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Bien moins abondant que le charbon dans l'écorce terrestre, le pétrole est cependant le combustible fossile le plus demandé ; il constitue ainsi la première source mondiale d'énergie.

Publié le 19/11/2013

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Bien moins abondant que le charbon dans l'écorce terrestre, le pétrole est cependant le combustible fossile le plus demandé ; il constitue ainsi la première source mondiale d'énergie. Il est, en effet, plus facile à extraire, à transporter et à utiliser que la houille solide. Il se maintient, face au gaz naturel (encore plus commode d'emploi dans certains domaines), car il permet de produire des bases pétrochimiques spécifiques, ainsi que des carburants liquides irremplaçables, dans l'état actuel des techniques disponibles. Le pétrole est un combustible liquide fossile, à base d'hydrocarbures nombreux et divers. Le mot « pétrole » est synonyme de l'ancienne appellation « naphte », à laquelle il s'est peu à peu substitué. Pour éviter une confusion possible avec le mot anglais petrol, qui signifie essence-carburant, ainsi qu'avec l'ancien pétrole lampant (aujourd'hui appelé kérosène), il arrive fréquemment que l'on parle de « pétrole brut » ou même simplement de « brut ». Outre des hydrocarbures, le pétrole contient une petite quantité de corps plus complexes (souvent appelés asphaltènes), qui, sur des squelettes moléculaires hydrocarbonés, comportent des atomes d'oxygène, de soufre, d'azote, ainsi que des composés organométalliques divers, voire des sels et oxydes métalliques dissous ou en suspension. Il est généralement pollué par de l'eau salée en suspension. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats combustible Les livres pétrole - première source mondiale d'énergie,, page 3834, volume 7 La formation du pétrole Comme le charbon, le pétrole résulte d'un processus de fossilisation de résidus organiques, provenant d'organismes antérieurement vivants, qui se sont déposés au fond de lacs, de mers ou de lagunes. Il en diffère par l'origine moins strictement végétale de ces résidus (planctons morts et cadavres d'animaux plus grands), par une sédimentation combinée avec celle de sédiments minéraux (alors que les terrains houillers sont constitués par des sédimentations alternées de résidus végétaux et de sédiments minéraux), et vraisemblablement par un traitement combiné « pression-température » de fossilisation différent. Il est couramment admis que le pétrole s'est formé entre la fin du cambrien (480 millions d'années) et la fin du miocène (5 millions d'années). Les dépôts sédimentaires associés aux résidus organiques créent une roche-mère au sein de laquelle se déroulent des fermentations anaérobies aboutissant à un gel organique de très forte viscosité, voire solide. De nombreux gisements en sont encore à ce stade d'évolution géologique ; ce sont les schistes dits bitumeux, les sables et calcaires dits asphaltiques (qui peuvent être exploités dans des mines et des carrières, et être traités à chaud, fréquemment sous vide, pour en extraire les hydrocarbures). À un stade d'évolution géologique plus avancé, on obtient, au sein de la roche-mère, des huiles lourdes, sorte de pétrole très dense et très visqueux qui n'est pas directement extractible, mais que l'on peut entraîner dans un courant de vapeur d'eau. À un niveau d'évolution géologique ultime, sous l'effet de la pression exercée par les sédiments superposés et de la température, le liquide primitif se craque, devient plus fluide et migre hors de la roche-mère. Il peut ainsi suinter jusqu'au sol où il s'accumule en s'oxydant (pour donner des bitumes visqueux ou des asphaltes solides) ou jusqu'au fond des océans, d'où il monte à la surface en se biodégradant ; mais il arrive aussi qu'il soit arrêté, dans sa progression ascendante, par une couche sédimentaire imperméable. C'est ainsi qu'un gisement de pétrole classique se forme, localisé le plus souvent au sommet d'un anticlinal de la dernière couche perméable traversée, appelée « roche-magasin » (ou sous le point haut d'une couche-magasin, plane, découpée par une faille). Dans une telle structure, le pétrole est généralement surmonté