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culture [1] n.

Publié le 25/10/2013

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culture
culture [1] n.f., ensemble de manières de faire et d'agir, plus ou moins formalisé, que partage un groupe social. Les discussions qui entourent l'utilisation du mot sont toujours marquées par l'opposition entre une définition anthropologique (selon laquelle une technique agricole, par exemple, fait partie de la culture) et une définition lettrée (selon laquelle on ne saurait tout de même confondre culture et agriculture). On peut pourtant essayer d'articuler ces deux acceptions. Culture et sociétés. Une culture, c'est d'abord, d'un point de vue anthropologique, un tout dont les facteurs de cohérence sont différents d'une société à une autre : la culture française, la culture bantoue ne tissent pas entre leurs membres les mêmes types de liens. On distingue diverses composantes d'une culture : culture matérielle, normes et valeurs. La culture matérielle s'inscrit dans un grand nombre d'objets et d'institutions, qui sont à la fois la trace de son passé (des monuments, des reliques, des façons de parler) et l'instrument de sa perpétuation (des outils, des techniques, etc.). Elle est chargée de toute la symbolique qui prévaut à un moment précis de l'évolution d'une société donnée. Il suffit parfois d'un léger décalage dans le temps ou dans l'espace pour transformer un costume de travail en costume folklorique ou pour rendre folklorique toute une scène de travail (c'est le cas des battages à l'ancienne qui font de la moisson d'autrefois un spectacle). À l'inverse, il faut peu de chose pour redonner un rôle fonctionnel à des vêtements (on rachète sur les marchés les chemises rugueuses et/ou dentelées des grands-mères) ou à des objets désuets (c'est tout l'art du bricoleur). Ce sont les normes sociales qui rendent acceptables ces transformations : une culture, c'est aussi un ensemble plus ou moins cohérent (et jamais clos) de normes, c'est-à-dire d'impératifs moraux devenus règles de vie évidentes pour une majorité, qu'elles soient ou non formulées. Par exemple, dans les sociétés développées, on tiendra pour évident l'impératif de s'occuper de ses enfants, de veiller à leur sécurité, alors que pendant des siècles on a considéré la mortalité infantile avec beaucoup de fatalisme. On voit par là combien une culture est inséparablement une série d'objets sur lesquels s'accrochent des valeurs et des croyances et, en sens inverse, une série de croyances et de valeurs devenues objets ou institutions. C'est ce lien entre les objets et les valeurs qui place tout étranger face à une culture différente : ainsi, il est surpris, dans de nombreuses cultures africaines ou asiatiques, de voir des autochtones se déclarer parents par plaisanterie et il n'en comprend pas l'importance. Mais cette apparente homogénéité culturelle ne doit pas être surestimée. Même en des moments cruciaux, l'accord profond de tous les membres sur ce qu'il convient de faire ou de penser n'est pas totalement stable : à ce qu'il faut considérer comme le modèle culturel central s'opposent des modèles plus périphériques, portés par des groupes qui n'adhèrent pas ou peu au modèle central. L'opposition devient conflit lorsqu'il semble que le modèle central tend à écraser tout ce qui s'en écarte (on parle alors de culture dominante) et que tel ou tel modèle périphérique doit se mobiliser pour résister et faire la démonstration du caractère alternatif de ses propres valeurs (on parlera de contre-culture) : ainsi, les valeurs de refus du profit, d'égalité sexuelle et sociale, associées à des formes d'organisation politique, formaient la contre-culture des années soixante-dix dans la plupart des pays développés. Et pourtant la dynamique culturelle d'une société est faite de la contagion des modèles entre eux. Ainsi, les valeurs de l'écologie, qui paraissaient être l'apanage de la contre-culture alternative, se sont largement diffusées dans le corps social et s'y