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Cité de Dieu (la).

Publié le 24/10/2013

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Cité de Dieu (la). dernier texte rédigé par saint Augustin (354-430). Il présente une vision de la distinction entre la cité de Dieu et la cité terrestre, ou cité du diable, marquée par le mal. L'opposition entre les deux cités, qui recoupe celle entre élus et damnés, est une distinction mystique. Elle a pourtant été, surtout au Moyen Âge, présentée comme une opposition entre l'Église, identifiée à la cité de Dieu, et les différents États.
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« toire, du rapport étroit entre le religieux et le politique, de ! 'intrication de la Cité ter­ restre et de la Cité céleste, et finalement de l'histoire du salut et de l'histoire tout court.

~ Voir les sections 1-10 du livre 1.

2.

RÉFUTATION DU PAGANISME t L'ouvrage de saint Augustin s'ouvre sur une réfutation du paganisme et une histoire de Rome jusqu'à son pillage par Alaric.

Tout l'effort d'Augustin vise à blanchir tota­ lement le christianisme du soupçon d'être à l'origine de la décadence et de la déroute de Rome.

La Cité de Dieu commence par un portrait sans fard de la déconfiture poli­ tique : Rome, la Cité terrestre, est saccagée et livrée aux Barbares.

Quel sens donner à cet événement? Il pourrait s'interpréter« rétrospectivement», sil 'on peut dire, du point de vue de l 'Antiquité païenne.

Rome est abandonnée par la protection des dieux qu'elle a trahis en adoptant la religion chrétienne.

Augustin va répondre «à ces hommes», « adversaires du nom du Christ», qui préfèrent leurs anciens dieux à leur divin Créateur.

t Les livres 1-V s'attachent d'abord à démontrer que le paganisme était incapable d'assurer à ses fidèles la sécurité et le bonheur terrestres.

Pour cela, saint Augustin va faire témoigner le paganisme contre lui-même.

Virgile déclare que les fondateurs de Rome y ont apporté le culte et les pénates de Troie vaincue.

C'est avec des dieux déjà vain­ cus, aux dires même de Virgile, que Rome fut fondée.

Puis Rome a assimilé progressi­ vement tous les dieux des peuples dont elle triomphait, donc toujours et encore des dieux vaincus, et des dieux de vaincus: des dieux incapables d'assurer le salut dans la guerre.

t L'histoire de l' Antiquité regorge de défaites et de saccages de villes ou de peuples n'ayant pas abandonné leurs dieux.

Le cas de Rome n'est donc pas un cas à part, auquel il faudrait trouver une explication spéciale.

t En revanche, il est sans exemple que tous ceux qui se sont réfugiés dans les églises et les lieux saints aient été épargnés, comme cela a été le cas lors du sac de la Ville éter­ nelle par Alaric.

Ceux-là mêmes qui aujourd'hui incriminent le christianisme n'ont dû leur salut et leur survie qu'au fait qu'ils s'étaient réfugiés dans une église ou un lieu saint, preuve que le Dieu du christianisme a bien étendu sa protection sur ceux qui s'en remettaient à lui pendant la durée du sac (1, 4-8).

t En s'appuyant sur Les Antiquités de Varron et sur des emprunts à Cicéron, saint Augustin va réfuter point par point le polythéisme en partant de ses formes les plus grossières pour s'élever peu à peu aux formes les plus subtiles.

Un éloge appuyé de Rome dans ses premiers temps et de la vertu de ses fondateurs (Il, fin) per­ met de mieux souligner encore à quel point Rome était devenue décadente et infidèle aux idéaux de ses origines.

Comme l'écrit Salluste, ce qui a cédé sous les coups de l'en­ vahisseur, « ce ne sont que des murs et du bois » ; Rome était depuis longtemps pour­ rie de l'intérieur par le poids des vices et des débauches des Romains eux-mêmes.

t L'effondrement de Rome est donc la suite logique de la décadence de l' Antiquité païenne.

Cette mise à sac est donc en un sens salutaire: elle ne fait qu'exposer au grand jour l'état de décrépitude dans lequel était tombée cette Rome qui ne s'était pas tournée vers le Christ.

En faisant de la défaite politique de Rome l'aboutissement logique de toutes les imperfections de l' Antiquité païenne, saint Augustin peut d'autant mieux faire ressortir le christianisme comme seule alternative possible au triomphe de la barbarie.

t Augustin entreprend ensuite de montrer (livres VI-X) que le paganisme est inca­ pable de faire accéder les hommes à la béatitude céleste.

Si Rome était ainsi rongée par ses vices, d'où vient qu'il a plu à Dieu de lui accorder un si grand et un si long empire? Ce n'est plus maintenant l'effondrement de Rome qu'il s'agit d'expliquer, mais au contraire sa grandeur et sa pérennité exceptionnelles.

Après avoir réfuté ! 'idée que le cours de ! 'Histoire est gouverné par le destin (Fatum), Augustin explique pourquoi il a plu à Dieu de confier pour un temps aux Romains le gouvernement des peuples de la terre: c'est parce que les anciens Romains poursuivaient plus que tout la 89. »

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