d'un matelas de gaz comprimé, ou gaz de tête, et s'appuie sur une couche d'eau salée. La composition des pétroles de chaque gisement est différente ; leur densité varie de 0,80 à 0,95 ; leur couleur évolue entre le brun foncé et le noir. Pour les utilisations courantes, on ne fournit pas aux utilisateurs la liste exhaustive de chacun de leurs très nombreux composants ; on essaie de repérer leur qualité, par exemple grâce au degré API (American Petroleum Institute), qui est d'autant plus élevé que le pétrole est plus léger, c'est-à-dire qu'il contient davantage d'éléments volatils (44 pour le pétrole saharien et 2,9 pour le brut le plus lourd, qui est vénézuélien), par leur composition en grandes familles de produits (paraffiniques, naphténiques et aromatiques), ou simplement en précisant leur origine géographique : Arabe léger, Oural, WTI (Americain), Brent (mer du Nord), Saharan blend (Algérie)... Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats fossiles (combustibles) gisement sapropèle schiste sédiment substances naturelles Les livres pétrole - formation d'un gisement de pétrole, page 3835, volume 7 La prospection Le pétrole est indirectement connu, depuis l'Antiquité, à travers ses produits de dégradation de surface (bitume et asphalte) qui étaient exploités, mais il semble que des suintements directs de pétrole liquide aient été repérés au Proche-Orient (des textes anciens parlent notamment de « l'eau qui brûle »). Les Chinois sont réputés avoir tenté les premiers forages, datant d'avant J.-C., et n'ont pu être poussés dans cette voie que par l'idée de rechercher l'origine de suintements naturels. Les gisements de schistes bitumeux de Pechelbronn, en Alsace, furent découverts dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Vers 1840, les Roumains exploitaient des remontées naturelles de pétrole qu'ils accéléraient par le creusement de petits puits (un éclairage public au pétrole de la ville de Bucarest fut réalisé en 1857). L'avènement de l'industrie du pétrole proprement dite eut lieu aux États-Unis avec un premier forage réalisé en 1859 à Titusville, en Pennsylvanie. Aujourd'hui, on recherche des gisements profonds dont aucun signe superficiel évident ne peut révéler l'existence. Le coût des forages exploratoires étant très élevé, on cherche à augmenter la probabilité de succès grâce à des études géologiques préalables, confortées par des études fines du relief superficiel par photogrammétrie. De vastes zones de prospection sont ainsi localisées, que l'on explore ensuite systématiquement par des méthodes gravimétriques et magnétiques en étudiant les variations locales de l'accélération de la pesanteur et du champ magnétique terrestre, ce qui permet de repérer les très grandes structures souterraines potentiellement favorables à la formation, puis au piégeage du pétrole. Ces méthodes de balayage général de grandes surfaces (éventuellement aérien) sont suivies d'un quadrillage au sol par des mesures sismiques (étude sur sismographe des échos souterrains d'une explosion superficielle de dynamite) et acoustiques (affinage de la méthode sismique permettant d'identifier, sous un anticlinal d'argile imperméable, une roche dont la réponse acoustique est celle des roches-magasins), et enfin de forages exploratoires permettant l'étude des couches de terrains traversés par un carottage direct tout en contrôlant l'état de l'environnement par carottage électrique (qui donne des indications sur la résistance électrique des terrains proches) ou par d'autres méthodes permettant d'établir la probabilité de présence du pétrole. Malgré tous ces travaux préparatoires approfondis, il s'avère que sept forages exploratoires sur huit en moyenne ne sont pas productifs. Un gisement localisé fait l'objet de plusieurs forages ultérieurs de localisation et d'évaluation, dont certains peuvent aboutir dans le gaz de tête ou dans la couche d'eau salée sousjacente. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats acoustique asphalte bitume forage gravimétrie Pennsylvanie photogrammétrie sismographe techniques (histoire des) - L'Antiquité - La fin de l'époque antique techniques (histoire des) - La révolution industrielle Les livres pétrole - exploration du sous-sol par la méthode sismique, page 3836, volume 7 Royaume-Uni - plate-forme pétrolière en mer du Nord, page 4504, volume 8 Le forage Le forage constitue la fin de l'étape de prospection. Il est toujours exécuté grâce à la rotation d'un outil se situant à l'extrémité inférieure d'un train de tiges, assemblées tronçon par tronçon à mesure que l'outil s'enfonce. Le changement de l'outil nécessite la remontée du train assorti du démontage successif et du stockage de tous les tronçons dans une superstructure appelée derrick. L'outil est refroidi par injection d'eau dans laquelle sont en suspension des produits divers (argile, barytine), de façon à constituer un liquide de densité apparente élevée, ramenant sans difficulté les résidus de forage à la surface. Dans un forage classique, un puissant moteur assure la rotation de tout le train de tiges, entraînant une forte consommation d'énergie par frottement latéral ; mais il est également possible d'entraîner mécaniquement l'outil par un organe moteur descendu le long du train de tiges, qui reste alors fixe. C'est ainsi qu'il existe des têtes de turboforage qui utilisent comme fluide moteur le liquide de refroidissement injecté dans le train de tiges. Les forages exploratoires appelés carottages utilisent comme outil des couronnes cylindriques dont le bord inférieur est garni de diamants industriels sertis. Un échantillon cylindrique du sol traversé (ou carotte) s'enfonce ainsi dans le train de tiges et peut alors être récupéré à chaque remontée. Ce type d'outil est également utilisé dans les forages sans carottage, lorsqu'il est nécessaire de traverser une couche de roches très dures. L'outil normal de forage en terrain sédimentaire est le rotary, trépan à molettes tournant autour de trois axes en cônes très ouverts, éventuellement renforcées de diamants. La flexibilité du train de tiges permet la réalisation de forages déviés. L'emploi de têtes de forage motrices indépendantes permet maintenant de forer horizontalement, à l'extrémité d'un puits vertical ou dévié, et d'améliorer ainsi considérablement les conditions d'extraction des pétroles très visqueux. Les forages d'exploration en mer, dits off-shore, peuvent être conduits soit à partir de têtes de puits sous-marines télécommandées, jusqu'à 1 000 m, soit à partir de navires de forage à positionnement dynamique jusqu'à des profondeurs de 1 200 m. Les forages offshore de production sont généralement effectués à partir de plates-formes. Celles-ci sont appuyées sur le fond (plate-forme fixe sur pilotis construite sur place ; plate-forme flottante auto-élévatrice qui se remorque, puis s'élève sur ses piliers, grâce à des vérins, lorsqu'elle est arrivée sur place) ou sur des plates-formes flottantes à positionnement dynamique, portées par des tours cylindriques verticales se terminant par des bulbes immergés au-dessous du niveau des plus grosses vagues : de tels systèmes sont hydrostatiquement stables. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats derrick forage foreuse off-shore vérin Les livres foreuse, page 1953, volume 4 États-Unis - champ pétrolifère au Texas, page 1760, volume 4 Mexique - plates-formes pétrolières d'Akal, page 3180, volume 6 Nigeria - forages pétroliers près de Port Harcourt, page 3440, volume 6 Norvège - plate-forme pétrolière, en mer du Nord, page 3479, volume 7 pétrole - torchères de gaz associé au pétrole, page 3834, volume 7 pétrole - le forage de Titusville, page 3835, volume 7 pétrole - un « arbre de Noël », page 3836, volume 7 pétrole - ajustage d'un nouvel élément de tige sur une plate-forme pétrolière, page 3836, volume 7 pétrole - l'intérieur d'un derrick pendant l'exécution d'un forage, page 3838, volume 7 Venezuela - forage pétrolier, dans le lac de Maracaibo, page 5454, volume 10 La production Dans la majorité des nouveaux gisements, la pression du gaz de tête est suffisante pour que le pétrole jaillisse spontanément. Il est alors chargé de gaz dissous (en équilibre avec le gaz de tête), dont la majeure partie se dégage spontanément à la détente et qui est habituellement séparé à la tête du puits pour éviter un transport diphasique (certains forages sous-marins, sans plate-forme, évacuent toutefois jusqu'à la