inscrivent à des degrés divers, depuis l'idée vague jusqu'au projet politique : elles forment alors des éléments d'une subculture (ou sous-culture) portée par une minorité, mais compatible avec les buts généraux poursuivis par l'ensemble de la société. Il reste que, lorsque l'on est étranger à une culture dans laquelle on vit, de nombreux problèmes se posent. L'appropriation d'une culture par une personne est en effet essentiellement réalisée au cours de ses apprentissages initiaux (socialisation primaire). De nombreux conseils et injonctions provenant de l'entourage immédiat contribuent à la formation des évidences et donnent un caractère naturel aux règles sociales de la vie quotidienne. C'est cette interaction que perd l'immigré, lorsqu'il ressent tout à la fois l'inadéquation des réflexes culturels dont il dispose pour faire face à la nouvelle situation et l'étrangeté des réflexes qu'il voit mettre en oeuvre chez les autres (processus dit de déculturation). Il lui reste alors, avec le secours de l'apprentissage explicite (stages, formations), à essayer de s'approprier ce que les autres paraissent avoir en eux (processus d'acculturation). Cela vaut, bien entendu, pour tout passage d'un modèle culturel à un autre. Le champ culturel. Une société ne confère pas pour autant la même légitimité à toutes ses pratiques culturelles, y compris à l'intérieur d'un même modèle culturel. Certaines sont considérées comme plus estimables que d'autres, parce qu'elles semblent présenter le point culminant de réalisation, dans des objets et des équipements, des valeurs qui y sont poursuivies. On est, au sein d'une même société dans laquelle on vit et travaille, cultivé ou inculte, selon sa manière de répondre à l'offre culturelle. Des disparités se dégagent alors lorsqu'on considère la société française. Nombreux sont ceux qui ne répondent jamais à cette offre : 76 % de la population ne va jamais voir de spectacles de danse ; 71 %, jamais de concerts de musique classique ; 55 %, jamais de représentations théâtrales ; 51 %, jamais d'expositions temporaires. En revanche, 25 à 28 % de la population seulement ne visite jamais un monument ou un musée et ne lit pas. Les pratiques culturelles des cadres supérieurs et des professions libérales peuvent être opposées à celles des ouvriers et employés et, dans une moindre mesure, à celles des professions intermédiaires. Si l'on prend en considération six pratiques (spectacles de danse, de musique classique, de théâtre, visites d'expositions, de monuments et de musées) et si l'on prend comme points de référence les années 1973 et 1988, on constate que les cadres supérieurs ont eu davantage d'activités culturelles (spectacles exceptés) et que les professions intermédiaires en ont eu moins (visites exceptées), de même que les ouvriers. Enfin, les pratiques des 40-59 ans se sont intensifiées, surtout pour les visites, alors que celles des 15-24 ans se sont raréfiées dans les domaines correspondants. On voit donc qu'il demeure bien une inégalité de réponse à l'offre culturelle, largement liée aux disparités sociales, malgré l'élévation du niveau culturel moyen. Il faut ici élargir le concept de culture, en y incluant notamment les loisirs. On constate en effet un certain renouvellement des pratiques culturelles, qui peut donner l'impression d'une réduction des disparités et qui est marqué par le déplacement progressif de la culture classique vers la culture audiovisuelle, par l'augmentation de la tendance à sortir de chez soi et par la diffusion des pratiques amateurs. Pourtant cette augmentation des sorties pourrait masquer des différences entre les sorties culturelles classiques et les sorties de convivialité (restaurant, discothèque, fête, attractions). Les cadres supérieurs (et les Parisiens) sont les seuls à cumuler les deux genres ; les autres se portant davantage sur les sorties de convivialité. La demande culturelle s'inscrit aussi dans les pratiques amateurs (écrire des poèmes, faire de la photographie, jouer d'un instrument de musique, faire une collection, etc.). En croissance elles aussi, notamment sous l'effet de l'apprentissage scolaire pour certaines, elles sont cependant frappées des mêmes disparités : ce ne sont ni les mêmes collections, ni les mêmes instruments, ni les mêmes photos selon l'âge, la catégorie sociale, etc. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats collection - Le « travail « du collectionneur collection - Les collectionneurs contemporains Goûts et modes de consommation culturelle. Une pratique culturelle est toujours l'association d'un faire et d'une manière de faire. Les différentes formes d'usage d'un bien culturel sont très instructives sur ce que les gens y cherchent : ainsi, on ne peut parler en général de la télévision sans savoir comment les gens regardent une émission ni avec qui, où et comment ils la réutilisent. Il faut, de ce point de vue, noter la fausse simplicité d'usage d'objets techniques comme la télécommande, qui peut être un instrument pour éviter d'avoir à se déplacer (mode d'utilisation chez les personnes âgées et chez les gros consommateurs de télévision) ou pour passer fréquemment d'une chaîne à l'autre (le zapping des jeunes générations et des faibles consommateurs). La demande culturelle d'une société doit donc être reconnue à travers des systèmes de goûts qui font aller ensemble des pratiques et qui en repoussent d'autres. Plusieurs cultures apparaissent alors. Parmi les traits frappants : l'apparition d'une « culture adolescente «, liée à l'allongement des études, mais aussi au retardement de l'entrée dans la vie professionnelle régulière. Il existe bien une modernisation des pratiques culturelles liée à la jeunesse, au point que certains pans des cultures traditionnelles risquent de ne plus être maintenus que de manière artificielle : c'est le cas de la culture manuelle technique, qui est encore largement caractéristique des populations ouvrières (et qui était la fierté des militants populaires), mais dont le renouvellement n'est plus garanti auprès des jeunes générations ouvrières déqualifiées, ni même des autres. Toutefois, on est loin d'une « culture jeune « homogène, qui irait au-delà des traits suivants : la rencontre avec les copains, la sortie en « boîte «, les sports collectifs et l'écoute fréquente de musique. En outre, au-delà de la culture jeune « branchée «, il y a la « marge «, version moderne de ce qu'Oscar Lewis appelait la « culture du pauvre « et que l'on considère volontiers comme une pathologie sociale. Elle consiste en une série de caractéristiques vues comme infamantes, parfois isolées, mais le plus souvent cumulées (petite délinquance, drogue, sida, prostitution, etc.), sous l'effet de facteurs d'anomie sociale, comme le déracinement scolaire, ethnique ou professionnel, ou encore l'entassement spatial. Pourtant ces caractéristiques font aussi partie d'un système culturel, qui peut parfois chercher à s'affirmer en recouvrant ou en détournant les symboles des autres (par exemple, les bombages à la peinture sur les murs, qui recouvrent parfois ceuxci de graffitis ou de tags à caractère ésotérique). De la réconciliation des différents sens du mot culture dépend donc la réalisation de ce qui semble être aujourd'hui l'un des impératifs culturels majeurs (et qui est un aspect, peut-être momentané, d'un modèle culturel) : l'égalité d'accès à la culture dans le respect des différences culturelles. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats acculturation appropriation art civilisation consommation - Goûts et modes de consommation corps - 2.SCIENCES HUMAINES culture d'entreprise différence - 1.PHILOSOPHIE ethnologie homme - L'homme, être de culture et d'éthique intégration - 1.SOCIOLOGIE légitimité rites sociologie Les livres culture culture culture culture [1] [1] [1] [1] - atelier d'enfants à La Villette, page 1344, volume 3 - exercice de soutien scolaire, page 1344, volume 3 - concert rap en banlieue parisienne, page 1344, volume 3 - foule à l'exposition Gauguin, page 1344, volume 3
culture

