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CHRÉTIEN de TROYES

Publié le 20/02/2019

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CHRÉTIEN de TROYES, poète français (v. 1135-v. 1183). C'est l'auteur des grands romans de la fin du xiie s. : Érec et Énide, Cligès, Lancelot ou le Chevalier de la charrette, Yvain ou le Chevalier au lion, Perceval ou le Conte du Graal; on lui attribue aussi Guillaume d'Angleterre. Le prologue de Cligès nous dit qu'il a fait aussi des adaptations d'œuvres ovidiennes, les Comandemanz (Remedia), l'Art d'amors (Ars amatoria), deux métamorphoses (Pélops et Philomène). Il dit avoir donné une version de l'histoire d'Iseut et du roi Marc. D'autres prologues nous montrent qu'il a été au service de la comtesse Marie de Champagne (apr. 1165) et de Philippe d'Alsace, comte de Flandre (av. 1190). Ces protecteurs lui ont fourni matière et direction respectivement pour Lancelot et Perce-val. On constate que la langue de l'auteur a quelques caractères champenois, ce qui confirme l'origine désignée par son nom. Tels sont les maigres renseignements dont on dispose sur sa vie. L'œuvre, qui servira de modèle aux romanciers du xiiie s., semble avoir connu une évolution jusqu'au Perceval inachevé, où l'inspiration religieuse est sensible. Mais elle se distingue d'abord par un traitement original de la matière arthurienne, tirée des conteurs bretons. C'est une valeur particulière de la mer veille (nous dirions du merveilleux) qui frappe d'abord l'imagination. Le décor et les créatures celtiques (fées, nains, géants) se présentent dans une sorte d'allusion poétique, dont le surnaturel, atténué par des éléments vraisemblables et rassurants, ne constitue pas vraiment un autre monde cohérent. Ce qui contribue à cette évocation ambiguë, c'est la mission des chevaliers, qui est de dissiper les maléfices, les enchantements, les mauvaises coutumes, pour rétablir l'ordre courtois (politique et amoureux) dans un monde agité par des passions violentes et menacé par une nature mystérieuse. De même, l'auteur a opposé à la passion de Tristan et Iseut une conception de l'aventure et de l'amour plus chevaleresque. Le sens qu'il donne aux aventures résulte du soin apporté à la composition, la conjointure. L’éthique héroïque semble aménagée pour offrir aux chevaliers pauvres, aux cadets non « chasés », aux jeunes entourant le prince et la dame, un but et un espoir dans la quête de la joie. Dans la distance même que l'écrivain établit entre ses œuvres et lui, on ne peut méconnaître la marque d'une pensée très personnelle. Bel exemple d'un cas littéraire devant lequel ne peut s'éluder l'interrogation sur l'invisible présence d'une personne dans une écriture pourtant si codifiée, si réglementée par la rhétorique et la poétique de l'époque : énigme du roman, sensible dès les premières œuvres, mais particulièrement fascinante dans le Perceval.

« à la passion de Tristan et Iseut une conception de l'aventure et de l'amour plus chevaleresque.

Le sens qu'il donne aux aventures résulte du soin apporté à la composition, la conjointure .

.L'éthique hérolque semble aménagée pour offrir aux chevaliers pauvres.

aux cadets non « chasés ,, • aux jeunes entourant le prince et la dame, un but et un espoir dans la quête de la joie.

Dans la distance même que l'écrivain établit entre ses œuvres el lui, on ne peut méconnaître la marque d'une pensée très personnelle.

Bel exemple d'un cas littéraire devant lequel ne peut s'éluder l'interrogation sur l'invisible présence d'une personne dans une écriture pourtant si codifiée, si réglementée par la rhétorique et la poétique de l'époque : énigme du roman, sensible dès les premières œuvres.

mais particulièrement fascinante dans le Perceva/.. »

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