côte le mélange diphasique jaillissant). Longtemps, ce gaz associé au pétrole fut brûlé dans des torchères portées par les derricks. Il est aujourd'hui presque partout récupéré avant d'être réinjecté ou traité dans des usines de séparation produisant des gaz de pétrole liquéfié (butane et propane), de l'éthane qui alimente les vapocraqueurs (voir ce mot et pétrochimie) de charge gazeuse et des gaz combustibles à base de méthane. Certains gisements ne sont pas jaillissants et d'autres cessent de l'être. Il faut alors pomper le pétrole au fond des puits. Les pompes utilisées, obligatoirement installées au fond du forage, sont généralement des pompes à piston, actionnées chacune par une tige axiale, de même longueur que le forage lui-même, et solidaire en surface d'un balancier motorisé. Ce sont ces balanciers qui caractérisent, au niveau du sol, le paysage des champs pétrolifères non jaillissants (il en existe dans la région parisienne). Comparé à la quantité totale de pétrole contenue dans une roche-magasin, le taux de récupération moyen obtenu par jaillissement spontané est de l'ordre de 10 % ; un supplément, d'environ 15 %, peut être encore récupéré par pompage. Mais il est parfois plus facile et plus économique d'entretenir une pression interne suffisante, qui prolonge l'exploitation par jaillissement. C'est ainsi que l'on peut injecter de l'eau (souvent de l'eau de mer) sous le pétrole, faisant remonter une partie notable du pétrole occlus et recomprimant la couche de gaz de tête résiduel ; on peut également réinjecter le gaz associé (après avoir éventuellement récupéré certains de ses composants), ce qui impose l'installation de stations de recompression à haute pression (400 bars environ dans le Sud algérien) ; une telle réinjection ralentit la décompression du gaz de tête et peut participer à la délocalisation de pétrole occlus, par balayage entre un forage de production désaffecté et les forages de production voisins. Injection d'eau et réinjection de gaz sont associables et conduisent alors à un taux moyen de récupération par jaillissement voisin de 30 %. Des taux plus élevés de récupération peuvent être atteints en passant du jaillissement spontané au pompage, puis en procédant à des balayages, de forage à forage, par injection de vapeur ou de liquides solvants tels que des hydrocarbures légers. Les réserves de pétrole quasi certaines, récupérables par ces méthodes, ont été évaluées en 1996 à 138 milliards de tonnes (dont environ 90 milliards se trouvent dans la péninsule Arabique, en Irak et en Iran), ce qui correspond à quarante-trois ans de production au rythme actuel de consommation. Les réserves ultimes (nouvelles découvertes, nouvelles méthodes d'exploitation) seraient de 300 milliards de tonnes. Les hydrocarbures extractibles des schistes bitumeux et des sables asphaltiques représenteraient 1 000 milliards de tonnes. Ces réserves sont faibles si on les compare aux réserves ultimes en charbon, évaluées à plus de 6 000 milliards de tonnes d'équivalent pétrole ; mais la prudence s'impose dans l'interprétation de telles données, car l'évaluation globale des réserves mondiales quasi certaines a augmenté d'année en année, depuis dix ans, en fonction des résultats des travaux de prospection entrepris (les quantités supplémentaires, accédant chaque année au statut de « réserve quasi certaine », ont été supérieures à la consommation de l'année). De nouvelles surprises sont encore possibles : à titre d'exemple, si les réserves quasi certaines décroissent réellement dans des pays très prospectés et très exploités comme les États-Unis, leur déclin apparent dans les pays de l'ex-URSS ne semble lié qu'à l'inefficacité du système industriel, qui n'a pas su conduire d'efforts de prospection suffisants ; les réserves conjoncturelles de Sibérie orientale et celles des roches magasins potentielles situées sous la mer Caspienne n'ont été, de ce fait, ni précisément identifiées ni clairement démenties à ce jour. Il est d'usage, dans diverses statistiques internationales, de rajouter à la production pétrolière proprement dite celle des condensats liquides (dans les conditions ambiantes), qui sont séparés du gaz associé ou de certains gaz naturels non associés