Cicéron.

Cicéron. en latin Marcus Tullius Cicero. 1 06-43 avant J.-C., né à Arpinum, orateur, écrivain et homme d'État romain. Formé à la poésie, puis au droit et à l'éloquence, il gagna brillamment, à 25 ans, un procès contre un protégé de Sylla. À partir de 77, ses talents d'avocat le menèrent rapidement à la politique. Élu questeur en 75, il attaqua d'abord la noblesse et fit condamner Verrès, prêteur concussionnaire en Sicile (les Verrines). Mais devant la menace révolutionnaire des factions populaires, Cicéron tenta d'accorder chevaliers et sénateurs pour rétablir l'ordre. Consul en 63, il déjoua la conjuration du démagogue Catilina, et écarta en 52 les visées du tribun de la plèbe, Clodius (Pro Milone). Son alliance avec les triumvirs, Pompée, César et Crassus, n'empêcha ni son exil en 58, ni le déclin de son rôle politique. Son retour en 57 masqua en fait l'échec de son idée de tiers parti réunissant les chevaliers et la bourgeoisie d'argent. Gouverneur de la Cilicie en 51, il assista, impuissant et irrésolu, à la guerre civile entre Pompée et César. Il soutint tièdement le premier, puis se réconcilia avec le second, vainqueur. Mécontent du compromis, Cicéron se réfugia dans la philosophie. Mais en 44, l'assassinat de César lui fit espérer le retour de la liberté républicaine et un nouveau rôle politique. Attaquant alors Antoine (les Philippiques), il ne se méfia pas de son rival, Octave, et se condamna. Les deux ambitieux se réconcilièrent à ses dépens et le firent assassiner en 43. La Correspondance de Cicéron (37 livres) nous montre un homme plein de vertus et d'idéal républicain, mais trop indécis pour dominer les troubles de son pays. Son oeuvre, très importante, est écrite avec l'imagination et la curiosité d'un homme sensible et « méridional «. Sa grande intelligence nourrie d'hellénisme créa une langue pure, considérée comme le modèle de la prose latine classique. Cicéron triomphait dans ses discours judiciaires qui passionnaient les foules. Les 27 plaidoyers conservés sont de véritables textes littéraires que l'avocat remaniait d'après ses notes du procès : P ro Roscio (80), Verrines (70), Pro Murena (63), Pro Sestio (56), Pro Milone (52), etc. Ses traités de rhétorique témoignent de sa profonde réflexion sur son art (De oratore, Brutus, l'Orator, etc.). Enfin ses oeuvres philosophiques s'inspirent d'un stoïcisme pratique et traitent notamment de l'État (De republica e n 54), du droit politique (De legibus en 52), du bien et du mal ( De finibus bonorum et malorum en 45), des devoirs (De officiis en 44), ou encore de la religion (De natura deorum en 45). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Antoine Marc Auguste Catilina Lucius Sergius César Jules Cilicie Clodius Publius Crassus Marcus Licinius Pompée le Grand Rome - Arts - Les lettres latines - L'âge d'or (Ier siècle avant J.-C. - Ier siècle après J.-C.) stoïcisme Verrès Caius Licinius Verres Les livres Cicéron, page 1106, volume 2