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cimetière paisible.

Publié le 31/10/2013

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cimetière paisible... Était-ce prémonition? uoi qu'il en soit, pour l'impératrice, le prince impérial et leur suite, quelle bénédiction que cette nouvelle emeure ! Eugénie venait tout juste d'y emménager quand elle avait revu son mari prisonnier. ientôt se profila l'espoir d'une proche libération. Aussi longtemps que la guerre continuait, Louis Napoléon ouvait être un atout dans le jeu de Bismarck -- car un terrible moyen de pression à l'égard du gouvernement rançais. Louis Napoléon avait pu craindre que la situation ne s'éternisât. Comme il le confiait dans une lettre à mile Ollivier: « Dans quel épouvantable état se trouve notre malheureux pays. Je ne sais comment cela finira car personne ne veut faire la paix, ou lutôt n'ose la signer. « ais les événements vont se précipiter. Le 29 janvier 1871, l'armistice intervient. Dans la foulée, des élections ont organisées le 8 février pour désigner une Assemblée susceptible de ratifier le futur projet de paix. Louis apoléon craint, à juste titre, que cette Assemblée ne s'érige en Assemblée constituante. Il lance donc, le ême jour, une proclamation aux Français, leur faisant valoir que ce qu'ils ont fait eux-mêmes, eux seuls euvent le défaire; son texte ne manque pas de force : Quant à moi, meurtri par tant d'injustices et d'amères déceptions, je ne viens pas réclamer les droits que, uatre fois en vingt ans, vous m'avez conférés [...]. En présence des calamités qui vous entourent, il n'y a pas e place pour l'ambition personnelle [...]. Mais mon devoir est de m'adresser à la Nation comme son véritable eprésentant et de lui dire : Tout ce qui est fait sans votre participation directe est illégitime. Il n'y a qu'un Gouvernement issu de la ouveraineté nationale qui, s'élevant au-dessus de l'égoïsme des partis, ait la force de cicatriser vos blessures, e rouvrir vos coeurs à l'espérance." « a réponse de l'Assemblée, réunie à Bordeaux, est on ne peut plus sèche. Les députés confirment sa échéance, et le déclarent « responsable de la ruine, de l'invasion et du démembrement de la France «. ésormais il ne sert plus à rien. Bismarck accepte enfin d'obtempérer aux injonctions de Guillaume Ier qui souhaitait depuis longtemps sa libération. Le 19 mars, Louis Napoléon quitte Wilhelmshôhe. A ses compagnons de captivité qui voudraient le suivre en Angleterre, il objecte : « Je serai un simple particulier. « Sur le quai de la gare, il apprend la nouvelle de l'insurrection de la Commune : « Deux révolutions devant l'ennemi ! « murmure-t-il avec résignation. Il embarque aussitôt sur le yacht du roi des Belges et débarque le 20 à Douvres où l'attendent l'impératrice, le prince impérial et ô surprise, une foule nombreuse. Quelques larmes coulent alors sur ses joues... Après s'être reposée à Londres, la famille impériale arrive le soir même à Camden Place. C'est un lourd bâtiment de brique, reconstruit sur l'emplacement du château de l'antiquaire Camden, contemporain de Jacques Ier. Louis Napoléon avait de quoi ne pas s'y sentir totalement dépaysé. Dans le parc, se dressait la copie de la Lanterne de Diogène que Bonaparte avait fait ériger à Saint-Cloud, là où allaient avoir lieu bien des rencontres istoriques à la fin de la IVe République et au début de la Ve. Les boiseries de la salle à manger provenaient de a démolition du château de Bercy où la reine Hortense et Louis Napoléon avaient fait halte avant de quitter la rance. Sur la façade de Camden Place, il y avait même une grosse horloge qui avait appartenu à l'ancêtre du récepteur du prince impérial, Filon. lusieurs familles de la Cour des Tuileries avaient déjà rejoint l'impératrice à Chislehurst, les Aguado, les Clary, es Bassano, les Davillier, les Saulcy. A Londres s'étaient regroupés les Murat, la duchesse de Montmorency, le uc de