et qui sont analogues à une coupe pétrolière de raffinerie. Mais certains rajoutent également aux statistiques la production de propane et de butane, de même origine, au prétexte que ces gaz distribués, liquéfiés, desservent les mêmes marchés que le butane et le propane séparés du pétrole en raffineries. Il faut donc interpréter avec prudence les productions annuelles de « liquides en gaz », qui varient entre 70 et 120 millions de tonnes par an, mais qui s'ajoutent, de toute façon, aux productions de pétrole proprement dites. La profondeur (dans le sous-sol) des forages pétroliers est en moyenne d'environ 3 400 m. Il existe un puits en production qui dépasse 9 500 m (dans la presqu'île de Kola, en Russie). Un forage visant une profondeur supérieure à 17 000 m est en cours en Azerbaïdjan. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats baril butane derrick environnement environnement - La crise de l'énergie gaz naturel Kola (presqu'île de) pétrochimie propane vapocraqueur Les médias pétrole - un bilan mondial Les livres pollution - puits de pétrole en feu, page 4014, volume 7 Qatar - l'exploitation du pétrole à Dukhan, page 4187, volume 8 Égypte - exploitation pétrolière dans la région de Ras-Choukheir, page 1590, volume 3 Indonésie - exploitation pétrolière à Kalimantan, page 2509, volume 5 Norvège - plate-forme pétrolière, en mer du Nord, page 3479, volume 7 Pakistan - exploitation de pétrole dans le sud du pays, page 3668, volume 7 pétrole - une plate-forme pétrolière en mer du Nord, page 3837, volume 7 pétrole - une plate-forme pétrolière dans le golfe du Mexique, page 3837, volume 7 pétrole - une plate-forme pétrolière près de Bornéo, en Indonésie, page 3837, volume 7 Le raffinage Le pétrole brut n'est quasiment jamais utilisé en l'état. On le sépare par distillation fractionnée, en coupes diverses qui sont elles-mêmes des mélanges ; toutefois, ces mélanges sont composés de produits voisins, ce qui confère à chacune de ces coupes des propriétés particulières et une utilisation spécifique, soit directement, soit après retraitement. L'ensemble de ces opérations relève du raffinage. Le brut à raffiner est stocké dans de grands réservoirs cylindriques verticaux qui ont, le plus souvent, un toit flottant pour éviter la formation d'une phase gazeuse susceptible de devenir explosive ; il est pompé, débarrassé du sel et de l'eau émulsionnée qu'il contient, puis introduit latéralement dans une colonne de distillation fractionnée travaillant sous la pression atmosphérique. Cette colonne est chauffée à sa base par un four, dans le faisceau tubulaire duquel circule en circuit fermé le liquide résiduaire de bas de colonne, qui est ainsi chauffé à la température maximale au-delà de laquelle il serait craqué thermiquement (350 o C environ). Elle laisse échapper en tête des gaz dissous (essentiellement butane et propane), qui ne sont pas condensés sous la pression atmosphérique à la température ambiante, mais qui sont ensuite liquéfiés sous pression modérée, puis stockés et distribués sous forme liquide. Le condenseur de tête condense une essence incolore appelée naphta, qui fournit notamment le liquide de reflux sur le dernier plateau et constitue une matière première pétrochimique de choix. On soutire latéralement d'abord le kérosène, ancien pétrole lampant, aujourd'hui carburant des réacteurs d'avions, puis le gazole, combustible domestique et carburant des moteurs Diesel. Le résidu liquide de bas de colonne constitue le fioul. Ce produit, qui n'est pas passé en phase gazeuse et n'est donc pas distillé, recueille toutes les impuretés non volatiles (notamment métalliques), ainsi que la majeure partie des impuretés, peu volatiles, telles que les asphaltènes, donc une fraction notable des composés sulfurés. Les coupes peuvent être dédoublées ; c'est ainsi que certaines raffineries élaborent deux coupes naphta (la plus légère étant affectée aux unités chimiques de production de gaz de synthèse par reformage catalytique à la vapeur, l'autre étant affectée aux vapocraqueurs non catalytiques et à la préparation des carburants « auto ») et deux coupes gazole (la plus légère constituant le carburant diesel et le carburant domestique, la plus lourde étant destinée