« culturel à un autre. Le champ culturel. Une société ne confère pas pour autant la même légitimité à toutes ses pratiques culturelles, y compris à l'intérieur d'un même modèle culturel.

Certaines sont considérées comme plus estimables que d'autres, parce qu'elles semblent présenter le point culminant de réalisation, dans des objets et des équipements, des valeurs qui y sont poursuivies.

On est, au sein d'une même société dans laquelle on vit et travaille, cultivé ou inculte, selon sa manière de répondre à l'offre culturelle.

Des disparités se dégagent alors lorsqu'on considère la société française. Nombreux sont ceux qui ne répondent jamais à cette offre : 76 % de la population ne va jamais voir de spectacles de danse ; 71 %, jamais de concerts de musique classique ; 55 %, jamais de représentations théâtrales ; 51 %, jamais d'expositions temporaires.

En revanche, 25 à 28 % de la population seulement ne visite jamais un monument ou un musée et ne lit pas. Les pratiques culturelles des cadres supérieurs et des professions libérales peuvent être opposées à celles des ouvriers et employés et, dans une moindre mesure, à celles des professions intermédiaires.

Si l'on prend en considération six pratiques (spectacles de danse, de musique classique, de théâtre, visites d'expositions, de monuments et de musées) et si l'on prend comme points de référence les années 1973 et 1988, on constate que les cadres supérieurs ont eu davantage d'activités culturelles (spectacles exceptés) et que les professions intermédiaires en ont eu moins (visites exceptées), de même que les ouvriers. Enfin, les pratiques des 40-59 ans se sont intensifiées, surtout pour les visites, alors que celles des 15-24 ans se sont raréfiées dans les domaines correspondants.

On voit donc qu'il demeure bien une inégalité de réponse à l'offre culturelle, largement liée aux disparités sociales, malgré l'élévation du niveau culturel moyen. Il faut ici élargir le concept de culture, en y incluant notamment les loisirs.

On constate en effet un certain renouvellement des pratiques culturelles, qui peut donner l'impression d'une réduction des disparités et qui est marqué par le déplacement progressif de la culture classique vers la culture audiovisuelle, par l'augmentation de la tendance à sortir de chez soi et par la diffusion des pratiques amateurs.

Pourtant cette augmentation des sorties pourrait masquer des différences entre les sorties culturelles classiques et les sorties de convivialité (restaurant, discothèque, fête, attractions).

Les cadres supérieurs (et les Parisiens) sont les seuls à cumuler les deux genres ; les autres se portant davantage sur les sorties de convivialité. La demande culturelle s'inscrit aussi dans les pratiques amateurs (écrire des poèmes, faire de la photographie, jouer d'un instrument de musique, faire une collection, etc.).

En croissance elles aussi, notamment sous l'effet de l'apprentissage scolaire pour certaines, elles sont cependant frappées des mêmes disparités : ce ne sont ni les mêmes collections, ni les mêmes instruments, ni les mêmes photos selon l'âge, la catégorie sociale, etc. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats collection - Le « travail » du collectionneur collection - Les collectionneurs contemporains Goûts et modes de consommation culturelle. Une pratique culturelle est toujours l'association d'un faire et d'une manière de faire.

Les différentes formes d'usage d'un bien culturel sont très instructives sur ce que les gens y cherchent : ainsi, on ne peut parler en général de la télévision sans savoir comment les gens regardent une émission ni avec qui, où et comment ils la réutilisent.

Il faut, de ce point de vue, noter la fausse simplicité d'usage d'objets techniques comme la télécommande, qui peut être un instrument pour éviter d'avoir à se déplacer (mode d'utilisation chez les personnes âgées et chez les gros consommateurs de télévision) ou pour passer fréquemment d'une chaîne à l'autre (le zapping des jeunes générations et des faibles consommateurs). La demande culturelle d'une société doit donc être reconnue à travers des systèmes de goûts qui font aller ensemble des pratiques et qui en repoussent d'autres.

Plusieurs cultures apparaissent alors.

Parmi les traits frappants : l'apparition d'une « culture adolescente »,. »

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