pas uniforme et les parlers régionaux l'emportaient encore largement sur le français, notamment dans les pays de « langue d'oc «. L'Ancien Régime politique était celui de la monarchie absolue de droit divin, où le roi, toutefois, tirait plus son pouvoir et sa légitimité de l'imagerie complexe qui l'entourait que d'une véritable puissance politique illimitée, en raison de l'existence de certains contrepouvoirs. Les parlements, chargés de rendre la justice, ambitionnaient de partager avec lui le pouvoir législatif. Les états provinciaux qui subsistaient dans certaines provinces exprimaient les revendications locales. Les états généraux n'avaient pas été réunis depuis 1614, mais ils constituaient, à côté de la royauté, une institution caractéristique de l'Ancien Régime, et leur convocation était toujours possible. L'Ancien Régime administratif se caractérisait par une imbrication de compétences, de pouvoirs et de prérogatives donnant lieu davantage à un système de répartition des fonctions et des postes, fondé sur la vénalité des offices, qu'à une organisation fonctionnelle. L'Ancien Régime économique était dominé par une production agricole de subsistance où les secteurs capitalistes et monétaires restaient marginaux. Quant à l'expression « Ancien Régime démographique «, elle décrit une population qui n'a pas commencé sa « transition démographique «. Les taux de natalité et de mortalité s'équilibraient à des niveaux élevés (40 ?). Les surplus de population étaient régulièrement décimés par les grandes épidémies, les famines et les guerres. La précarité des équilibres économique et démographique, dans une société majoritairement illettrée, a engendré une mentalité, dite elle-même d'« Ancien Régime «, marquée par la peur et par la place de l'affectif. Le sacré qui pénétrait - au moins jusqu'au début du XVIIIe siècle - tous les moments de la vie se caractérisait alors par le goût du merveilleux et du morbide. Certains historiens, tel Denis Richet, ont récusé le concept d'Ancien Régime qui définissait une période d'une manière trop subjective (« ancien «), qui tenait pour intangible la coupure radicale de la Révolution française et, enfin, qui considérait les XVIIe et XVIIIe siècles comme un tout. Ils ont mis en avant les traits de modernité de la période et nuancé l'apport de 1789. Reprenant les idées déjà développées par Tocqueville, ils insistent sur les éléments de continuité de la France moderne. Les corrélats Assemblée des notables Assemblée du clergé capitation dîme états généraux famine France - Histoire - Du Grand Siècle à la fin de l'Ancien Régime (1661-1789) gabelle généralité Grands Jours lettres patentes monarchie Moulins office ordres parlement privilège remontrance Révolution française - La crise de l'Ancien Régime surintendant général des finances syndic taille - 2.HISTOIRE tiers-état vénalité des charges Les livres Ancien Régime - tableau de Louis Hersent, page 246, volume 1

« La précarité des équilibres économique et démographique, dans une société majoritairement illettrée, a engendré une mentalité, dite elle-même d'« Ancien Régime », marquée par la peur et par la place de l'affectif.

Le sacré qui pénétrait – au moins jusqu'au début du XVIII e siècle – tous les moments de la vie se caractérisait alors par le goût du merveilleux et du morbide. Certains historiens, tel Denis Richet, ont récusé le concept d'Ancien Régime qui définissait une période d'une manière trop subjective (« ancien »), qui tenait pour intangible la coupure radicale de la Révolution française et, enfin, qui considérait les XVII e et XVIII e siècles comme un tout.

Ils ont mis en avant les traits de modernité de la période et nuancé l'apport de 1789.

Reprenant les idées déjà développées par Tocqueville, ils insistent sur les éléments de continuité de la France moderne. Les corrélats Assemblée des notables Assemblée du clergé capitation dîme états généraux famine France - Histoire - Du Grand Siècle à la fin de l'Ancien Régime (1661-1789) gabelle généralité Grands Jours lettres patentes monarchie Moulins office ordres parlement privilège remontrance Révolution française - La crise de l'Ancien Régime surintendant général des finances syndic taille - 2.HISTOIRE tiers-état vénalité des charges Les livres Ancien Régime - tableau de Louis Hersent, page 246, volume 1. »

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