à des usages industriels s'accommodant mal des résidus solides des fiouls, tels que l'alimentation des turbines à gaz). Les limitations de température en bas de colonne imposent une limite à l'extraction latérale des gazoles lourds et définissent la quantité, ainsi que la composition des fiouls résiduaires pour un brut déterminé (de 30 à 50 % du brut total pour les pétroles les plus courants). Il s'agit du combustible industriel de base, alimentant notamment la plupart des fours et des chaudières qui ne fonctionnent pas au charbon. Il est possible de pousser l'extraction des gazoles lourds, sans dépasser la température de début de craquage des résidus, en introduisant le fioul dans une deuxième colonne de distillation travaillant sous vide. Le résidu de fond de cette colonne est alors un produit très concentré en impuretés, se solidifiant à froid, qui est généralement utilisé sur place pour l'alimentation des fours et des chaudières de la raffinerie elle-même. Les raffineries sont dotées de l'ensemble ou d'une partie des unités parachimiques qui ont pour objet de transformer en essence-carburant, par reformage, la partie de la coupe naphta qui n'est pas transformée en produits chimiques, de désulfurer les gazoles et les fiouls (les seconds sont plus difficiles à désulfurer que les premiers en raison de la présence de résidus lourds), de transformer par craquage catalytique ou craquage non catalytique à l'hydrogène les excédents de fractions lourdes en fractions plus légères - qui sont redistillées et augmentent ainsi la production de naphta, d'essence-carburant et de kérosène -, et, enfin, d'élaborer des lubrifiants. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats carburant colonne de distillation condenseur craquage Diesel Rudolf distillation fioul fuel gazole gazoline hydrocarbure kérosène méthanol naphta raffinage white-spirit Les livres Aquitaine - raffinerie de pétrole du bec d'Ambès, page 292, volume 1 Gabon - raffinerie de pétrole à Port-Gentil, page 2093, volume 4 Normandie (Haute-) - la raffinerie de Gonfreville-l'Orcher, page 3463, volume 7 raffinage - le complexe industriel de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, page 4227, volume 8 raffinage - installation de distillation dans une raffinerie de pétrole, page 4227, volume 8 Rhône (69) - la raffinerie Elf, à Feyzin, page 4384, volume 8 Arabie Saoudite - raffinerie de Ra's Tannura, page 302, volume 1 Argentine - raffinerie de pétrole à Comodoro-Rivadavía, page 338, volume 1 Brésil - la raffinerie de pétrole de Cubatão, près du port de Santos, page 746, volume 2 Chili - la raffinerie de pétrole de Concon, page 1049, volume 2 États-Unis - raffinerie de pétrole en Louisiane, page 1755, volume 4 Irak - raffinerie de pétrole près de Kirkouk, page 2575, volume 5 Iran - une raffinerie de Téhéran, en octobre 1990, page 2581, volume 5 Japon - complexe pétrolier, page 2657, volume 5 pétrole - unité de tête d'une raffinerie de pétrole équipée d'une double distillation, page 3839, volume 7 énergie - raffinerie Esso au Canada, page 1670, volume 3 Le transport Le pétrole est transporté par oléoducs entre les gisements terrestres et les ports d'embarquement (ou les raffineries côtières), ainsi qu'entre les ports de débarquement et les raffineries non côtières. Les flottes marchandes mobilisent près de huit mille pétroliers ou tankers affectés au transport du pétrole brut ou des produits raffinés, totalisant environ 280 millions de tonneaux de jauge brute. Il existe, en outre, une flotte d'environ 200 bateaux spécialisés dans le transport des gaz de pétrole liquéfié. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats marine - La marine marchande française - La marine de commerce oléoduc Les livres navires - pose d'un bloc préfabriqué de la partie supérieure arrière d'un pétrolier, page 3400, volume 6 oléoduc, page 3564, volume 7 Provence-Alpes-Côte-d'Azur - le port pétrolier de Lavera, page 4152, volume 8 Afrique - terminal pétrolier du cap Lopez, au Gabon, page 69, volume 1 Algérie - le terminal d'Arziw, page 139, volume 1 marine - pétrolier géant en cours de déchargement, page 3051, volume 6 pétrole - pétrolier au port d'Antifer, près du Havre, page 3840, volume 7 L'industrie du pétrole Première source d'énergie utilisée en France, le pétrole couvrait, en 1993, 40,4 % des besoins du pays, malgré son effacement de la filière de production électrique ; il concerne tous les secteurs de l'économie. Importé du Moyen-Orient, d'Afrique et plus récemment de la mer du Nord, il est également extrait, en petite quantité, des sous-sols français : à peine 3 millions de tonnes sont produits en Aquitaine et dans la région parisienne, un chiffre bien inférieur à la consommation annuelle des Français, qui s'élève à plus de 80 millions de tonnes. Traditionnellement dominé par quelques multinationales comme Exxon (l'ex-Standard Oil du New Jersey est la première société pétrolière mondiale avec un chiffre d'affaires de plus de 560 milliards de francs), Royal Dutch Shell, Mobil Oil, British Petroleum, le marché mondial du pétrole fut déstabilisé en 1960 par la création de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), dont l'objet était de défendre les intérêts des pays producteurs. Ceux-ci ont ainsi réussi à vendre l'or noir de plus en plus cher, le prix de cette matière première culminant en 1979, lors de ce qu'on a appelé le second choc pétrolier. C'est en 1973, en effet, au moment de la guerre du Kippour qui opposait Israël à ses voisins arabes, que les prix du brut ont flambé pour la première fois. Les pays de l'OPEP décidèrent alors de pénaliser les alliés de l'État hébreu : décrétant un embargo sur les exportations destinées à certains pays occidentaux et quadruplant le prix du baril, ils provoquèrent un ralentissement brutal de la consommation pétrolière et une forte baisse de la croissance économique des pays importateurs. La révolution iranienne de 1978 et la guerre qui éclata en 1980 entre l'Iran et l'Irak suscitèrent une nouvelle envolée des prix et une nouvelle réduction de l'activité économique des principaux pays industrialisés. Cependant, ceux-ci ayant, depuis le milieu des années soixante-dix, diminué leur consommation pétrolière (restrictions, ainsi que recherches d'énergies nouvelles), on assista en 1986 à un « contrechoc pétrolier », marqué par l'effondrement des cours. Stabilisé depuis les soubresauts entraînés par la guerre du Golfe de 1991, le prix du pétrole reste dépendant de l'état des ressources mondiales. La production et la consommation mondiales de pétrole s'accroissent l'une et l'autre à un rythme qui se situe entre 1 et 2 % par an. La première ne progresse que modérément parmi les pays membres de l'OPEP, le leader mondial étant, depuis 1993, l'Arabie Saoudite ; en revanche, elle a tendance à s'accélérer en mer du Nord (deuxième source d'approvisionnement de la France après le Proche-Orient et avant l'Afrique), sous l'effet en particulier de la mise en exploitation de nouveaux gisements norvégiens. La croissance de la consommation est surtout entretenue par les besoins des pays d'Asie en pleine transformation économique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats BP (British Petroleum Company) CFP (Compagnie française des pétroles) Elf-Aquitaine embargo États-Unis - Géographie - La vie économique - Les ressources naturelles et industrielles Exxon Corporation Kippour (guerre du) Mobil Corporation multinationale Nord (mer du) OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) pétrodollars pollution - Les principales causes de pollution - La production d'énergie Shell territoriales (eaux) Texaco Les médias pétrole et pollution pétrole - les opérations parachimiques en raffineries pétrole - pétrochimie Les livres Angola - l'exploitation d'Elf-Aquitaine en Angola, page 258, volume 1 Antifer (cap d'), page 275, volume 1 Émirats arabes unis - vue aérienne des installations pétrolières d'Abou Dhabi, page 1638, volume 3 pétrole - pétrochimie, page 3841, volume 7 Portugal - complexe pétrochimique de Sines, page 4068, volume 8 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats matière première Sahara - Géographie - Les nouvelles richesses Les indications bibliographiques L. Blin, le Pétrole du Golfe : guerre et paix au Moyen-Orient, Maisonneuve et Larose, Paris, 1995. J. Masseron, l'Économie des hydrocarbures, Technip, Paris, 1991 (1974). R. Sédillot, Histoire du pétrole, Fayard, Paris, 1974.

