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BOUQUINISTE

Publié le 17/02/2019

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BOUQUINISTE. Le terme a d'abord désigné des libraires ayant boutique sur rue et qui faisaient commerce de livres anciens, des bouquins, qu'une étymologie fantaisiste faisait ainsi nommer parce que les longues années passées sans air sur des rayons leur auraient donné une odeur de bouc : le plus célèbre bouquiniste de ce genre fut, au xixe s., à Bruxelles, le fameux Verbeyst, qui disposait de 300 000 volumes et qui était en relation avec tous les bibliophiles d'Europe (W. Scott, Chateaubriand, Nodier). Mais le bouquiniste, c'est, surtout depuis la fin du xviiie s., celui qui vend des livres d'occasion à bas prix,’et le terme s'applique tout particulièrement aux marchands des quais de la Seine à Paris. Plusieurs fois interdits, ils obtinrent en 1891, moyennant redevance, de conserver à demeure sur les parapets les boîtes (4 boîtes de 2 m) qui leur servent d'étalage, à condition de laisser entre elles des intervalles qui permettent d'apercevoir le fleuve (ces emplacements ont été limités, en 1917, à 237 : 87 sur la rive droite, 150 sur la rive gauche). Les bouquinistes ont fait longtemps la joie des bouquineurs, acheteurs éclairés qui espéraient découvrir, parmi la masse des ouvrages de peu de valeur, le trésor ignoré (ainsi au xixe s. le célèbre Parison, le « roi des bouquineurs », qui paya 95 centimes une édition de 1570 du César de Plantin avec un portrait du conquérant que l'on pense tracé par la main de Montaigne) et qui lisaient avec passion le Bulletin du bouquiniste. Aujourd'hui, le marché du livre d'occasion a beaucoup évolué à travers la création de nouvelles librairies spécialisées, et les bouquinistes, éléments traditionnels du Paris des touristes, offrent plus souvent des revues et des gravures de qualité discutable que les vieux livres rares, naguère chers à Chardon de La Rochette, à Étienne Quatremère ou au marquis de Méjanes.