Mouchy, Jérôme David... Les anciens ministres Rouher, Chevreau, Clément Duvernois étaient à ichmond. Une petite cour se reconstitua ainsi, complétée par les inévitables Conneau, Corvisart, Pietri et Filon : il y eut, en comptant les dames d'honneur de l'impératrice jusqu'à soixante-deux personnes à résider à Camden Place. On s'organisa très simplement, ayant de quoi vivre dignement, mais sans excès : Louis Napoléon avait vendu une propriété romaine qui lui restait encore, le « palais des Césars «, tandis qu'Eugénie avait réalisé une partie de ses bijoux et quelques biens qu'elle avait conservés en Espagne. Louis Napoléon s'était fait aménager un bureau particulièrement exigu. C'est là qu'il entreprit de rédiger un mémoire « sur les causes de la capitulation de Sedan «, mémoire où il n'adresse aucune critique aux chefs militaires et s'applique à se justifier sans accuser personne. L'empereur recevait l'après-midi. Son ami lord Malmesbury avait été le premier de ses visiteurs. Il accueillit en particulier Rouher, élu en 1872 à la Chambre, et Gladstone, le Premier ministre. Pour tromper la monotonie des jours, il faisait les cent pas, fumant cigarette sur cigarette. Le dimanche, le couple se rendait à la messe à pied; l'empereur serrait des mains. A la maison, on faisait de la musique, on jouait au billard ou on tirait l'épée dans la salle à manger transformée en salle d'escrime. Louis Napoléon se rendait souvent à Londres : discret et modeste, il prenait son train en toute simplicité et descendait, comme n'importe quel autre banlieusard, à Charing Cross. En fait, il était devenu un personnage très populaire à Chislehurst: fidèle à son habitude, il ne négligeait pas de distribuer quelque argent. Son souci d'assimilation le poussait même à assister aux rencontres de cricket, ce qui, pour un continental a toujours été méritoire. Cette façon de prendre les choses avait de quoi séduire les Anglais qui se montraient amicaux et chaleureux. Leur reine avait fait preuve à son endroit de tous les égards possibles. Quelques jours à peine après l'arrivée de Louis Napoléon à Chislehurst, elle lui avait dépêché le prince de Galles pour l'inviter à Windsor. Il s'y était rendu avant de recevoir à son tour Victoria à Camden Place. Il eut d'autres visites et fit même, avec Eugénie et Louis, quelques déplacements. Cela dit, Louis Napoléon et Eugénie menaient l'existence d'un couple bourgeois à la retraite, reportant tous leurs soins sur leur enfant. Un couple de plus en plus uni, au demeurant, comme l'avait annoncé cette autre ettre d'Eugénie à son époux, écrite à l'occasion d'un déplacement qu'elle avait effectué en Espagne au temps de sa détention. « Cher ami, c'est aujourd'hui l'anniversaire de notre mariage. Il se passera tristement, loin l'un de l'autre, mais du moins, je puis te dire que je te suis bien profondément attachée. Dans le bonheur, ces liens ont pu se elâcher. Je les ai crus rompus, mais il a fallu un jour d'orage pour m'en démontrer la solidité, et plus que jamais e me souviens de ces mots de l'Évangile : "La femme suivra son mari partout, en santé, en maladie, dans le onheur et dans le malheur." Toi et Louis, vous êtes tout pour moi. Être réunis enfin, ce sera le but de mes ésirs. Pauvre cher ami, puisse mon dévouement te faire oublier un instant les épreuves par lesquelles ta grande âme a passé. Ton adorable mansuétude me fait penser à Notre-Seigneur. Crois-moi, tu auras aussi ton our de justice. « l est temps de se demander si alors, au plus profond de l'abîme, Louis Napoléon espérait encore revenir au ouvoir. Autour de lui, on ne pensait évidemment qu'à cela. L'étroite surveillance dont, à Chislehurst même, 'empereur déchu faisait l'objet de la part d'espions de Thiers renforçait cette conviction. Louis Napoléon luiême avait paru ne pas décourager ces spéculations. Il suivait avec attention les affaires de la France et il ouvait ainsi écrire à Ollivier: Mon rôle