« courantes, on ne fournit pas aux utilisateurs la liste exhaustive de chacun de leurs très nombreux composants ; on essaie de repérer leur qualité, par exemple grâce au degré API (American Petroleum Institute), qui est d'autant plus élevé que le pétrole est plus léger, c'est-à-dire qu'il contient davantage d'éléments volatils (44 pour le pétrole saharien et 2,9 pour le brut le plus lourd, qui est vénézuélien), par leur composition en grandes familles de produits (paraffiniques, naphténiques et aromatiques), ou simplement en précisant leur origine géographique : Arabe léger, Oural, WTI (Americain), Brent (mer du Nord), Saharan blend (Algérie)... Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats fossiles (combustibles) gisement sapropèle schiste sédiment substances naturelles Les livres pétrole - formation d'un gisement de pétrole, page 3835, volume 7 La prospection Le pétrole est indirectement connu, depuis l'Antiquité, à travers ses produits de dégradation de surface (bitume et asphalte) qui étaient exploités, mais il semble que des suintements directs de pétrole liquide aient été repérés au Proche-Orient (des textes anciens parlent notamment de « l'eau qui brûle »). Les Chinois sont réputés avoir tenté les premiers forages, datant d'avant J.-C., et n'ont pu être poussés dans cette voie que par l'idée de rechercher l'origine de suintements naturels.

Les gisements de schistes bitumeux de Pechelbronn, en Alsace, furent découverts dans la seconde moitié du XVIII e siècle.

Vers 1840, les Roumains exploitaient des remontées naturelles de pétrole qu'ils accéléraient par le creusement de petits puits (un éclairage public au pétrole de la ville de Bucarest fut réalisé en 1857). L'avènement de l'industrie du pétrole proprement dite eut lieu aux États-Unis avec un premier forage réalisé en 1859 à Titusville, en Pennsylvanie.

Aujourd'hui, on recherche des gisements profonds dont aucun signe superficiel évident ne peut révéler l'existence.

Le coût des forages exploratoires étant très élevé, on cherche à augmenter la probabilité de succès grâce à des études géologiques préalables, confortées par des études fines du relief superficiel par photogrammétrie.

De vastes zones de prospection sont ainsi localisées, que l'on explore ensuite systématiquement par des méthodes gravimétriques et magnétiques en étudiant les variations locales de l'accélération de la pesanteur et du champ magnétique terrestre, ce qui permet de repérer les très grandes structures souterraines potentiellement favorables à la formation, puis au piégeage du pétrole.

Ces méthodes de balayage général de grandes surfaces (éventuellement aérien) sont suivies d'un quadrillage au sol par des mesures sismiques (étude sur sismographe des échos souterrains d'une explosion superficielle de dynamite) et acoustiques (affinage de la méthode sismique permettant d'identifier, sous un anticlinal d'argile imperméable, une roche dont la réponse acoustique est celle des roches-magasins), et enfin de forages exploratoires permettant l'étude des couches de terrains traversés par un carottage direct tout en contrôlant l'état de l'environnement par carottage électrique (qui donne des indications sur la résistance électrique des terrains proches) ou par d'autres méthodes permettant d'établir la probabilité de présence du pétrole.

Malgré tous ces travaux préparatoires approfondis, il s'avère que sept forages exploratoires sur huit en moyenne ne sont pas productifs.

Un gisement localisé fait l'objet de plusieurs forages ultérieurs de localisation et d'évaluation, dont certains peuvent aboutir dans le gaz de tête ou dans la couche d'eau salée sous- jacente. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats. »

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