est facile ; je dois attendre les événements, ne jamais être une cause de trouble, mais un point de alliement contre l'anarchie. « t pour imaginer une sorte de réédition des Cent-Jours, il n'y avait d'ailleurs pas que quelques rêveurs. Ollivier ui-même croyait encore aux chances de l'empereur. Il l'écrivait, le 15 mars 1871, depuis son propre exil, à son mi Gravier qui en doutait: « Je ne suis pas de votre avis que les Bonaparte sont absolument finis. Leur retour st difficile, peut-être lointain, mais nullement impossible. Selon moi, une monarchie en France n'est viable que i elle est démocratique [...]. C'est pourquoi on n'en aura jamais fini avec eux tant qu'une autre dynastie opulaire n'aura pas trouvé le moyen de s'acclimater en France. « a discrétion que, pour éviter de gêner le gouvernement britannique, s'imposait Louis Napoléon dans le ommentaire des événements de sa patrie, empêche de connaître avec précision sa façon de voir. Tout au lus, trouve-t-on la trace d'un persiflage à l'encontre de Thiers : « Je souris en voyant M. Thiers finir à force de ouvernement personnel à mettre sous pieds les libertés personnelles dont il avait fait son cheval de bataille. « 'agissant de la Commune, le sentiment de Louis Napoléon n'est sans doute guère différent de celui u'exprimait Émile Ollivier en renvoyant les deux camps dos à dos. eux de ses lettres traduisent bien cette position. La première a été adressée à Ernest Adelon, le 29 mars 871: Ces insurgés finissent par m'émouvoir malgré leur sotte et cruelle scélératesse, par la décision qu'ils mettent ans leur action tandis que le Gouvernement me fait pitié et plus encore cette Assemblée. Évidemment, aucun 'eux n'est dans la vérité et elle seule donne de la force. L'Assemblée et Thiers ont été nommés pour détruire la République et débarrasser le pays des hommes du 4 eptembre. Au lieu de remplir ce mandat, fanatisés par leur haine commune contre l'Empire, ces deux éléments e sont réunis et n'ont songé qu'à frapper l'ennemi vaincu. « n mois plus tard, une lettre à un autre de ses correspondants, Bourelly, explicitait encore son propos: La victoire de Versailles est certaine, mais elle peut être plus ou moins prochaine ou plus ou moins sanglante. [...] Ce que je trouve beaucoup plus immoral que la révolte du 18 mars, c'est qu'elle soit combattue par les hommes du 4 septembre. En quoi le 18 mars est-il moins égitime? Et de quel droit l'Assemblée s'insurgerait-elle contre la Commune ? Les élections de la Commune n'ont été ni moins libres ni moins légales [...]. On n'est pas plus dans la légalité et le droit à Versailles qu'à Paris [...]. Il n'y aurait qu'un moyen de remettre tout sur pied, c'est de se remettre dans le Droit en consultant la ation, par un appel au peuple sur le Gouvernement qu'elle entend adopter. « l n'en demeure pas moins que, progressivement, la France confortait ses nouvelles institutions. Après l'échec es velléités de restauration monarchique, Thiers ne récusait pas, implicitement, l'alternative à laquelle voulait e contraindre Ollivier -- la République ou l'Empire -- mais il avait fait son choix et c'était la République. De urcroît, pour divisés qu'ils fussent, de nombreux Français semblaient du moins se retrouver pour faire de Louis apoléon un bouc émissaire commode. Les ennemis du jour oubliaient parfois leur querelle pour exprimer nsemble l'opprobre dont ils s'accordaient à couvrir l'ex-souverain. Les textes qui circulent ici et là donnent une dée de la violence du ressentiment qui, encouragé ou non, se manifeste alors à l'encontre d'un homme que l'on raîne dans la boue et que l'on voue aux gémonies, le considérant comme responsable de tous les malheurs et e leurs suites. On ne retiendra qu'un de ces libelles, à titre d'exemple, qui se propose de raconter l'histoire de e « fripon, lâche et assassin, désigné sous le nom de Napoléon III, et plus communément sous celui de adinguet, fils de ses père et mère, neveu du grand oncle, né on ne sait où, engagé volontaire en qualité de ourbe, parjure et assassin des peuples, le 2 décembre 1851 «. 'est une édifiante biographie: Inscrit au Collège Militaire, fieffé coquin, dissolu, ambitieux, libéral en paroles, jésuite, conspirateur, transfuge, oliceman, prisonnier, tout cela pour faire de l'argent. Républicain enragé (1831), depuis Président de la épublique Française, grâce à une étrange méprise du peuple (1848). Assassin de la République romaine 1849). Bourreau des Amis de la Liberté et de la République Française à laquelle il avait prêté serment (1851). uteur de la farce: "L'Empire, c'est la Paix" (1853), partage de ses rapines avec ses compagnons du coup 'État. Auteur du coup d'État. Auteur du plébiscite de la liberté de se taire et de payer, récompense aux libéraux en prison, éportations, exécutions. Servitude et plate adulation envers le Pape et Cie. Expédition de Crimée pour affermir on trône chancelant (1854), même jeu en Italie, peur du spectre rouge (1859). Expédition fantastique décidée ar le fidèle et loyal de Morny et Cie au Mexique (1862). Affaires et tripotages de Bourse, association avec un utre oiseau de proie: Bismarck, dont ce dernier vautour seul profite. Merveille du Chassepot par son valet de ailly (1866). Abrutissement essayé sur le moral des Français, protection des cocottes et chevaliers d'industrie e tout genre (1867). Couronnement de l'édifice, afin d'assurer sa succession à sa progéniture putative. Guerre e Prusse. Apothéose, honte et capitulation de Sedan (1870). « ouis Napoléon n'ignorait rien de ce déchaînement de haine. S'il en souffrit, il s'attacha à le laisser peu paraître. l prenait les choses avec beaucoup de philosophie et de noblesse, comme le rapporta, quelque quarante ans lus tard, l'impératrice. Quand nous étions heureux, j'ai toujours vu l'Empereur simple et bon, charitable et miséricordieux. Quand les alheurs nous ont accablés, il a porté la mansuétude et le stoïcisme jusqu'au sublime. Jamais un mot de lainte, de blâme ou de récrimination. Souvent, je le suppliais de se défendre, de repousser les malédictions dont il était l'objet, d'arrêter ce torrent 'injures qui se déversait continuellement sur nous. Il me répondait avec placidité: "Non, je ne me défendrai pas. Certaines catastrophes sont si douloureuses our une Nation qu'elle a le droit d'en rejeter, même injustement, la faute sur son Chef. Un monarque, un Empereur surtout se dégraderait en cherchant à se disculper car il plaiderait sa cause ontre son peuple." « ais il était écrit qu'à la différence d'Eugénie, Louis Napoléon n'aurait pas à supporter trop longtemps les njures dont on l'accablait. 'été 1872, passé en partie dans l'île de Wight, marqua le commencement de la fin. Dans un climat familial ssombri par la perspective du départ du prince impérial, qui devait entrer à l'Académie militaire de Woolwich, la anté de l'empereur, après une assez longue période de rémission, vint de nouveau à s'altérer. n juillet 1872, Louis Napoléon consulta le chirurgien sir Henry Thompson, qui avait opéré avec succès le roi es Belges et dont la méthode consistait à concasser le calcul. On convint d'une nouvelle séance à Noël, qui evait préluder à l'opération. lus actif que jamais, le malade cherchait dans le travail à tromper sa souffrance. Il avait entrepris la rédaction 'une étude sur la création d'une « Cour des arbitrations « habilitée à proposer sa médiation dans les conflits nternationaux. Avec l'aide d'un économiste, il s'efforçait d'élaborer un plan de suppression de l'octroi en France octroi qui devait d'ailleurs subsister jusqu'à la Seconde Guerre mondiale). Il avait aussi repris la rédaction d'un rojet visant à assurer une retraite de 365 francs aux travailleurs âgés de soixante-cinq ans. Et la mise au point 'un appareil de chauffage capable de réduire de moitié le besoin en combustible occupait toujours son esprit.

« salle àmanger transformée ensalle d'escrime.

LouisNapoléon serendait souvent àLondres :discret et modeste, il prenait sontrain entoute simplicité etdescendait, commen'importe quelautre banlieusard, àCharing Cross. En fait, ilétait devenu unpersonnage trèspopulaire àChislehurst: fidèleàson habitude, ilne négligeait pasde distribuer quelqueargent.Sonsouci d'assimilation lepoussait mêmeàassister auxrencontres decricket, ce qui, pour uncontinental atoujours étéméritoire. Cette façon deprendre leschoses avaitdequoi séduire lesAnglais quisemontraient amicauxetchaleureux. Leur reine avaitfaitpreuve àson endroit detous leségards possibles.

Quelquesjoursàpeine après l'arrivée de Louis Napoléon àChislehurst, elleluiavait dépêché leprince deGalles pourl'inviter àWindsor.

Ils'y était rendu avant derecevoir àson tour Victoria àCamden Place.Ileut d'autres visitesetfitmême, avecEugénie etLouis, quelques déplacements. Cela dit,Louis Napoléon etEugénie menaient l'existence d'uncouple bourgeois àla retraite, reportant tous leurs soins surleur enfant.

Uncouple deplus enplus uni,audemeurant, commel'avaitannoncé cetteautre lettre d'Eugénie àson époux, écriteàl'occasion d'undéplacement qu'elleavaiteffectué enEspagne autemps de sadétention. « Cher ami,c'est aujourd'hui l'anniversaire denotre mariage.

Ilse passera tristement, loinl'undel'autre, mais du moins, jepuis tedire que jete suis bien profondément attachée.Danslebonheur, cesliens ontpuse relâcher.

Jeles aicrus rompus, maisila fallu unjour d'orage pourm'en démontrer lasolidité, etplus quejamais je me souviens deces mots del'Évangile :"La femme suivrasonmari partout, ensanté, enmaladie, dansle bonheur etdans lemalheur." ToietLouis, vousêtestoutpour moi.Êtreréunis enfin,cesera lebut demes désirs.

Pauvre cherami,puisse mondévouement tefaire oublier uninstant lesépreuves parlesquelles ta grande âmeapassé.

Tonadorable mansuétude mefaitpenser àNotre-Seigneur.

Crois-moi,tuauras aussiton jour dejustice.

» Il est temps desedemander sialors, auplus profond del'abîme, LouisNapoléon espéraitencorerevenirau pouvoir.

Autourdelui, onnepensait évidemment qu'àcela.

L'étroite surveillance dont,àChislehurst même, l'empereur déchufaisaitl'objetdelapart d'espions deThiers renforçait cetteconviction.

LouisNapoléon lui- même avaitparunepas décourager cesspéculations.

Ilsuivait avecattention lesaffaires delaFrance etil pouvait ainsiécrire àOllivier: « Mon rôleestfacile ;je dois attendre lesévénements, nejamais êtreunecause detrouble, maisunpoint de ralliement contrel'anarchie.

» Et pour imaginer unesorte deréédition desCent-Jours, iln'y avait d'ailleurs pasque quelques rêveurs.Ollivier lui-même croyaitencore auxchances del'empereur.

Ill'écrivait, le15 mars 1871, depuis sonpropre exil,àson ami Gravier quiendoutait: «Je ne suis pasdevotre avisquelesBonaparte sontabsolument finis.Leurretour est difficile, peut-être lointain,maisnullement impossible.

Selonmoi,unemonarchie enFrance n'estviable que si elle estdémocratique [...].C'est pourquoi onn'en aura jamais finiavec euxtant qu'une autredynastie populaire n'aurapastrouvé lemoyen des'acclimater enFrance.

» La discrétion que,pour éviter degêner legouvernement britannique,s'imposaitLouisNapoléon dansle commentaire desévénements desapatrie, empêche deconnaître avecprécision safaçon devoir.

Tout au plus, trouve-t-on latrace d'unpersiflage àl'encontre deThiers :« Je souris envoyant M.Thiers finiràforce de gouvernement personnelàmettre souspieds leslibertés personnelles dontilavait faitson cheval debataille.

» S'agissant delaCommune, lesentiment deLouis Napoléon n'estsans doute guère différent decelui qu'exprimait ÉmileOllivier enrenvoyant lesdeux camps dosàdos. Deux deses lettres traduisent biencette position.

Lapremière aété adressée àErnest Adelon, le29 mars 1871: « Ces insurgés finissentparm'émouvoir malgréleursotte etcruelle scélératesse, parladécision qu'ilsmettent dans leuraction tandis queleGouvernement mefaitpitié etplus encore cetteAssemblée.

Évidemment, aucun d'eux n'estdans lavérité etelle seule donne delaforce. « L'Assemblée etThiers ontéténommés pourdétruire laRépublique etdébarrasser lepays deshommes du4 septembre.

Aulieu deremplir cemandat, fanatisés parleur haine commune contrel'Empire, cesdeux éléments se sont réunis etn'ont songé qu'àfrapper l'ennemi vaincu.» Un mois plustard, unelettre àun autre deses correspondants, Bourelly,explicitait encoresonpropos: « La victoire deVersailles estcertaine, maisellepeut êtreplus oumoins prochaine ouplus oumoins sanglante. « [...] Ceque jetrouve beaucoup plusimmoral quelarévolte du 18mars, c'estqu'elle soitcombattue parleshommes du4septembre.

Enquoi le18 mars est-ilmoins légitime? Etde quel droit l'Assemblée s'insurgerait-elle contrelaCommune ?Les élections delaCommune. »

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